Einstürzende Neubauten

Ayant cherché tout le temps que la projection qui devait ouvrir la soirée la salle où celle-ci devait avoir lieu (je n'ai toujours pas trouvé), je suis entré dans la superbe salle de l'AB et me suis faufilé à l'avant, contre la scène. Juste le temps d'admirer la scénographie (les compresseurs, les bidons, pneus, plaques de tôle et autres constituant le son métallique d'Einstürzende Neubauten) et Blixa Bargeld apparaissait juste en face de moi. Après avoir présenté en Anglais le programme de la soirée (comprenant, si nous le désirons, la douche avec les membres du groupe après le concert), le charismatique chanteur-hurleur entame le concert. Nous voilà dans une vieille usine où tout semble dangereux. Pas le temps de respirer, entre deux coups violents dans la tôle, un hurlement torturé fait frémir la salle. Cette fois-ci cependant, le groupe s'est abstenu de démolir la scène à coups de marteau-piqueurs. La première partie du concert était violente, le bassiste - touche rock du groupe - martyrisant sa basse en lui donnant des grands coups, et Blixa proférant des incantations allemandes, tantôt en murmurant, tantôt en hurlant (voir les coups de mitrailleuse lors du magnifique "Armenia").
Puis le groupe annonce la pause d'une vingtaine de minutes (le temps de changer de CD pour l'enregistrement du concert; ce CD était vendu à la sortie).
Me voilà au balcon pour la deuxième partie, profitant mieux de la vue de la scène mais moins concerné par le concert. Et c'est là qu'ils ont tout sorti. Les tubes musicaux en plastique (dans lesquels on souffle avec un compresseur), le caddy de supermarché trituré puis découpé à la scie circulaire, et mêmes les polyphonies vocales.
Ajoutez à tout cela un jeu de scène digne des plus grands (de vraies bêtes de scène, ces Einstürzende Neubauten...) et une musique vraiment à la hauteur, et vous obtiendrez un des meilleurs concerts de l'année 2005, assurément.
Vous n'êtes pas venus ? Vous avez raté quelque chose, croyez-moi.