Magma
Mekanik Destruktïv Kommandoh |
Label :
Seventh |
||||
Il y a des disques fondateurs: même si je ne suis pas client je ne nierai jamais l'importance d'un OK Computer ou d'un Pornography. De ces disques fondateurs que sont, par exemple, le Sticky Fingers des Stones ou Abbey Road des Beatles... Ce disque-là va, dans la carrière d'un groupe, baliser la route; à savoir: est-il possible d'aller plus loin, de faire mieux ? Et qui deviendront des références pour TOUS par la suite. Il y a dans la musique 'actuelle' française un avant et un après MDK.*
J'ai été embouti par les 40mn (2 faces en vinyle) de cette chose vers mes 18 carats, j'en ai encore des séquelles, je suis un rescapé... Après ce grave accident, on m'a greffé un nouveau visage, j'ai commencé une nouvelle vie mais ma mémoire reste intacte.
Aucune démarche intellectuelle dans mon propos, nous avons affaire ici à une musique du ventre. Musique matriarcale, oserais-je, la terre parle en un séisme unique. Aucun instrument soliste ne s'arroge le droit à la parole (la guitare de C. Olmos mixée à l'intérieur, les cuivres noyés en dedans, les voix qui scandent à la surface, juste le pilonnement de la basse telle la base du pilier).
L'inspiration volcanique du début est ici photographiée DANS le cratère, il n'y a plus éruption, c'est le moment d'avant ! MDK est le 2eme mouvement de la trilogie Theuz Hamtaahk et le premier a être gravé en nos sillons, il restera c'est un comble LE morceau 'que l'on peut siffler sous la douche' du groupe.
40mn où les voies ne s'arrêtent jamais bouclant des cycles qui peuvent se répéter ad libitum et qui créent une extase, une hypnose. Proche de l'expérience de la musique profane du "Carmina" de Off, proche de la transe rythmique du "Sex Machine" du père Brown, Magma s'éloigne ici des canons du genre en s'appropriant ce groove tellurique et ces sacrées incantations tribales pour vous donner envie de... DANSER !!!
Car, je ne plaisante pas, vous pouvez bouger sur cette musique, en tout cas depuis toujours moi je danse au fur et à mesure que le chant prend possession du morceau qui passe en pilotage automatique, là ça décolle, précurseur de la rave anti-techno par excellence.
A l'instar du Grand Wazoo de Zappa, qui lui n'est plus du jazz, ceci, bien entendu n'est plus du rock, terra incognita, ceci n'est plus rien du tout d'ailleurs qu'une énorme clameur, on ne pose pas le bras de sa platine sur ce CD comme pour un Franz Ferdinand, il faut un minimum de préparation, il faut un minimum confort d'écoute, envisager l'apnée sonore, tous les moyens sont bons, tous les coups sont permis, épice ou alcool fort, casque Haute-fidélité ou enceintes de luxe, ceci n'est pas de la muzak pour I-Pod, bâillonner votre copine, assommer son caniche nain. Puisque ici le groupe Magma n'est QUE l'instrument du délire paranoïaque et mégalo de Christian Vander et tant mieux, c'est une réussite, n'en déplaise aux grincheux qui voudraient que l'on se débarrasse 'à la sarko' des Beefheart ou des Can qui font tâchent. Ici aussi y'a du bruit et y'a de l'odeur; y'a de la vie quoi !
Ami du baggy taille basse, du post-grunge primesautier ou du hype-hop bien rangé passe ton chemin, cette source n'est pas faite pour ta soif.
Musique d'esthète de lard sous piqûre de mystique me direz-vous ?
Pour vous en convaincre jetez donc un oeil aux images: DVD enregistré au Trianon, la trilogie enfin jouée sur scène.
Cette oeuvre majeure de la musique du XXeme siècle restera quand il n'y aura plus rien... INTEMPOREL, donc.
J'ai été embouti par les 40mn (2 faces en vinyle) de cette chose vers mes 18 carats, j'en ai encore des séquelles, je suis un rescapé... Après ce grave accident, on m'a greffé un nouveau visage, j'ai commencé une nouvelle vie mais ma mémoire reste intacte.
Aucune démarche intellectuelle dans mon propos, nous avons affaire ici à une musique du ventre. Musique matriarcale, oserais-je, la terre parle en un séisme unique. Aucun instrument soliste ne s'arroge le droit à la parole (la guitare de C. Olmos mixée à l'intérieur, les cuivres noyés en dedans, les voix qui scandent à la surface, juste le pilonnement de la basse telle la base du pilier).
L'inspiration volcanique du début est ici photographiée DANS le cratère, il n'y a plus éruption, c'est le moment d'avant ! MDK est le 2eme mouvement de la trilogie Theuz Hamtaahk et le premier a être gravé en nos sillons, il restera c'est un comble LE morceau 'que l'on peut siffler sous la douche' du groupe.
40mn où les voies ne s'arrêtent jamais bouclant des cycles qui peuvent se répéter ad libitum et qui créent une extase, une hypnose. Proche de l'expérience de la musique profane du "Carmina" de Off, proche de la transe rythmique du "Sex Machine" du père Brown, Magma s'éloigne ici des canons du genre en s'appropriant ce groove tellurique et ces sacrées incantations tribales pour vous donner envie de... DANSER !!!
Car, je ne plaisante pas, vous pouvez bouger sur cette musique, en tout cas depuis toujours moi je danse au fur et à mesure que le chant prend possession du morceau qui passe en pilotage automatique, là ça décolle, précurseur de la rave anti-techno par excellence.
A l'instar du Grand Wazoo de Zappa, qui lui n'est plus du jazz, ceci, bien entendu n'est plus du rock, terra incognita, ceci n'est plus rien du tout d'ailleurs qu'une énorme clameur, on ne pose pas le bras de sa platine sur ce CD comme pour un Franz Ferdinand, il faut un minimum de préparation, il faut un minimum confort d'écoute, envisager l'apnée sonore, tous les moyens sont bons, tous les coups sont permis, épice ou alcool fort, casque Haute-fidélité ou enceintes de luxe, ceci n'est pas de la muzak pour I-Pod, bâillonner votre copine, assommer son caniche nain. Puisque ici le groupe Magma n'est QUE l'instrument du délire paranoïaque et mégalo de Christian Vander et tant mieux, c'est une réussite, n'en déplaise aux grincheux qui voudraient que l'on se débarrasse 'à la sarko' des Beefheart ou des Can qui font tâchent. Ici aussi y'a du bruit et y'a de l'odeur; y'a de la vie quoi !
Ami du baggy taille basse, du post-grunge primesautier ou du hype-hop bien rangé passe ton chemin, cette source n'est pas faite pour ta soif.
Musique d'esthète de lard sous piqûre de mystique me direz-vous ?
Pour vous en convaincre jetez donc un oeil aux images: DVD enregistré au Trianon, la trilogie enfin jouée sur scène.
Cette oeuvre majeure de la musique du XXeme siècle restera quand il n'y aura plus rien... INTEMPOREL, donc.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Raoul vigil |
*Il est à noter que Magma, lors de ses réincarnations successives va révéler des musiciens exceptionnels: "Faton" Cahen ou Yochk'o Seffer qui monteront Zao, Lockwood, Top ou Paganotti (les bassistes monstrueux), Engel (celui de Gotainer), est également le père légitime du mouvement Zeuhl qui enfantera une multitude de groupes affiliés (Art Zoyd, Univers Zero, etc).
Posté le 31 octobre 2006 à 13 h 18 |
Mekanïk Destruktïv Kommandöh, troisième volet de la trilogie 'Theusz Hamtaahk', se veut selon le livret comme "'le jugement de l'humanité pour toute sa vulgarité, sa cruauté, son inutilité, et son manque d'humilité comme seul Nebehr Gudahtt, prophète, agit par l'univers, a pu le concevoir dans son infinie sagesse'.
Petite explication de l'auteur 'Cette œuvre, créée en toute humilité, retrace l'histoire d'un humain qui, un jour, s'adressa à tous les terriens en leur expliquant les raisons pour lesquelles ils doivent disparaître de la Terre'.
Une fois cette présentation faite, on comprend mieux dans quoi on est engagé. MDK c'est l'apocalypse sonore, le truc unique et indépassable. Plus qu'une mélodie c'est une charge militaire mais qui n'est pas mené à coup de guitare bien grasse mais à coup de cuivre et de chœurs Kobaien. Rarement la musique ne c'est faite si puissante et si intense, 30 ans après sa genèse les premières écoutes sont toujours terrifiantes. Comme l'explique bien la première chronique, on ne rentre pas dans les délires Magmaien comme dans la plupart des disques. C'est une véritable épreuve auditive qui vous transporte pour vous achevez sur LE titre : "Mekanïk Kommandöh" qui pourrait bien être l'assaut final, la guerre des mondes, le point de non retour, le passage qui marquera (ou peut être dégoûtera) à vie. Ca vous pète à la gueule avec une puissance inimaginable. Sacré performance.
La cathédrale de la musique zeuhl est là. Enorme, épique, tout simplement unique.
Petite explication de l'auteur 'Cette œuvre, créée en toute humilité, retrace l'histoire d'un humain qui, un jour, s'adressa à tous les terriens en leur expliquant les raisons pour lesquelles ils doivent disparaître de la Terre'.
Une fois cette présentation faite, on comprend mieux dans quoi on est engagé. MDK c'est l'apocalypse sonore, le truc unique et indépassable. Plus qu'une mélodie c'est une charge militaire mais qui n'est pas mené à coup de guitare bien grasse mais à coup de cuivre et de chœurs Kobaien. Rarement la musique ne c'est faite si puissante et si intense, 30 ans après sa genèse les premières écoutes sont toujours terrifiantes. Comme l'explique bien la première chronique, on ne rentre pas dans les délires Magmaien comme dans la plupart des disques. C'est une véritable épreuve auditive qui vous transporte pour vous achevez sur LE titre : "Mekanïk Kommandöh" qui pourrait bien être l'assaut final, la guerre des mondes, le point de non retour, le passage qui marquera (ou peut être dégoûtera) à vie. Ca vous pète à la gueule avec une puissance inimaginable. Sacré performance.
La cathédrale de la musique zeuhl est là. Enorme, épique, tout simplement unique.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 30 novembre 2008 à 16 h 20 |
Imaginez-vous propulsés des millénaires en avant, à une ère où la Terre n'est plus que poussières et l'Homme totalement anéanti. Celui-ci, avant sa destruction imminente, aura balancé dans l'univers des traces de sa culture afin que quelqu'un ou quelque chose puisse découvrir cette espèce disparue.
Imaginez donc que des enregistrements audio propulsés de la Terre vers des exoplanètes susceptibles d'abriter de la vie foncent à travers l'espace-temps glacé.
Sur la petite planète volcanique Noname n°42 vit une petite espèce d'êtres vivants au physique délirant (que nous nommerons les Nonamiens), vivant en communauté autour d'un rocher de deux mètres de haut. C'est l'après-midi, les Nonamiens dorment près de leurs huttes agglutinées autour du Grand Rocher. Soudain, un vacarme rugit du ciel rouge: un objet non identifié fonce droit sur le rocher. Les Nonamiens n'ont pas le temps de réagir que déjà l'objet en forme de monolithe, s'écrase sur le rocher. S'approchant délicatement de l'intrus, les êtres sont d'abord intrigués par cet objet curieux, quand soudain, un symbole rouge en forme de pas de dinosaure sous lequel est inscrit en majuscules terrifiantes le mot "Magma" apparaît au milieu du monolithe. Tous les Nonamiens se rapprochent près du rocher, en face de l'étrange logo... puis, aussi brutalement que sa chute, un vacarme assourdissant sort du monolithe et pénètre dans les embryons distordues d'oreilles nonamiennes. Qu'entendent-ils? Mekanik Destruktïv Kommandoh. L'effet ne se fait pas entendre: avant même que le cerveau gluant des extra-terrestres ait pu effectuer tout acte raisonné, les corps des Nonamiens se mettent à danser. Et ce n'est pas n'importe quelle danse : une danse viscérale, sauvage, libérée de toute convention (de toute façon, ils ne savent pas ce que cela signifie), et d'une force telle que l'orage commence à grogner dans le ciel rougeâtre de la planète désormais en transe. 2'37 du premier mouvement: la foudre s'abat sur le monolithe, qui redouble d'intensité, tandis que les stupides Nonamiens n'ont plus conscience de ce qui leur arrive. Les volcans entourant le village commence à grogner, et très bientôt, la lave entoure le village dansant. Les choeurs et les cuivres du monolithe sont comme les paroles d'un Dieu, un nouveau Dieu pour le village enflammé, et pour les Nonamiens brûlés qui continuent à danser. Le magma recouvre tout le village, et bientôt le rocher n'est plus. Le monolithe, indestructible, continue à chanter au gré de la lave qui le fait voyager à travers cette planète en éruption. Les mouvements s'enchaînent, annonçant une sorte d'apocalypse (alors que la planète entière résonne au gré des éruptions violentes engendrées par le monolithe): Ima Suri Dondai l'Insubmersible, Nebehr Gudahtt le Prophète ou Wortz le Terrible... Tandis que dans l'atmosphère brûlante de la planète sur le point de cramer, les esprits des Nonamiens entourent le monolithe voguant sur la lave, juste pour écouter cette musique venue d'ailleurs, cet OVNI indescriptible et indestructible, ce Géant qui ravage Noname 42... Ils entendent des percussions explosives mêlées à des voix surhumaines... Car oui, vous l'aurez probablement compris, il s'agit là d'une de ces oeuvres enregistrées envoyées par les défunts hommes. Celle-ci fut enregistrée en l'année terrestre 1973 par un groupe de Français un peu non-conventionnels, Magma, dont le leader, Christian Vander (messager galactique de Noname 42 mais chut) a pondu avec ce disque l'oeuvre la plus délibérément viscérale du répertoire français, qui gobe et recrache ses tripes à n'importe quel citoyen un peu normal de la Sainte-Terre.
Sur Nonema 42, l'éruption s'est calmée, tandis que résonnent les dernières notes de Kreühn Köhrmahn Iss de Hündïn: la planète, totalement consumée par la musique de Magma, n'est plus qu'un paysage de cendres et de ciel gris... Un peu plus loin vers le nord, le monolithe est ancré dans la lave maintenant glacée, et il reprend soudain son rythme entêtant; la planète a trouvé son maître...
Magma a enfin trouvé sa Kobaïa.
Imaginez donc que des enregistrements audio propulsés de la Terre vers des exoplanètes susceptibles d'abriter de la vie foncent à travers l'espace-temps glacé.
Sur la petite planète volcanique Noname n°42 vit une petite espèce d'êtres vivants au physique délirant (que nous nommerons les Nonamiens), vivant en communauté autour d'un rocher de deux mètres de haut. C'est l'après-midi, les Nonamiens dorment près de leurs huttes agglutinées autour du Grand Rocher. Soudain, un vacarme rugit du ciel rouge: un objet non identifié fonce droit sur le rocher. Les Nonamiens n'ont pas le temps de réagir que déjà l'objet en forme de monolithe, s'écrase sur le rocher. S'approchant délicatement de l'intrus, les êtres sont d'abord intrigués par cet objet curieux, quand soudain, un symbole rouge en forme de pas de dinosaure sous lequel est inscrit en majuscules terrifiantes le mot "Magma" apparaît au milieu du monolithe. Tous les Nonamiens se rapprochent près du rocher, en face de l'étrange logo... puis, aussi brutalement que sa chute, un vacarme assourdissant sort du monolithe et pénètre dans les embryons distordues d'oreilles nonamiennes. Qu'entendent-ils? Mekanik Destruktïv Kommandoh. L'effet ne se fait pas entendre: avant même que le cerveau gluant des extra-terrestres ait pu effectuer tout acte raisonné, les corps des Nonamiens se mettent à danser. Et ce n'est pas n'importe quelle danse : une danse viscérale, sauvage, libérée de toute convention (de toute façon, ils ne savent pas ce que cela signifie), et d'une force telle que l'orage commence à grogner dans le ciel rougeâtre de la planète désormais en transe. 2'37 du premier mouvement: la foudre s'abat sur le monolithe, qui redouble d'intensité, tandis que les stupides Nonamiens n'ont plus conscience de ce qui leur arrive. Les volcans entourant le village commence à grogner, et très bientôt, la lave entoure le village dansant. Les choeurs et les cuivres du monolithe sont comme les paroles d'un Dieu, un nouveau Dieu pour le village enflammé, et pour les Nonamiens brûlés qui continuent à danser. Le magma recouvre tout le village, et bientôt le rocher n'est plus. Le monolithe, indestructible, continue à chanter au gré de la lave qui le fait voyager à travers cette planète en éruption. Les mouvements s'enchaînent, annonçant une sorte d'apocalypse (alors que la planète entière résonne au gré des éruptions violentes engendrées par le monolithe): Ima Suri Dondai l'Insubmersible, Nebehr Gudahtt le Prophète ou Wortz le Terrible... Tandis que dans l'atmosphère brûlante de la planète sur le point de cramer, les esprits des Nonamiens entourent le monolithe voguant sur la lave, juste pour écouter cette musique venue d'ailleurs, cet OVNI indescriptible et indestructible, ce Géant qui ravage Noname 42... Ils entendent des percussions explosives mêlées à des voix surhumaines... Car oui, vous l'aurez probablement compris, il s'agit là d'une de ces oeuvres enregistrées envoyées par les défunts hommes. Celle-ci fut enregistrée en l'année terrestre 1973 par un groupe de Français un peu non-conventionnels, Magma, dont le leader, Christian Vander (messager galactique de Noname 42 mais chut) a pondu avec ce disque l'oeuvre la plus délibérément viscérale du répertoire français, qui gobe et recrache ses tripes à n'importe quel citoyen un peu normal de la Sainte-Terre.
Sur Nonema 42, l'éruption s'est calmée, tandis que résonnent les dernières notes de Kreühn Köhrmahn Iss de Hündïn: la planète, totalement consumée par la musique de Magma, n'est plus qu'un paysage de cendres et de ciel gris... Un peu plus loin vers le nord, le monolithe est ancré dans la lave maintenant glacée, et il reprend soudain son rythme entêtant; la planète a trouvé son maître...
Magma a enfin trouvé sa Kobaïa.
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