Thee Silver Mount Zion
Horses In The Sky |
Label :
Constellation |
||||
Voici donc le nouvel opus de Thee Silver Mount Zion Orchestra and Tralalala Band, la nouvelle oeuvre phare de chez Constellation, même si on est ici de plus en plus loin des abstractions et des envolées instrumentales proposées habituellement par le label...
En effet Efrim Menuck et ses troupes proposent une retranscription sur disque de leur tournée de 2004, à savoir une musique beaucoup plus humaine que Godspeed & consorts, basée sur un entrelacement de cordes (guitares dissonnantes, violons, contrebasse) mais aussi sur 7 voix, tout le groupe chantant à tour de rôle, souvent dans des choeurs poignants.
La voix erraillée d'Efrim a bien évidemment le dessus, les autres chantent souvent faux ; mais à vrai dire on s'en fout, l'émotion passant dans toutes ces voix étant immense.
Le disque s'ouvre par un ambitieux "God Bless Our Dead Marines", titre en trois parties, presque pop pour le groupe, à la rythmique rappelant de la musique traditionnelle juive, et se finissant donc par un sublime canon. Le titre résume à lui seul tout ce qui va suivre : mélange de tension, d'émotion, et un parti pris musical original et sans concession.
Le deuxième titre "Moutains Made Of Steam", une des plus grosses réussites de l'album, est un impressionnant crescendo de 10 minutes, basé sur des voix répétitives et un rythme de contrebasse. On étouffe sur ce titre, la charge est presque trop forte.
Le troisième "Horses In The Sky", petite ballade acoustique sans prétention, mais assez honnête pour être touchante, à l'effet d'une bouffée d'air frais entre le "Moutains..." et l'angoissant "Eddy Roosevelt Guns". Ce titre, le plus dissonant du disque, est d'une tension rarement atteinte par le groupe, et taille la part belle aux guitares et aux violons entêtants à la GYBE.
Tout le monde hurle "Canada I Have Never Been Your Son". Le message est clair, le morceau est obscédant, et vide complètement l'auditeur, notamment sur sa violente deuxième partie. Sur la cinquième plage, arrive le titre le plus délicat à chroniquer, le fameux "Hang On To Each Other", sommet des concerts, un canon pronfondément humain, un quasi cappella. Le titre est ici enregistré en plein air, en prise directe, on entend même le feu qui crépite... Cela sera sûrement le titre le plus décrié du disque, ici aucune qualité technique dans la prise de son, dans les voix, etc... Ce titre fera sûrement frissonner le fan, mais saoulera les autres... Fallait-il la mettre ou pas ?? Ici, on pense que oui, partager un titre profondément humain comme celui-ci est vital, même si la prise et la version offerte ne sont pas les meilleures que le groupe ait pu donner.
Par contre aucun doute sur l'incroyable "Ring Them Bells", le chef-d'oeuvre absolu qui clôture incroyablement ce quatrième album. Un piano lugubre accompagne un des chants les plus accrocheurs d'Efrim, avant que tout le groupe ne joue aux montagnes russes sonores (ici, retour de la batterie, des guitares saturées et de la basse), et laisse finalement place à une dernière plage d'une tristesse infinie.
Efrim chante comme s'il allait mourir, où ce piano entêtant nous tire la larme à l'oeil, et qui laisse place progressivement à un feedback presque désagréable qui stoppe net ce disque immense, magnifique, parfois maladroit mais d'une sincerité désarmante, chose de plus en plus rare sur nos platines...
En effet Efrim Menuck et ses troupes proposent une retranscription sur disque de leur tournée de 2004, à savoir une musique beaucoup plus humaine que Godspeed & consorts, basée sur un entrelacement de cordes (guitares dissonnantes, violons, contrebasse) mais aussi sur 7 voix, tout le groupe chantant à tour de rôle, souvent dans des choeurs poignants.
La voix erraillée d'Efrim a bien évidemment le dessus, les autres chantent souvent faux ; mais à vrai dire on s'en fout, l'émotion passant dans toutes ces voix étant immense.
Le disque s'ouvre par un ambitieux "God Bless Our Dead Marines", titre en trois parties, presque pop pour le groupe, à la rythmique rappelant de la musique traditionnelle juive, et se finissant donc par un sublime canon. Le titre résume à lui seul tout ce qui va suivre : mélange de tension, d'émotion, et un parti pris musical original et sans concession.
Le deuxième titre "Moutains Made Of Steam", une des plus grosses réussites de l'album, est un impressionnant crescendo de 10 minutes, basé sur des voix répétitives et un rythme de contrebasse. On étouffe sur ce titre, la charge est presque trop forte.
Le troisième "Horses In The Sky", petite ballade acoustique sans prétention, mais assez honnête pour être touchante, à l'effet d'une bouffée d'air frais entre le "Moutains..." et l'angoissant "Eddy Roosevelt Guns". Ce titre, le plus dissonant du disque, est d'une tension rarement atteinte par le groupe, et taille la part belle aux guitares et aux violons entêtants à la GYBE.
Tout le monde hurle "Canada I Have Never Been Your Son". Le message est clair, le morceau est obscédant, et vide complètement l'auditeur, notamment sur sa violente deuxième partie. Sur la cinquième plage, arrive le titre le plus délicat à chroniquer, le fameux "Hang On To Each Other", sommet des concerts, un canon pronfondément humain, un quasi cappella. Le titre est ici enregistré en plein air, en prise directe, on entend même le feu qui crépite... Cela sera sûrement le titre le plus décrié du disque, ici aucune qualité technique dans la prise de son, dans les voix, etc... Ce titre fera sûrement frissonner le fan, mais saoulera les autres... Fallait-il la mettre ou pas ?? Ici, on pense que oui, partager un titre profondément humain comme celui-ci est vital, même si la prise et la version offerte ne sont pas les meilleures que le groupe ait pu donner.
Par contre aucun doute sur l'incroyable "Ring Them Bells", le chef-d'oeuvre absolu qui clôture incroyablement ce quatrième album. Un piano lugubre accompagne un des chants les plus accrocheurs d'Efrim, avant que tout le groupe ne joue aux montagnes russes sonores (ici, retour de la batterie, des guitares saturées et de la basse), et laisse finalement place à une dernière plage d'une tristesse infinie.
Efrim chante comme s'il allait mourir, où ce piano entêtant nous tire la larme à l'oeil, et qui laisse place progressivement à un feedback presque désagréable qui stoppe net ce disque immense, magnifique, parfois maladroit mais d'une sincerité désarmante, chose de plus en plus rare sur nos platines...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_Elmo |
Posté le 03 août 2005 à 13 h 46 |
Un nouvel Astre à ajouter à la Constellation ... Six chansons entre post-folk et avant-pop, libérant les sentiments enfouis dans des timbres de voix et de canons déchirants autour de patterns mélodiques simples. Les paroles sont claires et fortes, la cascade de sons qui se déroule sous nos oreilles fait frissoner autant que son humanité impressionne.
Un groupe qui a des choses à dire et ne les dit pas comme si c'était évident de les dire ...
Un groupe qui a des choses à dire et ne les dit pas comme si c'était évident de les dire ...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 17 août 2005 à 14 h 30 |
A Silver Mount Zion ne cesse d'évoluer. Le nom change, les arrangements changent. Mais la base, et les objectifs du groupe, restent les mêmes : emporter l'auditeur loin, loin, bouleverser son âme, la renverser. L'accompagner aussi. Etre le témoin de sa vie par l'intermédiaire de ces voix et de ces cordes.
Obsédants, ces six morceaux et cette heure d'écoute. Pourtant, tout cela est si doux, si semblable à l'existence, avec son début et sa fin, ses hauts et ses bas que cette obsession n'est qu'implicite. "Horses In The Sky" ressemble aux hommes, il est tout aussi cyclothymique que la plupart des personnes. Mais sa musique fait des allers-retours constants entre ciel et terre. Ces deux espaces en forment l'environnement : un côté palpable car humain, un côté intouchable et inexprimable car divin. Ce mysticisme, on le retrouve d'ailleurs très nettement dans les pistes de l'album : "God Bless Our Dead Marines" avec "They Put Angels In The Electric Chair" ; "Mountains Made Of Steam" vous offre un ange dans la paume de votre main ; "Horses In The Sky" et son "Broken Lamb" ; "Hang On To Each Other" est un morceau fait d'orgue et de gospel.
Ce joli trait d'union entre le sol et l'au-delà nous apprendra, au fil du temps, à voir des soleils, des nuages et des étoiles partout. Et cela sans pour autant vivre en dehors des autres : "Hang On To Each Other" est d'ailleurs une ode à l'union des hommes.
En écoutant cet "Horses In The Sky" , vous verrez en vous et chez les autres des bribes de céleste. Même si cet album met de mots et des notes sur le désespoir, il vous rendra heureux car il provoque la rêverie. Même si vous vous sentirez oppressé par les ambiance patibulaires et malsaines d' "Eddy Roosevelt Guns" ou de "Ring Them Bells", vous les écouterez des centaines de fois et plus encore tant il y a de la matière à réfléchir, à analyser et à aimer dans ces pistes.
Oui, ce groupe est une antithèse à lui seul, une antithèse qui change d'aspect au fil des albums, mais qui garde toujours ce caractère. Comme la vie elle-même : la forme change, mais le fond demeure. Ce qui est à la fois absurde et sensé.
Obsédants, ces six morceaux et cette heure d'écoute. Pourtant, tout cela est si doux, si semblable à l'existence, avec son début et sa fin, ses hauts et ses bas que cette obsession n'est qu'implicite. "Horses In The Sky" ressemble aux hommes, il est tout aussi cyclothymique que la plupart des personnes. Mais sa musique fait des allers-retours constants entre ciel et terre. Ces deux espaces en forment l'environnement : un côté palpable car humain, un côté intouchable et inexprimable car divin. Ce mysticisme, on le retrouve d'ailleurs très nettement dans les pistes de l'album : "God Bless Our Dead Marines" avec "They Put Angels In The Electric Chair" ; "Mountains Made Of Steam" vous offre un ange dans la paume de votre main ; "Horses In The Sky" et son "Broken Lamb" ; "Hang On To Each Other" est un morceau fait d'orgue et de gospel.
Ce joli trait d'union entre le sol et l'au-delà nous apprendra, au fil du temps, à voir des soleils, des nuages et des étoiles partout. Et cela sans pour autant vivre en dehors des autres : "Hang On To Each Other" est d'ailleurs une ode à l'union des hommes.
En écoutant cet "Horses In The Sky" , vous verrez en vous et chez les autres des bribes de céleste. Même si cet album met de mots et des notes sur le désespoir, il vous rendra heureux car il provoque la rêverie. Même si vous vous sentirez oppressé par les ambiance patibulaires et malsaines d' "Eddy Roosevelt Guns" ou de "Ring Them Bells", vous les écouterez des centaines de fois et plus encore tant il y a de la matière à réfléchir, à analyser et à aimer dans ces pistes.
Oui, ce groupe est une antithèse à lui seul, une antithèse qui change d'aspect au fil des albums, mais qui garde toujours ce caractère. Comme la vie elle-même : la forme change, mais le fond demeure. Ce qui est à la fois absurde et sensé.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 08 octobre 2005 à 11 h 14 |
Mon dieu quel objet !!
J'ai aiguisé mes griffes le jour de l'acquisition de cet album afin de les planter profondément dans la chair d'une prochaine victime, et fêter dignement ma dernière trouvaille pseudo-intello-indé-musicale !
Pour tout dire ... Et bien j'ai rien bouffé ce jour là, j'aurais dû prendre mon oreiller pour dormir et me dire que "Horses In The Sky" est une mauvaise berceuse.
Primo, c'est prétentieux c'est-à-dire que cette musique est jouée par des mecs qui cherchent à donner un effet de style original pour impressionner l'auditeur novice, celui-ci sera bien assez naïf pour crier au génie.
Dès les premières notes, lentes, poussives, on sent l'arnaque d'un projet qui vise à coller un nom qui ne veut rien dire sur une musique qui n'a peut-être pas plus d'arguments.
Tout ça sent le concept pour une élite imaginaire, pour les parvenus du rock indépendant, et ce n'est pas les chants des chanteurs de Silver Mount Zion qui nous diront le contraire, car ceux-ci chantent faux !
Ah oui c'est vrai, ce n'est pas considéré comme classe de chanter juste, mieux vaut avoir l'air désabusé et désesperé, ça fait mieux passer la mélancolie ; mais ça fait aussi 'too much' à mon gout !
Bon, si un jour vous avez envie de faire chanter vos copains de bistros, ou si vous cherchez un nom de groupe ayant plus de 500 caractères pour vous la jouer branché, téléphonez à ces mecs là, il parait qu'ils ont vu un cheval dans le ciel et que ça les a inspirés !
J'ai aiguisé mes griffes le jour de l'acquisition de cet album afin de les planter profondément dans la chair d'une prochaine victime, et fêter dignement ma dernière trouvaille pseudo-intello-indé-musicale !
Pour tout dire ... Et bien j'ai rien bouffé ce jour là, j'aurais dû prendre mon oreiller pour dormir et me dire que "Horses In The Sky" est une mauvaise berceuse.
Primo, c'est prétentieux c'est-à-dire que cette musique est jouée par des mecs qui cherchent à donner un effet de style original pour impressionner l'auditeur novice, celui-ci sera bien assez naïf pour crier au génie.
Dès les premières notes, lentes, poussives, on sent l'arnaque d'un projet qui vise à coller un nom qui ne veut rien dire sur une musique qui n'a peut-être pas plus d'arguments.
Tout ça sent le concept pour une élite imaginaire, pour les parvenus du rock indépendant, et ce n'est pas les chants des chanteurs de Silver Mount Zion qui nous diront le contraire, car ceux-ci chantent faux !
Ah oui c'est vrai, ce n'est pas considéré comme classe de chanter juste, mieux vaut avoir l'air désabusé et désesperé, ça fait mieux passer la mélancolie ; mais ça fait aussi 'too much' à mon gout !
Bon, si un jour vous avez envie de faire chanter vos copains de bistros, ou si vous cherchez un nom de groupe ayant plus de 500 caractères pour vous la jouer branché, téléphonez à ces mecs là, il parait qu'ils ont vu un cheval dans le ciel et que ça les a inspirés !
Sans intérêt 8/20
Posté le 08 octobre 2005 à 10 h 56 |
Un nouvelle loupiotte à ajouter à la constellation des baudruches celestes ... Six chansons entre neo-post-dada-folk et avant-pop-pas-finie, libérant les fous rires à l'écoute des timbres de voix et de canons stridants autour de patterns mélodiques simplistes. A la première écoute, ça fait plutôt penser à une chorale de banlieue dont les mecs se seraient rencontrés 5 minutes avant l'enregistrement. Les paroles sont peut être claires et fortes, mais ça ne les empêche pas de chanter faux et la cascade de sons qui se déroule sous nos oreilles est assez désagréable, ce qui ne s'améliore pas au fil des écoutes.
Un groupe qui a sans doute des choses à dire et ne les dit pas comme si c'était évident de les dire ... Le problème c'est que c'est pas fini, ça chante faux et le rendu final est assez mauvais. Donc ils peuvent dire ce qu'ils veulent : on a pas envie d'écouter.
Un groupe qui a sans doute des choses à dire et ne les dit pas comme si c'était évident de les dire ... Le problème c'est que c'est pas fini, ça chante faux et le rendu final est assez mauvais. Donc ils peuvent dire ce qu'ils veulent : on a pas envie d'écouter.
Mauvais 5/20
Posté le 13 janvier 2006 à 17 h 25 |
Le Canada est si peu connu musicalement et pourtant ce pays regorge de bien belles productions et de groupe étrange mais qui ne laisse pas indifférent: Godspeed You ! Black Emperor en premier lieu, The Arcade Fire...mais aussi A Silver Mt. Zion, un dérivé de GYBE (side project pour les irréductibles). Ce dernier change de registre par sa conception qui peut bloquer aux premiers abords si on s'attend à du post rock mélancolique à la GYBE, puisque musicalement, il s'agit de rythmes légers (contrebasse, quelques violons, un synthé...) qui ornent une multitude de chants. Concept spécial mais pourtant qui semble prendre graine au fil des écoutes, puisque l'on peut dégager une véritable émotion dans les chants parfois inexacts, mais sincères et profonds dans leur harmonie. On en ressort une synesthésie et on se laisse envouter par le groupe qui s'essaye à un genre peu commun.
Cela peut être un jeu à double tranchant, mais avec un peu d'ouverture musicale, on ne pourra nier une certaine qualité dans les compositions.
Le cd mérite qu'on y prête plus qu'une attention...
Cela peut être un jeu à double tranchant, mais avec un peu d'ouverture musicale, on ne pourra nier une certaine qualité dans les compositions.
Le cd mérite qu'on y prête plus qu'une attention...
Excellent ! 18/20
Posté le 17 avril 2007 à 19 h 32 |
Mais quelle pochette magnifique !
Le disque par lequel j'ai découvert Silver Mt Zion (et accessoirement Constellation). Rescapé de tout le battage hype qui a pu avoir lieu autour du groupe et du label, j'ai appréhendé donc le montréalien collectif sans trop d'aprioris.
Bon... au début, c'est joli, c'est sympa. Longuet, quand même, par moments. Et puis le disque se termine. Bof... Passons.
Et puis, quelques temps plus tard, les mélodies en tête, on se repasse donc la chose. Et là... et là ça fait très bizarre. Pour peu que ce soit votre baptème du post-rock à la Godspeed, et bah ça surprend un tout petit peu. Ces morceaux se situent bien évidemment à des années-lumière de tout ce que beaucoup ont l'habitude d'entendre. Magnifiquement écrit, ultra-mélodique, prenant, l'auditeur est obligatoirement subjugué par les harmonies tubesques, mélodies yiddish, rythmes entêtants, répétitifs, lancinants. Les plages instrumentales sont parfaites, les morceaux-phares de l'album sont magnifiques, mention spéciale à "Ring Them Bells (Freedom Has Come And Gone)", avec son final noise apocalyptique. Et quant aux titres plus calmes ("Horses In The Sky" et "Hang On To Each Other", ce sont deux morcreaux d'une pureté et d'une beauté incroyables, qui offrent ces moments de respiration qui font l'équilibre et la perfection de l'album.
Un album marquant, finalement très accessible (pour ne pas dire tubesque) qui m'a permis de me pencher vers les autres albums du groupe, ce à quoi j'encourage tous ceux qui ne l'ont pas encore fait. Vraiment.
Le disque par lequel j'ai découvert Silver Mt Zion (et accessoirement Constellation). Rescapé de tout le battage hype qui a pu avoir lieu autour du groupe et du label, j'ai appréhendé donc le montréalien collectif sans trop d'aprioris.
Bon... au début, c'est joli, c'est sympa. Longuet, quand même, par moments. Et puis le disque se termine. Bof... Passons.
Et puis, quelques temps plus tard, les mélodies en tête, on se repasse donc la chose. Et là... et là ça fait très bizarre. Pour peu que ce soit votre baptème du post-rock à la Godspeed, et bah ça surprend un tout petit peu. Ces morceaux se situent bien évidemment à des années-lumière de tout ce que beaucoup ont l'habitude d'entendre. Magnifiquement écrit, ultra-mélodique, prenant, l'auditeur est obligatoirement subjugué par les harmonies tubesques, mélodies yiddish, rythmes entêtants, répétitifs, lancinants. Les plages instrumentales sont parfaites, les morceaux-phares de l'album sont magnifiques, mention spéciale à "Ring Them Bells (Freedom Has Come And Gone)", avec son final noise apocalyptique. Et quant aux titres plus calmes ("Horses In The Sky" et "Hang On To Each Other", ce sont deux morcreaux d'une pureté et d'une beauté incroyables, qui offrent ces moments de respiration qui font l'équilibre et la perfection de l'album.
Un album marquant, finalement très accessible (pour ne pas dire tubesque) qui m'a permis de me pencher vers les autres albums du groupe, ce à quoi j'encourage tous ceux qui ne l'ont pas encore fait. Vraiment.
Excellent ! 18/20
Posté le 27 avril 2007 à 23 h 23 |
Le concert se termine, ce 24 avril à Nancy, comment traduire ce qu'il vient de se passer, ce qu'il vient de m'arriver. Au début il y avait cet album vert, cet oiseau en plein vol, ces 58 minutes d'une rare beauté, et ces voix éclairées.
Un attachement certain, tout au plus. Une impression de connaître Horses In The Sky, un sentiment de plénitude. Puis est venu ce concert, une petite salle, pleine et silencieuse. Le silence brisé par des chants plaintifs me fige, des frissons en continu, je prends conscience que je n'ai jamais écouté réellement cet album, à peine survolé. Et si, et si les violons, les violoncelles, la contrebasse, les guitares et la batterie étaient la plus noble façon d'exprimer le désespoir et la douleur, et si les voix à l'unisson étaient l'expression d'une révolte aussi douce que pacifique.
Premier titre et première complainte "God Bless Our Dead Marines", larmoyant de tristesse et/ou d'espoir. Puis l'atmosphère devient beaucoup plus pesante sur "Mountains Made Of Steam" mais les paroles maintiennent nos têtes et nos esprits émergés, contrairement à "Horses In The Sky" qui comme une main posée sur le crâne, vous plonge la tête dans une eau froide et houleuse. "Teddy Roosevelt's Guns" est un morceau plus personnel, l'auditeur devient témoin et confident, sous la contrainte, car l'ambiance y est étouffante voire violente. Enfin le groupe rompt notre écoute par une fantaisie légère et symbolique "Hang On To Each Other" nous sommes ici tous réunis autour d'un feu et d'un espoir commun. L'album se termine, mais de quelle manière !! "Ring Them Bells (Freedom Has Come And Gone)" qui nous fait comprendre combien nous sommes submersible.
Quel disque, quelle musique et quelle beauté.
Un attachement certain, tout au plus. Une impression de connaître Horses In The Sky, un sentiment de plénitude. Puis est venu ce concert, une petite salle, pleine et silencieuse. Le silence brisé par des chants plaintifs me fige, des frissons en continu, je prends conscience que je n'ai jamais écouté réellement cet album, à peine survolé. Et si, et si les violons, les violoncelles, la contrebasse, les guitares et la batterie étaient la plus noble façon d'exprimer le désespoir et la douleur, et si les voix à l'unisson étaient l'expression d'une révolte aussi douce que pacifique.
Premier titre et première complainte "God Bless Our Dead Marines", larmoyant de tristesse et/ou d'espoir. Puis l'atmosphère devient beaucoup plus pesante sur "Mountains Made Of Steam" mais les paroles maintiennent nos têtes et nos esprits émergés, contrairement à "Horses In The Sky" qui comme une main posée sur le crâne, vous plonge la tête dans une eau froide et houleuse. "Teddy Roosevelt's Guns" est un morceau plus personnel, l'auditeur devient témoin et confident, sous la contrainte, car l'ambiance y est étouffante voire violente. Enfin le groupe rompt notre écoute par une fantaisie légère et symbolique "Hang On To Each Other" nous sommes ici tous réunis autour d'un feu et d'un espoir commun. L'album se termine, mais de quelle manière !! "Ring Them Bells (Freedom Has Come And Gone)" qui nous fait comprendre combien nous sommes submersible.
Quel disque, quelle musique et quelle beauté.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 28 janvier 2010 à 14 h 16 |
Il était un homme simple nommé Efrim dont le grand malheur était d'avoir perdu sa chienne, Grace. Cela faisait déjà trois disques, et pourtant n'en oubliait-il pas la chaleur. Tout petits dans un monde absurde se soutenaient-ils l'un l'autre. La violence les heurtait mais n'aurait sut briser la colonne du réconfort. Dans un présent glacial, le voici seul et égaré.
L'album s'ouvre sur le meilleur morceau de la bande, le puissant "God Bless Our Dead Marines". Voici dix minutes de colère, de fougue, lyriques et épiques. Et l'on pourrait encore chier de l'adjectif pendant des heures. Mais on reste la corolle crispée par la tension, et alors ces émotions bouillonnent à l'intérieur. On se surprend après coup à n'avoir pas implosé. Et ce n'est que le manifeste du disque qui suit. Ces gars nous promettent une digestion difficile, et il faudra s'y reprendre maintes fois avant d'y parvenir.
La musique est faîte de phases où différentes tensions s'enchaînent. Elle démarre calme et contemplative. Ses premières lueurs embrassent le monde, innocentes. Puis ces tendres cœurs aperçoivent la terre dévastée et les gens absurdes qui l'arpentent. Alors les instruments jaillissent tour à tour. La mélodie se fait agressive, se rebelle contre cette vision. Et elle hurle dans tous les sens, jusqu'à ce qu'à bout de force elle s'écrase. Il n'en reste que quelques voix faiblardes. Pourtant la pire tempête ne saurait les taire.
Car de la colère ou de l'impuissance nous retiendrons le réconfort. Les premières voix émergent de leur solitude, commencent à tendre les bras. D'autres mains s'y accrochent, patientent en silence avant de se lier à la chaîne. Bientôt ils ne font plus qu'un, soudés en une voix unique. Les faibles lueurs du début deviennent un feu de joie, vers lequel nous fuyons le désespoir. Puis nos organes n'hibernent plus, et à leur tour ravivent les braises du plus simple des humanismes.
Nous en oublierions presque le cynisme, tant cette bande de gugusse semble sincèrement naïve. Leurs inquiétudes défilent comme les maux universels, et leur compassion paraît l'exil salutaire. Ils restent ainsi, comme la petite Grace, cette lueur d'espoir inextinguible.
L'album s'ouvre sur le meilleur morceau de la bande, le puissant "God Bless Our Dead Marines". Voici dix minutes de colère, de fougue, lyriques et épiques. Et l'on pourrait encore chier de l'adjectif pendant des heures. Mais on reste la corolle crispée par la tension, et alors ces émotions bouillonnent à l'intérieur. On se surprend après coup à n'avoir pas implosé. Et ce n'est que le manifeste du disque qui suit. Ces gars nous promettent une digestion difficile, et il faudra s'y reprendre maintes fois avant d'y parvenir.
La musique est faîte de phases où différentes tensions s'enchaînent. Elle démarre calme et contemplative. Ses premières lueurs embrassent le monde, innocentes. Puis ces tendres cœurs aperçoivent la terre dévastée et les gens absurdes qui l'arpentent. Alors les instruments jaillissent tour à tour. La mélodie se fait agressive, se rebelle contre cette vision. Et elle hurle dans tous les sens, jusqu'à ce qu'à bout de force elle s'écrase. Il n'en reste que quelques voix faiblardes. Pourtant la pire tempête ne saurait les taire.
Car de la colère ou de l'impuissance nous retiendrons le réconfort. Les premières voix émergent de leur solitude, commencent à tendre les bras. D'autres mains s'y accrochent, patientent en silence avant de se lier à la chaîne. Bientôt ils ne font plus qu'un, soudés en une voix unique. Les faibles lueurs du début deviennent un feu de joie, vers lequel nous fuyons le désespoir. Puis nos organes n'hibernent plus, et à leur tour ravivent les braises du plus simple des humanismes.
Nous en oublierions presque le cynisme, tant cette bande de gugusse semble sincèrement naïve. Leurs inquiétudes défilent comme les maux universels, et leur compassion paraît l'exil salutaire. Ils restent ainsi, comme la petite Grace, cette lueur d'espoir inextinguible.
Intemporel ! ! ! 20/20
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