The Coral

Parlons de la dernière merveille en date de The Coral, voulez-vous ? Car en cette année 2010 partie sur d'excellentes bases (cf les derniers disques de The National et de Divine Comedy, exceptionnel par ailleurs), l'effort de la troupe de James Skelly apparaît encore une fois unique par son songwriting éblouissant. Le départ du guitariste Bill Ryder-Jones, pas la moitié d'un manchot, aurait pu laisser augurer du pire, il n'en a rien été. Les petits gars de Liverpool enchaînent les titres merveilleux sans jeter un regard sur ce qui se fait autour et mettent une nouvelle fois la barre très haut. C'est bien simple, The Coral est l'un des meilleurs groupes actuels et de très loin.
Roots And Echoes avait d'ailleurs mis en exergue l'une de ses facettes les plus sombres. Avec Butterfly House, le groupe a décidé de faire quelques pas vers la lumière, sans pour autant renier sa dimension mélancolique. La chanson éponyme en est d'ailleurs un excellent exemple avec ces choeurs qui viennent porter la mélodie. Pour le reste, il n'y a rien à jeter dans ce nouveau chef d'oeuvre. La montée en puissance de "More Than A Lover", la beauté mortifère de "Falling All Around You", le rock jouissif de "Shé'scomin around" ne représentent que des pièces d'une vaste mosaïque de magnificence pop. Quant au tryptique final, c'est tout simplement fabuleux. "1000 Years", 'Coney Island" et "North Parade" nous en mettent encore plein la vue et émeuvent au plus haut point.
Face à cet énième coup de maître de musiciens plus qu'attachants, quelle attitude adoptée, si ce n'est celle de l'admiration sans bornes ? De nos jours, les discours ne cessent de se multiplier sur la déliquescence du rock, sur sa prétendue vacuité. Ces gens n'ont certainement pas pris le temps de s'arrêter sur The Coral, juste pour vérifier que le rock est encore vivant et se trouve dans de bonnes mains.