Blur
Werchter - Belgique [Rock Werchter Festival - Main Stage] - vendredi 05 juillet 2013 |
Il est toujours intéressant de voir comme le temps fait son œuvre, dans un sens comme dans l'autre. Certains groupes ayant pourtant remporté un certain succès, tombent vite aux oubliettes dès lors qu'ils cessent toute activité alors que d'autres au contraire, bénéficient avec les années qui passent d'une aura beaucoup plus grande.
Blur fait désormais partie de cette dernière catégorie. Groupe essentiel de la scène brit-pop des années 90, le groupe a cessé toute activité studio depuis près d'une décennie (si on exclu le récent single "Under The Westway"). Il n'a pas joué hors des Iles Britanniques depuis à peu près autant de temps et pourtant, le jour où il décide de remettre le couvert, sans la moindre sortie d'album prévue, il se retrouve en tête d'affiche des plus grands festivals européens, voire mondiaux (les anglais ayant notamment "headliné" le monstrueux Coachella cette année). Le cas de la Belgique est particulièrement éloquent puisque Albarn et sa bande n'avaient pas joué ici depuis presque dix ans, c'était à l'Ancienne Belgique de Bruxelles, salle relativement petite, pour l'album Think Tank. Une décennie plus tard, le groupe constitue l'attraction principale de la seconde journée du Rock Werchter festival et ses 85 000 spectateurs par jour.
Peu de mouvements devant la Main Stage après le départ des Kings Of Leon. Tout le monde tient à sa place, on sent une grosse attente alors on sera d'autant plus surpris de la réaction plutôt molle de la foule sur "Girls & Boys" qui ouvrait pourtant idéalement ce concert. Peut-être est-ce lié à l'heure tardive du set (débutant à 00h15), mais le public reprend sans grande vigueur les "oh oh oh ohoh" ce qui semble un peu décontenancer un Damon Albarn pourtant monté sur ressorts.
Alors autant dire qu'il ne fallait pas s'attendre à grand-chose sur "Popscene" qui enchaîne juste après. On sent que le groupe veut proposer un début de concert énergique mais ce morceau est loin d'être bien connu par le public et fera retomber un soufflet qui n'avait déjà pas beaucoup gonflé. Petite erreur de casting pour le coup donc. Heureusement, "There's No Other Way" remet le groupe sur les rails. "Beetlebum" est le premier titre sur lequel le public donne un peu de voix. Ce sera moins le cas ensuite lorsque des titres moins fédérateurs (mais néanmoins très bons) seront interprétés. Il faudra globalement attendre la moitié du set pour que les choses prennent un peu d'ampleur avec l'excellent "Coffee & TV", chanté en grande partie par le discret mais impeccable Graham Coxon alors qu'Alex James, l'amusant bassiste, joue dos au public en remuant les fesses. Lui et Damon Albarn seront d'ailleurs responsables d'un semi incident diplomatique. En effet, le fontman du groupe s'adresse à la foule en lui disant en français qu'il ne parle pas très bien la langue de Molière, aussi laisse t-il son bassiste s'exprimer en nous adressant un parfait "Salut tout le monde, ça va bien ? Vous êtes prêts ? On y va ?" Si l'intention est louable, il aurait quand même été sympa que quelqu'un en coulisse leur signale que le festival se tient en Flandre et qu'ici, la langue officielle est le Flamand et que ça n'a rien d'un détail pour les gens du coin. Néanmoins, le sourire enfantin du garçon lui permettra d'éviter une bronca trop violente.
Sur certains titres, le groupe est accompagné par trois choristes (qu'on n'entendait pas beaucoup d'ailleurs) et par une section de cuivres dont la présence sera un vrai plus sur des morceaux comme "End Of A Century". "Tender" sera également un des moments marquants du concert, une partie du public ira même jusqu'à la rechanter pendant le rappel. "Parklife" et "Country House" seront sans aucun doute parmi les "highlights" du show également, l'énergie du groupe trouvant enfin écho dans le public.
Le rappel est l'occasion de confirmer que "Under The Westway" est un vrai bon titre, en revanche, on se montrera une nouvelle fois déçu par le manque de répondant sur le pourtant très fédérateur "The Universal". Damon Albarn nous dira pourtant que nous avons été le meilleur public de la tournée. Difficile de faire plus gros mensonge. Néanmoins, le groupe sortira son arme fatale pour mettre fin à la soirée sur une note positive. A la fin de "The Universal", Albarn nous dit qu'ils ont encore une chanson pour nous et sourit comme un gamin. Coxon bidouille sa guitare pendant que Dave Rowntree entame l'intro batterie tant attendue de sa frappe sèche et précise. "Song 2" démarre après un début à rallonge qui fait durer le plaisir. La foule exulte et ne se fera pas prier pour chanter ce tube imparable. Et là on se dit que si tout n'a pas été parfait, on finit quand même par un sacré grand moment. On en restera là, le groupe quittant définitivement la scène sans même avoir utilisé les 1h40 de set qui lui était attribués.
Petite frustration que ce concert de Blur. Le groupe n'a pourtant pas eu grand-chose à se reprocher en proposant un set pro, carré, avec un son impeccable et une énergie indéniable. La setlist, tournée en bonne partie vers les singles était quasi parfaite là aussi, même si on aurait pu remplacer "Popscene" et "Caramel" par "She's So High" et "Charmless Man" par exemple. En vérité, si le groupe a été très bon, il est surtout tombé sur un public trop souvent amorphe. Ce manque aussi flagrant qu'incompréhensible de communion aura un peu gâché la fête. Après tout, Blur est peut-être typiquement un groupe qu'il faut voir au Royaume-Uni...
Blur fait désormais partie de cette dernière catégorie. Groupe essentiel de la scène brit-pop des années 90, le groupe a cessé toute activité studio depuis près d'une décennie (si on exclu le récent single "Under The Westway"). Il n'a pas joué hors des Iles Britanniques depuis à peu près autant de temps et pourtant, le jour où il décide de remettre le couvert, sans la moindre sortie d'album prévue, il se retrouve en tête d'affiche des plus grands festivals européens, voire mondiaux (les anglais ayant notamment "headliné" le monstrueux Coachella cette année). Le cas de la Belgique est particulièrement éloquent puisque Albarn et sa bande n'avaient pas joué ici depuis presque dix ans, c'était à l'Ancienne Belgique de Bruxelles, salle relativement petite, pour l'album Think Tank. Une décennie plus tard, le groupe constitue l'attraction principale de la seconde journée du Rock Werchter festival et ses 85 000 spectateurs par jour.
Peu de mouvements devant la Main Stage après le départ des Kings Of Leon. Tout le monde tient à sa place, on sent une grosse attente alors on sera d'autant plus surpris de la réaction plutôt molle de la foule sur "Girls & Boys" qui ouvrait pourtant idéalement ce concert. Peut-être est-ce lié à l'heure tardive du set (débutant à 00h15), mais le public reprend sans grande vigueur les "oh oh oh ohoh" ce qui semble un peu décontenancer un Damon Albarn pourtant monté sur ressorts.
Alors autant dire qu'il ne fallait pas s'attendre à grand-chose sur "Popscene" qui enchaîne juste après. On sent que le groupe veut proposer un début de concert énergique mais ce morceau est loin d'être bien connu par le public et fera retomber un soufflet qui n'avait déjà pas beaucoup gonflé. Petite erreur de casting pour le coup donc. Heureusement, "There's No Other Way" remet le groupe sur les rails. "Beetlebum" est le premier titre sur lequel le public donne un peu de voix. Ce sera moins le cas ensuite lorsque des titres moins fédérateurs (mais néanmoins très bons) seront interprétés. Il faudra globalement attendre la moitié du set pour que les choses prennent un peu d'ampleur avec l'excellent "Coffee & TV", chanté en grande partie par le discret mais impeccable Graham Coxon alors qu'Alex James, l'amusant bassiste, joue dos au public en remuant les fesses. Lui et Damon Albarn seront d'ailleurs responsables d'un semi incident diplomatique. En effet, le fontman du groupe s'adresse à la foule en lui disant en français qu'il ne parle pas très bien la langue de Molière, aussi laisse t-il son bassiste s'exprimer en nous adressant un parfait "Salut tout le monde, ça va bien ? Vous êtes prêts ? On y va ?" Si l'intention est louable, il aurait quand même été sympa que quelqu'un en coulisse leur signale que le festival se tient en Flandre et qu'ici, la langue officielle est le Flamand et que ça n'a rien d'un détail pour les gens du coin. Néanmoins, le sourire enfantin du garçon lui permettra d'éviter une bronca trop violente.
Sur certains titres, le groupe est accompagné par trois choristes (qu'on n'entendait pas beaucoup d'ailleurs) et par une section de cuivres dont la présence sera un vrai plus sur des morceaux comme "End Of A Century". "Tender" sera également un des moments marquants du concert, une partie du public ira même jusqu'à la rechanter pendant le rappel. "Parklife" et "Country House" seront sans aucun doute parmi les "highlights" du show également, l'énergie du groupe trouvant enfin écho dans le public.
Le rappel est l'occasion de confirmer que "Under The Westway" est un vrai bon titre, en revanche, on se montrera une nouvelle fois déçu par le manque de répondant sur le pourtant très fédérateur "The Universal". Damon Albarn nous dira pourtant que nous avons été le meilleur public de la tournée. Difficile de faire plus gros mensonge. Néanmoins, le groupe sortira son arme fatale pour mettre fin à la soirée sur une note positive. A la fin de "The Universal", Albarn nous dit qu'ils ont encore une chanson pour nous et sourit comme un gamin. Coxon bidouille sa guitare pendant que Dave Rowntree entame l'intro batterie tant attendue de sa frappe sèche et précise. "Song 2" démarre après un début à rallonge qui fait durer le plaisir. La foule exulte et ne se fera pas prier pour chanter ce tube imparable. Et là on se dit que si tout n'a pas été parfait, on finit quand même par un sacré grand moment. On en restera là, le groupe quittant définitivement la scène sans même avoir utilisé les 1h40 de set qui lui était attribués.
Petite frustration que ce concert de Blur. Le groupe n'a pourtant pas eu grand-chose à se reprocher en proposant un set pro, carré, avec un son impeccable et une énergie indéniable. La setlist, tournée en bonne partie vers les singles était quasi parfaite là aussi, même si on aurait pu remplacer "Popscene" et "Caramel" par "She's So High" et "Charmless Man" par exemple. En vérité, si le groupe a été très bon, il est surtout tombé sur un public trop souvent amorphe. Ce manque aussi flagrant qu'incompréhensible de communion aura un peu gâché la fête. Après tout, Blur est peut-être typiquement un groupe qu'il faut voir au Royaume-Uni...
Bon 15/20 | par Billyjoe |
Setlist :
(Intro)
Girls & Boys
Popscene
There's No Other Way
Beetlebum
Out Of Time
Trimm Trabb
Caramel
Coffee & TV
Tender
Country House
Park Life
End Of A century
This Is A low
>>>
Under The Westway
For Tomorrow
The Universal
Song 2
(Intro)
Girls & Boys
Popscene
There's No Other Way
Beetlebum
Out Of Time
Trimm Trabb
Caramel
Coffee & TV
Tender
Country House
Park Life
End Of A century
This Is A low
>>>
Under The Westway
For Tomorrow
The Universal
Song 2
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