The Coral

La presse a pris l'habitude d'encenser trop rapidement les groupes, en général après une demi-écoute semi-attentive du premier album. Ainsi le premier album du groupe de Liverpool avait été porté aux nues. Le second également. Le troisième, descendu. Voici donc le successeur du mitigé Nightfreak And the Sons Of Becker.

A la première écoute, on est heureux de retrouver un son plus direct, plus frais, un peu comme sur les deux premiers albums. Mais aucun titre ne se démarque. Certains tics toujours pas corrigés agacent même un peu.

Le temps et les écoutes répétées permettent à ce disque de se bonifier. Si bien qu'après quelques temps, on se surprend à siffloter "So Long Ago" ou le très élégant "Arabian Strap" et son riff direct et précis. Même les titres moins évident comme "A Warning To The Curious" comporte leurs lots de bonnes surprises.

Mais là où The Coral parvient à chaque fois à scotcher, c'est sur les ballades. Sur Magic & Medecine, c'était "Liezah", "Pass It On" et "Eskimo Lament". Ici les pépites s'appellent "Far From The Crowd", "In The Morning" et le surprenant et magnifique morceau final "Late Afternoon".

La production de Geoff Barrow et d'Adrian Utley (Portishead) qui aurait pu nuire à la fraicheur et à la simplicité du son du groupe ne fait que mettre en évidence son attachement aux mélodies évidentes, délicates et surtout très classes ("Leaving Today").

Ceux qui attendaient un disque marqué par l'épuisement et le manque d'inspiration de ces Coral attachants et prolifiques (1 album par an) peuvent et doivent être déçu. La presse qui ne parle guère plus d'eux devrait s'y remettre. Un album touchant, racé d'un groupe qui, après avoir été un peu surestimé, est désormais largement sous-estimé, tant cet Invisible Invasion mériteraient bien plus de reconnaissance et d'éloges.