King Crimson
Lark's Tongue In Aspic |
Label :
EG |
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C'est là c'est avec cette chose qui débarque dans les bacs en 73 que les chosent se corsent ! Jusque là, et malgré le raffinement proposé par les 4 premiers albums, on savait que l'on avait affaire à un groupe de progressif rock (LE groupe ?) mais en ces temps bénis (les 70 nouvelles) où le rock explose la différence est difficile a constater n'oublions pas les plages de l'Electric Lady Land du Jimi de service, les déchirures de VDGG ou le Third du Soft.
Je me rappellerai toujours cette soirée d'hiver où mon batteur de copain a posé la rondelle noire sur la platine nous étions parés, prêts à passer notre soirée d'exploration hebdomadaire, Kanter en canette, épice et gaufres au chocolat pour tenir le coup... C'est ici que s'est dessinée une aventure musicale pour nous grâce/à cause de ce Lark's Tongues In Aspic empoisonné, c'était ça ce que l'on voulait faire, ambitieux projet de branleurs de 18 balais qui se pensaient musicos... On entre ici comme d'autres entrent en religion ! Il faut laisser sur le perron ses doutes et ses peurs, ici tout est possible, sur ce 1er opus de la trilogie. Le travail de Fripp va, à partir de là, intégrer totalement la polyrythmie de Brudford dans son processus de création (et d'improvisation). Ce son de caisse claire qui sera multi échantillonné depuis, reconnaissable entre tous, l'exploitation du jeu de cymbales (ride, crash, hit-hat, cloche, gong) va étendre le vocabulaire du set de tambours soutenu par les 4 cordes aventureuses de Wetton.
Fripp va accoucher d'un son inhumain de Gibson saturée, le sustain se fait infini, l'accord n'est même plus de métal, le métal a fondu, magma sonore et totalement maîtrisé, relent d'indus où le solo n'est plus qu'une plainte.
L'apport de Jamie Muir le percu, qui ne s'engage que sur ce disque, est incontestable car l'environnement créé par ses bruitages accentue le malaise qui s'installe dans cette musique.
Plus que d'habitude Crimson va nous proposer des plages d'une grande beauté secouées par des cataclysmes telluriques, c'est le schéma de cette face 2 qui débute avec "Easy Money" bien torturé et ricanant, cette montée crescendo, "The Talking Drum", qui explose sur un "Larks' Tongues II" tonitruant, le genre de morceau qu'on ne sifflote pas le matin dans sa douche.
Laissez-vous tenter par cette aventure: jetez une oreille étonnée aux 7'40 d'"Exiles", si seulement vous êtes arrivés au bout d'un "Lark's Tongues I" particulièrement effrayant de démesure du haut des 13 minutes de torture, ici KC accouche un peu le noise à venir...
Si KC est encore un groupe de rock progressif (ce dont je ne doute pas) alors ce sont les autres qui sont à la traîne et qui ne progressent plus... Loin des exploits techniques du jazz-rock naissant le roi pourpre se paye le luxe d'inventer une fois de plus une tranche de binaire déjanté.
Excellente cette recette de langues d'alouettes en gelée !
Texte de Raoul Vigil
Je me rappellerai toujours cette soirée d'hiver où mon batteur de copain a posé la rondelle noire sur la platine nous étions parés, prêts à passer notre soirée d'exploration hebdomadaire, Kanter en canette, épice et gaufres au chocolat pour tenir le coup... C'est ici que s'est dessinée une aventure musicale pour nous grâce/à cause de ce Lark's Tongues In Aspic empoisonné, c'était ça ce que l'on voulait faire, ambitieux projet de branleurs de 18 balais qui se pensaient musicos... On entre ici comme d'autres entrent en religion ! Il faut laisser sur le perron ses doutes et ses peurs, ici tout est possible, sur ce 1er opus de la trilogie. Le travail de Fripp va, à partir de là, intégrer totalement la polyrythmie de Brudford dans son processus de création (et d'improvisation). Ce son de caisse claire qui sera multi échantillonné depuis, reconnaissable entre tous, l'exploitation du jeu de cymbales (ride, crash, hit-hat, cloche, gong) va étendre le vocabulaire du set de tambours soutenu par les 4 cordes aventureuses de Wetton.
Fripp va accoucher d'un son inhumain de Gibson saturée, le sustain se fait infini, l'accord n'est même plus de métal, le métal a fondu, magma sonore et totalement maîtrisé, relent d'indus où le solo n'est plus qu'une plainte.
L'apport de Jamie Muir le percu, qui ne s'engage que sur ce disque, est incontestable car l'environnement créé par ses bruitages accentue le malaise qui s'installe dans cette musique.
Plus que d'habitude Crimson va nous proposer des plages d'une grande beauté secouées par des cataclysmes telluriques, c'est le schéma de cette face 2 qui débute avec "Easy Money" bien torturé et ricanant, cette montée crescendo, "The Talking Drum", qui explose sur un "Larks' Tongues II" tonitruant, le genre de morceau qu'on ne sifflote pas le matin dans sa douche.
Laissez-vous tenter par cette aventure: jetez une oreille étonnée aux 7'40 d'"Exiles", si seulement vous êtes arrivés au bout d'un "Lark's Tongues I" particulièrement effrayant de démesure du haut des 13 minutes de torture, ici KC accouche un peu le noise à venir...
Si KC est encore un groupe de rock progressif (ce dont je ne doute pas) alors ce sont les autres qui sont à la traîne et qui ne progressent plus... Loin des exploits techniques du jazz-rock naissant le roi pourpre se paye le luxe d'inventer une fois de plus une tranche de binaire déjanté.
Excellente cette recette de langues d'alouettes en gelée !
Texte de Raoul Vigil
Excellent ! 18/20 | par Lolive |
Posté le 13 décembre 2006 à 08 h 51 |
Ne tournons pas trois heures autour du pot, ce skeud il est simplement énorme. Peut être encore meilleur que Red pourtant souvent considéré comme le must have du roi pourpre. Et soyons tout de suite clair : aucune chronique ne peut être à la hauteur de ce véritable monument historique.
L'essentiel c'est la plage titre décomposé en deux sous parties qui ouvrent et ferment le disque sur un total de près de 20 min, rock progressif oblige. Un univers sonore avec des riffs de guitares monstrueux et extrêmement technique, ce qui le différencie de suite du premier bourrin venu. Les structures sont parmi les plus complexes de l'histoire du rock. Trente ans plus tard elles semblent toujours futuristes. L'enchevêtrement des sons avec de basses vrombissantes, des délires bruitistes indescriptibles se fait qui plus est sans grandiloquence.
Et comment ne pas évoquer la somptueuse deuxième plage ou un "Easy Money" beaucoup plus calme mais pourtant d'une beauté si singulière. En quelques les chansons sont une série de perles brut pour un diamant à l'état le plus pure.
Patron ! Une tournée de langue d'alouette en gelée pour tout le monde.
L'essentiel c'est la plage titre décomposé en deux sous parties qui ouvrent et ferment le disque sur un total de près de 20 min, rock progressif oblige. Un univers sonore avec des riffs de guitares monstrueux et extrêmement technique, ce qui le différencie de suite du premier bourrin venu. Les structures sont parmi les plus complexes de l'histoire du rock. Trente ans plus tard elles semblent toujours futuristes. L'enchevêtrement des sons avec de basses vrombissantes, des délires bruitistes indescriptibles se fait qui plus est sans grandiloquence.
Et comment ne pas évoquer la somptueuse deuxième plage ou un "Easy Money" beaucoup plus calme mais pourtant d'une beauté si singulière. En quelques les chansons sont une série de perles brut pour un diamant à l'état le plus pure.
Patron ! Une tournée de langue d'alouette en gelée pour tout le monde.
Exceptionnel ! ! 19/20
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