Iggy Pop
American Ceasar |
Label :
Virgin |
||||
Il est grand temps de rendre justice à l'un des tout meilleurs albums de l'Iguane ! Certes, le petit homme restera dans les annales du rock pour avoir été le génial et psychotique chanteur des Stooges ; certes il a su s'adapter en son temps à la new-wave qu'il avait inspiré avec The Idiot, il peut aussi se vanter d'avoir une discographie aussi chaotique qu'inégale où les horreurs (Party, au hasard) sont plus nombreuses que les pépites cachées .... Oui, mais Iggy en période grunge (Pouah le vilain mot !!), ça donnait quoi ?
Sorti en 1993 lorsque Nirvana était au top avant de connaître le destin funeste qu'on lui connaît, le son général de ce disque colle avec son temps. Une production brut de décoffrage, les guitares en avant, et des bonnes chansons. Oui, des tubes rock comme Iggy n'en a plus fait depuis ! Des morceaux comme "Sickness", "Boogie Boy", "Plastic & Concrete", qui font vibrer les enceintes à grand coups de riffs ; des perles acoustiques comme "Jealousy" ou "Social Life", et divers morceaux plus pop comme "Beside You" en duo avec Lisa Germano. Cet album est un petit condensé de ce qu'un artiste comme Iggy se devait de sortir à cet époque, un éventail de ses possibilités, une sorte de bilan de santé, rappelant qu'il était toujours vivant et qu'il souhaitait qu'enfin, on lui accorde la place qui lui était due dans l'histoire du rock.
On retiendra malheureusement trop souvent de cet album cette version de "Louie Louie" qui, bien que sympathique, ne devrait en rien occulter les autres chansons de l'album. Un comble pour un disque où presque pour la première fois, il est l'auteur de la quasi intégralité des musiques et des paroles.
Si vous ne jurez que par Lust for Life ou The Idiot, prétez une oreille attentive à ce disque, il y a de fortes chances que vous ne le regrettiez pas ...
Sorti en 1993 lorsque Nirvana était au top avant de connaître le destin funeste qu'on lui connaît, le son général de ce disque colle avec son temps. Une production brut de décoffrage, les guitares en avant, et des bonnes chansons. Oui, des tubes rock comme Iggy n'en a plus fait depuis ! Des morceaux comme "Sickness", "Boogie Boy", "Plastic & Concrete", qui font vibrer les enceintes à grand coups de riffs ; des perles acoustiques comme "Jealousy" ou "Social Life", et divers morceaux plus pop comme "Beside You" en duo avec Lisa Germano. Cet album est un petit condensé de ce qu'un artiste comme Iggy se devait de sortir à cet époque, un éventail de ses possibilités, une sorte de bilan de santé, rappelant qu'il était toujours vivant et qu'il souhaitait qu'enfin, on lui accorde la place qui lui était due dans l'histoire du rock.
On retiendra malheureusement trop souvent de cet album cette version de "Louie Louie" qui, bien que sympathique, ne devrait en rien occulter les autres chansons de l'album. Un comble pour un disque où presque pour la première fois, il est l'auteur de la quasi intégralité des musiques et des paroles.
Si vous ne jurez que par Lust for Life ou The Idiot, prétez une oreille attentive à ce disque, il y a de fortes chances que vous ne le regrettiez pas ...
Très bon 16/20 | par Fistsoflove |
Posté le 11 janvier 2018 à 16 h 17 |
A lire les mots gravés par Iggy Pop à même le CD, celui-ci a voulu faire un disque qui lui ressemble, aussi bon que ses moyens et capacités lui permettaient à ce moment précis, sans imitation d'un quelconque modèle ou formule.
Bon, on va te faire confiance Iggy, mais celui qui t'apprécie pour tes morceaux concis et énergiques a de quoi avoir un peu peur en regardant au dos de la pochette: 17 titres et une bonne moitié dépassant les 5 minutes (certains montant jusqu'à 7). C'est cool le format CD à 1h15 mn mais, n'en déplaise à Rocco, parfois plus c'est court, plus c'est bon...
O.K., tu as 45 ans, et un physique que tu ne prives pas d'exhiber encore une fois sur une de tes pochettes, d'accord, oui, il est beaucoup plus acceptable qu'une flopée d'hommes de ton âge, mais bon tes derniers grands albums, ils remontent à loin, non? Essayes-tu de te convaincre toi-même? Ah, tiens, t'as écrit les trois-quarts tout seul? T'essayes de nous montrer quoi là? On va écouter et t'accorder le bénéfice du doute, mais ce American Caesar est quand même très suspect...
Première écoute: "Wild America" frappe à la gueule malgré ses grosses ficelles et sa touche hyper 90's (on notera la participation d'Henry Rollins lors du passage parlé au milieu du morceau). D'ailleurs tout le disque a un peu de ce parfum, celui des jeans délavés et troués, des filles les portant avec un débardeur blanc et des bottines noires, des vidéo-clips en sépia... Quant à l'Amérique évoquée, elle transpire de part en part: à vaste territoire, on aura un long disque, de New York aux dessous de Palm Beach, traversant les déserts tel un Lorenzo Lamas fugitif sur sa Harley et le cœur à vif, et en quête de sensations pures, telles que les produits laitiers tentaient de nous les vendre à cette époque.
Mais contrairement à Joe Dassin, Iggy Pop est dubitatif quant à sa conquête de ce pays qui l'a mis dans un drôle d'état désuni: il veut la gloire mais elle ne lui inspire que du dégoût et des couleuvres ravalées (la grande "pièce" que constituent "Jealousy" et "Hate"), il recherche le plaisir mais n'a besoin que d'amour (le quasi Pop F.M. "Beside You" chanté avec Lisa Germano, "It's Our Love"). Pourtant, en explorant ce territoire autant que lui-même, Iggy pourrait bien trouver une forme de paix et enfin se "trouver".
Il est sans doute facile de se dire qu'American Caesar est l'album le plus personnel d'Iggy Pop, puisqu'il a quasiment écrit l'album, paroles et musiques, tout seul. Mais les albums de l'Iguane réalisés avec le Caméléon (pas Jarod, l'autre) l'étaient tout autant et certains disques ultérieurs peuvent également y prétendre. Alors, on affirmera plus volontiers qu' American Caesar est celui qui ressemble le plus à Iggy, avec toutes ses facettes,de la manière la plus convaincante : des morceaux bruts et énervés rappelant la feu sacré des Stooges (le bel enchaînement "Sickness" / "Boogie Boy" / "Perforation Problems"), les phases introspectives (les déjà cités "Social Life", "Jealousy", "It's Our Love", au traitement acoustique), les échos aux copains ("Fucking Alone", qui renvoie au phrasé de Lou Reed), l'amour des origines Blues ("Louie Louie" reprise de Richard Berry, non pas l'acteur, l'autre) et de leur réinterprétation (le quasi Electro-Blues "Mixin' The Colors et qui permet au Iggy de se faire le chantre d'une tolérance pluriculturelle qu'on ne lui connaissait pas).
Evidemment, le Iggy, tel qu'il est n'est pas exempt de défauts et de fautes et à vouloir être généreux et démonstratif, il en fait parfois un peu trop: certains titres sont effectivement longs, surtout dans la première moitié de l'album. "Caesar", même s'il est délirant et persuasif dans son évocation de la vision d'une certaine Amérique et dans son ironie, peut finir par lasser sur la fin.
Mais cet album, par les styles exprimés, les sentiments exposés et la réflexion entamée est passionnant de bout en bout, et se dévoile finalement assez rapidement, malgré sa longueur.
Et puis, il y a ce bijou final qui vient couronner le tout, ce "Girls Of New York" aux accords idéaux et à la rythmique enlevée, à la fois amer et optimiste, qui laisse entrevoir la lumière et les solutions dans le trouble.
Putain, Iggy, c'est vrai, t'as été sincère.
Bon, on va te faire confiance Iggy, mais celui qui t'apprécie pour tes morceaux concis et énergiques a de quoi avoir un peu peur en regardant au dos de la pochette: 17 titres et une bonne moitié dépassant les 5 minutes (certains montant jusqu'à 7). C'est cool le format CD à 1h15 mn mais, n'en déplaise à Rocco, parfois plus c'est court, plus c'est bon...
O.K., tu as 45 ans, et un physique que tu ne prives pas d'exhiber encore une fois sur une de tes pochettes, d'accord, oui, il est beaucoup plus acceptable qu'une flopée d'hommes de ton âge, mais bon tes derniers grands albums, ils remontent à loin, non? Essayes-tu de te convaincre toi-même? Ah, tiens, t'as écrit les trois-quarts tout seul? T'essayes de nous montrer quoi là? On va écouter et t'accorder le bénéfice du doute, mais ce American Caesar est quand même très suspect...
Première écoute: "Wild America" frappe à la gueule malgré ses grosses ficelles et sa touche hyper 90's (on notera la participation d'Henry Rollins lors du passage parlé au milieu du morceau). D'ailleurs tout le disque a un peu de ce parfum, celui des jeans délavés et troués, des filles les portant avec un débardeur blanc et des bottines noires, des vidéo-clips en sépia... Quant à l'Amérique évoquée, elle transpire de part en part: à vaste territoire, on aura un long disque, de New York aux dessous de Palm Beach, traversant les déserts tel un Lorenzo Lamas fugitif sur sa Harley et le cœur à vif, et en quête de sensations pures, telles que les produits laitiers tentaient de nous les vendre à cette époque.
Mais contrairement à Joe Dassin, Iggy Pop est dubitatif quant à sa conquête de ce pays qui l'a mis dans un drôle d'état désuni: il veut la gloire mais elle ne lui inspire que du dégoût et des couleuvres ravalées (la grande "pièce" que constituent "Jealousy" et "Hate"), il recherche le plaisir mais n'a besoin que d'amour (le quasi Pop F.M. "Beside You" chanté avec Lisa Germano, "It's Our Love"). Pourtant, en explorant ce territoire autant que lui-même, Iggy pourrait bien trouver une forme de paix et enfin se "trouver".
Il est sans doute facile de se dire qu'American Caesar est l'album le plus personnel d'Iggy Pop, puisqu'il a quasiment écrit l'album, paroles et musiques, tout seul. Mais les albums de l'Iguane réalisés avec le Caméléon (pas Jarod, l'autre) l'étaient tout autant et certains disques ultérieurs peuvent également y prétendre. Alors, on affirmera plus volontiers qu' American Caesar est celui qui ressemble le plus à Iggy, avec toutes ses facettes,de la manière la plus convaincante : des morceaux bruts et énervés rappelant la feu sacré des Stooges (le bel enchaînement "Sickness" / "Boogie Boy" / "Perforation Problems"), les phases introspectives (les déjà cités "Social Life", "Jealousy", "It's Our Love", au traitement acoustique), les échos aux copains ("Fucking Alone", qui renvoie au phrasé de Lou Reed), l'amour des origines Blues ("Louie Louie" reprise de Richard Berry, non pas l'acteur, l'autre) et de leur réinterprétation (le quasi Electro-Blues "Mixin' The Colors et qui permet au Iggy de se faire le chantre d'une tolérance pluriculturelle qu'on ne lui connaissait pas).
Evidemment, le Iggy, tel qu'il est n'est pas exempt de défauts et de fautes et à vouloir être généreux et démonstratif, il en fait parfois un peu trop: certains titres sont effectivement longs, surtout dans la première moitié de l'album. "Caesar", même s'il est délirant et persuasif dans son évocation de la vision d'une certaine Amérique et dans son ironie, peut finir par lasser sur la fin.
Mais cet album, par les styles exprimés, les sentiments exposés et la réflexion entamée est passionnant de bout en bout, et se dévoile finalement assez rapidement, malgré sa longueur.
Et puis, il y a ce bijou final qui vient couronner le tout, ce "Girls Of New York" aux accords idéaux et à la rythmique enlevée, à la fois amer et optimiste, qui laisse entrevoir la lumière et les solutions dans le trouble.
Putain, Iggy, c'est vrai, t'as été sincère.
Très bon 16/20
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