Iggy Pop
Brick By Brick |
Label :
Virgin |
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Qu'est-ce qui fait qu'on peut aimer, apprécier la musique d'Iggy Pop ? Si l'on considère l'ensemble de sa carière, on pourrait parler d'énergie, de furie Rock N'Roll, d'une certaine espièglerie, d'une cool attitude, et avec les années, d'un certain regard, d'une distance touchante, de quelque chose de posé et d'amusé... En réalité, il n'est pas si évident que ça de définir James Newell Ostenberg Jr...
Il y a aussi cette question, lorsqu'on approche justement de près sa musique, de qui est là pour aider, accompagner, co-composer, qui apporte sa présence pour que l'Iguane se délivre.
En s'intéressant à Brick By Brick, on aborde également cette règle tacite, cet état de fait souvent incontournable du creux de carrière présent chez de nombreux groupes ou artistes populaires et Rock, qu'on pourrait situer très grossièrement entre 35 et 45 ans (cet écart pouvant s'étirer à chaque extrêmité selon la chance, le talent, l'histoire...). On n'est plus assez jeune pour séduire les Kids, plus assez crédible ou dans le coup pour convaincre la critique, et pas encore assez vieux, âgé pour mériter d'endosser cet espèce de costume apportant le respect, la vénérabilité, l'aura magique ou le statut de légende vivante. Il y a toujours, ou du moins, souvent, cette étrange perte de Mojo.
En 1990 (et pour encore comparer avec Bowie, c'est un peu le même état de fait), Iggy est sur le point de terminer cette traversée du désert, où la pertinence s'en est allée voir ailleurs et où la force et la conviction manquent.
Mais Brick By Brick est-il vraiment un nouveau début ? On serait tenté de dire que c'est plutôt l'album suivant, American Caesar qui permettra à Iggy de revenir avec vigueur et en pleine possession de ses moyens. L'opus ici présent permettant de préparer le terrain.
N'ayant rien de proprement honteux, Brick By Brick n'a rien non plus de mémorable. Un peu trop bavard (là encore, le mode étiré fonctionnera beaucoup mieux sur American Caesar et avec un diversité plus réussie), daté dans le mauvais sens du terme, cette dernière marche avant la remise en selle manque de ce qu'on peut aimer chez Iggy. Il est bien sûr facile d'écrire ces mots, avec l'avantage d'avoir un spectre d'années très large pour considérer l'ensemble de la carrière du bonhomme, mais le caractère et la passion semblent manquer ici. On a des morceaux rentre-dedans et plus calmes, l'électrique et l'acoustique alternant sans véritable cohérence, avec malheureusement peu de choses identifiables, qui restent, qui vont chercher la permanence.
Quand on parle de remise en selle, il y a évidement le mini-tube "Candy" en duo avec Kate Pierson des The B-52's, très Pop, qui permettra un bon petit succès sur MTV et de ne pas se faire oublier.
Restant un bon observateur ("Main Street Eyes"), excellent conteur de ses propres expériences, et tentant l'alternance et diversité, Iggy Pop est pourtant dans la difficulté à délivrer un disque vraiment digne de son talent : une production parfois trop F.M. ("Candy", "Livin' On The Edge Of The Night"- Don Was réalisera pourtant une meilleure mise en espace des sons et des ambiances sur Avenue B et des collaborations un peu hasardeuses (Slash et Duff McKagan des Guns N'Roses présents sur "Home", "Butt Town", "Pussy Power" et "My Baby Wants To Rock N' Roll") peinent à convaincre pour cette entrée dans les années 90 (à moins que l'on ne soit davantage ici à refermer cette parenthèse particulière des années 80 pour Iggy).
Quoi qu'il en soit, Iggy Pop, maître des hauts et des bas, saura davantage se relever par la suite, et réaffirmer ses talents dans une époque de nouveau prête à l'accueillir artistiquement, ses rejetons musicaux le remettant à une place capitale sur la carte du Rock. Il fallait donc attendre encore un peu pour le redynamiser et qu'il se permette de nous offrir à nouveau des travaux intéressants.
Il y a aussi cette question, lorsqu'on approche justement de près sa musique, de qui est là pour aider, accompagner, co-composer, qui apporte sa présence pour que l'Iguane se délivre.
En s'intéressant à Brick By Brick, on aborde également cette règle tacite, cet état de fait souvent incontournable du creux de carrière présent chez de nombreux groupes ou artistes populaires et Rock, qu'on pourrait situer très grossièrement entre 35 et 45 ans (cet écart pouvant s'étirer à chaque extrêmité selon la chance, le talent, l'histoire...). On n'est plus assez jeune pour séduire les Kids, plus assez crédible ou dans le coup pour convaincre la critique, et pas encore assez vieux, âgé pour mériter d'endosser cet espèce de costume apportant le respect, la vénérabilité, l'aura magique ou le statut de légende vivante. Il y a toujours, ou du moins, souvent, cette étrange perte de Mojo.
En 1990 (et pour encore comparer avec Bowie, c'est un peu le même état de fait), Iggy est sur le point de terminer cette traversée du désert, où la pertinence s'en est allée voir ailleurs et où la force et la conviction manquent.
Mais Brick By Brick est-il vraiment un nouveau début ? On serait tenté de dire que c'est plutôt l'album suivant, American Caesar qui permettra à Iggy de revenir avec vigueur et en pleine possession de ses moyens. L'opus ici présent permettant de préparer le terrain.
N'ayant rien de proprement honteux, Brick By Brick n'a rien non plus de mémorable. Un peu trop bavard (là encore, le mode étiré fonctionnera beaucoup mieux sur American Caesar et avec un diversité plus réussie), daté dans le mauvais sens du terme, cette dernière marche avant la remise en selle manque de ce qu'on peut aimer chez Iggy. Il est bien sûr facile d'écrire ces mots, avec l'avantage d'avoir un spectre d'années très large pour considérer l'ensemble de la carrière du bonhomme, mais le caractère et la passion semblent manquer ici. On a des morceaux rentre-dedans et plus calmes, l'électrique et l'acoustique alternant sans véritable cohérence, avec malheureusement peu de choses identifiables, qui restent, qui vont chercher la permanence.
Quand on parle de remise en selle, il y a évidement le mini-tube "Candy" en duo avec Kate Pierson des The B-52's, très Pop, qui permettra un bon petit succès sur MTV et de ne pas se faire oublier.
Restant un bon observateur ("Main Street Eyes"), excellent conteur de ses propres expériences, et tentant l'alternance et diversité, Iggy Pop est pourtant dans la difficulté à délivrer un disque vraiment digne de son talent : une production parfois trop F.M. ("Candy", "Livin' On The Edge Of The Night"- Don Was réalisera pourtant une meilleure mise en espace des sons et des ambiances sur Avenue B et des collaborations un peu hasardeuses (Slash et Duff McKagan des Guns N'Roses présents sur "Home", "Butt Town", "Pussy Power" et "My Baby Wants To Rock N' Roll") peinent à convaincre pour cette entrée dans les années 90 (à moins que l'on ne soit davantage ici à refermer cette parenthèse particulière des années 80 pour Iggy).
Quoi qu'il en soit, Iggy Pop, maître des hauts et des bas, saura davantage se relever par la suite, et réaffirmer ses talents dans une époque de nouveau prête à l'accueillir artistiquement, ses rejetons musicaux le remettant à une place capitale sur la carte du Rock. Il fallait donc attendre encore un peu pour le redynamiser et qu'il se permette de nous offrir à nouveau des travaux intéressants.
Pas terrible 9/20 | par Machete83 |
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