The Coral
Nightfreak And The Sons Of Becker |
Label :
Deltasonic |
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Comment chroniquer un tel album? Rude question. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on attendait pas cela de ce somme toute sympathique groupe anglais œuvrant dans un folk-psyché certes agréable, intelligent et bordélique, mais en fin de compte assez sage (le tout restant fort recommandable : "Magic and medicine" est vraiment un bon album).
"Nightfreak and the sons of Becker" représente certes un gros délire, mais un délire des plus intéressants pour l'auditeur (ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs). En guise de comparaison, je dirais qu'il s'agit là d'un Captain Beefheart en plus pop et plus accessible.
Sans se déparer de la mélancolie et du sens quasi-inné de la mélodie qui est le leur, les joyeux lurons de The Coral se sont lancés dans un chemin à la fois minimaliste, harmonieux et timbré. Il s'agit de la musique que produirait un schizophrène romantique et torturé à l'extrême. L'on passe d'une tonalité à une autre sans aucun problème et l'expérimentation offre au groupe l'occasion de se libérer et de devenir aussi passionnant que déroutant. "Precious eyes" perturbe et retient immédiatement l'attention, "Grey harpoon" installe un climat lancinant et perturbant qui enserre l'auditeur et l'entraîne dans une comptine d'enfance prête à ne jamais finir, tandis que "I forgot my name" agresse presque et n'est pas sans rappeler les poèmes hermétiques de Syd Barret. Même un titre de trente secondes comme "Why does the sun come up?" tire son épingle du jeu, c'est dire ; et quant à "Migraine", les références au premier album de Pink Floyd s'y font évidentes et le talent du groupe s'y confirme.
Ce qui apparaît avec un peu de recul comme un "simple" EP, 11 titres et quarante minutes, n'en est pas moins une des grandes réussites récentes, mineure pour quelques uns, passionnante pour les autres. Jamais on n'a vu un mélange aussi lumineux de facilité et d'audace, et s'il ne marquera sûrement pas l'histoire, ce disque n'en reste pas moins un plaisir indéfiniment renouvelé.
"Nightfreak and the sons of Becker" représente certes un gros délire, mais un délire des plus intéressants pour l'auditeur (ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs). En guise de comparaison, je dirais qu'il s'agit là d'un Captain Beefheart en plus pop et plus accessible.
Sans se déparer de la mélancolie et du sens quasi-inné de la mélodie qui est le leur, les joyeux lurons de The Coral se sont lancés dans un chemin à la fois minimaliste, harmonieux et timbré. Il s'agit de la musique que produirait un schizophrène romantique et torturé à l'extrême. L'on passe d'une tonalité à une autre sans aucun problème et l'expérimentation offre au groupe l'occasion de se libérer et de devenir aussi passionnant que déroutant. "Precious eyes" perturbe et retient immédiatement l'attention, "Grey harpoon" installe un climat lancinant et perturbant qui enserre l'auditeur et l'entraîne dans une comptine d'enfance prête à ne jamais finir, tandis que "I forgot my name" agresse presque et n'est pas sans rappeler les poèmes hermétiques de Syd Barret. Même un titre de trente secondes comme "Why does the sun come up?" tire son épingle du jeu, c'est dire ; et quant à "Migraine", les références au premier album de Pink Floyd s'y font évidentes et le talent du groupe s'y confirme.
Ce qui apparaît avec un peu de recul comme un "simple" EP, 11 titres et quarante minutes, n'en est pas moins une des grandes réussites récentes, mineure pour quelques uns, passionnante pour les autres. Jamais on n'a vu un mélange aussi lumineux de facilité et d'audace, et s'il ne marquera sûrement pas l'histoire, ce disque n'en reste pas moins un plaisir indéfiniment renouvelé.
Parfait 17/20 | par Cthulhu |
Posté le 05 janvier 2005 à 11 h 52 |
Onze titres au format très pop pour un total de 28 minutes. L'exercice du 3ème album n'a ici pas été éludé par the Coral, mais au contraire intelligemment abordé avec une suite de morceaux étranges et réjouissants.
Le groove élastique de "Venom Cable" infecte et illumine véritablement tout le disque, qui contient par ailleurs de belles ballades aux accents crépusculaires ("Song Of The Corn"), quelques immersions psychédéliques ("Grey Harpoon"), du rock limite stoogien ("Migraine").
Bref, une jolie petite collection de titres, rafraîchissante à souhait. Pour ne rien gâcher, la pochette est délicatement atypique. Pour trouver ce disque, il faudra désormais certainement passer par les bacs d'occasion, car l'album a été édité à un tirage limité à 70.000 exemplaires pour toute l'Europe l'an dernier. Bonne chasse...
Le groove élastique de "Venom Cable" infecte et illumine véritablement tout le disque, qui contient par ailleurs de belles ballades aux accents crépusculaires ("Song Of The Corn"), quelques immersions psychédéliques ("Grey Harpoon"), du rock limite stoogien ("Migraine").
Bref, une jolie petite collection de titres, rafraîchissante à souhait. Pour ne rien gâcher, la pochette est délicatement atypique. Pour trouver ce disque, il faudra désormais certainement passer par les bacs d'occasion, car l'album a été édité à un tirage limité à 70.000 exemplaires pour toute l'Europe l'an dernier. Bonne chasse...
Sympa 14/20
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