Low

The Great Destroyer

The Great Destroyer

 Label :     Sub Pop 
 Sortie :    mardi 25 janvier 2005 
 Format :  Album / CD   

Low rassemble depuis quelques années une poignée de fidèles, conquis par la puissance presque mystique des chansons du trio : des disques qui se suivent, se ressemblent un peu, mais ne lassent jamais.

Prenons la réaction d'un fan de base (nous l'appelerons par exemple, Pierre) : à l'écoute du nouveau disque de Low, Pierre risque d'être surpris. L' oreille confiante, le sourire béat en coin, il se rend en pélérinage chez son disquaire pour s'emparer du Saint Graal.
A la première écoute, le doute l'envahit pourtant : que s'est-il passé ? ... Là où Low distillait autrefois ses ambiances magiques en de lentes et ouateuses invocations, on trouve ici beaucoup de chansons pop/rock souvent parfaitement radiophonisables ("Just Stand Back", "California").
Et là, commence le long travail de Pierre : avoir l'intelligence de dépasser sa (mauvaise) surprise et de réécouter, sans préjugé. Car il se rendra vite compte que son groupe favori cache sous des apparences un peu quelconques, d'excellentes chansons, brûlantes et rebelles, telles le splendide "Monkey" ou encore "Everybody's Song", que le Lou Reed des grands soirs ne renierait pas. Au fil de l'album, notre fan retrouvera même le meilleur du Low qu'il a connu jadis (les splendides "Cue The Strings" et "When I Go Deaf").
Puis, après quelques jours, Pierre se surprendra même à danser avec une guitare imaginaire devant le miroir de sa chambre, et se dira que, finalement, Low est un sacré bon groupe de Rock'N'Roll. Et pourquoi pas ?

Laissons la morale de l'histoire à David Bowie, se dit alors Pierre :
"Ch-Ch-Ch-Ch-Changes
And face the stranger (...)
Just gonna have to be a different man" ...

Tiens, ça me donne envie de réécouter Hunky Dory, ça...


Très bon   16/20
par Edgar l'animal


 Moyenne 16.33/20 

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Posté le 16 avril 2005 à 18 h 53

Je ne connaissais de Low que Secret Name: très beau disque, triste à mourir. Ce que je gardais de Low c'était donc ce calme religieux, ces harmonies vocales raffinées, ces mélodies épurées qui semblaient être leur marque de fabrique. Et voilà que paraît The Great Destroyer, électrique, le diable au corps... Et je reste scotché !
Low a mis du temps à sortir de sa "torpeur", mais tout explose maintenant d'un coup: voilà qu'ils lacèrent, déchirent, assourdissent là où ils caressaient et apaisaient.
Et pourtant, l'identité du trio américain reste intacte. Certains diront que c'est qu'il reste tout de même des vestiges de l'ancien Low; pour ma part, je retrouve surtout le travail superbe sur les voix, la pureté des mélodies. Mais il n'est pas nécessaire d'en dire plus, The Great Destroyer porte admirablement bien son nom...
Parfait   17/20



Posté le 15 juillet 2018 à 10 h 24

Non, The Great Destroyer n'est pas complètement sorti de nulle part, après tout cela fait déjà quelques années que la musique du trio s'up-tempise (pardonnez le néoLowgisme) et sur le précédent Trust on avait déjà eu une première version d'un morceau rock + gros riff + gros son massif avec "Canada". Donc oui, des indices étaient présents çà et là, mais quand même ça ne retire rien à l'échelle de la discographie de Low, aussi fort que soudain.

Si on doit chercher des responsables dans la tourmente, on se tournera volontiers vers leur nouveau producteur : Dave Fridmann, qu'on a nommé le Phil Spector du rock alternatif, avec en palmarès Mercury Rev, Flaming Lips, Mogwai, Sparklehorse, Wheat, Sleater-Kinney, Clap Your Hands Say Yeah!, Tame Impala, MGMT, je continue ou le message est passé ? Bref, propulsé par sieur-à-fond-les-ballons, Low mettent sur pied leur Wall of Sound rien qu'à eux et se font les avatars d'une pop chargée en distorsion, pas très différente dans le fond de ce qui a toujours fait l'identité du groupe, mais formellement rafraîchissante et surtout très jouissive ; c'est un plaisir d'écoute particulier, assez peu comparable à tout ce qu'ils ont pu faire auparavant. Ici on se noie dans les couches de son, les guitare-clavier-basse-batterie ne forment plus qu'une seule texture saturée, une masse qui menace parfois de s'effondrer sur elle même ("Everybody's Son", tellement massive qu'on y comprend parfois plus grand chose, et tant mieux).

Si je devais nommer les pistes qui bénéficient le mieux de cette situation globale, je citerais l'immuable "Pissing" qui ne fait que grandir à mesure que sa foi se fait vibrante, "When I Go Deaf" qui se camoufle en ballade acoustique pour mieux exploser en un déluge furieux quand on s'y attend le moins, ou encore "Monkey" qui gronde, pleine de menace avec la section rythmique et ses basses assourdissantes. Et en parfaits contrepieds : "Cue the Strings" et son apesanteur mellotronée en plein milieu du disque ainsi que "Death of a Salesman" qui reste acoustique et apaisée (façon de parler vu les paroles amères). Tout ça fait de The Great Destroyer le disque le plus instantanément mémorable de Low, à mon sens, et sans doute celui que vous devriez conseiller à vos potos rockistes, même si bien sûr c'est un disque unique et trompeur dans une discographie fort disparate.
Très bon   16/20







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