Magma
Köhntarkösz |
Label :
Seventh |
||||
1974 : grande année pour le groupe français Magma : avril sortie de Würdah Ïtah, juin sortie de ce disque, 2ème mouvement de Trilogie Köhntarkösz.
Sur l'édition 33 tours de l'époque il y avait la partie I de "Köhntarkösz" sur une face + "Ork Alarm" et la partie II sur l'autre face + "Coltrane Sundia".
L'édition CD nous propose les 2 parties de "Köhntarkösz" enfin réunies + les 2 autres morceaux, c'est mieux comme ça.
Inutile de tergiverser ce disque n'est pas un disque de rock and roll, frère XSien passe ton chemin, ici se trouve l'un des méfaits le plus flagrant du rauque intello français, musique difficile pour œuvre ambitieuse, disque de tête comme le pâté, expérience sonore à ranger à côté des Medulla (Björk) ou Eskimo (Residents). L'ambition confine ici à la prise de risque totale sans filet.
Lorsque sort l'album Köhntarkösz, considéré par beaucoup comme la pièce majeure de Magma, il y aura schisme chez les admirateurs.
Une œuvre extrêmement aboutie et l'une des plus techniques, Vander nous avait prévenu : 'Ce qui semble le temps est le contretemps, d´où émergent à leur tour les contretemps du contretemps, positionnant le tout totalement différemment dans l'espace...'
Alors : ‘On tape du pied où ?'
On ne tape pas du pied d'ailleurs, c'est tout... La pulsion rythmique est systématiquement en l'air.
Köhntarkös est une œuvre lourde, très lourde, loin de l'exubérance rythmique d'un MDK. Ici on ne chantonne plus sous la douche, on n'écoute pas ça en faisant la vaisselle. La matière de cette chose rampante de 31 minutes, le morceau titre, est plus diffuse, la progression s'appuyant davantage sur de subtils glissements harmoniques, c'est du Jérôme Bosch mis en musique, la bande son d'un Lovecraft. On n'y ressent aucune influence externe, le compositeur a largué les amarres, Stravinsky ou Carl Off sont un temps oubliés pour d'autres rivages.
Décortiquons un peu la créature :
Intro superbe, l'invitation terrifiante à un voyage sans retour, démoniaque mise en bouche et puis, sous la lune gibbeuse, nous sommes baladés dans une plaine aride, sans relief, ou nos nerfs vont être mis a rude épreuve, de glissements de terrains en sable mouvants, on s'enlise peu à peu dans cette fange sonore, relents putrides faits de lamentations déchirantes, ce qui sourd de cette mélopée mortelle c'est le néant, plus aucun repère ne nous rattache au réel, nous sommes dans l'indicible, nos membres putréfiés, nos sens annihilés, parfois une halte dans une auberge nauséabonde nous rappelle que... Je vais où là !!!
Bon c'est vrai il y a cette magnifique partie II, avec cette batterie superbe sur les cycles de Rhodes & voix de séraphins qui passent avant l'éclatement, la basse qui explose, le clavier qui se prend pour un sax soprano coltranien (l'ombre du géant plane sur tout le disque).
"Ork Alarm": c'est du Top (le bassiste monstrueux) tout craché, c'est encore plus malsain, je ne confierai pas ma petite soeur à ce type.
"Coltrane Sundia" : enfin, joli message tout en demi-teinte pour un instant fugace d'apaisement.
Voilà la donne, mais, car il y a un MAIS...
J'écoute cette chose depuis plus de 30 années, et pour tout dire je m'y suis 'habitué', donc n'y allons pas par quatre chemins : ce n'est pas ma tasse de thé, je ne vais pas vous sortir un baratin-prise de tête, j'y trouve des passages magnifiques et des moments d'un éternel ennui, j'ai toujours été très réservé sur cette période (Kohntark / Udu...) de mon groupe fétiche français, où la prise de participation de Monsieur Janick Top au processus de composition m'a souvent laissé de marbre. Je suis, il est vrai, plus client des thèmes rythmiques où les structures vocales s'enchaînent à l'infini comme dans le MDK ou Würdah Ïtah et que l'on retrouve dans K.A., la dernière livraison du groupe en 2004.
Post Apocalypsticum : Bien sûr il est nécessaire de se référer à la version "public" du Magma Live de 1975 enregistrée à La Taverne de l'Olympia (avec Paga à la basse et Lockwood au violon) pour une version plus vivante faite de retenue et d'accélérations qui rendent ce serpent de mer plus jouissif encore, la partie de batterie étant une leçon à elle toute seule.
Nota Benedictim : La Trilogie Köhntarkösz est presque terminée, K.A. (Köhntarkösz Anteria) le premier mouvement est sorti en 2004, Ementhet-Ré est, parait-il, en cours d'enregistrement depuis le 15 janvier.
AMEN
Ce qui nous fait un gros CORRECT quand même en étant bien méchant, mais ‘Qui aime bien...'
Sur l'édition 33 tours de l'époque il y avait la partie I de "Köhntarkösz" sur une face + "Ork Alarm" et la partie II sur l'autre face + "Coltrane Sundia".
L'édition CD nous propose les 2 parties de "Köhntarkösz" enfin réunies + les 2 autres morceaux, c'est mieux comme ça.
Inutile de tergiverser ce disque n'est pas un disque de rock and roll, frère XSien passe ton chemin, ici se trouve l'un des méfaits le plus flagrant du rauque intello français, musique difficile pour œuvre ambitieuse, disque de tête comme le pâté, expérience sonore à ranger à côté des Medulla (Björk) ou Eskimo (Residents). L'ambition confine ici à la prise de risque totale sans filet.
Lorsque sort l'album Köhntarkösz, considéré par beaucoup comme la pièce majeure de Magma, il y aura schisme chez les admirateurs.
Une œuvre extrêmement aboutie et l'une des plus techniques, Vander nous avait prévenu : 'Ce qui semble le temps est le contretemps, d´où émergent à leur tour les contretemps du contretemps, positionnant le tout totalement différemment dans l'espace...'
Alors : ‘On tape du pied où ?'
On ne tape pas du pied d'ailleurs, c'est tout... La pulsion rythmique est systématiquement en l'air.
Köhntarkös est une œuvre lourde, très lourde, loin de l'exubérance rythmique d'un MDK. Ici on ne chantonne plus sous la douche, on n'écoute pas ça en faisant la vaisselle. La matière de cette chose rampante de 31 minutes, le morceau titre, est plus diffuse, la progression s'appuyant davantage sur de subtils glissements harmoniques, c'est du Jérôme Bosch mis en musique, la bande son d'un Lovecraft. On n'y ressent aucune influence externe, le compositeur a largué les amarres, Stravinsky ou Carl Off sont un temps oubliés pour d'autres rivages.
Décortiquons un peu la créature :
Intro superbe, l'invitation terrifiante à un voyage sans retour, démoniaque mise en bouche et puis, sous la lune gibbeuse, nous sommes baladés dans une plaine aride, sans relief, ou nos nerfs vont être mis a rude épreuve, de glissements de terrains en sable mouvants, on s'enlise peu à peu dans cette fange sonore, relents putrides faits de lamentations déchirantes, ce qui sourd de cette mélopée mortelle c'est le néant, plus aucun repère ne nous rattache au réel, nous sommes dans l'indicible, nos membres putréfiés, nos sens annihilés, parfois une halte dans une auberge nauséabonde nous rappelle que... Je vais où là !!!
Bon c'est vrai il y a cette magnifique partie II, avec cette batterie superbe sur les cycles de Rhodes & voix de séraphins qui passent avant l'éclatement, la basse qui explose, le clavier qui se prend pour un sax soprano coltranien (l'ombre du géant plane sur tout le disque).
"Ork Alarm": c'est du Top (le bassiste monstrueux) tout craché, c'est encore plus malsain, je ne confierai pas ma petite soeur à ce type.
"Coltrane Sundia" : enfin, joli message tout en demi-teinte pour un instant fugace d'apaisement.
Voilà la donne, mais, car il y a un MAIS...
J'écoute cette chose depuis plus de 30 années, et pour tout dire je m'y suis 'habitué', donc n'y allons pas par quatre chemins : ce n'est pas ma tasse de thé, je ne vais pas vous sortir un baratin-prise de tête, j'y trouve des passages magnifiques et des moments d'un éternel ennui, j'ai toujours été très réservé sur cette période (Kohntark / Udu...) de mon groupe fétiche français, où la prise de participation de Monsieur Janick Top au processus de composition m'a souvent laissé de marbre. Je suis, il est vrai, plus client des thèmes rythmiques où les structures vocales s'enchaînent à l'infini comme dans le MDK ou Würdah Ïtah et que l'on retrouve dans K.A., la dernière livraison du groupe en 2004.
Post Apocalypsticum : Bien sûr il est nécessaire de se référer à la version "public" du Magma Live de 1975 enregistrée à La Taverne de l'Olympia (avec Paga à la basse et Lockwood au violon) pour une version plus vivante faite de retenue et d'accélérations qui rendent ce serpent de mer plus jouissif encore, la partie de batterie étant une leçon à elle toute seule.
Nota Benedictim : La Trilogie Köhntarkösz est presque terminée, K.A. (Köhntarkösz Anteria) le premier mouvement est sorti en 2004, Ementhet-Ré est, parait-il, en cours d'enregistrement depuis le 15 janvier.
AMEN
Ce qui nous fait un gros CORRECT quand même en étant bien méchant, mais ‘Qui aime bien...'
Correct 12/20 | par Raoul vigil |
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