Death Cab For Cutie
Asphalt Meadows |
Label :
Atlantic |
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Voilà un retour en forme auquel je ne m'attendais pas du tout et qui fait tellement plaisir. Non pas que les derniers albums de Death Cab for Cutie étaient mauvais, bien au contraire, mais ce Asphalt Meadows est indéniablement fait d'une autre matière que ses prédécesseurs les plus récents (ceux des années 2010). Porté par une vitalité incroyable, une envie, une énergie débordante mais maîtrisée, une force sereine et profonde franchement épatante pour un groupe de plus de vingt-cinq ans d'âge, ce disque fait également preuve d'un formidable éclectisme qui n'oublie pas de rester cohérent sur la durée. Comment expliquer une telle réussite ? On pourrait citer le processus de composition original expérimenté lors de l'écriture de certains morceaux : un des membres propose une idée, un début de chanson et, chacun leur tour, les autres ont vingt-quatre heures pour y apporter leur contribution, à raison d'un morceau par semaine (la moitié du disque aurait été composée de cette façon). Tout le monde a ainsi son mot à dire, peut apporter sa pierre à l'édifice commun, tout en régénérant, en brisant même, une méthode d'écriture, une routine dans laquelle les groupes, avec le temps, finissent souvent par s'engluer, ce que Ben Gibbard voulait justement éviter. Death Cab déjoue donc superbement cet écueil, retrouvant sur Asphalt Meadows une fougue, une fraîcheur étonnante, également due à l'apport de Dave Depper et Zac Rae, présents dans la formation depuis 2015-2016, mais qui participent désormais pleinement et activement à la composition.
Et pour preuve de l'efficacité de cette nouvelle approche, on retrouve par exemple, dès le début du disque, deux des titres les plus abrasifs jamais enregistrés par le groupe, "I Don't Know How I Survive" et "Roman Candles". Pour démarrer, ça surprend, mais on est rapidement pris car cela fonctionne parfaitement. Autre grand moment de l'album, "Foxglove Through the Clearcut" débute dans une sorte de spoken word pour évoluer en un post-rock épique dévastateur. Certaines chansons sonnent comme du Death Cab classique ("Here To Forever", "Pepper") et l'on peut se dire que tel ou tel morceau fait écho à tel ou tel disque (vous ferez vos propres recherches), mais il y a toujours un petit quelque chose qui accroche l'oreille, qui maintient l'attention en éveil et apporte toute sa singularité, son identité à Asphalt Meadows. Les paroles, toujours aussi excellentes et évocatrices ("Yeah, everyone there on the screen, well, they're all dead now" dans "Here To Forever", le refrain de "I Miss Strangers" : "These days I miss strangers more than I, more than I miss my friends"), sont liées à l'anxiété induite par la pandémie ou le passage du temps. Les merveilles sont nombreuses ("Asphalt Meadows", "Rand McNally", "I Miss Strangers", "Fragments From The Decade"), les mélodies souvent mémorables et l'on se rend vite compte que chacun des titres est intéressant, original et que tous recèlent bien en leur cœur ce qui fait l'ADN de Death Cab for Cutie, faisant de Asphalt Meadows un album aussi inattendu qu'enthousiasmant. Après tant d'années à les écouter, c'est vraiment une divine surprise et, même s'ils ne m'ont jamais déçu, ce retour en grâce augure du meilleur pour les années à venir. Qui aurait pu le dire après vingt-cinq ans ?
Et pour preuve de l'efficacité de cette nouvelle approche, on retrouve par exemple, dès le début du disque, deux des titres les plus abrasifs jamais enregistrés par le groupe, "I Don't Know How I Survive" et "Roman Candles". Pour démarrer, ça surprend, mais on est rapidement pris car cela fonctionne parfaitement. Autre grand moment de l'album, "Foxglove Through the Clearcut" débute dans une sorte de spoken word pour évoluer en un post-rock épique dévastateur. Certaines chansons sonnent comme du Death Cab classique ("Here To Forever", "Pepper") et l'on peut se dire que tel ou tel morceau fait écho à tel ou tel disque (vous ferez vos propres recherches), mais il y a toujours un petit quelque chose qui accroche l'oreille, qui maintient l'attention en éveil et apporte toute sa singularité, son identité à Asphalt Meadows. Les paroles, toujours aussi excellentes et évocatrices ("Yeah, everyone there on the screen, well, they're all dead now" dans "Here To Forever", le refrain de "I Miss Strangers" : "These days I miss strangers more than I, more than I miss my friends"), sont liées à l'anxiété induite par la pandémie ou le passage du temps. Les merveilles sont nombreuses ("Asphalt Meadows", "Rand McNally", "I Miss Strangers", "Fragments From The Decade"), les mélodies souvent mémorables et l'on se rend vite compte que chacun des titres est intéressant, original et que tous recèlent bien en leur cœur ce qui fait l'ADN de Death Cab for Cutie, faisant de Asphalt Meadows un album aussi inattendu qu'enthousiasmant. Après tant d'années à les écouter, c'est vraiment une divine surprise et, même s'ils ne m'ont jamais déçu, ce retour en grâce augure du meilleur pour les années à venir. Qui aurait pu le dire après vingt-cinq ans ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Poukram |
En écoute ici : https://deathcabforcutie.bandcamp.com/album/asphalt-meadows
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