Low

Long Division

Long Division

 Label :     Vernon Yard 
 Sortie :    mardi 23 mai 1995 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Après un premier album fondateur d'une nouvelle manière d'exploiter cette nouvelle veine de rock développée en réaction aux puants bruyants du grunge et qu'on a appelé slowcore, une façon de faire qui épure à l'extrême son songwriting pour de concentrer sur l'élaboration d'une atmosphère, d'une humeur pénétrante ; après ça donc, à peine un an plus tard, Alan Sparhawk (more like Sparse-hawk immaright?) et Mimi Parker remettent le couvert, mais pas vraiment pour refaire un I Could Live in Hope bis. Déjà John Nichols, le premier bassiste, a laissé sa place à Zak Sally, qui les suivra jusqu'en 2005. Ensuite, à sa manière, Long Division est plus extrême encore que le premier.

De par ses choix de production et d'enregistrement, il n'a certes pas cet effet "vortex qui distord le cours du temps" dans son dénuement - Long Division me semble avoir un peu plus de reverb que son grand frère et occupe plus franchement l'espace - l'album cependant réduit la durée moyenne de ses chansons pour n'en garder vraiment que la substantifique moëlle, diminuant les instants d'apesanteur où les instruments jouent seuls pour mettre en valeur l'alchimie guitare/batterie/chant (comme sur "Throw Out the Line" par exemple, dont on se demande si elle est vraiment aussi légère qu'elle n'y parait), ainsi que quelques autres instruments qui font discrètement leur apparition (est-ce un mellotron qui apparaît sporadiquement sur "Swingin'"?). Par ailleurs le jeu de guitare devient de plus en plus basé sur des accords qu'Alan égraine lentement et moins sur des motifs mélodiques dont les sonorités appelaient certains avatars post-punk à la Cure. Le son du groupe se fait également plus brut, plus rêche, avec certaines pistes sur lesquelles la lenteur de Low cesse de caresser tristement et commence à faire mal (écoutez la marche funèbre "Turn" vous éroder petit à petit l'espoir avec ses coups de griffes à la guitare, ses coups de boutoir percussifs et la voix de Sparhawk qui n'a jamais été aussi faible et désolée, pareil pour la fin de "See-Through" sur laquelle les instruments se taisent peu à peu tandis que seule reste la batterie monolithique de Parker). Un album qui me semble à la fois plus désespéré et plus optimiste, musicalement, que I Could Live in Hope, qui est capable d'alterner noirceur ("Turn") et douceur apaisée (la tendre et superbe "Caroline").

Un très bon album, même si dans son dénuement particulier il sera dépassé par son petit frère qui arrive juste après.


Très bon   16/20
par X_Wazoo


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