Magma
Merci |
Label :
Seventh |
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J'aurais connu Magma via Merci, il y a fort à parier que je ne serais pas aller creuser plus loin. En effet, "Call From The Dark", qui ouvre l'album, a tout pour me rebuter. Son synthétique de la batterie, des cuivres, des claviers, Funk de blanc qui se voudrait gospel et gorgé de soul, soit un condensé de ce que je ne supporte pas dans la musique des années 80.
En revanche, si l'on connaît déjà Magma, on peut soit faire comme la grande majorité et se détourner de cet album, ne le considérant pas comme digne de la discographie du groupe, soit essayer de sortir de ses idées reçues et appréhender Merci pour ce qu'il est : un album de variété qualitative, un peu à la Michel Berger sur "Otis", chanté en français.
Les langues sont une innovation majeure de l'album : utilisation de l'anglais, du français, des langages connus pour des formats de chanson beaucoup plus convenus, même si au détour de quelques scats, on retrouve des tics typiques de la formation. Le plus décevant est que la noirceur qui traversait les œuvres de Magma est ici absente au profit d'influences américaines et discos ("Do The Music") mais finalement, dans un style plus étoffé, nous ne sommes pas si éloignés de ce que fera Gainsbourg dans son "You're Under Arrest". Pour la première fois, Magma réalise un album que l'on peut ancrer dans son époque et en le replaçant dans son contexte, Merci est probablement un disque très réussi, boudé par les fanatiques kobaïens mais largement au-dessus de ce qui se faisait alors. "I Must Return" a tout pour être un tube, avec ses voix à la Bee Gees et ce refrain hyper efficace que ne renierait pas la Motown, gorgé de feeling et de chaleur. Les chœurs y sont superbes, les cuivres resplendissants !
Paradoxalement, alors que c'est dans les compositions les plus longues que le groupe excelle d'habitude, "Eliphas Levi" demeure le titre le moins accrocheur. Son dénuement (piano – voix) tombe un peu à plat alors qu'il s'agit sans doute du titre le plus proche de l'identité Magma. Question de climat, on a l'impression d'une chanson ajoutée à la fin, sans réelle unité avec le concept global.
L'album s'achève sur le gospel "The Night We Died", également très sobre dans ses arrangements, mais empli de cette joie mélancolique qui caractérise ces chants et probablement un des morceaux les plus réussis de Merci. Néanmoins, les quarante secondes mono note qui clôturent l'album font naître une étrange angoisse, d'autant plus intrigante que le climat était jusqu'alors à l'insouciance, comme si le groupe cherchait à faire comprendre à l'auditeur que les bonnes choses ne dureront pas...
Je me suis surpris à aimer cet album, sur le tard certes, mais avec d'autant plus de plaisir qu'il m'a fallu insister pour y parvenir...
En revanche, si l'on connaît déjà Magma, on peut soit faire comme la grande majorité et se détourner de cet album, ne le considérant pas comme digne de la discographie du groupe, soit essayer de sortir de ses idées reçues et appréhender Merci pour ce qu'il est : un album de variété qualitative, un peu à la Michel Berger sur "Otis", chanté en français.
Les langues sont une innovation majeure de l'album : utilisation de l'anglais, du français, des langages connus pour des formats de chanson beaucoup plus convenus, même si au détour de quelques scats, on retrouve des tics typiques de la formation. Le plus décevant est que la noirceur qui traversait les œuvres de Magma est ici absente au profit d'influences américaines et discos ("Do The Music") mais finalement, dans un style plus étoffé, nous ne sommes pas si éloignés de ce que fera Gainsbourg dans son "You're Under Arrest". Pour la première fois, Magma réalise un album que l'on peut ancrer dans son époque et en le replaçant dans son contexte, Merci est probablement un disque très réussi, boudé par les fanatiques kobaïens mais largement au-dessus de ce qui se faisait alors. "I Must Return" a tout pour être un tube, avec ses voix à la Bee Gees et ce refrain hyper efficace que ne renierait pas la Motown, gorgé de feeling et de chaleur. Les chœurs y sont superbes, les cuivres resplendissants !
Paradoxalement, alors que c'est dans les compositions les plus longues que le groupe excelle d'habitude, "Eliphas Levi" demeure le titre le moins accrocheur. Son dénuement (piano – voix) tombe un peu à plat alors qu'il s'agit sans doute du titre le plus proche de l'identité Magma. Question de climat, on a l'impression d'une chanson ajoutée à la fin, sans réelle unité avec le concept global.
L'album s'achève sur le gospel "The Night We Died", également très sobre dans ses arrangements, mais empli de cette joie mélancolique qui caractérise ces chants et probablement un des morceaux les plus réussis de Merci. Néanmoins, les quarante secondes mono note qui clôturent l'album font naître une étrange angoisse, d'autant plus intrigante que le climat était jusqu'alors à l'insouciance, comme si le groupe cherchait à faire comprendre à l'auditeur que les bonnes choses ne dureront pas...
Je me suis surpris à aimer cet album, sur le tard certes, mais avec d'autant plus de plaisir qu'il m'a fallu insister pour y parvenir...
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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