Iggy Pop

Que dire ?

Voilà un album inattendu à plus d'un titre.

Quoi ? Un nouveau Iggy Pop ? C'était pas le dernier Post Pop Depression ?

Et surtout, c'est quoi cette musique ?

Car elle est là la surprise ! La musique est incroyable, je n'ai jamais entendu ça ailleurs : c'est du rock, du jazz, du métal et on pourrait continuer la liste avec tout ce qu'on peut trouver. C'est à des années lumière des Stooges et de ses autres albums. Mais c'est lui, plus que jamais. Le rapprochement est possible seulement avec Préliminaires, l'album houellbecquien, pour le côté surprenant, ou alors avec Outside de David Bowie, pour la même raison.

Après la première écoute, je l'ai remis immédiatement une deuxième fois, puis une troisième, et je ne m'en remets pas.

Il y a dans ce disque une créativité inédite dans sa discographie. Si je ne croyais pas au talent personnel d'Iggy, je dirais que l'âme de Bowie s'est introduite dans son cerveau. C'est un disque très court : 33 minutes et pourtant d'une densité, d'une ampleur ! C'est une musique qui nous enveloppe, une musique charmeuse de serpents.

Iggy chante, parle, se marre parfois, grogne aussi. Et cette musique derrière lui, ces boucles de synthés étrangement proches de sa voix, ces guitares aux sonorités blues du futur, cette énorme et sombre basse et cette trompette qui tombe à pic sur chacun des morceaux...

Les musiciens qui réalisent et produisent l'album savent rester à leur place et se mettent parfaitement au service d'Iggy Pop.

Plus qu'un simple album, Iggy nous livre ici une œuvre au sens classique du terme : un ensemble, une entité qui s'écoute aussi attentivement que les Variations Goldberg de Bach.

Iggy Pop pourrait s'arrêter maintenant, son chef-d'œuvre est gravé sur ce disque.