Einstürzende Neubauten

En définitive, il n'y a pas tellement à tergiverser. Au jour du Jugement dernier, il n'y aura jamais que deux catégories d'hommes à distinguer : ceux qui écoutent du Einsturzende Neubauten et les autres, condamnés aux pleurs et aux grincements de dents. Oui messieurs dames, c'est comme ça ! Il va falloir vous réveiller et arrêter de batifoler avec de petits groupes encensés lors de la Fashion Week !
Zeichnungen Des Patienten o.t. succède au désormais culte Kollaps. Il jouit sans doute pour cela d'une renommée bien moindre, alors qu'il l'égale sans conteste. Avec cette deuxième production, les Allemands poursuivent donc leur philosophie de déconstruction à l'aide d'une méthode un peu plus posée et d'un début de postulat : le bruit peut être mélodique et je ne suis pas obligé de hurler pour effrayer.
Quinze titres arrachés aux décombres, c'est ce que parvient à proposer ici E.N. Les basses pulsent comme un cœur ("Armenia"), les guitares tranchent, on distingue des perceuses, des scies, tout ça pue le monde ruiné de l'industrie métallurgique.
Moins frontal que "Kollaps", "Zeichnungen" décline des ambiances tendues ("Die Genaue Zeit") principalement dépourvues de rythmes, de percussions, un peu sur le modèle de la musique concrète. Inutile de gloser pendant des heures, il s'agit là d'une autre pièce essentielle à la compréhension de la musique industrielle européenne. Libre à vous de passer à côté mais il ne faudra pas dire que l'on ne vous avait pas prévenu au moment de mettre vos péchés dans la balance...