Iggy Pop
Préliminaires |
Label :
Astralwerks |
||||
Il est peut-être temps de rappeler qu'Iggy Pop n'a jamais été un dieu vivant. C'est vrai il y a eu les Stooges et quelques bons albums en solo, mais de là à parler de réussite totale...
L'Iguane se fait vieux, et après un quatrième Stooges à s'éventrer à l'éclat de verre d'une 33 Export (l'arme du pauvre) et le décès de feu l'incandescent Ron Asheton, on peut comprendre qu'Iggy Pop ait eu envie de changer d'air. Il disait en avoir marre au bout de tant de temps de ces guitares rugissantes.
Quoi de mieux alors qu'un retour à la tranquillité, à l'album solo perdu sur son île ? Le grand Pop effectue sa mue, et parmi l'océan des possibles il sélectionne l'aventure jazz ! Après tout, pourquoi pas !
Mais là où ça se gâte c'est que la bête calmée semble aussi vivante qu'un grand lion sous anesthésiant et qu'on finit bien vite par s'ennuyer alors même que l'album commence ! Iggy Pop entame les "Les Feuilles Mortes" (une reprise de 40) en français dans le texte et ça calme. Les 5 premiers morceaux vont être de la plus grande souffrance, à intérioriser difficilement. Le chant est sans énergie, mort comme les feuilles, et les musiques d'accompagnement ne sont qu'un ersatz de jazz. Pop à défaut d'imiter les plus grands du genre endort et se fait aussi intéressant que de la variété française. Il montre aussi qu'il n'a pas de grande voix et qu'il lui vaut mieux crier pour se faire bien entendre.
A ma grande surprise cette catastrophe va prendre une nouvelle tournure et de bonnes choses vont apparaître. Certes, ce n'est pas brillant, et les paroles insipides et naïves inspirées par l'écrivain de SF raté et névrosé Michel Houellebecq n'aident pas. Pourtant, La Possibilité D'une Île est l'occasion de reprendre du poil de la bête : "Nice To Be Dead" fait revenir quelques énervements de la guitare et il est bien agréable d'écouter l'Iguane raconter ses histoires sur "Party Time", "He's Dead / She's Alive" ou la très bizarre "A Machine For Loving". La musique s'emballe un peu, on n'attendait que ça, mais...
L'album finit à plat comme il a commencé. Pour autant, Iggy Pop a le mérite de se diversifier, de chercher le changement et si quelques morceaux ont en eux du positif il vaudrait mieux oublier ces Préliminaires et passer enfin à l'Acte. La libido en berne. Hopelessly.
L'Iguane se fait vieux, et après un quatrième Stooges à s'éventrer à l'éclat de verre d'une 33 Export (l'arme du pauvre) et le décès de feu l'incandescent Ron Asheton, on peut comprendre qu'Iggy Pop ait eu envie de changer d'air. Il disait en avoir marre au bout de tant de temps de ces guitares rugissantes.
Quoi de mieux alors qu'un retour à la tranquillité, à l'album solo perdu sur son île ? Le grand Pop effectue sa mue, et parmi l'océan des possibles il sélectionne l'aventure jazz ! Après tout, pourquoi pas !
Mais là où ça se gâte c'est que la bête calmée semble aussi vivante qu'un grand lion sous anesthésiant et qu'on finit bien vite par s'ennuyer alors même que l'album commence ! Iggy Pop entame les "Les Feuilles Mortes" (une reprise de 40) en français dans le texte et ça calme. Les 5 premiers morceaux vont être de la plus grande souffrance, à intérioriser difficilement. Le chant est sans énergie, mort comme les feuilles, et les musiques d'accompagnement ne sont qu'un ersatz de jazz. Pop à défaut d'imiter les plus grands du genre endort et se fait aussi intéressant que de la variété française. Il montre aussi qu'il n'a pas de grande voix et qu'il lui vaut mieux crier pour se faire bien entendre.
A ma grande surprise cette catastrophe va prendre une nouvelle tournure et de bonnes choses vont apparaître. Certes, ce n'est pas brillant, et les paroles insipides et naïves inspirées par l'écrivain de SF raté et névrosé Michel Houellebecq n'aident pas. Pourtant, La Possibilité D'une Île est l'occasion de reprendre du poil de la bête : "Nice To Be Dead" fait revenir quelques énervements de la guitare et il est bien agréable d'écouter l'Iguane raconter ses histoires sur "Party Time", "He's Dead / She's Alive" ou la très bizarre "A Machine For Loving". La musique s'emballe un peu, on n'attendait que ça, mais...
L'album finit à plat comme il a commencé. Pour autant, Iggy Pop a le mérite de se diversifier, de chercher le changement et si quelques morceaux ont en eux du positif il vaudrait mieux oublier ces Préliminaires et passer enfin à l'Acte. La libido en berne. Hopelessly.
Sans intérêt 8/20 | par UpToTheSkies |
Posté le 01 octobre 2019 à 17 h 24 |
En 2009, Iggy Pop vient de terminer une tournée mondiale avec les Stooges.
En janvier Ron Asheton meurt.
En mai, Iggy annonce une nouvelle tournée des Stooges pour novembre, et sort Préliminaires. Sa propre lecture du roman "La Possibilité d'Une Ile" de Michel Houellebecq, que je n'ai pas lu.
Autant le dire de suite : pas de grosses guitares à fond, pas de rugissements, pas de fesses à l'air.
Il s'offre une parenthèse dans sa carrière de rocker bestial et nous montre qu'il sait faire autre chose.
En guise de préliminaire, et de final également, Iggy reprend "Les Feuilles Mortes". Il chante avec une belle voix grave, enveloppante, et surtout d'un naturel à couper le souffle. Le crooner.
En plein milieu du disque, il nous offre une reprise d'une chanson écrite par Jobim et Moraes, "How insensitive", tube bossa-nova de 1963 chanté par une pléiade d'artistes, dont Judy Garland, Liberace, Petula Clark, Sacha Distel et même William Shatner ! La liste est aussi riche que pour "Les Feuilles Mortes".
Il adapte "King Of The Zulus" de Louis Armstrong, avec une voix pleine de malice tel un gros chat un peu vicelard. Trois vidéos ont été réalisées, elles méritent vraiment d'être vues ! J'ai une préférence pour la version business man, la plus marrante de trois.
"A Machine For Loving" est une lecture, en anglais, d'un passage du roman mis en musique.
Il co-signe les autres morceaux avec Hal Cragin qui produira Après.
Les arrangements sont riches de cordes, de percussions diverses, de synthés marécageux. Et parfois on dérive carrément vers un delta blues contorsionné, parlé plus que chanté, ou vers un morceau de rock basique, quasi incongru sur cet album.
Lucie Aimé, épouse de Hal Cragin, chante en français un duo avec Iggy dont la voix est passée au vocoder. C'est à regretter qu'elle ne chante pas plus souvent.
Il y a une phrase musicale qui revient à plusieurs reprises, ce qui donne à cet ensemble un aspect très cinématographique.
Ce disque est une réussite, tout ceux qui s'apprêtaient à secouer la tête dans tous les sens se sont simplement assis pour écouter cette courte et étonnante bande-son littéraire.
En bonus, la pochette est signée Marjane Satrapi, rappelez-vous, Persepolis avec Iggy dans la version anglaise, pas mal non ?
En janvier Ron Asheton meurt.
En mai, Iggy annonce une nouvelle tournée des Stooges pour novembre, et sort Préliminaires. Sa propre lecture du roman "La Possibilité d'Une Ile" de Michel Houellebecq, que je n'ai pas lu.
Autant le dire de suite : pas de grosses guitares à fond, pas de rugissements, pas de fesses à l'air.
Il s'offre une parenthèse dans sa carrière de rocker bestial et nous montre qu'il sait faire autre chose.
En guise de préliminaire, et de final également, Iggy reprend "Les Feuilles Mortes". Il chante avec une belle voix grave, enveloppante, et surtout d'un naturel à couper le souffle. Le crooner.
En plein milieu du disque, il nous offre une reprise d'une chanson écrite par Jobim et Moraes, "How insensitive", tube bossa-nova de 1963 chanté par une pléiade d'artistes, dont Judy Garland, Liberace, Petula Clark, Sacha Distel et même William Shatner ! La liste est aussi riche que pour "Les Feuilles Mortes".
Il adapte "King Of The Zulus" de Louis Armstrong, avec une voix pleine de malice tel un gros chat un peu vicelard. Trois vidéos ont été réalisées, elles méritent vraiment d'être vues ! J'ai une préférence pour la version business man, la plus marrante de trois.
"A Machine For Loving" est une lecture, en anglais, d'un passage du roman mis en musique.
Il co-signe les autres morceaux avec Hal Cragin qui produira Après.
Les arrangements sont riches de cordes, de percussions diverses, de synthés marécageux. Et parfois on dérive carrément vers un delta blues contorsionné, parlé plus que chanté, ou vers un morceau de rock basique, quasi incongru sur cet album.
Lucie Aimé, épouse de Hal Cragin, chante en français un duo avec Iggy dont la voix est passée au vocoder. C'est à regretter qu'elle ne chante pas plus souvent.
Il y a une phrase musicale qui revient à plusieurs reprises, ce qui donne à cet ensemble un aspect très cinématographique.
Ce disque est une réussite, tout ceux qui s'apprêtaient à secouer la tête dans tous les sens se sont simplement assis pour écouter cette courte et étonnante bande-son littéraire.
En bonus, la pochette est signée Marjane Satrapi, rappelez-vous, Persepolis avec Iggy dans la version anglaise, pas mal non ?
Très bon 16/20
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