Deerhunter
Why Hasn't Everything Already Disappeared? |
Label :
4AD |
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La carrière de Bradford Cox n'est pas un long fleuve tranquille : de son adolescence recluse relatée en creux dans les foisonnantes mais inégales Bedroom databanks, sorties sous le nom d'Atlas Sound, le projet solo avec lequel il a sorti également trois albums foutraques, à Deerhunter, ce groupe de rock à géométrie variable qu'il tente de faire exister depuis 2001, il aura tâté du shoegaze, de la pop psychédélique, du folk et de l'électro. Pour ce nouvel album, il s'est acoquiné avec une autre exploratrice de sons : Cate Le Bon, créditée en tant que coproductrice. Le duo nous refait même le coup de David Byrne et Brian Eno en sortant en parallèle de cet album un "EP collaboratif" issu de leurs expérimentations (Myths 004, fruit de leur rencontre au festival Marfa Myths organisé par le label Mexican Summer).
Ce qui est sûr, c'est qu'on entend la patte de la galloise sur ce disque : le côté punk est en veilleuse, les dissonances bavent moins, et les cuivres et les claviers s'affirment face aux guitares. Certains morceaux évoquent le Bowie berlinois ("Tarnung", avec la voix envoûtante de Cate en prime), voire carrément le krautrock de Harmonia (l'instrumental "Greenpoint Gothic"). Avec une référence à Baudrillard dans le titre de l'album, Deerhunter assume également son côté intello.
A part un petit délire barré un peu longuet ("Détournement", ponctué d'une voix parlée trafiquée), le quintet nous sort là un très bon cru : une collection variée de pop songs psychédéliques et faussement naïves comme ils savent si bien les trousser. On n'est plus très loin d'un Jacco Gardner (avant qu'il ne se reconvertisse dans la musique de films). L'influence tropical pop planante de Stereolab apporte toujours sa bouffée d'air frais sans verser dans le kitsch ("Plains"), et même le final lancinant de six minutes et demi ("Nocturne") ne parvient pas à me lasser. Moi qui ai toujours eu du mal à écouter un album du groupe d'une seule traite sans zapper, malgré l'amour que je leur porte, je me dis qu'une présence féminine était peut-être ce qu'il leur fallait pour passer un cap supplémentaire.
Ce qui est sûr, c'est qu'on entend la patte de la galloise sur ce disque : le côté punk est en veilleuse, les dissonances bavent moins, et les cuivres et les claviers s'affirment face aux guitares. Certains morceaux évoquent le Bowie berlinois ("Tarnung", avec la voix envoûtante de Cate en prime), voire carrément le krautrock de Harmonia (l'instrumental "Greenpoint Gothic"). Avec une référence à Baudrillard dans le titre de l'album, Deerhunter assume également son côté intello.
A part un petit délire barré un peu longuet ("Détournement", ponctué d'une voix parlée trafiquée), le quintet nous sort là un très bon cru : une collection variée de pop songs psychédéliques et faussement naïves comme ils savent si bien les trousser. On n'est plus très loin d'un Jacco Gardner (avant qu'il ne se reconvertisse dans la musique de films). L'influence tropical pop planante de Stereolab apporte toujours sa bouffée d'air frais sans verser dans le kitsch ("Plains"), et même le final lancinant de six minutes et demi ("Nocturne") ne parvient pas à me lasser. Moi qui ai toujours eu du mal à écouter un album du groupe d'une seule traite sans zapper, malgré l'amour que je leur porte, je me dis qu'une présence féminine était peut-être ce qu'il leur fallait pour passer un cap supplémentaire.
Parfait 17/20 | par Myfriendgoo |
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