The Coral
Distance Inbetween |
Label :
Ignition |
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Il m'a fallu plusieurs écoutes pour vraiment apprécier ce nouvel album à sa juste valeur. Comme souvent sur leurs derniers disques, malgré des mélodies pop évidentes et un grand chanteur, les morceaux de The Coral sont tellement travaillés et riches en nappes de guitares et orgues qu'on a tendance à se perdre dans ce labyrinthe sonore psyché qui les caractérisent pourtant. Au bout de 3 ou 4 écoutes, par contre, difficile de ne pas s'incliner devant un tel génie et une telle intégrité musicale. 6 ans se sont écoulés entre leurs deux derniers enregistrements (l'avant dernier album The Curse of Love sorti en 2014 ayant été enregistré bien des années auparavant). Le guitariste Lee Southall est momentanément parti pour d'autres projets, remplacé par le plus rock Paul Molloy des Zutons, et chacun des membres s'est investi dans une liste pléthorique de projets solos et featuring, qui auront à coup sûr influencé dans le bon sens ce nouvel album. Première surprise de ce bien nommé Distance Inbetween de nouvelles influences assez étonnantes. Premier morceau de l'album, le radical "Connector" aurait très bien pu être interprété et composé par Josh Homme avec ses guitares barrées, sa basse lourde et une batterie bien plus présentes qu'à l'accoutumé ; voilà qui promet des intros de concerts énergiques ! L'enchainement avec "White Bird" est très réussi car la rythmique reste sensiblement identique mais le titre bascule vers les voix et claviers psyché caractéristiques de The Coral. A noter ici un solo d'orgue qui ressemble à l'air de "Love Will Tears Us Apart" des Joy Division ! Ces mecs ont le sens de l'histoire assurément. "Chasing The Tail Of A Dream" reste dans la même veine avec une section rythmique plus lourde qu'à l'habitude et des solos de guitares et claviers planants et dansants. La suite rentre par contre un peu plus dans le rang "coralien", ce qui ne déplaira pas aux fans car on ne les a pas souvent senti aussi maitres de leur sujet et audacieux. A croire qu'ils ont enfin envie d'assurer leur statut de meilleur groupe anglais de ses 20 dernières années ! Les titres "Distance Inbetween", "Beyond The Sun" et "It's You" sont de belles ballades auxquelles le groupe nous a habitué. "Miss Fortune" chanson plus aérienne aurait très bien pu figurer sur le dernier enregistrement Butterfly House tant ils excellent à nouveau dans l'utilisation de l'espace pour placer des voix et instrus grandioses. "Million Eyes" est le passage le plus radiophonique dans la veine directe de Beady Eye ou Noel Gallagher's High Flying Birds comme le plus 60's "Fear Machine". Au-delà du talent, de la qualité et du travail effectué, ce neuvième album est marquant car on sent enfin un groupe qui s'assume et ne se cache plus derrière la technique et des manies de musicologues universitaires. Reste maintenant à voir si en dehors de la presse et des fans de musique, les anglais vont désormais conquérir le grand public ? En tout cas les voyants paraissent tous allumés, vous pouvez me croire je me plante toujours.
Parfait 17/20 | par X_Plock |
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