King Crimson
The Power To Believe |
Label :
Discipline Global Mobile |
||||
Cela fait 37 ans que la chose travaille dans l'ombre, après avoir marqué le rock de son empreinte écrasante grâce a des albums devenus cultissimes (In The Court Of... en 69, Red en 1974, Discipline en 1981), 37 ans à faire progresser la texture mélodique et rythmique de notre binaire adoré, une trentaine d'objets officiels à l'appui.
Après 11 ans d'hibernation (de 1983 à 1994), le Robert à la guitare de lave a réactivé la créature, avec un apport de sang neuf.
2003, The Power To Believe est là.
Cette dernière livraison, après le très très discutable The ConstruKction Of Light de 2000 qui nous avait foutu une belle frousse, est un des plus beaux disques du KC, sans rire, un des plus étonnants de ce nouveau siècle, aussi.
Le groupe à géométrie variable de maître Fripp en est à sa 4ème période, exit le tandem Brudford-Levin, relevé par Pat Mastelotto aux tambours et par Trey Gunn à la Warrr guitar, avec toujours l'ami Belew aux voix, strat & autres devices.
On retrouve donc ici toutes les composantes de la 'crimsozic', les architectures proposées sont toutes connues, éprouvées. Après près de 40 ans d'explorations le quatuor actuel peaufine enfin avec respect les aires défrichées par eux: ce disque (concept ?) se referme comme il s'ouvre après quelques séquences où les guitares fusionnent pour n'en faire qu'une, ces montées épuisantes, ces écorchures schizo-punk, ces états de grâce en impro, ces cassures métalliques nous laissent, une fois de plus, pour qui veut bien faire l'effort d'entendre l'innomable, sur le cul.
En quelques titres, KC balise sa trajectoire unique avec un "Dangerous Curves" qui nous ramène au temps de Larks' Tongues, un "Level Five" digne de figurer dans Red ("Eyes Wide Open" cautionnant le versant mélodique de la créature), des "Elektrik" ou "Power To Believe II" rejetons de l'époque Discipline. "Facts Of Life" ou "Happy With..." nous projetant vers le métal nouveau de The ConstruKction.... . Disque mosaïque, disque synthèse donc qui rassure sur la santé de cette musique: en ce début de 21éme siècle le schizoïd man est toujours debout et pisse loin.
'Un seul défaut ...', dirait ma femme: 'avec 51 minutes de beauté totale, cet album est un peu court !'
Rappelons aussi aux plus jeunes que dès le 1er morceau du 1er album King Crimson a assis les bases d'un genre musical où toute une génération de musiciens piochera des idées que cela soit dans la complexité rythmique, l'audace mélodique, le son et la puissance de la guitare saturée.
Peu de formations peuvent se targuer d'avoir proposé avec autant de ténacité une aventure musicale aussi passionnante, car riche d'évolution... D'abord parce que KC n'est pas un groupe mais une formation à géométrie variable qui selon le bon vouloir de maître Fripp a proposé selon les époques et les équipes le must du prog dès 1969, le rock fracturé dès 1973, la mixtion disciplinaire des guitares dès 1981 pour finir en 2000 par ce Nuovo metal où le propos de Fripp & co s'est recentré sur une fusion totale des cordes (12 pour la basse de Gunn, 6 la Strat de Belew et les 6 de la Fernandez de Fripp) le tout midifié soit 24 cordes plombées par la déferlante polyrythmique de Mastelotto et jetez un oeil aux DVD public 'ça fait TRES mal'.
Ne boudons pas notre plaisir: c'est exceptionnel !!
Texte de Raoul Vigil.
Après 11 ans d'hibernation (de 1983 à 1994), le Robert à la guitare de lave a réactivé la créature, avec un apport de sang neuf.
2003, The Power To Believe est là.
Cette dernière livraison, après le très très discutable The ConstruKction Of Light de 2000 qui nous avait foutu une belle frousse, est un des plus beaux disques du KC, sans rire, un des plus étonnants de ce nouveau siècle, aussi.
Le groupe à géométrie variable de maître Fripp en est à sa 4ème période, exit le tandem Brudford-Levin, relevé par Pat Mastelotto aux tambours et par Trey Gunn à la Warrr guitar, avec toujours l'ami Belew aux voix, strat & autres devices.
On retrouve donc ici toutes les composantes de la 'crimsozic', les architectures proposées sont toutes connues, éprouvées. Après près de 40 ans d'explorations le quatuor actuel peaufine enfin avec respect les aires défrichées par eux: ce disque (concept ?) se referme comme il s'ouvre après quelques séquences où les guitares fusionnent pour n'en faire qu'une, ces montées épuisantes, ces écorchures schizo-punk, ces états de grâce en impro, ces cassures métalliques nous laissent, une fois de plus, pour qui veut bien faire l'effort d'entendre l'innomable, sur le cul.
En quelques titres, KC balise sa trajectoire unique avec un "Dangerous Curves" qui nous ramène au temps de Larks' Tongues, un "Level Five" digne de figurer dans Red ("Eyes Wide Open" cautionnant le versant mélodique de la créature), des "Elektrik" ou "Power To Believe II" rejetons de l'époque Discipline. "Facts Of Life" ou "Happy With..." nous projetant vers le métal nouveau de The ConstruKction.... . Disque mosaïque, disque synthèse donc qui rassure sur la santé de cette musique: en ce début de 21éme siècle le schizoïd man est toujours debout et pisse loin.
'Un seul défaut ...', dirait ma femme: 'avec 51 minutes de beauté totale, cet album est un peu court !'
Rappelons aussi aux plus jeunes que dès le 1er morceau du 1er album King Crimson a assis les bases d'un genre musical où toute une génération de musiciens piochera des idées que cela soit dans la complexité rythmique, l'audace mélodique, le son et la puissance de la guitare saturée.
Peu de formations peuvent se targuer d'avoir proposé avec autant de ténacité une aventure musicale aussi passionnante, car riche d'évolution... D'abord parce que KC n'est pas un groupe mais une formation à géométrie variable qui selon le bon vouloir de maître Fripp a proposé selon les époques et les équipes le must du prog dès 1969, le rock fracturé dès 1973, la mixtion disciplinaire des guitares dès 1981 pour finir en 2000 par ce Nuovo metal où le propos de Fripp & co s'est recentré sur une fusion totale des cordes (12 pour la basse de Gunn, 6 la Strat de Belew et les 6 de la Fernandez de Fripp) le tout midifié soit 24 cordes plombées par la déferlante polyrythmique de Mastelotto et jetez un oeil aux DVD public 'ça fait TRES mal'.
Ne boudons pas notre plaisir: c'est exceptionnel !!
Texte de Raoul Vigil.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Lolive |
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