Einstürzende Neubauten
Perpetuum Mobile |
Label :
Mute |
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Après avoir écouté deux albums en boucle pendant quatre ans (le Black Album de Metallica et Achtung Baby de U2), vînt une période de découvertes pour Gustave. Le premier Black Sabbath, Mechanical Animals du Reverend Manson, Wish You Where Here de Pink Floyd, le Downward Spiral de NIN, et ce Perpetuum Mobile... pour ensuite tomber sur Tool, Neurosis, Ministry, Front Line Assembly, Skinny Puppy, ou encore Sielwolf (à écouter et à chroniquer, absolument!). Gustave s'est peu à peu engouffré dans une recherche de découvertes musicales ayant comme dénominateur commun (plus ou moins évident) le mouvement industriel, avec ses névroses et ses délivrances. C'est depuis qu'il a écouté Perpetuum Mobile et les Einstürzende Neubauten que Gustave porte constamment une toque en fourrure !...
Perpetuum Mobile, des allemands Einstürzende Neubauten, n'apparaît que relativement peu sur l'Internet. Pourtant, il mérite attention. Loin des tensions extrêmes de leur "grande époque", comme diraient certains, les Neubauten ont pourtant arrêté de faire de la musique industrielle brute, agressive, et sauvage depuis bien longtemps. Premier album : Kollaps, en 1981, monstrueux bloc de rage. Les albums se suivent, les Neubauten évoluent, et, en 1993, c'est la rupture définitive, avec Tabula Rasa. Pas le premier album, véritablement, où la rage se tarie, c'est celui-ci qui décevra le plus par une accalmie extrême. Alors, certains auront décroché, critiqué, mais les Einstürzende Neubauten, eux, continuent leur route. Jusqu'en 2004 où sort Perpetuum Mobile, album élaboré en partenariat avec les fans du groupe, qui auront pu écouter et juger les morceaux durant leur écriture, puis auront été gratifiés d'un album rien que pour eux, le Supporter Album #1, avec les maquettes de quelques morceaux de Perpetuum ainsi que des inédits.
Emballé dans un packaging très classieux (comme souvent chez les EN), cet album, pour analyse mais même écouté moins attentivement, se révèle à Gustave comme manifestement structuré en deux parties distinctes. Une première très industrielle, répétitive, entêtante, construite sur l'alliance (alliage ?...) d'une basse prépondérante et de rythmiques métalliques capricieuses, sur laquelle vient se poser le chant d'un Bargeld très en forme, assagi, majestueux.
Ouvrant de manière plutôt surprenante, "Ich Gehe Jetz" sonne comme une petite balade pas si tranquille que ça, mais tout de même relativement bidonnante si l'on n'est pas accoutumé aux escapades sur la planète de ces allemands. Puis on entre dans le vif du sujet, avec le morceau éponyme : pure musique industrielle à la EN, tendue, répétitive, longue (trop ? Près de 14 minutes, quand même), un gros fouillis bruitiste mais entraînant. Le reste de cette première partie ne cessera de surprendre. Sans prendre trop de risques tout de même, les Neubauten construisent des compositions progressives, parfois lancinantes, parfois hachées, jouant avec notre tension. Les envolées sont surpuissantes, et les trois morceaux de bravoure que sont Perpetuum Mobile, "Selbstportrait Mit Kater", et surtout "Ein Seltener Vogel" écrasent tout sur leur passage, dans une retenue constante et consternante. Mention spéciale à ce dernier d'un mysticisme chamanique et tribal, commençant tout doucement, posé, puis devenant progressivement enragé et martial, d'une violence susurrée mais percutante. En un mot : transcendant. De plus, je ne crois pas être loin de la vérité en affirmant qu'on peut entendre les premiers pas de ce morceau, improvisés sûrement, sur leur live 9-15-2000 Brussels.
Puis vient l'affreux "Ozean Und Brandung", chaos sonore et monotone de pas loin de 4 minutes, ressemblant à des plaques de tôles froissées. Affreux, oui, mais point inutile, car il clos selon Gustave comme un premier chapitre.
La seconde partie de l'album s'ouvre sur un "Paradiesseits", joli mais qui fait à peu près le même effet qu'un "Ich Gehe Jetz" : c'est très beau, et c'est tout. Alors se suivent des titres beaucoup plus pop, qui caressent comme des mots doux. Des caresses amères, toutefois, car cette seconde partie, calmée, semble empreinte d'une tristesse sereine, mélancolique. Les éléments indus se font en retrait, tout devient mélodique, chanté, et d'une beauté poignante.
D'un point de vue forcément subjectif, Perpetuum Mobile, oscillant entre "chants de guerre incantatoires sacrés de fouets électriques de Véga se préparant à une bataille contre des radiateurs-cyborgs belliqueux" et "complainte d'un chagrin d'amour de machine à laver post-industrielle", fait preuve pour Gustave d'une cohérence et d'une homogénéité (ce qui fait généralement défaut aux autres opus) que l'on a pas vu au moins depuis Zeichnungen Des Patienten O. T. (1983). Magnifique et intense ! Excellent mais pas parfait tout en étant très bon.
Gustave Boebozürd Von Folfol
PS : qui n'est autre que Nyarlatotep, la progéniture du RAOUL
Perpetuum Mobile, des allemands Einstürzende Neubauten, n'apparaît que relativement peu sur l'Internet. Pourtant, il mérite attention. Loin des tensions extrêmes de leur "grande époque", comme diraient certains, les Neubauten ont pourtant arrêté de faire de la musique industrielle brute, agressive, et sauvage depuis bien longtemps. Premier album : Kollaps, en 1981, monstrueux bloc de rage. Les albums se suivent, les Neubauten évoluent, et, en 1993, c'est la rupture définitive, avec Tabula Rasa. Pas le premier album, véritablement, où la rage se tarie, c'est celui-ci qui décevra le plus par une accalmie extrême. Alors, certains auront décroché, critiqué, mais les Einstürzende Neubauten, eux, continuent leur route. Jusqu'en 2004 où sort Perpetuum Mobile, album élaboré en partenariat avec les fans du groupe, qui auront pu écouter et juger les morceaux durant leur écriture, puis auront été gratifiés d'un album rien que pour eux, le Supporter Album #1, avec les maquettes de quelques morceaux de Perpetuum ainsi que des inédits.
Emballé dans un packaging très classieux (comme souvent chez les EN), cet album, pour analyse mais même écouté moins attentivement, se révèle à Gustave comme manifestement structuré en deux parties distinctes. Une première très industrielle, répétitive, entêtante, construite sur l'alliance (alliage ?...) d'une basse prépondérante et de rythmiques métalliques capricieuses, sur laquelle vient se poser le chant d'un Bargeld très en forme, assagi, majestueux.
Ouvrant de manière plutôt surprenante, "Ich Gehe Jetz" sonne comme une petite balade pas si tranquille que ça, mais tout de même relativement bidonnante si l'on n'est pas accoutumé aux escapades sur la planète de ces allemands. Puis on entre dans le vif du sujet, avec le morceau éponyme : pure musique industrielle à la EN, tendue, répétitive, longue (trop ? Près de 14 minutes, quand même), un gros fouillis bruitiste mais entraînant. Le reste de cette première partie ne cessera de surprendre. Sans prendre trop de risques tout de même, les Neubauten construisent des compositions progressives, parfois lancinantes, parfois hachées, jouant avec notre tension. Les envolées sont surpuissantes, et les trois morceaux de bravoure que sont Perpetuum Mobile, "Selbstportrait Mit Kater", et surtout "Ein Seltener Vogel" écrasent tout sur leur passage, dans une retenue constante et consternante. Mention spéciale à ce dernier d'un mysticisme chamanique et tribal, commençant tout doucement, posé, puis devenant progressivement enragé et martial, d'une violence susurrée mais percutante. En un mot : transcendant. De plus, je ne crois pas être loin de la vérité en affirmant qu'on peut entendre les premiers pas de ce morceau, improvisés sûrement, sur leur live 9-15-2000 Brussels.
Puis vient l'affreux "Ozean Und Brandung", chaos sonore et monotone de pas loin de 4 minutes, ressemblant à des plaques de tôles froissées. Affreux, oui, mais point inutile, car il clos selon Gustave comme un premier chapitre.
La seconde partie de l'album s'ouvre sur un "Paradiesseits", joli mais qui fait à peu près le même effet qu'un "Ich Gehe Jetz" : c'est très beau, et c'est tout. Alors se suivent des titres beaucoup plus pop, qui caressent comme des mots doux. Des caresses amères, toutefois, car cette seconde partie, calmée, semble empreinte d'une tristesse sereine, mélancolique. Les éléments indus se font en retrait, tout devient mélodique, chanté, et d'une beauté poignante.
D'un point de vue forcément subjectif, Perpetuum Mobile, oscillant entre "chants de guerre incantatoires sacrés de fouets électriques de Véga se préparant à une bataille contre des radiateurs-cyborgs belliqueux" et "complainte d'un chagrin d'amour de machine à laver post-industrielle", fait preuve pour Gustave d'une cohérence et d'une homogénéité (ce qui fait généralement défaut aux autres opus) que l'on a pas vu au moins depuis Zeichnungen Des Patienten O. T. (1983). Magnifique et intense ! Excellent mais pas parfait tout en étant très bon.
Gustave Boebozürd Von Folfol
PS : qui n'est autre que Nyarlatotep, la progéniture du RAOUL
Excellent ! 18/20 | par Nyarlatotep |
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