Ween
Chocolate & Cheese |
Label :
Elektra |
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Je ne sais trop pour quelle raison j'ai longtemps pensé que Ween devait être un groupe punk-rock de plus, sorte de trio teenager anecdotique comme l'Amérique nous en fabrique par pelletées. Peut-être à cause de ce nom court. Ou bien de ce logo, le Boognish, pourtant sympathique mais un peu trop simpliste et rigolo que pour réellement me rallier au groupe originaire du New Jersey. Ou encore à cause de leurs pochettes de disques aux couleurs criardes et aguicheuses (la photo de cet album est d'ailleurs bien représentative du style).
Qu'on ne se trompe pas: Ween n'est pas un groupe sérieux. Il ne le sera jamais. La dérision et l'humour bien gras fait partie des ingrédients qui caractérisent les deux Ween brothers et ce n'est pas près de changer. Mais il est clair qu'il serait dommage de s'arrêter à ça. Car, lassé d'entendre chanter leurs louanges par des gens aux bons goûts musicaux confirmés (l'excellent scénariste Philippe Dumez, par ex, dont la série bd Le Meilleur de moi est chaudement recommandable) ou par des artistes intéressants (Beck, entre autre), j'ai décidé de me faire mon propre avis en tendant l'oreille tardivement sur ce Chocolate & Cheese. Et là, je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à cela.
J'ai rapidement oublié toute notion de punk adolescent pour définir leur style musical. En fait, j'ai vite oublié tout court d'identifier leur son: Ween n'a pas de style, Ween a LES styles. Il passe de l'un à l'autre joyeusement, en se foutant de tout sauf de son plaisir... Et celui des auditeurs. Car force est de constater que ce disque est jouissif d'un bout à l'autre. Dean et Gene Ween s'y permettent tout. Ils valsent avec les influences et font de l'audace leur maître-mot. Et ils se révèlent, par ce chemin tortueux, de fins songwriters, tant les mélodies, derrière l'aspect souvent délirant des compositions et des paroles, sont présentes et efficaces.
Ca commence par "Take Me Away", un bon vieux rock bien balancé. Plus loin, on a droit à un morceau évoquant un vieux son funk: "Voodoo Lady". "A Tear For Eddie" nous fait le coup du long solo de guitare, morceau instrumental incongru mais qui fait mouche. Il y aura aussi un "Drifter In The Dark" aux accents country, style que le groupe aime gentiment bousculer (ils ont d'ailleurs réalisé un album entier sur ce thème, 12 Golden Country Greats). Ca se poursuit ainsi tout de long: Ween se joue de nous, Ween brouille les pistes, Ween s'amuse. Et nous aussi ! Mention spéciale, enfin, au formidable morceau "Buenas Tardes Amigo", ballade hispanisante, chantée avec un énorme accent, sauce western spaghetti. Parodie plutôt déjantée, mais le morceau n'en fonctionne pas moins pour autant, apportant au disque une touche émotive inattendue.
A la fin de l'album, on n'a envie que de pousser à nouveau sur la touche "play" pour recommencer cette expérience déroutante mais excitante. On ne peut, par la même occasion, que se demander pourquoi ce groupe, pourtant productif, n'est pas plus reconnu du public. Peut-être parce qu'il est justement inclassable, ce que n'aiment ni les journalistes ni les auditeurs paresseux. Il parait en tout cas que les vrais amateurs de Ween constituent un noyau de fans vouant un culte au groupe. Il paraît aussi que leurs concerts-marathons (parfois jusqu'à 3 heures de show !) sont de purs moments de plaisir musical. Je n'ai pas encore pu le constater mais je ne demande qu'à continuer de me laisser convaincre. A votre tour ?
Qu'on ne se trompe pas: Ween n'est pas un groupe sérieux. Il ne le sera jamais. La dérision et l'humour bien gras fait partie des ingrédients qui caractérisent les deux Ween brothers et ce n'est pas près de changer. Mais il est clair qu'il serait dommage de s'arrêter à ça. Car, lassé d'entendre chanter leurs louanges par des gens aux bons goûts musicaux confirmés (l'excellent scénariste Philippe Dumez, par ex, dont la série bd Le Meilleur de moi est chaudement recommandable) ou par des artistes intéressants (Beck, entre autre), j'ai décidé de me faire mon propre avis en tendant l'oreille tardivement sur ce Chocolate & Cheese. Et là, je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à cela.
J'ai rapidement oublié toute notion de punk adolescent pour définir leur style musical. En fait, j'ai vite oublié tout court d'identifier leur son: Ween n'a pas de style, Ween a LES styles. Il passe de l'un à l'autre joyeusement, en se foutant de tout sauf de son plaisir... Et celui des auditeurs. Car force est de constater que ce disque est jouissif d'un bout à l'autre. Dean et Gene Ween s'y permettent tout. Ils valsent avec les influences et font de l'audace leur maître-mot. Et ils se révèlent, par ce chemin tortueux, de fins songwriters, tant les mélodies, derrière l'aspect souvent délirant des compositions et des paroles, sont présentes et efficaces.
Ca commence par "Take Me Away", un bon vieux rock bien balancé. Plus loin, on a droit à un morceau évoquant un vieux son funk: "Voodoo Lady". "A Tear For Eddie" nous fait le coup du long solo de guitare, morceau instrumental incongru mais qui fait mouche. Il y aura aussi un "Drifter In The Dark" aux accents country, style que le groupe aime gentiment bousculer (ils ont d'ailleurs réalisé un album entier sur ce thème, 12 Golden Country Greats). Ca se poursuit ainsi tout de long: Ween se joue de nous, Ween brouille les pistes, Ween s'amuse. Et nous aussi ! Mention spéciale, enfin, au formidable morceau "Buenas Tardes Amigo", ballade hispanisante, chantée avec un énorme accent, sauce western spaghetti. Parodie plutôt déjantée, mais le morceau n'en fonctionne pas moins pour autant, apportant au disque une touche émotive inattendue.
A la fin de l'album, on n'a envie que de pousser à nouveau sur la touche "play" pour recommencer cette expérience déroutante mais excitante. On ne peut, par la même occasion, que se demander pourquoi ce groupe, pourtant productif, n'est pas plus reconnu du public. Peut-être parce qu'il est justement inclassable, ce que n'aiment ni les journalistes ni les auditeurs paresseux. Il parait en tout cas que les vrais amateurs de Ween constituent un noyau de fans vouant un culte au groupe. Il paraît aussi que leurs concerts-marathons (parfois jusqu'à 3 heures de show !) sont de purs moments de plaisir musical. Je n'ai pas encore pu le constater mais je ne demande qu'à continuer de me laisser convaincre. A votre tour ?
Très bon 16/20 | par Mage |
Posté le 09 janvier 2006 à 10 h 27 |
Oui, Ween, est un groupe passionnant, hilarant, bourré d'idées. Mais ce parti pris du pastiche et de l'exercice de style -un morceau à la Doors, une chanson doo-wop, une psyché, un funk, un titre mariachi ("Buenos tardes amigo", remarquable), etc...- n'est pas dénué de défauts. Certains titres sont excellents et surprenants, d'autres ennuient et irritent. Combien de fois à la réécoute de ce disque me suis-je dit : 'Mais pourquoi ? Pourquoi ce sabotage ?'
Je rêve d'un album de Ween ou ils oublient un peu la gaudriole pour se concentrer sur ce qu'ils savent manifestement faire : écrire de grandes chansons pop.
Je rêve d'un album de Ween ou ils oublient un peu la gaudriole pour se concentrer sur ce qu'ils savent manifestement faire : écrire de grandes chansons pop.
Pas mal 13/20
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