Magma
Kobaïa |
Label :
Seventh |
||||
Quelle belle année que ce 70-là, imaginez: les 2 premiers Sabbath d'un coup, After The Gold Rush du Young, Cosmo's Factory de Creedence, Abraxas de Santana, Live At Leeds des Who, Fun House des Stooges, Get Yer des Stones, Led Zep III, le Band Of Gypsys d'Hendrix, le bijou premier du Lennon, In Rock de Purple, The Man Who Sold... de Bowie, le CSN&Y Déjà-Vu, Moondance de Van l'Irlandais...
En 1970, lorsque paraît le premier disque de Magma, c'est un petit séisme dans le rock français commençant. A plus d'un titre: d'abord entrer dans l'arène avec un double album c'est déjà pas banal, rarement vu même de l'autre coté du Channel (aux States, Zappa avec Freak Out! en 65); chanté, de plus, dans une langue inconnue mais inventée, c'est risqué et cerise amère sur le gâteau la musique proposée ici est loin du standard en vogue dans ces années baba cool, à l'image de la pochette cette serre de rapace qui déchiquette le monde (serre qui deviendra leur griffe), musique toute de cris, de fureur, de malaise ou de beauté, pour un jazz ou rock free, frit dirais-je tellement on s'y brûle parfois. Il fait les avoir en bronze et bien cirées, être très ambitieux ou complètement frapadingue (ou les 3) pour oser dans la France des yéyés finissants de l'époque balancer un truc pareil. Gainsbourg ne sortira les 28' de Melody que l'année d'après !
Ce disque réunit aussi quelques pointures du monde jazzifiant qui sent fort le concept de super groupe qui fleurira quelques années plus tard.
Dans cette première période du groupe qui va durer 2 ans sur 2 albums et qui ne ressemble en rien à la suite c'est le temps des cuivres, où l'on sent plus le folklore européen de l'est que la pulsation ternaire de la grosse pomme.
Bon c'est pas une musique facile d'accès, pas du rock prog, pas du jazz d'ascenseur, ces morceaux nous les prîmes dans la tronche boutonneuse de nos 17 ans lorsque en concert, sur une scène sans lumières, ces hommes vêtus de noir nous ont collé au mur de nos lamentations : oui il était possible de faire autre chose, dans le pays du camembert et de la baguette, que recopier les anglos, que nos allions bouter hors des charts, nous rêvions.
Musique intelligente, pour laquelle le DVD Mythes Et Légendes I sorti dernièrement, et qui retracera avec la sortie future des volumes II, III & IV, 35 ans de carrière, prouve une fois de plus l'actualité de ces morceaux, joués en 2000 par une bande de petits jeunes qui poussent et qui nous rassurent sur notre état mental lors de notre prime jeunesse: OUI c'était très fort.
Je citerai cette phrase d'un chroniqueur sur un site voisin: "...ce disque est, non seulement le meilleur du groupe (devant MDK), mais aussi un des plus grands de l'Histoire." Chacun son avis, en tout cas "Kobaïa", "Malaria", "Nau Ektila" sont réellement des portes vers un monde parallèle.
Un TRES BON disque mais pour les puristes ou pour ceux qui aiment les musiques venues d'ailleurs. Mais comment noter un tel pavé !
PS: ce disque je l'ai gravé sur un seul CD en éliminant les silences et autres scories inutiles et depuis 2 ans il hante mes nuits, littéralement, squattant mon lecteur CD de table de nuit
En 1970, lorsque paraît le premier disque de Magma, c'est un petit séisme dans le rock français commençant. A plus d'un titre: d'abord entrer dans l'arène avec un double album c'est déjà pas banal, rarement vu même de l'autre coté du Channel (aux States, Zappa avec Freak Out! en 65); chanté, de plus, dans une langue inconnue mais inventée, c'est risqué et cerise amère sur le gâteau la musique proposée ici est loin du standard en vogue dans ces années baba cool, à l'image de la pochette cette serre de rapace qui déchiquette le monde (serre qui deviendra leur griffe), musique toute de cris, de fureur, de malaise ou de beauté, pour un jazz ou rock free, frit dirais-je tellement on s'y brûle parfois. Il fait les avoir en bronze et bien cirées, être très ambitieux ou complètement frapadingue (ou les 3) pour oser dans la France des yéyés finissants de l'époque balancer un truc pareil. Gainsbourg ne sortira les 28' de Melody que l'année d'après !
Ce disque réunit aussi quelques pointures du monde jazzifiant qui sent fort le concept de super groupe qui fleurira quelques années plus tard.
Dans cette première période du groupe qui va durer 2 ans sur 2 albums et qui ne ressemble en rien à la suite c'est le temps des cuivres, où l'on sent plus le folklore européen de l'est que la pulsation ternaire de la grosse pomme.
Bon c'est pas une musique facile d'accès, pas du rock prog, pas du jazz d'ascenseur, ces morceaux nous les prîmes dans la tronche boutonneuse de nos 17 ans lorsque en concert, sur une scène sans lumières, ces hommes vêtus de noir nous ont collé au mur de nos lamentations : oui il était possible de faire autre chose, dans le pays du camembert et de la baguette, que recopier les anglos, que nos allions bouter hors des charts, nous rêvions.
Musique intelligente, pour laquelle le DVD Mythes Et Légendes I sorti dernièrement, et qui retracera avec la sortie future des volumes II, III & IV, 35 ans de carrière, prouve une fois de plus l'actualité de ces morceaux, joués en 2000 par une bande de petits jeunes qui poussent et qui nous rassurent sur notre état mental lors de notre prime jeunesse: OUI c'était très fort.
Je citerai cette phrase d'un chroniqueur sur un site voisin: "...ce disque est, non seulement le meilleur du groupe (devant MDK), mais aussi un des plus grands de l'Histoire." Chacun son avis, en tout cas "Kobaïa", "Malaria", "Nau Ektila" sont réellement des portes vers un monde parallèle.
Un TRES BON disque mais pour les puristes ou pour ceux qui aiment les musiques venues d'ailleurs. Mais comment noter un tel pavé !
PS: ce disque je l'ai gravé sur un seul CD en éliminant les silences et autres scories inutiles et depuis 2 ans il hante mes nuits, littéralement, squattant mon lecteur CD de table de nuit
Très bon 16/20 | par Raoul vigil |
Posté le 13 juillet 2008 à 01 h 00 |
Sans vouloir me faire d'ennemi les types adeptes des jeux de rôle m'ont toujours été très antipathiques. J'ai déjà essayé pourtant en intégrant temporairement un cercle hyper select pour vivre dans un monde imaginaire dont tu es le héros. Imaginaire oui, mais codé beaucoup trop pour que l'imagination puisse s'épanouir. Il y a une contradiction dans tout ça: il faut rendre le monde imaginaire tellement plausible qu'on l'encadre, on le précise, jusqu'à ce que la fantaisie finalement soit muselée.
"Non t'as pas le droit de faire ça, c'est trop bête" me disait-on, moi qui voulais être un eskimo chaman albinos pour apporter un peu d'exotisme aux armures qui m'entourait déjà de leur mauvaise augure...
La musique de Magma m'a toujours laissé ce même sentiment.
Bien sûr on peut tout de suite être scotché par la qualité orchestrale de ce super groupe qui, à l'instar de Gong, fit péter la boite à Brie pour jeter les pauvres français au dessus de leur condition.
Mais force est de reconnaitre que tout n'est pas très souple là-dedans. Ca sent le Wagner à plein nez, plein d'émotion grandiloquente à la Tolkien où l'humour est loin, très loin... La folie est compressé dans l'armure taillée pour un Vander transpirant derrière ses toms...
Chose positive néanmoins: on comprend mieux le punk.
P.S: Par contre il y a un groupe nippon qui remâche Magma avec humour: Ruins. On se rend compte alors que Magma avait du bon, il fallait juste se déraidir un peu.
Vive les shorts.
"Non t'as pas le droit de faire ça, c'est trop bête" me disait-on, moi qui voulais être un eskimo chaman albinos pour apporter un peu d'exotisme aux armures qui m'entourait déjà de leur mauvaise augure...
La musique de Magma m'a toujours laissé ce même sentiment.
Bien sûr on peut tout de suite être scotché par la qualité orchestrale de ce super groupe qui, à l'instar de Gong, fit péter la boite à Brie pour jeter les pauvres français au dessus de leur condition.
Mais force est de reconnaitre que tout n'est pas très souple là-dedans. Ca sent le Wagner à plein nez, plein d'émotion grandiloquente à la Tolkien où l'humour est loin, très loin... La folie est compressé dans l'armure taillée pour un Vander transpirant derrière ses toms...
Chose positive néanmoins: on comprend mieux le punk.
P.S: Par contre il y a un groupe nippon qui remâche Magma avec humour: Ruins. On se rend compte alors que Magma avait du bon, il fallait juste se déraidir un peu.
Vive les shorts.
Pas mal 13/20
Posté le 12 octobre 2008 à 10 h 26 |
Magma...
En voilà un groupe qui mériterait d'être plus connu.
Et qui commence très fort : un double-album comme on n'en a jamais entendu. Le morceau-titre est peut-être le meilleur exemple de la musique de Magma : une ligne de basse/batterie effrénée, des chants lointains, des cuivres lyriques, le tout sonne comme un jazz-rock-progressif extra-terrestre. Et pour cause : l'album raconte dans une langue inventée par Vander (le Kobaïen) comment les hommes partirent de la Terre afin d'explorer Kobaïa, la lointaine planète faisant office de paradis.
Le premier morceau donc, part au fur et à mesure dans tous les sens, entre des longs moments de silences tendus et des envolées oniriques. Et là, deux possibilités : ou l'on est hermétique à cette musique novatrice, qui certes déstabilise mais en même temps renferme tant de choses, et l'on passe son chemin ; ou l'on rentre dès la première piste dans l'univers de Magma, et là, c'est un voyage musical inouï qui vous emportera loin, mais alors vraiment très loin. En effet, l'on passe du reposant "Aïna" au diabolique "Malaria", on enchaîne avec le nocturne "Sohïa", puis avec "Sckxyss", racontant une pluie de météorites... Puis viennent les plus longs morceaux : "Naü Ektila", qui est juste fabuleux, puis "Mûh" le mystérieux... Chacun de ces morceaux a une âme, un esprit, et rentrer dans cet album, c'est explorer l'essence d'une musique comme vous n'en entendrez jamais.
En voilà un groupe qui mériterait d'être plus connu.
Et qui commence très fort : un double-album comme on n'en a jamais entendu. Le morceau-titre est peut-être le meilleur exemple de la musique de Magma : une ligne de basse/batterie effrénée, des chants lointains, des cuivres lyriques, le tout sonne comme un jazz-rock-progressif extra-terrestre. Et pour cause : l'album raconte dans une langue inventée par Vander (le Kobaïen) comment les hommes partirent de la Terre afin d'explorer Kobaïa, la lointaine planète faisant office de paradis.
Le premier morceau donc, part au fur et à mesure dans tous les sens, entre des longs moments de silences tendus et des envolées oniriques. Et là, deux possibilités : ou l'on est hermétique à cette musique novatrice, qui certes déstabilise mais en même temps renferme tant de choses, et l'on passe son chemin ; ou l'on rentre dès la première piste dans l'univers de Magma, et là, c'est un voyage musical inouï qui vous emportera loin, mais alors vraiment très loin. En effet, l'on passe du reposant "Aïna" au diabolique "Malaria", on enchaîne avec le nocturne "Sohïa", puis avec "Sckxyss", racontant une pluie de météorites... Puis viennent les plus longs morceaux : "Naü Ektila", qui est juste fabuleux, puis "Mûh" le mystérieux... Chacun de ces morceaux a une âme, un esprit, et rentrer dans cet album, c'est explorer l'essence d'une musique comme vous n'en entendrez jamais.
Parfait 17/20
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