Death Cab For Cutie

Paris [Le Trianon] - lundi 28 mai 2012

A l'instar de beaucoup de ses confrères, Death Cab For Cutie connait des fortunes diverses en termes de succès commercial et de reconnaissance. Pas loin d'être des stars aux USA, le quartet est un nom bien moins évocateur en Europe. Du coup, les tournées sur le vieux continent sont généralement vite expédiées. Les fans français avaient même de quoi bien tirer la gueule à la sortie de Codes & Keys (2011) puisque le groupe s'était simplement fendu d'un court détour en Europe en esquivant royalement l'hexagone (un grand classique il est vrai). Mais patience est mère de vertu, les américains ont finalement annoncé un deuxième passage par chez nous avec pas moins de quatre dates françaises, dont la première s'arrêtait dans cette bien belle salle du Trianon à Paris.

Il règne des petits airs de vacances en ce 28 mai, lundi de Pentecôte, qui n'est certes plus officiellement férié, mais c'est presque tout comme, vu le nombre de gens qui se baladent dans les rues, et puis il fait beau pour une fois, au moins ça donnera peut-être envie à Death Cab For Cutie de revenir un peu plus souvent.
C'est le quatuor français Apes & Horses qui assure la première partie ce soir. Ces jeunes gens distillent une pop tantôt douce, tantôt un peu plus pêchue, parfois un peu surjouée mais globalement très sympa On sent une vraie volonté de bien faire et de jouer chaque morceau avec conviction et émotion, ce qui leur permettra de se mettre le public (encore peu nombreux) dans la poche. Pas mal pour un groupe qui n'a appris sa participation au concert que trois jours plus tôt.
Il n'est même pas encore 21h quand Death Cab For Cutie entre à son tour sur scène. Le Trianon est désormais quasiment plein, le public est éclectique : quelques ados qui ont probablement découvert le groupe grâce à "Meet Me On The Equinox" présent sur la B.O de "Twilight", beaucoup de 20-35 ans et quelques quinquagénaires.
Le groupe démarre très calmement avec "A Lack Of Color", qui est un choix plutôt surprenant pour ouvrir un concert et il n'est pas sur que c'était le meilleur moyen de mettre ce titre en valeur.
Le bassiste (qui a plutôt la classe d'ailleurs) entame ensuite l'intro du long "I Will Possess Your Heart" qui fait pour ainsi dire réellement commencer le concert. Ben Gibbard a lui rejoint un clavier dans le fond de la scène, ce qu'il fera d'ailleurs plusieurs fois pendant le concert. Au passage, on constate qu'il a les cheveux moins longs que l'année dernière mais conserve une dégaine nettement plus acceptable qu'il y a quelques années, voilà pour ce qui est des infos primordiales.
Hormis le tout premier morceau, les américains ont clairement opté pour un début de concert pêchu dont il faudra tout de même attendre le cinquième morceau pour entendre un extrait de Codes & Keys, l'excellent "Doors Unlocked And Open".
Mais le concert va prendre un sérieux coup de fouet à compter de "I Will Follow You Into The Dark", chanté par Gibbard seul sur scène, accompagné par un public connaisseur : un beau moment.
La suite est une véritable avalanche de tubes avec "You Are A Tourist" "Underneath The Sycamore", un puissant "The New Year" à vous coller des frissons ou encore "Soul Meets Body" qui semble clairement un des titres préférés du public.
On notera également que pendant le très bon "We Looked Like Giants", un petit kit de batterie est installé sur le côté de la scène et sera squatté par Ben Gibbard pendant la deuxième partie du morceau. Le gaillard se débrouille très bien aux percussions et ce moment à deux batteries constituera un des faits marquants du concert.
Le set principal s'achève ensuite sur "Marching Bands Of Manhattan" qui n'était pas vraiment indispensable à ce moment là du spectacle.
La foule semble heureuse et réclame le retour du groupe sans se faire prier.
Le rappel sera notamment constitué de deux morceaux de Transatlanticism, comme très souvent du reste, dont le titre éponyme qui viendra sans surprise, mais idéalement, clôturer la prestation des américains. Ces derniers prendront ensuite le temps de saluer la foule avant de s'éclipser définitivement cette fois.

Plus de quinze ans après le début de l'aventure, Ben Gibbard semble toujours prendre du plaisir sur scène (bien qu'il se soit montré peu loquace ce soir).
Lui et ses acolytes (plutôt discrets, mais bons musiciens) auront offert un concert finalement peu tourné vers le dernier album, ce qui est un peu dommage vu sa qualité.
Globalement, on pourra reprocher le côté un peu "fourre-tout" du set qui aurait gagné à être mieux pensé et rodé. Il faut dire que Death Cab For Cutie est plutôt du genre à modifier sa setlist tous les soirs et cette pratique n'a pas que des avantages.
Ceci étant, personne n'avait envie de bouder son plaisir. Le groupe, peu présent en France, a pu constater qu'il pouvait compter sur une base de fans fidèles et enthousiastes et ces derniers ont pu apprécier un groupe humble et reconnaissant, généreux mais qui a le bon gout de ne pas trop en faire et qui, surtout, n'a peut-être jamais été si bon qu'aujourd'hui.
Bref : beau temps + bonne salle + bons groupes + bon public = bonne soirée.


Bon   15/20
par Billyjoe


  Setlist :

A Lack Of Color
I Will Possess Your Heart
Crooked Teeth
Why You'd Want To Live Here
Doors Unlocked And Open
Long Division
Grapevine Fires
Codes & Keys
Summer Skin
I Will Follow You Into the Dark
You Are A Tourist
Underneath The Sycamore
The New Year
Soul Meets Body
We Looked Like Giants / jam
Marching Bands Of Manhattan

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Portable Television
Tiny Vessels
Transatlanticism


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