Isis
In The Absence Of Truth |
Label :
Ipecac |
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En l'absence de vérité, on peut raconter un certain nombre de conneries, ou en faire quelques unes qui pourraient bien passer inaperçues dans un Magma de fiente et de guano (j'ai parlé du rock indé ?).
Oui mes frères nous pouvons faire des conneries, en écrire aussi (si si !) mais ne soyons pas tentés par la facilité, avançons d'un pas assuré en marchant sur la braise, telle est la devise des mecs d'Isis, groupe devenu culte après avoir donné un coup de pied au cul d'un genre qui tardait à trouver un second souffle et qui laissait présager des lendemains peu bandants.
En gros, concernant Isis, la connerie à ne pas faire aurait consisté à reproduire un Panopticon ou bien revenir aux sources un peu plus "burnées" de Celestial. Mais non, que nenni, Aaron Turner et ses sbires veulent faire de Isis un groupe totalement intègre, explorant de nouveaux territoires plus techniques et subtils, en gardant une intensité et une puissance de feu percutante sans s'épargner quelques passages aux ambiances plus détendues mais intrigantes.
A l'écoute de ce nouveau Isis, le sentiment d'évolution est fortement palpable, le fruit est mûr, prêt à être dévoré, ce nouvel album semble plus accessible, oui mais ce qui semble évident l'est beaucoup moins si on prend le soin de creuser et de gratter cette belle couche de vernis (production impeccable, structures musicales intelligentes et intelligibles...), en effet, tout est plus complexe qu'il n'y parait, il y a semble t'il une chaleur brûlante au centre de la terre et on peut la toucher avec In The Abscence Of Truth...laissera t'elle des brûlures avec le temps ? !
Cet album, s'il est indéniablement moins agressif que ses prédécesseurs (notamment dans les chants), se déguste comme un vieux Bordeaux, ce que furent des aromes sont désormais un bouquet, ce qui fut une robe sombre est aujourd'hui d'une couleur moins intense et limpide mais d'une pureté remarquable, ce qui fut un jeune vin vert et fruité est aujourd'hui un monument d'une structure complexe qu'il faut savoir apprivoiser, le plaisir à un coût et il faut savoir payer le prix pour l'obtenir, surtout si il mène à l'ivresse.
Je ne ressortirais aucun titre en particulier de ce disque ni ne m'attarderais dans une chronique à rallonge, il s'appréciera dans son ensemble, il est d'ailleurs assez difficile de porter un jugement définitif sur lui mais il y a fort à parier que d'autres disciples viendront dans l'Eglise d'Isis, ou bien dans son tombeau, oui mes frères, je l'ai dit, l'apocalypse aura bien lieu mais ça nous tombera sur la gueule au moment où on s'y attendra le moins.
Rock'n'roll !
Oui mes frères nous pouvons faire des conneries, en écrire aussi (si si !) mais ne soyons pas tentés par la facilité, avançons d'un pas assuré en marchant sur la braise, telle est la devise des mecs d'Isis, groupe devenu culte après avoir donné un coup de pied au cul d'un genre qui tardait à trouver un second souffle et qui laissait présager des lendemains peu bandants.
En gros, concernant Isis, la connerie à ne pas faire aurait consisté à reproduire un Panopticon ou bien revenir aux sources un peu plus "burnées" de Celestial. Mais non, que nenni, Aaron Turner et ses sbires veulent faire de Isis un groupe totalement intègre, explorant de nouveaux territoires plus techniques et subtils, en gardant une intensité et une puissance de feu percutante sans s'épargner quelques passages aux ambiances plus détendues mais intrigantes.
A l'écoute de ce nouveau Isis, le sentiment d'évolution est fortement palpable, le fruit est mûr, prêt à être dévoré, ce nouvel album semble plus accessible, oui mais ce qui semble évident l'est beaucoup moins si on prend le soin de creuser et de gratter cette belle couche de vernis (production impeccable, structures musicales intelligentes et intelligibles...), en effet, tout est plus complexe qu'il n'y parait, il y a semble t'il une chaleur brûlante au centre de la terre et on peut la toucher avec In The Abscence Of Truth...laissera t'elle des brûlures avec le temps ? !
Cet album, s'il est indéniablement moins agressif que ses prédécesseurs (notamment dans les chants), se déguste comme un vieux Bordeaux, ce que furent des aromes sont désormais un bouquet, ce qui fut une robe sombre est aujourd'hui d'une couleur moins intense et limpide mais d'une pureté remarquable, ce qui fut un jeune vin vert et fruité est aujourd'hui un monument d'une structure complexe qu'il faut savoir apprivoiser, le plaisir à un coût et il faut savoir payer le prix pour l'obtenir, surtout si il mène à l'ivresse.
Je ne ressortirais aucun titre en particulier de ce disque ni ne m'attarderais dans une chronique à rallonge, il s'appréciera dans son ensemble, il est d'ailleurs assez difficile de porter un jugement définitif sur lui mais il y a fort à parier que d'autres disciples viendront dans l'Eglise d'Isis, ou bien dans son tombeau, oui mes frères, je l'ai dit, l'apocalypse aura bien lieu mais ça nous tombera sur la gueule au moment où on s'y attendra le moins.
Rock'n'roll !
Parfait 17/20 | par Interpolian |
Posté le 09 janvier 2007 à 13 h 49 |
Voici le dernier album en date d'Isis. Après avoir placé très haut la barre avec Panopticon, on aurait pu s'attendre à quelque chose de moins abouti ou de moins jouissif. Que nenni ! Ce dernier opus démontre que le combo possède encore de grandes ressources autant dans l'imagination que dans la maîtrise de sa musique.
In The Absence Of Truth fait ressortir la maturité du groupe. Le chant s'est quelque peu calmé et exploite plus profondément les passages plus doux (rassurez-vous, Aaron Turner sait encore hurler...). Les mélodies semblent plus travaillées que dans les précédents albums. On garde cette sensation de masse imposante et les ambiances "marines" mais en plus détaillé et complexe. On remarquera très vite le gros travail sur la batterie et la basse, toujours plus présentes, retournant littéralement les tripes dès les premiers instants de "Wrists Of Kings" jusqu'à l'apothéose finale dans "Garden Of Light".
Après une multitude d'écoutes, le bonheur reste entier. Quelle claque ! Quelle puissance ! J'adère complètement à la chronique d'Interpolian, avec la nuance suivante; In The Absence Of Truth est pour moi déjà un disque exceptionnel et indispensable et je suis près à parier mon baggy qu'il deviendra intemporel...
Bref, un très bon album, soigné et maîtrisé juste comme il faut, un peu comme pour le The Eye Of Every Storm de Neurosis. Une des grandes surprises de cette année 2006 avec 10,000 Days de Tool.
In The Absence Of Truth fait ressortir la maturité du groupe. Le chant s'est quelque peu calmé et exploite plus profondément les passages plus doux (rassurez-vous, Aaron Turner sait encore hurler...). Les mélodies semblent plus travaillées que dans les précédents albums. On garde cette sensation de masse imposante et les ambiances "marines" mais en plus détaillé et complexe. On remarquera très vite le gros travail sur la batterie et la basse, toujours plus présentes, retournant littéralement les tripes dès les premiers instants de "Wrists Of Kings" jusqu'à l'apothéose finale dans "Garden Of Light".
Après une multitude d'écoutes, le bonheur reste entier. Quelle claque ! Quelle puissance ! J'adère complètement à la chronique d'Interpolian, avec la nuance suivante; In The Absence Of Truth est pour moi déjà un disque exceptionnel et indispensable et je suis près à parier mon baggy qu'il deviendra intemporel...
Bref, un très bon album, soigné et maîtrisé juste comme il faut, un peu comme pour le The Eye Of Every Storm de Neurosis. Une des grandes surprises de cette année 2006 avec 10,000 Days de Tool.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 21 janvier 2007 à 19 h 20 |
Afin de masquer la médiocrité de certains albums, on a cette fâcheuse tendance à préconiser les écoutes répétées, censées nous amener à la lumière du disque. Dans le cas du dernier Isis, la banalité, véritable couperet pour les (trop nombreuses ?) sorties discographiques, est le sentiment qui domine au premier contact. Car là où Panopticon recelait de joyaux d'une force de persuasion quasi-immédiate ("So Did We", "Altered Course"), In The Absence Of Truth se montre d'abord avare en matière d'émotions. Néanmoins, l'émotion, on la sent déjà, palpable, planquée derrière ces architectures mélodiques requérant un d'exigence pour se livrer pleinement.
Laisser le temps au temps et faire fi des commentaires d'auditeurs trop tôt déçus, c'est peut être l'unique issue pour admettre qu'en fait, cet opus est grand, un chef-d'oeuvre à retardement, à la fois différent et pétri du même génie que celui de son prédécesseur. Isis a changé la donne, évité l'erreur de l'album-bis qui aurait séduit un temps, puis ramené à un niveau inférieur par rapport à sa référence. Inévitablement, le quintette s'éloigne encore un peu plus des sphères métal, histoire de brouiller le sens des étiquettes, et s'affirme une nouvelle fois en tant que leader d'une scène qu'il a initiée. Davantage apaisées, les neuf compositions semblent plus insaisissables qu'auparavant, chaque riff en amenant un autre sans que la cohérence de l'ensemble ne saute aux yeux. Pourtant, au fur et à mesure, cet univers à priori complexe et hermétique finit par vous happer. L'atmosphère brumeuse de la première moitié de "Over Roots And Thorn", la verve finement maîtrisée de "Not In Rivers, But In Drops", ou le final grandiose de "Dulcinea", ne sont que quelques instants, qui au gré de leur découverte, finissent par reconstituer un puzzle audacieux. Le soin apporté à la texture sonore des instruments permet une large palette de nuances (notamment cette basse à la reverbe typique), et donne à chaque titre un supplément d'âme appréciable. Aaron Turner éructe toujours de la même manière ses paroles, tantôt chantées tantôt hurlées, mais globalement, le gaillard s'est assagi dans ses lignes vocales, et se refuse à donner une interprétation précise de ses textes.
Isis tient entre ses mains l'avenir d'un rock progressif sans cesse en quête de nouveaux horizons, qui après s'être nourri d'influences métal évidentes, tend aujourd'hui vers une forme d'absolu musical. Une oeuvre majeure de l'année 2006 donc. Pour les néophytes, l'écoute au préalable des efforts précédents est tout de même recommandée. Ne serait-ce que pour comprendre la démarche artistique passionnante de nos Américains.
Laisser le temps au temps et faire fi des commentaires d'auditeurs trop tôt déçus, c'est peut être l'unique issue pour admettre qu'en fait, cet opus est grand, un chef-d'oeuvre à retardement, à la fois différent et pétri du même génie que celui de son prédécesseur. Isis a changé la donne, évité l'erreur de l'album-bis qui aurait séduit un temps, puis ramené à un niveau inférieur par rapport à sa référence. Inévitablement, le quintette s'éloigne encore un peu plus des sphères métal, histoire de brouiller le sens des étiquettes, et s'affirme une nouvelle fois en tant que leader d'une scène qu'il a initiée. Davantage apaisées, les neuf compositions semblent plus insaisissables qu'auparavant, chaque riff en amenant un autre sans que la cohérence de l'ensemble ne saute aux yeux. Pourtant, au fur et à mesure, cet univers à priori complexe et hermétique finit par vous happer. L'atmosphère brumeuse de la première moitié de "Over Roots And Thorn", la verve finement maîtrisée de "Not In Rivers, But In Drops", ou le final grandiose de "Dulcinea", ne sont que quelques instants, qui au gré de leur découverte, finissent par reconstituer un puzzle audacieux. Le soin apporté à la texture sonore des instruments permet une large palette de nuances (notamment cette basse à la reverbe typique), et donne à chaque titre un supplément d'âme appréciable. Aaron Turner éructe toujours de la même manière ses paroles, tantôt chantées tantôt hurlées, mais globalement, le gaillard s'est assagi dans ses lignes vocales, et se refuse à donner une interprétation précise de ses textes.
Isis tient entre ses mains l'avenir d'un rock progressif sans cesse en quête de nouveaux horizons, qui après s'être nourri d'influences métal évidentes, tend aujourd'hui vers une forme d'absolu musical. Une oeuvre majeure de l'année 2006 donc. Pour les néophytes, l'écoute au préalable des efforts précédents est tout de même recommandée. Ne serait-ce que pour comprendre la démarche artistique passionnante de nos Américains.
Excellent ! 18/20
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