Magma
Nantes [Rendez-vous De L'Erdre (scène Nautique Ceineray)] - vendredi 28 août 2009 |
Magma, mon cousin m'en parlait de temps en temps, entre un obscur groupe de funk/jazz et un bootleg live de Frank Zappa. J'avais vaguement jeté une oreille à Mekanïk Destruktïw Kommandöh, mais rien de plus. Mais quand il m'a proposé, arborant fièrement des espadrilles nauséabondes, de l'accompagner voir Vander et ses potes aux Rendez-Vous de l'Erdre, j'ai sauté l'occasion. Je rejoins donc mon comparse, m'étant préalablement envoyé le premier album (double) du groupe, le fantastique Kobaïa, la veille, en guise de préparation. Afin de préserver l'anonymat de mon cousin, je le nommerai Wurdah. Wurdah et moi-même arrivons donc sur les quais de l'insignifiant cours d'eau non loin du centre-ville de la mirifique cité de Nantes, capitale, est-il besoin de le rappeler, du petit beurre et du commerce triangulaire. La scène est vite trouvée, ronde et au milieu de l'Erdre, surmontée d'une espèce de toit en bâche de plastique tendue qui, fais-je remarquer à Wurdah, complice, doit faire un sensationnel trampoline. Les musiciens ne semblent pas encore présents, et pour cause il est un peu plus de vingt-deux heures alors que le concert est censé débuter à vingt-trois heures. Nous nous demandons d'où la troupe viendra... Du fond de l'eau, dans des scaphandres ? Dans un vaisseau spatial en papier mâché ? Ou bien sur une barque, depuis la rive ? Ces questionnements sont vite oubliés alors que nous apercevons plusieurs rangées de chaises situées bien en face de la scène, au bord de l'eau, étrangement inoccupées alors que les autres bancs sont bondés. Me demandant à qui il faut graisser la patte pour profiter d'un tel privilège, je glisse un billet de dix euros dans la main de ce qui me semble être une employée d'un quelconque service d'ordre, et franchis la chaîne qui me sépare des sièges. Rembarré par un vieux hippie arborant un pendentif Magma plus gros que l'horloge de Flavor Flav, je rejoins Wurdah qui attend placidement, les bras encombrés d'offrandes pour Christian Vander. Alors que la foule s'amasse derrière nous (nous sommes aussi près qu'il est possible de l'être en restant debout) et de l'autre côté de la rivière, nous patientons en discutant cuisine, escalade et jokari (la dernière coupe de France fût plus que palpitante). Vers vingt-trois heures, les musiciens sont miraculeusement apparus sur la scène, sans doute après avoir emprunté la passerelle à l'arrière. Je n'ai pas le temps de fustiger le groupe pour cette arrivée d'une affreuse banalité, car le concert commence.
Étant moins qu'un profane dans l'univers fantasque de Magma, je serais bien incapable de nommer les différents titres joués. Nonobstant, le groupe démarre avec un morceau excellent, faisant la part belle à la rapidité et à l'intensité. Les musiciens jouent tous ensemble, Christian Vander frappant ses peaux avec ardeur, bassiste et guitariste pinçant et grattant leurs cordes avec insistance, vibraphoniste et pianiste frénétiques, choristes illuminés... Le chant accompagne ici parfaitement la musique céleste, ni en avant ni en retrait, les voix des trois chanteurs bondissant sur les notes... Le son n'est cependant pas fantastique, grésillant un peu, tandis que nous sommes gratifiés de trois larsens (un avant le concert, deux pendant). Mais cette entrée en matière est si jouissive et accrocheuse que je suis déjà acquis. Vient ensuite un long solo au piano électrique (à moins qu'il ne soit survenu après le deuxième morceau), lui aussi impressionnant, alternant des ambiances "manoir gothique" et "bordel extra-terrestre psychédélique". Le second morceau est cependant moins convaincant, moins dense et violent, au chant un peu écolo-niais en français ("Seule une fleur est venue du fond de la forêt" !?). J'ai ensuite un peu perdu le fil, la longueur des morceaux et ma non-connaissance absolue de ces derniers m'empêchant de bien suivre. Stella Vander a tout de même annoncé, lors d'une petite pause, la sortie prochaine d'un nouvel album, dont le groupe a joué un extrait, vraisemblablement long de quarante-cinq minutes ! A partir du milieu de la prestation, nous constatons une nette amélioration du son, dont les grésillements disparaissent. Le chanteur principal, Hervé Aknin, fait forte impression, planté devant le micro, bras tendus et chemise au vent, comme invoquant les forces de la nature dans un effroyable cataclysme. Christian Vander pousse également la chansonnette de temps à autres, mais reste plus souvent caché derrière sa muraille de cymbales. Les morceaux suivant le second sont tous meilleurs que ce dernier, les passages les plus rapides étant décidément les meilleurs, fascinants de maîtrise et d'intensité, alors que les moments plus calmes demandent sans doute trop de concentration. Un style qui passe probablement mieux sur CD ou qui demande de bien connaître les morceaux... Au bout d'un moment, Stella Vander reprend le micro pour signaler les quarante ans d'existence de Magma, et à cette occasion, le groupe va terminer le concert en interprétant le tout premier morceau composé par Christian Vander... "Kobaïa". Bien qu'ayant écouté l'album la veille, je ne reconnais pas vraiment le morceau, un peu plus funky et moins lourd que ce que nous avions déjà entendu. Pour l'occasion, un ancien membre du groupe, justement nantais, rejoint la scène pour une session endiablée de guitare électrique. Finalement, il y aura encore un autre morceau, pour le rappel, présenté comme une "ballade". Christian Vander s'extirpe de sa forêt de caisses et de cymbales pour rejoindre, seul, le micro, et entonner ce qui commence effectivement comme une ballade. Mais se termine, dix minutes plus tard, en impressionnante expérimentation vocale extrême avec alternance de chant et de hurlements stridents. Et voilà, c'est la fin, le tonnerre d'applaudissements et les cris hystériques d'un groupie ne ramèneront pas la troupe. Moi et Wurdah suivons la foule qui évacue les lieux, puis retournons voir s'il y a des choses à acheter... eh oui, t-shirts et CDs sont étalés sur des tables. Nous envisageons de repartir avec le logo du groupe sur le torse, mais après avoir vainement soudoyé les organisateurs pour obtenir des places en fait réservées par une association, nous sommes sans le sou et repartons chez nous dans le froid, le dos endolori d'être restés debout deux heures durant.
Étant moins qu'un profane dans l'univers fantasque de Magma, je serais bien incapable de nommer les différents titres joués. Nonobstant, le groupe démarre avec un morceau excellent, faisant la part belle à la rapidité et à l'intensité. Les musiciens jouent tous ensemble, Christian Vander frappant ses peaux avec ardeur, bassiste et guitariste pinçant et grattant leurs cordes avec insistance, vibraphoniste et pianiste frénétiques, choristes illuminés... Le chant accompagne ici parfaitement la musique céleste, ni en avant ni en retrait, les voix des trois chanteurs bondissant sur les notes... Le son n'est cependant pas fantastique, grésillant un peu, tandis que nous sommes gratifiés de trois larsens (un avant le concert, deux pendant). Mais cette entrée en matière est si jouissive et accrocheuse que je suis déjà acquis. Vient ensuite un long solo au piano électrique (à moins qu'il ne soit survenu après le deuxième morceau), lui aussi impressionnant, alternant des ambiances "manoir gothique" et "bordel extra-terrestre psychédélique". Le second morceau est cependant moins convaincant, moins dense et violent, au chant un peu écolo-niais en français ("Seule une fleur est venue du fond de la forêt" !?). J'ai ensuite un peu perdu le fil, la longueur des morceaux et ma non-connaissance absolue de ces derniers m'empêchant de bien suivre. Stella Vander a tout de même annoncé, lors d'une petite pause, la sortie prochaine d'un nouvel album, dont le groupe a joué un extrait, vraisemblablement long de quarante-cinq minutes ! A partir du milieu de la prestation, nous constatons une nette amélioration du son, dont les grésillements disparaissent. Le chanteur principal, Hervé Aknin, fait forte impression, planté devant le micro, bras tendus et chemise au vent, comme invoquant les forces de la nature dans un effroyable cataclysme. Christian Vander pousse également la chansonnette de temps à autres, mais reste plus souvent caché derrière sa muraille de cymbales. Les morceaux suivant le second sont tous meilleurs que ce dernier, les passages les plus rapides étant décidément les meilleurs, fascinants de maîtrise et d'intensité, alors que les moments plus calmes demandent sans doute trop de concentration. Un style qui passe probablement mieux sur CD ou qui demande de bien connaître les morceaux... Au bout d'un moment, Stella Vander reprend le micro pour signaler les quarante ans d'existence de Magma, et à cette occasion, le groupe va terminer le concert en interprétant le tout premier morceau composé par Christian Vander... "Kobaïa". Bien qu'ayant écouté l'album la veille, je ne reconnais pas vraiment le morceau, un peu plus funky et moins lourd que ce que nous avions déjà entendu. Pour l'occasion, un ancien membre du groupe, justement nantais, rejoint la scène pour une session endiablée de guitare électrique. Finalement, il y aura encore un autre morceau, pour le rappel, présenté comme une "ballade". Christian Vander s'extirpe de sa forêt de caisses et de cymbales pour rejoindre, seul, le micro, et entonner ce qui commence effectivement comme une ballade. Mais se termine, dix minutes plus tard, en impressionnante expérimentation vocale extrême avec alternance de chant et de hurlements stridents. Et voilà, c'est la fin, le tonnerre d'applaudissements et les cris hystériques d'un groupie ne ramèneront pas la troupe. Moi et Wurdah suivons la foule qui évacue les lieux, puis retournons voir s'il y a des choses à acheter... eh oui, t-shirts et CDs sont étalés sur des tables. Nous envisageons de repartir avec le logo du groupe sur le torse, mais après avoir vainement soudoyé les organisateurs pour obtenir des places en fait réservées par une association, nous sommes sans le sou et repartons chez nous dans le froid, le dos endolori d'être restés debout deux heures durant.
Parfait 17/20 | par Jumbo |
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