Mark Hollis
Mark Hollis |
Label :
Polydor |
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L'album le plus intimiste de tous les temps.
Comment peut-on imaginer un tel disque ? C'est un mystère... comme une équation insoluble. Comment Mark Hollis, plus connu comme le chanteur de Talk Talk (reconnu par le grand public pour ses tubes pop des années 80) est-il parvenu à cette épure ? C'est un mystère, et comme tous les mystères, il fascine.
Mark Hollis a réussi avec cet album à dévoiler une certaine forme d'intimité (mais sans être impudique), une certaine proximité (l'auditeur entre littéralement dans le disque comme on entre dans une pièce), et un travail sur les silences inédits dans le milieu rock. Le tour de force de cet album est d'introduire des préoccupations de composition proches de la musique classique (on a souvent cité Debussy et Ravel à son sujet, mais je pense que l'influence de Satie, de John Cage et de Morton Feldman s'entendent également tant les silences sont présents). C'etait un peu la direction prise par l'ultime album de Talk Talk, le génial Laughing Stock, et on pourrait considérer l'album solo de Mark Hollis comme le meilleur album de Talk Talk... allant encore plus loin dans l'abandon, sans concession.
En 1998, alors que le monde entier discute de savoir si le trip-hop doit etre a la mode glitch ou à la mode blip-blip... ce monsieur compose un disque seul au piano, avec des filligranes de clarinettes, de hautbois. Cela n'a rien à voir avec une approche ornementale, style classique post-moderne: l'instrumentation provoque des résonnances lointaines, des respirations, comme un souffle court, comme un chuchotement. Le silence est lourd de sens. C'est surtout un rythme inhabituel dans les disques pop.
Même écouté a fort volume ce disque a l'air calme et silencieux... Beaucoup de mes amis trouvent ce disque déprimant , mais il me fait l'effet inverse. C'est un mystère, je vous dis... Je suis subjugué par la beauté étrange de ses compositions, fasciné par cette musique à la fois radicale dans sa forme et tellement accessible dans son propos. Comment dire ? Un disque discret, dont la secrète beauté se révèle dans le temps et ne vous lache plus. Allez, osons la comparaison: ce disque est tout simplement le Rock Bottom des années 90. Un objet étrange, une pierre angulaire qui fera date. Un chef d'oeuvre, vous l'aurez compris.
"Such a shame" that nobody knows this record...
Comment peut-on imaginer un tel disque ? C'est un mystère... comme une équation insoluble. Comment Mark Hollis, plus connu comme le chanteur de Talk Talk (reconnu par le grand public pour ses tubes pop des années 80) est-il parvenu à cette épure ? C'est un mystère, et comme tous les mystères, il fascine.
Mark Hollis a réussi avec cet album à dévoiler une certaine forme d'intimité (mais sans être impudique), une certaine proximité (l'auditeur entre littéralement dans le disque comme on entre dans une pièce), et un travail sur les silences inédits dans le milieu rock. Le tour de force de cet album est d'introduire des préoccupations de composition proches de la musique classique (on a souvent cité Debussy et Ravel à son sujet, mais je pense que l'influence de Satie, de John Cage et de Morton Feldman s'entendent également tant les silences sont présents). C'etait un peu la direction prise par l'ultime album de Talk Talk, le génial Laughing Stock, et on pourrait considérer l'album solo de Mark Hollis comme le meilleur album de Talk Talk... allant encore plus loin dans l'abandon, sans concession.
En 1998, alors que le monde entier discute de savoir si le trip-hop doit etre a la mode glitch ou à la mode blip-blip... ce monsieur compose un disque seul au piano, avec des filligranes de clarinettes, de hautbois. Cela n'a rien à voir avec une approche ornementale, style classique post-moderne: l'instrumentation provoque des résonnances lointaines, des respirations, comme un souffle court, comme un chuchotement. Le silence est lourd de sens. C'est surtout un rythme inhabituel dans les disques pop.
Même écouté a fort volume ce disque a l'air calme et silencieux... Beaucoup de mes amis trouvent ce disque déprimant , mais il me fait l'effet inverse. C'est un mystère, je vous dis... Je suis subjugué par la beauté étrange de ses compositions, fasciné par cette musique à la fois radicale dans sa forme et tellement accessible dans son propos. Comment dire ? Un disque discret, dont la secrète beauté se révèle dans le temps et ne vous lache plus. Allez, osons la comparaison: ce disque est tout simplement le Rock Bottom des années 90. Un objet étrange, une pierre angulaire qui fera date. Un chef d'oeuvre, vous l'aurez compris.
"Such a shame" that nobody knows this record...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par David_f |
Posté le 19 octobre 2005 à 02 h 26 |
C'est LE disque, l'album par excellence pour les fanas de musiques intelligentes, sensuelles, tourmentées et intimistes. Certains diront que la musique de Mark Hollis est légèrement dépressive mais peu importe. Tout y est inscrit en subtilité. La voix de Hollis est un instrument à part entière; à la fois discrète, tempérée et totalement présente. La rythmique fait penser dans certains morceaux aux meilleurs sons des ambiances modern-jazz des années 60, des tourments comme seul Miles Davis pouvait les inventer dans ses disques les plus méditatifs. Pour ceux qui ont aimé Talk Talk, cet album solo est l'aboutissement et la consécration des ambiances et des sons qui se dégageaient de Talk Talk deuxième période, celles de Laughing Stock. Cet album solo de Mark Hollis ne se démodera jamais, j'en suis convaincu. Il restera toujours aussi moderne parce qu'intemporel. Et les amateurs de sonorités acoustiques subtiles, des mélodies prenantes et des ambiances inclassables se régaleront. Cote persque maximum car la perfection n'est pas de ce monde!
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 27 août 2006 à 13 h 15 |
Où en serais-je sans ce mec ? Qui sait quelle aurait été la prochaine étape de mon parcours si je n'avais pas eu l'intelligence d'écouter "A Life (1895-1915)" devant une fontaine un soir d'août 2006 ? Des milliers d'oeuvres d'art m'ont bouleversé mais au milieu de toutes ces oeuvres, il y a ce morceau "A Life (1895-1915)", qui me réduit au silence, qui me cloue quelque part à mi-chemin entre l'infini et le minuscule. Qui me met à ma place.
Le reste de l'album est tout aussi magnifique, la présence de la clarinette de Tim Holmes, la voix d'oiseau blessé de Mark Hollis, tous ces éléments appartenant au jazz parfaitement digérés, tous ces instruments, tous ces mots, tous ces silences font de ce disque une parenthèse pleine de vie.
Le nombre de points communs, les bons comme les moins bons, que je me suis trouvé avec cet artiste (problèmes avec l'alcool, problèmes avec le fait d'être exposé aux autres, fascination pour le silence, admiration pour le Miles Davis de la fin des années 60 entre autres) m'ont rendu beaucoup de services car ils m'ont tourné vers une introspection telle que j'ai rencontré Mark Hollis au bout du chemin. Et que je l'ai remonté au fil de son oeuvre et de diverses interviews trouvées ici ou là. La rencontre avec Mark Hollis a en fait été une rencontre avec moi-même.
Merci d'avoir laissé autant de témoignages et d'éclairages sur ma vie.
Le reste de l'album est tout aussi magnifique, la présence de la clarinette de Tim Holmes, la voix d'oiseau blessé de Mark Hollis, tous ces éléments appartenant au jazz parfaitement digérés, tous ces instruments, tous ces mots, tous ces silences font de ce disque une parenthèse pleine de vie.
Le nombre de points communs, les bons comme les moins bons, que je me suis trouvé avec cet artiste (problèmes avec l'alcool, problèmes avec le fait d'être exposé aux autres, fascination pour le silence, admiration pour le Miles Davis de la fin des années 60 entre autres) m'ont rendu beaucoup de services car ils m'ont tourné vers une introspection telle que j'ai rencontré Mark Hollis au bout du chemin. Et que je l'ai remonté au fil de son oeuvre et de diverses interviews trouvées ici ou là. La rencontre avec Mark Hollis a en fait été une rencontre avec moi-même.
Merci d'avoir laissé autant de témoignages et d'éclairages sur ma vie.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 05 octobre 2007 à 11 h 26 |
ACTE 03
Dans ma courte vie j'ai parfois eu l'impression d'avoir eu des absences, des vides. L'impression d'être passé à coté de choses essentielles, d'avoir raté des rencontres, manqué de recul pour voir ce qui était essentiel.
Aujourd'hui je me demande comment j'ai pu passer à coté de ce disque, comment il n'a pas pu venir à mes oreilles avant 2007.
Mais où étais-je en 1998 ?
Mark Hollis quitte son groupe, se libère de ce cadre pour aller de l'avant et terminer cette tâche qui était la sienne : faire ce disque.
Rarement dans une série de compositions le silence aura pris une telle ampleur, une telle force.
Mark Hollis a su dépouiller sa musique à l'extrême pour, non pas l'amoindrir mais en garder la quintessence.
Le chemin parcouru par Hollis est immense, sa remise en question d'une honnêteté implacable.
Ce disque n'aura jamais de suite.
Ce travail restera un aboutissement, la fin d'un chemin.
Dans ma courte vie j'ai parfois eu l'impression d'avoir eu des absences, des vides. L'impression d'être passé à coté de choses essentielles, d'avoir raté des rencontres, manqué de recul pour voir ce qui était essentiel.
Aujourd'hui je me demande comment j'ai pu passer à coté de ce disque, comment il n'a pas pu venir à mes oreilles avant 2007.
Mais où étais-je en 1998 ?
Mark Hollis quitte son groupe, se libère de ce cadre pour aller de l'avant et terminer cette tâche qui était la sienne : faire ce disque.
Rarement dans une série de compositions le silence aura pris une telle ampleur, une telle force.
Mark Hollis a su dépouiller sa musique à l'extrême pour, non pas l'amoindrir mais en garder la quintessence.
Le chemin parcouru par Hollis est immense, sa remise en question d'une honnêteté implacable.
Ce disque n'aura jamais de suite.
Ce travail restera un aboutissement, la fin d'un chemin.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 20 décembre 2007 à 14 h 36 |
Comment chroniquer une telle œuvre? Comment décrire ce sentiment de beauté absolue. Peut-être qu'un jour ce disque sera considéré comme un exemple et plus comme une exception...Mark Hollis est proche de Bach, de Monteverdi, de Debussy, de ce souffle créatif intime et universel qui bouleverse l'existence. L'écoute de ce disque me donne une sensation de vertige comme si je pouvais toucher du doigt la musique même. A part Nick Drake, personne dans l'histoire de la pop ne m'avait autant donné le sentiment d'être si vivant. (Godspeed parfois aussi mais avec d'autres artifices). Une "simple" définition de l'Art. Et c'est ce qui nous sauvera tous... peut-être...
Intemporel ! ! ! 20/20
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