King Crimson
Red |
Label :
EG |
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Annoncé comme le dernier album du groupe avant même sa sortie, Red a vraiment du rendre fou les admirateurs de King Crimson.
La pochette n'est pas restée dans les annales et pourtant... Rares sont les albums à bénéficier d'un emballage aussi représentatif. Trois hommes encadrés à moitié tapis dans l'ombre, du noir, beaucoup de noir, et du rouge. Au dos, un compteur affolé lui aussi dans le rouge...
Ca paraît très bête d'un seul coup mais non, c'est tout un symbole qui se trouve ici. L'album dégage un sentiment d'urgence palpable dès les premières secondes. L'ambiance n'est pas réjouissante. Le concept est là et il est terriblement bien construit.
"Red" chanson titre ouvre l'album. Tonique, tendue, sur la brèche même. On est d'entrée dans le vif du sujet ! Ce morceau est déjà un avant-goût du final mythique qui attend l'auditeur.
S'ensuit "Fallen Angel". Morceau chanté, à priori sans trop de prétentions... Sauf que là aussi on a notre dose de puissance lors d'un refrain accompagné de cuivre, de guitare stridente et d'une rythmique que l'on sent retenue, mais d'autant plus rageuse. Là encore le terrain est balisé pour le final mythique qui attend l'auditeur.
"One More Red Nightmare", troisième morceau, part sur des bases plus dynamiques. A priori ce morceau n'a pas spécialement bien vieilli (à base de 'claps claps' synthétiques du plus mauvais effet). Assez rentre dedans un peu à la manière de la chanson-titre "Red", il contient un chant en contraste avec l'ambiance musicale développée. Il renferme une superbe guitare et un saxophone décidemment bien présent sur cet album... Le morceau se termine par une sorte de court-circuit annonçant peut être le début d'une période d'accalmie. En tout cas, il appelle déjà au final mythique qui attend l'auditeur.
La deuxième partie de l'album s'ouvre par "Providence", une improvisation 'Crimsonienne', mais très ancrée dans l'ambiance de l'album. Ce titre apparaît comme un moment de reprise. Un passage obligé pour prendre un second souffle. Un violon qui tâtonne, une guitare inventive et imprévisible, une basse qui trouve son rythme, un batteur virtuose... Voilà qui constitue une très bonne rupture avec le reste de l'album. "Providence" a pour seul défaut de se trouver juste avant le final mythique qui attend l'auditeur...
Voilà, l'album arrive à sa conclusion. Alors, après une telle débauche d'énergie et cette petite coupure à quoi doit on s'attendre ? "Providence" laisse présager un retour énergique. On attend 5 secondes...
Et là, l'instant est magique, religieux même... La délicatesse se révèle avec "Starless". C'est tout simplement beau. Chacun devrait connaître ce morceau. En réalité chacun le connaît tellement il a été une source d'influence.
La chanson dure 12 minutes, divisées en quatre parties. Je ne tenterai même pas d'en faire une approche tant le moment est sacré. Tout l'album semble avoir été conçu pour préparer cet instant. C'est tout simplement prodigieux...
En 1974, alors que King Crimson disparaissait, il laissait à la musique un témoignage unique, absolument mythique même. Je n'ose imaginer le nombre de personnes qui, à ce moment là, se sont retrouvées désemparées face à une telle merveille. Se disant que King Crimson était à son apogée et que King Crimson aurait du continuer, car ils ne pouvaient que refuser le manque qui allait être le leur. Parcequ'ils étaient tous bien conscients d'avoir vécu à ce moment là, un moment fondamental pour la musique.
La pochette n'est pas restée dans les annales et pourtant... Rares sont les albums à bénéficier d'un emballage aussi représentatif. Trois hommes encadrés à moitié tapis dans l'ombre, du noir, beaucoup de noir, et du rouge. Au dos, un compteur affolé lui aussi dans le rouge...
Ca paraît très bête d'un seul coup mais non, c'est tout un symbole qui se trouve ici. L'album dégage un sentiment d'urgence palpable dès les premières secondes. L'ambiance n'est pas réjouissante. Le concept est là et il est terriblement bien construit.
"Red" chanson titre ouvre l'album. Tonique, tendue, sur la brèche même. On est d'entrée dans le vif du sujet ! Ce morceau est déjà un avant-goût du final mythique qui attend l'auditeur.
S'ensuit "Fallen Angel". Morceau chanté, à priori sans trop de prétentions... Sauf que là aussi on a notre dose de puissance lors d'un refrain accompagné de cuivre, de guitare stridente et d'une rythmique que l'on sent retenue, mais d'autant plus rageuse. Là encore le terrain est balisé pour le final mythique qui attend l'auditeur.
"One More Red Nightmare", troisième morceau, part sur des bases plus dynamiques. A priori ce morceau n'a pas spécialement bien vieilli (à base de 'claps claps' synthétiques du plus mauvais effet). Assez rentre dedans un peu à la manière de la chanson-titre "Red", il contient un chant en contraste avec l'ambiance musicale développée. Il renferme une superbe guitare et un saxophone décidemment bien présent sur cet album... Le morceau se termine par une sorte de court-circuit annonçant peut être le début d'une période d'accalmie. En tout cas, il appelle déjà au final mythique qui attend l'auditeur.
La deuxième partie de l'album s'ouvre par "Providence", une improvisation 'Crimsonienne', mais très ancrée dans l'ambiance de l'album. Ce titre apparaît comme un moment de reprise. Un passage obligé pour prendre un second souffle. Un violon qui tâtonne, une guitare inventive et imprévisible, une basse qui trouve son rythme, un batteur virtuose... Voilà qui constitue une très bonne rupture avec le reste de l'album. "Providence" a pour seul défaut de se trouver juste avant le final mythique qui attend l'auditeur...
Voilà, l'album arrive à sa conclusion. Alors, après une telle débauche d'énergie et cette petite coupure à quoi doit on s'attendre ? "Providence" laisse présager un retour énergique. On attend 5 secondes...
Et là, l'instant est magique, religieux même... La délicatesse se révèle avec "Starless". C'est tout simplement beau. Chacun devrait connaître ce morceau. En réalité chacun le connaît tellement il a été une source d'influence.
La chanson dure 12 minutes, divisées en quatre parties. Je ne tenterai même pas d'en faire une approche tant le moment est sacré. Tout l'album semble avoir été conçu pour préparer cet instant. C'est tout simplement prodigieux...
En 1974, alors que King Crimson disparaissait, il laissait à la musique un témoignage unique, absolument mythique même. Je n'ose imaginer le nombre de personnes qui, à ce moment là, se sont retrouvées désemparées face à une telle merveille. Se disant que King Crimson était à son apogée et que King Crimson aurait du continuer, car ils ne pouvaient que refuser le manque qui allait être le leur. Parcequ'ils étaient tous bien conscients d'avoir vécu à ce moment là, un moment fondamental pour la musique.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Makamomo |
Posté le 20 mai 2006 à 15 h 09 |
L'histoire de King Crimson m'a toujours paru comme incompréhensible : des changements incessant de musiciens, une retraite annoncé je ne sais combien de fois, une multitude de styles explorés. Un casse tête, un vrai. Heureusement il y a quelques albums qui font consensus sur lesquels on peut se rabattre sans hésitation. Red est de ceux-là.
C'est un album extraordinaire très cohérent alors qu'il y est joué aussi bien joué du rock instrumental que des morceaux déchirant, le fabuleux "Fallen Angel". Ingéniosité, puissance, fougue sont les termes auquel on pense pour expliquer ce disque, qui n'est d'ailleurs vraiment pas facile à chroniquer. Les moments de calme sont de courte durée, Fripp pousse la saturation à fond, le saxo se fait omniprésent mais le véritable exploit réalisé ici est de ne jamais sombrer dans la grandiloquence qui a tué trop de groupe de rock progressif. Un chef d'œuvre de maîtrise technique et artistique. Bien sur les avis seront tranchés immonde pour les uns, chef-d'œuvre pour les autres. J'ai choisi mon camp, je pense que vous aurez compris lequel. Quand le rock se met en danger il devient passionnant.
Inoubliable, indispensable. A écoutez à fond !
C'est un album extraordinaire très cohérent alors qu'il y est joué aussi bien joué du rock instrumental que des morceaux déchirant, le fabuleux "Fallen Angel". Ingéniosité, puissance, fougue sont les termes auquel on pense pour expliquer ce disque, qui n'est d'ailleurs vraiment pas facile à chroniquer. Les moments de calme sont de courte durée, Fripp pousse la saturation à fond, le saxo se fait omniprésent mais le véritable exploit réalisé ici est de ne jamais sombrer dans la grandiloquence qui a tué trop de groupe de rock progressif. Un chef d'œuvre de maîtrise technique et artistique. Bien sur les avis seront tranchés immonde pour les uns, chef-d'œuvre pour les autres. J'ai choisi mon camp, je pense que vous aurez compris lequel. Quand le rock se met en danger il devient passionnant.
Inoubliable, indispensable. A écoutez à fond !
Excellent ! 18/20
Posté le 22 août 2008 à 22 h 25 |
Un rouge sombre et oppressant...
Après de nombreux essais, le roi Cramoisi n'aura jamais trouvé de line up qui tienne plusieurs années. Robert Fripp décide alors que Red sera le dernier album du groupe. Et fort d'une grande expérience à la fois du studio et des lives, ce (premier) final est un opus abouti, réfléchi mais toujours dans une sensation d'urgence.
Urgence dés le début du premier instrumental "Red" où l'implacable structure et la mélodie tragique donne le ton de l'album.
Puis vient "Fallen Angel", au couplet bluesy et au refrain hard, chanson touchante grâce au jeu de contrechants et à l'alternance des ambiances. "One more red nightmare" est du même niveau, et malgré une batterie qui a terriblement vieilli sur les couplets, cette chanson reste entraînante dés la première écoute et continue a émerveiller bien plus tard, notamment dans ses passages plus délirants avec d'incroyables soli de saxo.
Le second instrumental "Providence" rachète la mitigée deuxième partie de Moonchild sur le premier opus en proposant des atmosphères bien compréhensibles pour l'auditeur et de beaux passages mélodiques, notamment au violon.
Puis vient "Starless", sommet du rock (progressif ou pas), chanson sombre et mélancolique alliant accompagnement de cordes ou de cuivres à un chant bouleversant puis des soli magnifiques. Divisée en parties presque symétriques, cette pièce reste la plus palpitante et la plus touchante de toute la longue carriére de King Crimson.
Cet album est un sommet du rock progressif : le roi meurt une première fois et la rougeur de son sang cramoisi transmet toute la beauté et la subtilité de ces 5 pièces désespérées.
Un chant du cygne intemporel.
Après de nombreux essais, le roi Cramoisi n'aura jamais trouvé de line up qui tienne plusieurs années. Robert Fripp décide alors que Red sera le dernier album du groupe. Et fort d'une grande expérience à la fois du studio et des lives, ce (premier) final est un opus abouti, réfléchi mais toujours dans une sensation d'urgence.
Urgence dés le début du premier instrumental "Red" où l'implacable structure et la mélodie tragique donne le ton de l'album.
Puis vient "Fallen Angel", au couplet bluesy et au refrain hard, chanson touchante grâce au jeu de contrechants et à l'alternance des ambiances. "One more red nightmare" est du même niveau, et malgré une batterie qui a terriblement vieilli sur les couplets, cette chanson reste entraînante dés la première écoute et continue a émerveiller bien plus tard, notamment dans ses passages plus délirants avec d'incroyables soli de saxo.
Le second instrumental "Providence" rachète la mitigée deuxième partie de Moonchild sur le premier opus en proposant des atmosphères bien compréhensibles pour l'auditeur et de beaux passages mélodiques, notamment au violon.
Puis vient "Starless", sommet du rock (progressif ou pas), chanson sombre et mélancolique alliant accompagnement de cordes ou de cuivres à un chant bouleversant puis des soli magnifiques. Divisée en parties presque symétriques, cette pièce reste la plus palpitante et la plus touchante de toute la longue carriére de King Crimson.
Cet album est un sommet du rock progressif : le roi meurt une première fois et la rougeur de son sang cramoisi transmet toute la beauté et la subtilité de ces 5 pièces désespérées.
Un chant du cygne intemporel.
Intemporel ! ! ! 20/20
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