Of Montreal
False Priest |
Label :
Polyvinyl |
||||
Of Montreal est un groupe qui monte qui monte qui monte... et qui descend.
C'était peut être inévitable devant la productivité étonnante des Géorgiens. On est loin de la révolution sucrée et acidulée que constitua Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? et du saisissement engendré par le conceptuel Skeletal Lamping. Ici point de contre-indication pour les diabétiques et les dépressifs. Personne n'explosera son taux de glucose, nul ne sera saisi par les textes torturés -peu mis en valeur- du leader du combo. Seuls les hyperactifs à la faible capacité de concentration et susceptibles de se lasser rapidement se verront proscrire cette écoute.
False Priest contient trop peu de ces titres complètement déjantés à valeur de LSD auditif qui nous transportaient il y a peu. Car si on adhère aux délires Barnien, c'est justement pour sa capacité à mêler un peu de disco par ci, de funk par là, sur fond de pop, le tout saupoudré de beaucoup de décalage et d'un soupçon de grotesque pour nous prendre par la main et nous amener dans son univers onirique à la fois haut en couleur et transpirant un mal être latent.
Ici on retrouve un format plus classique, avec des chansons s'orientant généralement vers un seul style d'inspiration dominant. Il est beaucoup moins question d'enchevêtrements des genres. C'est toujours bon enfant mais on finit par s'ennuyer d'un sentiment de déjà vu. Kevin Barnes, virtuose de génie quand il nous livre les méandres de son moi sous forme de pot pourri sonore, perd ici de son inspiration. Par exemple, sur le début de "Goldy Intersex" on a le sentiment d'avoir déjà entendu ça quelque part au beau milieu d'une longue compo de l'opus précédent. Ce n'est pas vraiment mauvais, mais le résultat perd de sa superbe. C'est franchement plus lisse et plus faiblard.
On aura tout de même du mal à renier totalement le travail du groupe, qui est encore capable de trouvailles au niveau mélodies pop efficaces comme nous rassurent les "Coquet Coquette", "Enemy Gene" (merci à Janelle Monae de venir à la rescousse) et "Famine Affair" (et plus ou moins "Like A Tourist"). Le synthé tendance rétro peut encore être manié de façon affriolée.
Finalement cet album joue un peu avec nos nerfs, on oscille entre déception et réconfort, pas même d'un titre à l'autre, mais au sein même d'une chanson ("que ce début est barbant...ha, mais ha,ha, attendez là ça sonne comme du Of Montreal que j'aime...mais mince c'est déjà fini..je...je... arf, tant pis ça sera pour la piste suivante")
A présent je suis obligée de revenir à la première personne. Je plaide coupable sur la tendance subjective de cette chronique. Il est difficile d'analyser froidement la chose, quand on sait à quel point les disques précédents ont tourné absolument partout dans mon environnement! Ces faux Canadiens possèdent tellement un monde bien à eux que ce sont majoritairement les "fans" qui se penchent sur leur musique. Et ce seront justement eux les plus déçus. Dans le cas présent, Of Montreal est comme un vieil ami que l'on surprend en faute : nous voilà tiraillés entre envie de passer l'éponge pour préserver nos si précieux rapports et désillusions amères.
Et si je vieillissais tout simplement ? Et si je devenais aigrie à l'image de Stan dans le dernier épisode de South Park ?
Pour finir sur cette touche d'optimisme j'ajouterai que ça n'est certainement pas la dernière prestation du groupe à Paris à l'automne dernier qui fut réconfortante. Mais ceci est une autre histoire ...
C'était peut être inévitable devant la productivité étonnante des Géorgiens. On est loin de la révolution sucrée et acidulée que constitua Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? et du saisissement engendré par le conceptuel Skeletal Lamping. Ici point de contre-indication pour les diabétiques et les dépressifs. Personne n'explosera son taux de glucose, nul ne sera saisi par les textes torturés -peu mis en valeur- du leader du combo. Seuls les hyperactifs à la faible capacité de concentration et susceptibles de se lasser rapidement se verront proscrire cette écoute.
False Priest contient trop peu de ces titres complètement déjantés à valeur de LSD auditif qui nous transportaient il y a peu. Car si on adhère aux délires Barnien, c'est justement pour sa capacité à mêler un peu de disco par ci, de funk par là, sur fond de pop, le tout saupoudré de beaucoup de décalage et d'un soupçon de grotesque pour nous prendre par la main et nous amener dans son univers onirique à la fois haut en couleur et transpirant un mal être latent.
Ici on retrouve un format plus classique, avec des chansons s'orientant généralement vers un seul style d'inspiration dominant. Il est beaucoup moins question d'enchevêtrements des genres. C'est toujours bon enfant mais on finit par s'ennuyer d'un sentiment de déjà vu. Kevin Barnes, virtuose de génie quand il nous livre les méandres de son moi sous forme de pot pourri sonore, perd ici de son inspiration. Par exemple, sur le début de "Goldy Intersex" on a le sentiment d'avoir déjà entendu ça quelque part au beau milieu d'une longue compo de l'opus précédent. Ce n'est pas vraiment mauvais, mais le résultat perd de sa superbe. C'est franchement plus lisse et plus faiblard.
On aura tout de même du mal à renier totalement le travail du groupe, qui est encore capable de trouvailles au niveau mélodies pop efficaces comme nous rassurent les "Coquet Coquette", "Enemy Gene" (merci à Janelle Monae de venir à la rescousse) et "Famine Affair" (et plus ou moins "Like A Tourist"). Le synthé tendance rétro peut encore être manié de façon affriolée.
Finalement cet album joue un peu avec nos nerfs, on oscille entre déception et réconfort, pas même d'un titre à l'autre, mais au sein même d'une chanson ("que ce début est barbant...ha, mais ha,ha, attendez là ça sonne comme du Of Montreal que j'aime...mais mince c'est déjà fini..je...je... arf, tant pis ça sera pour la piste suivante")
A présent je suis obligée de revenir à la première personne. Je plaide coupable sur la tendance subjective de cette chronique. Il est difficile d'analyser froidement la chose, quand on sait à quel point les disques précédents ont tourné absolument partout dans mon environnement! Ces faux Canadiens possèdent tellement un monde bien à eux que ce sont majoritairement les "fans" qui se penchent sur leur musique. Et ce seront justement eux les plus déçus. Dans le cas présent, Of Montreal est comme un vieil ami que l'on surprend en faute : nous voilà tiraillés entre envie de passer l'éponge pour préserver nos si précieux rapports et désillusions amères.
Et si je vieillissais tout simplement ? Et si je devenais aigrie à l'image de Stan dans le dernier épisode de South Park ?
Pour finir sur cette touche d'optimisme j'ajouterai que ça n'est certainement pas la dernière prestation du groupe à Paris à l'automne dernier qui fut réconfortante. Mais ceci est une autre histoire ...
Correct 12/20 | par Todosesaqui |
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