For Against
Coalesced |
Label :
Words On Music |
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Il y a des albums comme ça, qui l'air de rien, sont d'une pureté telle qu'ils se détachent de tout ce qui est connu. Complètement hors du temps, ils renversent les certitudes et balaient toutes les bases pré-établies.
Les questions, les doutes, n'ont plus de raison d'être puisque l'évidence est là, préservée, miraculée, comme dévoilée après tant d'obscurantisme.
Quinze ans après leur début, on n'attendait plus grand-chose de For Against, groupe oublié parmi les groupes oubliés, et d'ailleurs personne n'en a attendu plus, délaissant la formation dans les turpitudes de l'abandon et de l'indifférence. Et c'est peut-être cela, justement, qui a préservé leur musique dans une bulle cristalline de beauté virginale. Attaché à leur état du Nebraska, qu'ils n'ont jamais voulu quitter, la formation de Jeffrey Runnings est restée fidèle à ses aspirations modestes et ses inspirations, souvent lié à une douce mélancolie que seuls les grandes étendus de terre de son pays pouvaient lui insuffler. Ce champs de blé, véritable constance dans toute l'œuvre de For Against, est le reflet de tout ce qui compose cette musique : un esthétisme sobre, glacé et romantique. Dans le sens où les chansons de For Against s'intéresse moins aux objets qui inspirent leurs sentiments, qu'au doux enivrement qu'apportent ces sentiments.
Dès l'ouverture, l'incroyable et inoubliable "Medication", on sait pertinemment que l'on va en prendre pour des années, à rechercher un album qui puisse se rapprocher des frissons que procure cet album, en sachant très bien, qu'on y arrivera jamais, car des disques qui atteignent ce degré de perfection dans l'orfèvrerie aérienne, tout en ne dépassant pas le cadre de la confidentialité, on sait qu'il n'en existe que très peu, et encore leur rencontre est du au hasard.
Et chacune de ces petites chansons qui compose cet ultime album passé inaperçu, est une occasion de se laisser porter par de tendres arias, de virevoltantes brises, des vents qui s'immiscent dans les champs pour en soulever les feuilles en des danses improvisées avec le ciel. En apesanteur complète car ne devant rien à personne et n'ayant d'autre objectif que de créer une grisante sensation de transport vers un bien-être ensorcelant, Coalesced est l'album qui rétablit les rapports entre la perception et l'esprit de l'auditeur, pour conforter la sensation d'exister et la plénitude de pouvoir flotter sans ombrage, et de voyager dans un monde nouveau, créé de la rencontre entre son monde et celui de l'album. Un univers où le rythme, appuyée par une basse ronde et chaude, maintient la cadence nécessaire aux envolées des guitares, celles de Steven Hinrichs, ici aussi cristallines et pures que sorties d'un monde féerique, tout en restant d'une simplicité extrême (le vertigineux "So Long" ou le sublime "Fuel"). On se sent si léger à l'écoute de ces aventures qui choisissent toujours le chemin tortueux pour mieux soumettre l'auditeur et l'entraîner au-delà des facilités vers une douce rêvasserie dont seul le groupe américain connaît les arcanes. La voix douce et suave de Jeffrey Runnings transperce l'esprit, parfois pour réciter de tendres poèmes, parfois pour se faire le chantre d'une turpitude crève-cœur. Ses pseudo-plaintes, noyées sous des oreillers de douceur, apparaissent absolument déchirants, comme sur "Shelflife" et ses "My Sunshine" qui restent éternellement gravés dans les souvenirs.
Les morceaux se laissent toujours débordés par l'envie des musiciens d'aller un peu plus loin, et glissent imperceptiblement par de longs et savoureux passages atmosphériques où les instruments s'emmêlent et s'intensifient au grès de leur valse commune.
Dépassant le cadre de la cold-wave de leur début, la nouvelle mouture du groupe, fidèle et uni, sublime ici un univers apaisé, contemplatif et alambiqué (l'instrumental de conclusion "Love you"), qui s'évapore sur la fin pour ne laisser que le chant libre à toutes les pensées.
Qu'il est bon de se laisser submerger ! On n'a rarement l'occasion de côtoyer une musique si mélodieuse et qui semble pourtant si insaisissable.
Les questions, les doutes, n'ont plus de raison d'être puisque l'évidence est là, préservée, miraculée, comme dévoilée après tant d'obscurantisme.
Quinze ans après leur début, on n'attendait plus grand-chose de For Against, groupe oublié parmi les groupes oubliés, et d'ailleurs personne n'en a attendu plus, délaissant la formation dans les turpitudes de l'abandon et de l'indifférence. Et c'est peut-être cela, justement, qui a préservé leur musique dans une bulle cristalline de beauté virginale. Attaché à leur état du Nebraska, qu'ils n'ont jamais voulu quitter, la formation de Jeffrey Runnings est restée fidèle à ses aspirations modestes et ses inspirations, souvent lié à une douce mélancolie que seuls les grandes étendus de terre de son pays pouvaient lui insuffler. Ce champs de blé, véritable constance dans toute l'œuvre de For Against, est le reflet de tout ce qui compose cette musique : un esthétisme sobre, glacé et romantique. Dans le sens où les chansons de For Against s'intéresse moins aux objets qui inspirent leurs sentiments, qu'au doux enivrement qu'apportent ces sentiments.
Dès l'ouverture, l'incroyable et inoubliable "Medication", on sait pertinemment que l'on va en prendre pour des années, à rechercher un album qui puisse se rapprocher des frissons que procure cet album, en sachant très bien, qu'on y arrivera jamais, car des disques qui atteignent ce degré de perfection dans l'orfèvrerie aérienne, tout en ne dépassant pas le cadre de la confidentialité, on sait qu'il n'en existe que très peu, et encore leur rencontre est du au hasard.
Et chacune de ces petites chansons qui compose cet ultime album passé inaperçu, est une occasion de se laisser porter par de tendres arias, de virevoltantes brises, des vents qui s'immiscent dans les champs pour en soulever les feuilles en des danses improvisées avec le ciel. En apesanteur complète car ne devant rien à personne et n'ayant d'autre objectif que de créer une grisante sensation de transport vers un bien-être ensorcelant, Coalesced est l'album qui rétablit les rapports entre la perception et l'esprit de l'auditeur, pour conforter la sensation d'exister et la plénitude de pouvoir flotter sans ombrage, et de voyager dans un monde nouveau, créé de la rencontre entre son monde et celui de l'album. Un univers où le rythme, appuyée par une basse ronde et chaude, maintient la cadence nécessaire aux envolées des guitares, celles de Steven Hinrichs, ici aussi cristallines et pures que sorties d'un monde féerique, tout en restant d'une simplicité extrême (le vertigineux "So Long" ou le sublime "Fuel"). On se sent si léger à l'écoute de ces aventures qui choisissent toujours le chemin tortueux pour mieux soumettre l'auditeur et l'entraîner au-delà des facilités vers une douce rêvasserie dont seul le groupe américain connaît les arcanes. La voix douce et suave de Jeffrey Runnings transperce l'esprit, parfois pour réciter de tendres poèmes, parfois pour se faire le chantre d'une turpitude crève-cœur. Ses pseudo-plaintes, noyées sous des oreillers de douceur, apparaissent absolument déchirants, comme sur "Shelflife" et ses "My Sunshine" qui restent éternellement gravés dans les souvenirs.
Les morceaux se laissent toujours débordés par l'envie des musiciens d'aller un peu plus loin, et glissent imperceptiblement par de longs et savoureux passages atmosphériques où les instruments s'emmêlent et s'intensifient au grès de leur valse commune.
Dépassant le cadre de la cold-wave de leur début, la nouvelle mouture du groupe, fidèle et uni, sublime ici un univers apaisé, contemplatif et alambiqué (l'instrumental de conclusion "Love you"), qui s'évapore sur la fin pour ne laisser que le chant libre à toutes les pensées.
Qu'il est bon de se laisser submerger ! On n'a rarement l'occasion de côtoyer une musique si mélodieuse et qui semble pourtant si insaisissable.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Vic |
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