Death Cab For Cutie
You Can Play These Songs With Chords |
Label :
Barsuk |
||||
En 1997, alors guitariste dans le groupe Pinwheel, Benjamin Gibbard investit les studios The Hall of Justice de Chris Walla à Seattle de mai à juillet, l'ancien Reciprocal Recording, la bonne adresse des formations grunges entre 1987 et 1991 (et qui a vu défiler, pour ne citer qu'eux, Green River, Soundgarden, Mudhoney, Tad, Screaming Trees, Nirvana ou encore Mark Lanegan). Il y enregistre une démo de huit morceaux qu'il appelle You Can Play These Songs With Chords et nomme ce nouveau projet Death Cab for Cutie, inspiré par la chanson du même nom de l'ovni anglais The Bonzo Dog Doo-Dah Band. Tout cela n'étant alors qu'à l'état d'ébauche, Gibbard s'occupe de tout composer, jouer et chanter, Walla, en plus de la production, n'intervenant qu'aux harmonies sur un titre, comme une certaine Abigail Hall au chant sur un autre. Ben réussit à publier sa démo au format cassette chez Elsinor Records et de façon inattendue et contre toutes ses attentes, elle connaît un succès local suffisant pour le convaincre de former un groupe. Il recrute donc son colloc Nick Harmer à la basse, Nathan Good à la batterie et Walla à la guitare et aux claviers, pour la première incarnation de la formation, et les studios du dernier nommé, producteur de tous leurs albums jusqu'à son départ en 2014, deviennent leur QG jusqu'en 2003 et l'enregistrement de Transatlanticism.
En 2002, suite au succès de The Photo Album, leur troisième disque sorti l'année précédente, leur label Barsuk, qu'ils ont rejoint en 1998, réédite You Can Play These Songs With Chords en CD et y ajoute dix morceaux inédits ou rares, certains ayant déjà été publiés sur quelques singles et se voyant alors remixés pour l'occasion. Leur période d'enregistrement s'étale de novembre 1996 à janvier 2000, soit d'une époque où Death Cab n'existait peut-être pas encore dans l'esprit de Gibbard à une autre où ils sont devenus des valeurs sûres de la scène indé. Cette compilation est désormais la version la plus répandue pour écouter les huit démos originelles et ainsi mesurer le chemin parcouru en seulement quatre ans. Elle permet d'apprécier les débuts très lo-fi d'un groupe qui se cherche, expérimente et tente de trouver sa voie. Elle est plutôt destinée à ses fans de longue date qu'à quelqu'un qui voudrait le découvrir par ce biais, car la musique y est plus brute et tortueuse, moins aboutie et accomplie que sur leurs productions suivantes. Mais on ne peut déjà que remarquer la véritable qualité de ces chansons aux mélodies sinueuses et le charme de la voix de Ben Gibbard.
Parmi les réussites issues de la démo originale, on peut citer par exemple "Champagne From a Paper Cup", "Hindsight" ou encore "Pictures in an Exhibition", qui dégagent un parfum assez singulier, un peu rugueux. Il est à noter que cinq titres de cette démo initiale ont été réenregistrés pour Something About Airplanes, le premier album du groupe en 1998 ("President of What", "Champagne From a Paper Cup", "Pictures in an Exhibition", "Amputations" et "Line of Best Fit") et si ces premières moutures ne présentent pas tant de différences que cela avec leurs descendantes, on ne peut que constater que tout était déjà bien en place. Pour le reste de la compile, on évolue entre curiosités, comme avec cette reprise de "This Charming Man" des Smiths, surprenante et assez fun (celle de "Wait" des Secret Stars plus loin est plus sérieuse et vraiment réussie) ou la plutôt heavy "TV Trays" ou bien encore "New Candles", chantée par Walla, et moments plus anecdotiques ou expérimentaux ("Tomorrow", "Flustered/Hey Tomcat!").
Les derniers titres sont les plus tardifs chronologiquement (99-2000) et sûrement les meilleurs, que ce soit "State Street Residential" (prévu pour Something About Airplanes mais non retenu), lent et mélancolique, ou les tempétueux "Prove My Hypotheses" et "Song for Kelly Huckaby (Facts version)" (car destiné à We Have the Facts and We're Voting Yes mais aussi non gardé et dont on trouve une nouvelle version sur le Forbidden Love E.P.) et le très beau et délicat "Army Corps of Architects" (à l'origine face-b d'un single chez Sub Pop). On sent un groupe qui se stabilise, grandit et commence à écrire de vraies bonnes chansons, posant les bases d'un avenir brillant.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Death Cab for Cutie a largement transformé l'essai et You Can Play These Songs With Chords reste comme le plaisant et agréable témoin de ces jeunes années, sans évidemment atteindre la qualité des essais suivants. Mais cette modeste compilation contient suffisamment de bons moments pour maintenir l'intérêt de l'auditeur sur toute sa durée, et là est bien l'essentiel.
En 2002, suite au succès de The Photo Album, leur troisième disque sorti l'année précédente, leur label Barsuk, qu'ils ont rejoint en 1998, réédite You Can Play These Songs With Chords en CD et y ajoute dix morceaux inédits ou rares, certains ayant déjà été publiés sur quelques singles et se voyant alors remixés pour l'occasion. Leur période d'enregistrement s'étale de novembre 1996 à janvier 2000, soit d'une époque où Death Cab n'existait peut-être pas encore dans l'esprit de Gibbard à une autre où ils sont devenus des valeurs sûres de la scène indé. Cette compilation est désormais la version la plus répandue pour écouter les huit démos originelles et ainsi mesurer le chemin parcouru en seulement quatre ans. Elle permet d'apprécier les débuts très lo-fi d'un groupe qui se cherche, expérimente et tente de trouver sa voie. Elle est plutôt destinée à ses fans de longue date qu'à quelqu'un qui voudrait le découvrir par ce biais, car la musique y est plus brute et tortueuse, moins aboutie et accomplie que sur leurs productions suivantes. Mais on ne peut déjà que remarquer la véritable qualité de ces chansons aux mélodies sinueuses et le charme de la voix de Ben Gibbard.
Parmi les réussites issues de la démo originale, on peut citer par exemple "Champagne From a Paper Cup", "Hindsight" ou encore "Pictures in an Exhibition", qui dégagent un parfum assez singulier, un peu rugueux. Il est à noter que cinq titres de cette démo initiale ont été réenregistrés pour Something About Airplanes, le premier album du groupe en 1998 ("President of What", "Champagne From a Paper Cup", "Pictures in an Exhibition", "Amputations" et "Line of Best Fit") et si ces premières moutures ne présentent pas tant de différences que cela avec leurs descendantes, on ne peut que constater que tout était déjà bien en place. Pour le reste de la compile, on évolue entre curiosités, comme avec cette reprise de "This Charming Man" des Smiths, surprenante et assez fun (celle de "Wait" des Secret Stars plus loin est plus sérieuse et vraiment réussie) ou la plutôt heavy "TV Trays" ou bien encore "New Candles", chantée par Walla, et moments plus anecdotiques ou expérimentaux ("Tomorrow", "Flustered/Hey Tomcat!").
Les derniers titres sont les plus tardifs chronologiquement (99-2000) et sûrement les meilleurs, que ce soit "State Street Residential" (prévu pour Something About Airplanes mais non retenu), lent et mélancolique, ou les tempétueux "Prove My Hypotheses" et "Song for Kelly Huckaby (Facts version)" (car destiné à We Have the Facts and We're Voting Yes mais aussi non gardé et dont on trouve une nouvelle version sur le Forbidden Love E.P.) et le très beau et délicat "Army Corps of Architects" (à l'origine face-b d'un single chez Sub Pop). On sent un groupe qui se stabilise, grandit et commence à écrire de vraies bonnes chansons, posant les bases d'un avenir brillant.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Death Cab for Cutie a largement transformé l'essai et You Can Play These Songs With Chords reste comme le plaisant et agréable témoin de ces jeunes années, sans évidemment atteindre la qualité des essais suivants. Mais cette modeste compilation contient suffisamment de bons moments pour maintenir l'intérêt de l'auditeur sur toute sa durée, et là est bien l'essentiel.
Sympa 14/20 | par Poukram |
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