Low
Nîmes [Arènes] - lundi 14 juillet 2003 |
Le public, très nombreux, venu à Nîmes ce soir-là, fut complètement désappointé par le groupe venu jouer en première partie de Radiohead.
En effet voilà un trio, composé d'un homme seul au chant et à la guitare, d'une femme au clavier et d'une autre, imposante derrière sa batterie minuscule, pratiquant une musique particulièrement déroutante pour les novices : légère, cristalline, et surtout très lente, très très lente. Ceux qui n'ont pas réussi à accrocher, ont du tomber d'ennui.
Alan Sparhawk le reconnaissait lui-même devant l'aphonie de la foule : 'Do you want some songs more fast ?' dira-t-il désabusé.
Malgré quelques titres plus accélérés (mais bon faut pas pousser, hein, quand même, ça reste du slowcore) et électriques, rien n'y fait, le public n'était pas venu pour contempler un groupe de koalas mormons complètement ascète et neurasthénique de surcroît. L'incompréhension fut de taille.
Combien sont ceux qui se sont rendu compte qu'ils assistaient pourtant là à la messe du secret le mieux gardé d'Amérique ?
Décidément Radiohead a bon goût pour le choix de ses premières parties : après Laîka, Clinic ou encore Sigur Ros (rien que ça), voilà proposé à l'affiche le plus somptueux et fascinant groupe originaire de l'Utah, Etat désolé au possible.
Car la musique de Low, aussi ralentie soit-elle, est celle d'une beauté inimaginable, pure, ébouriffante et céleste. Que ce soit par des ballades à la guitare sèche ou par de longues plages terrifiantes de magnificence obscure, l'apothéose se réalise toujours. La voix d'Alan Sparhawk, fragile, tremblotante, file toujours des frissons, tandis que celle de Mimi Parker revient du domaine du divin. Martelant quelques accords simples pendant un temps infini qui finit par se suspendre comme par cryogénisation, Low pose une ambiance, relevant parfois du mystique, notamment lorsque les percussions fortes, puissantes, se répètent et résonnent dans les arènes. Miki Parker impose alors un charisme hors du commun. Les ambiances atteignent le plus souvent un paroxysme transcendantal, d'un lyrisme à couper le souffle, navigant entre rage noire et mélancolie spirituelle. Les entrelacs des voix douces et éthérées sont une pure merveille et marquent les esprits lorsque la musique freine sa course à l'extrême. Le relatif minimalisme si cher au groupe, qui pourtant s'ouvre de plus en plus, met en valeur la substance de leurs chansons : des envolées d'une richesse incroyable, qui prennent d'autant plus d'ampleur que le trio joue live. Autant de choses qui se dégagent à partir de trois fois rien. C'est que Low sait très bien faire passer sa part de rêve.
On reste encore figé, hagard et fasciné.
En effet voilà un trio, composé d'un homme seul au chant et à la guitare, d'une femme au clavier et d'une autre, imposante derrière sa batterie minuscule, pratiquant une musique particulièrement déroutante pour les novices : légère, cristalline, et surtout très lente, très très lente. Ceux qui n'ont pas réussi à accrocher, ont du tomber d'ennui.
Alan Sparhawk le reconnaissait lui-même devant l'aphonie de la foule : 'Do you want some songs more fast ?' dira-t-il désabusé.
Malgré quelques titres plus accélérés (mais bon faut pas pousser, hein, quand même, ça reste du slowcore) et électriques, rien n'y fait, le public n'était pas venu pour contempler un groupe de koalas mormons complètement ascète et neurasthénique de surcroît. L'incompréhension fut de taille.
Combien sont ceux qui se sont rendu compte qu'ils assistaient pourtant là à la messe du secret le mieux gardé d'Amérique ?
Décidément Radiohead a bon goût pour le choix de ses premières parties : après Laîka, Clinic ou encore Sigur Ros (rien que ça), voilà proposé à l'affiche le plus somptueux et fascinant groupe originaire de l'Utah, Etat désolé au possible.
Car la musique de Low, aussi ralentie soit-elle, est celle d'une beauté inimaginable, pure, ébouriffante et céleste. Que ce soit par des ballades à la guitare sèche ou par de longues plages terrifiantes de magnificence obscure, l'apothéose se réalise toujours. La voix d'Alan Sparhawk, fragile, tremblotante, file toujours des frissons, tandis que celle de Mimi Parker revient du domaine du divin. Martelant quelques accords simples pendant un temps infini qui finit par se suspendre comme par cryogénisation, Low pose une ambiance, relevant parfois du mystique, notamment lorsque les percussions fortes, puissantes, se répètent et résonnent dans les arènes. Miki Parker impose alors un charisme hors du commun. Les ambiances atteignent le plus souvent un paroxysme transcendantal, d'un lyrisme à couper le souffle, navigant entre rage noire et mélancolie spirituelle. Les entrelacs des voix douces et éthérées sont une pure merveille et marquent les esprits lorsque la musique freine sa course à l'extrême. Le relatif minimalisme si cher au groupe, qui pourtant s'ouvre de plus en plus, met en valeur la substance de leurs chansons : des envolées d'une richesse incroyable, qui prennent d'autant plus d'ampleur que le trio joue live. Autant de choses qui se dégagent à partir de trois fois rien. C'est que Low sait très bien faire passer sa part de rêve.
On reste encore figé, hagard et fasciné.
Parfait 17/20 | par Vic |
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