Deerhunter
Monomania |
Label :
4AD |
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9 novembre 2010. Votre serviteur se rend chez un buraliste afin de feuilleter quelques revues musicales. Tiens, voyons celle-ci (tchhh tchhh pas de marques). Ah, ce groupe obtient une note quasi-parfaite. Deerhunter ? Connais pas. Une chronique élogieuse et une phrase m'interpellent. Je cite ladite revue : "Il y a aussi et surtout "Desire Lines", soit une des chansons les plus droguées aux antidouleurs et obsédantes qu'on ait eu l'occasion d'entendre." Alerte dans mon cerveau : "Mais ça c'est ma came les morceaux obsédants !! Allé hop je tente le coup, j'achète Halcyon Digest et qui sait, peut-être qu'il ne sera pas trop mal ce disque." Je ne savais à quoi m'attendre ce jour-là...
C'est suite à ce postulat de départ que je vais vivre une des plus belles addictions musicales de ces dernières années, un nouveau coup de cœur et surtout la découverte d'un groupe important. Et oui, c'est seulement sur le tard que j'ai fait la connaissance de Deerhunter. Mais la récompense est merveilleuse. Cet album est arrivé à point nommé dans ma vie. C'est exactement LE disque qui me fallait à ce moment. Tout y était, ce côté poisseux, la mélancolie palpable, une voix possédée, des compositions vraiment fortes. Et surtout, ce fameux shoot étiré sur près de 7 minutes, "Desire Lines", jusqu'à l'obsession, quasi-quotidienne à l'époque. Bref, un grand merci à la vie qui m'a dirigé vers ce magazine ce jour-là. J'apprends dans la foulée que cet album a déçu les puristes. Trop pop peut-être, trop Atlas Sound aussi. Qu'importe, je ne connais pour le moment que celui-ci. Et il m'habite totalement.
Mai 2013. Je me suis largement rattrapé depuis. La discographie de Deerhunter/Atlas Sound n'a plus de secrets pour moi. Indécrottable, je place toujours Halcyon Digest au panthéon du groupe. Mais je suis fébrile à la sortie de Monomania. Suis-je forcément condamné à une terrible déconvenue, ayant porté son prédécesseur aux nues ?
C'est tremblant que je lance l'écoute (et je vais rester tremblant, mais ça j'y reviendrais) : Si la richesse mélodique de "Neon Junkyard" nous offre là une belle ouverture, la suite peut inquiéter quelque peu.
Car la très noisy "Leather Jackett II" enchante moins. Il faut remonter à leur premier opus pour se rappeler que Deerhunter au début, c'est du punk bruitiste (Qui se repasse souvent "Death Drag" ? Ah ? Personne ?...). Ce morceau purement garage est, pour être poli, aussi oubliable...Malgré une attaque prometteuse, ce final strié d'effets saturés est tout bonnement désagréable...
Mais c'est peut-être moi qui suis une gonzesse, bousculé par tous ces larsens qui offensent ma petite sensibilité ? Bref, c'est crade, ça envoie, c'est rock'n'roll, je leur laisse donc le bénéfice du doute.
La transition avec "The Missing" est cependant plutôt intéressante. Après cette éprouvante conclusion, la batterie millimétrée de Moses Archuleta et la voix apaisante de Lockett Pundt parviennent à évacuer les acouphènes manu-militari. Ok, on a l'impression d'entendre une face-b de Lotus Plaza, mais c'est tout de même un morceau pop de belle facture (Lockett est un grand compositeur... Ecoutez donc son titre "Come Back" ou l'album Spooky Action At The Distance ...)
"Pensacola" et son rock collant et balourd arrivent donc en quatrième position. On ne reconnaît pas forcément le groupe de prime abord et honnêtement ce n'est pas des plus inspirés. Pas foncièrement mauvais, juste un étonnant penchant country ( ? ) sans grande saveur. Bref, je tremble toujours, miné par la perspective d'une grosse désillusion lorsque ma chaîne recrachera le cd.
Ah, "Dream Captain" accroche un peu plus l'oreille et me sort de la fébrilité. En fait, cette cinquième piste est l'amorce d'un très très grand enchaînement. Jusqu'à la douzième piste, c'est un Deerhunter en grande forme qui va nous accompagner au bout du voyage. Ouf!
Après la ravissante "Blue Agent", dont le refrain rappelle l'entame de "Famous Last Words", voici le moment tant attendu : la chanson qui donne un put*** de smile.
Le voilà le coup de cœur, la tuerie qui met tout le monde d'accord. De petits arpèges qui s'égrènent gentiment en intro, un Bradford toujours aussi insaisissable faisant une naïve apparition, mais surtout une section rythmique groovy à souhait totalement addictive nous transperce ensuite à 3 reprises. "T.H.M" est un classique instantané, à inscrire parmi les meilleurs du groupe. C'est simple, pur, la mélodie est géniale (le côté léger mais désabusé sonne terriblement juste), bref on se dit à ce moment-là que le disque est vraiment rentré dans une bonne dynamique depuis quelques morceaux.
L'imparable "Sleepwalking", juste derrière, confirme totalement cette impression. Très surf, innocente dans ses premiers instants ... Et puis, à 1mn53, on tombe à nouveau amoureux. Ces "Can't You See Your Heart, It's Hard Now" célestes, portés par une instrumentation fabuleuse qui s'élève en douceur, donnent le tournis. La frustration gagne sur ces trop courtes 3 minutes de bonheur, mais n'est-ce pas la marque du génie?
Les tremblements de stress ont miraculeusement laissé place à des tremblements, ô combien plus enchanteurs : ceux de l'émotion, de la libération, du sentiment rassurant de retrouver un groupe tant chéri capable encore du meilleur.
Le rythme (cardiaque) ne faiblit pas sur la très Strokes "Back To The Middle", dont les 2m38 nous trottent inlassablement à l'esprit, guitares altières en tête...
Dans le titre éponyme, crado jusqu'à l'os, les Américains réitèrent une formule éprouvée en étirant la coda sur plusieurs minutes, véritable marque de fabrique du groupe (on se souvient tous des chefs d'œuvre aux outros répétitives "Fluorescent Grey", "Circulation", "Nothing Ever Happened" par exemple). Cox, sous un déluge de guitares, plus entêté et tourmenté que jamais, n'est plus très loin de la folie. Pour notre plus grand bonheur, même si la saturation guette encore en toute fin.
Quant à l'étrange ballade "Nitebike", anecdotique et probablement enregistrée en une prise (quelques couacs en témoignent), elle ne vaut pas l'immense "Sailing", mais la sincérité peut toucher, si bien que l'on veuille rentrer dedans. Enfin, la douce et magnifique clôture "Punk (La Vie Antérieure)" s'envole posément, nous accompagne vers des contrées extatiques où le temps semble suspendu, avant de laisser réapparaître un silence affreusement pesant. L'envie de replonger dans le disque se fait immédiate.
Pour conclure, en s'efforçant de trouver l'objectivité qui me fait souvent défaut tant Deerhunter fait partie de mes "groupes-préférés-que-j‘aimerai-toujours-et-dont-c'est-dur-de-dire-du-mal", le très dense Monomania peut venir grossir fièrement la discographie de la formation. Peut-être sera-t-il placé moins haut que ses prédécesseurs dans l'étagère la faute à un démarrage laborieux, mais le -tout neuf- quintet prouve qu'il a encore de la mélodie fabuleuse dans les cartons.
Allé c'est bon, l'histoire d'amour peut continuer...
C'est suite à ce postulat de départ que je vais vivre une des plus belles addictions musicales de ces dernières années, un nouveau coup de cœur et surtout la découverte d'un groupe important. Et oui, c'est seulement sur le tard que j'ai fait la connaissance de Deerhunter. Mais la récompense est merveilleuse. Cet album est arrivé à point nommé dans ma vie. C'est exactement LE disque qui me fallait à ce moment. Tout y était, ce côté poisseux, la mélancolie palpable, une voix possédée, des compositions vraiment fortes. Et surtout, ce fameux shoot étiré sur près de 7 minutes, "Desire Lines", jusqu'à l'obsession, quasi-quotidienne à l'époque. Bref, un grand merci à la vie qui m'a dirigé vers ce magazine ce jour-là. J'apprends dans la foulée que cet album a déçu les puristes. Trop pop peut-être, trop Atlas Sound aussi. Qu'importe, je ne connais pour le moment que celui-ci. Et il m'habite totalement.
Mai 2013. Je me suis largement rattrapé depuis. La discographie de Deerhunter/Atlas Sound n'a plus de secrets pour moi. Indécrottable, je place toujours Halcyon Digest au panthéon du groupe. Mais je suis fébrile à la sortie de Monomania. Suis-je forcément condamné à une terrible déconvenue, ayant porté son prédécesseur aux nues ?
C'est tremblant que je lance l'écoute (et je vais rester tremblant, mais ça j'y reviendrais) : Si la richesse mélodique de "Neon Junkyard" nous offre là une belle ouverture, la suite peut inquiéter quelque peu.
Car la très noisy "Leather Jackett II" enchante moins. Il faut remonter à leur premier opus pour se rappeler que Deerhunter au début, c'est du punk bruitiste (Qui se repasse souvent "Death Drag" ? Ah ? Personne ?...). Ce morceau purement garage est, pour être poli, aussi oubliable...Malgré une attaque prometteuse, ce final strié d'effets saturés est tout bonnement désagréable...
Mais c'est peut-être moi qui suis une gonzesse, bousculé par tous ces larsens qui offensent ma petite sensibilité ? Bref, c'est crade, ça envoie, c'est rock'n'roll, je leur laisse donc le bénéfice du doute.
La transition avec "The Missing" est cependant plutôt intéressante. Après cette éprouvante conclusion, la batterie millimétrée de Moses Archuleta et la voix apaisante de Lockett Pundt parviennent à évacuer les acouphènes manu-militari. Ok, on a l'impression d'entendre une face-b de Lotus Plaza, mais c'est tout de même un morceau pop de belle facture (Lockett est un grand compositeur... Ecoutez donc son titre "Come Back" ou l'album Spooky Action At The Distance ...)
"Pensacola" et son rock collant et balourd arrivent donc en quatrième position. On ne reconnaît pas forcément le groupe de prime abord et honnêtement ce n'est pas des plus inspirés. Pas foncièrement mauvais, juste un étonnant penchant country ( ? ) sans grande saveur. Bref, je tremble toujours, miné par la perspective d'une grosse désillusion lorsque ma chaîne recrachera le cd.
Ah, "Dream Captain" accroche un peu plus l'oreille et me sort de la fébrilité. En fait, cette cinquième piste est l'amorce d'un très très grand enchaînement. Jusqu'à la douzième piste, c'est un Deerhunter en grande forme qui va nous accompagner au bout du voyage. Ouf!
Après la ravissante "Blue Agent", dont le refrain rappelle l'entame de "Famous Last Words", voici le moment tant attendu : la chanson qui donne un put*** de smile.
Le voilà le coup de cœur, la tuerie qui met tout le monde d'accord. De petits arpèges qui s'égrènent gentiment en intro, un Bradford toujours aussi insaisissable faisant une naïve apparition, mais surtout une section rythmique groovy à souhait totalement addictive nous transperce ensuite à 3 reprises. "T.H.M" est un classique instantané, à inscrire parmi les meilleurs du groupe. C'est simple, pur, la mélodie est géniale (le côté léger mais désabusé sonne terriblement juste), bref on se dit à ce moment-là que le disque est vraiment rentré dans une bonne dynamique depuis quelques morceaux.
L'imparable "Sleepwalking", juste derrière, confirme totalement cette impression. Très surf, innocente dans ses premiers instants ... Et puis, à 1mn53, on tombe à nouveau amoureux. Ces "Can't You See Your Heart, It's Hard Now" célestes, portés par une instrumentation fabuleuse qui s'élève en douceur, donnent le tournis. La frustration gagne sur ces trop courtes 3 minutes de bonheur, mais n'est-ce pas la marque du génie?
Les tremblements de stress ont miraculeusement laissé place à des tremblements, ô combien plus enchanteurs : ceux de l'émotion, de la libération, du sentiment rassurant de retrouver un groupe tant chéri capable encore du meilleur.
Le rythme (cardiaque) ne faiblit pas sur la très Strokes "Back To The Middle", dont les 2m38 nous trottent inlassablement à l'esprit, guitares altières en tête...
Dans le titre éponyme, crado jusqu'à l'os, les Américains réitèrent une formule éprouvée en étirant la coda sur plusieurs minutes, véritable marque de fabrique du groupe (on se souvient tous des chefs d'œuvre aux outros répétitives "Fluorescent Grey", "Circulation", "Nothing Ever Happened" par exemple). Cox, sous un déluge de guitares, plus entêté et tourmenté que jamais, n'est plus très loin de la folie. Pour notre plus grand bonheur, même si la saturation guette encore en toute fin.
Quant à l'étrange ballade "Nitebike", anecdotique et probablement enregistrée en une prise (quelques couacs en témoignent), elle ne vaut pas l'immense "Sailing", mais la sincérité peut toucher, si bien que l'on veuille rentrer dedans. Enfin, la douce et magnifique clôture "Punk (La Vie Antérieure)" s'envole posément, nous accompagne vers des contrées extatiques où le temps semble suspendu, avant de laisser réapparaître un silence affreusement pesant. L'envie de replonger dans le disque se fait immédiate.
Pour conclure, en s'efforçant de trouver l'objectivité qui me fait souvent défaut tant Deerhunter fait partie de mes "groupes-préférés-que-j‘aimerai-toujours-et-dont-c'est-dur-de-dire-du-mal", le très dense Monomania peut venir grossir fièrement la discographie de la formation. Peut-être sera-t-il placé moins haut que ses prédécesseurs dans l'étagère la faute à un démarrage laborieux, mais le -tout neuf- quintet prouve qu'il a encore de la mélodie fabuleuse dans les cartons.
Allé c'est bon, l'histoire d'amour peut continuer...
Très bon 16/20 | par Climbatize |
Posté le 12 mai 2013 à 20 h 16 |
Un matin d'avril 2013, j'étais las et franchement ennuyé de ce que je trouvais sur le site préféré de tous les indie-kids, Pitchfork, puis je tombe sur un morceau : Deerhunter-Monomania. Je me souvenais vaguement de ce groupe qui était apparu dans le palmarès des Inrocks en 2010 pour leur excellent Halcyon Digest, que j'ai découvert depuis, donc j'ai décidé de donner sa chance à cette chanson.
Première écoute : formidable, l'attitude délivrée par le groupe était irrésistible, la structure du morceau énorme, la production parfaite, j'avais ce final ("Mono, Monomania" répété en boucle, avec une montée sonique derrière allant jusqu'au brouhaha complet) dans la tête.
L'album dont ce titre était extrait est alors devenu une de mes attentes du mois de mai, maintenant qu'il est sorti, je peux dire que c'est une claque à laquelle je ne m'attendais pas.
Deerhunter tient encore un excellent disque avec Monomania. En simplifiant à l'extrême ses chansons (il n'y a plus aucune trace des longues plages de Halcyon Digest), pour se centrer sur l'émotion et le son (faire du rock'n'roll garage pur et dur), le groupe de Brandon Cox a réussit son coup et prouve bien qu'ils sont une vraie troupe américaine.
Mais les chansons dans tout ça, comment sonnent-elles ? Ce sont pour la plupart de vraies perles, et on trouve ici une variété d'ambiances bienvenue : de la noise-pop mélancolique de "Neon Junkyard", rappelant un peu le Mercury Rev de "Yerself Is Steam", jusqu'au mal-nommé car plutôt détendu "Punk (La Vie Intérieure)", on a le droit à de l'indie pop rêveuse ("The Missing", "Blue Agent"), des complaintes agressives ("Leather Jacket II", et "Pensacola", d'inspiration country), et des mélodies enchanteresses (le magnifique "Sleepwalking", "Back To The Middle").
Le tout est véritablement cohérent bien qu'un peu moins qu'Halcyon Digest, ou même Cryptograms, et surprend souvent (comme dans l'atypique ballade "Nitebike" qui suit "Monomania"). En tout cas, il faut écouter ce disque barré, mais formellement génial, qu'on aime le garage ou non, qu'on connaisse Deerhunter ou pas. Il ne faut pas se fier à la personnalité délurée du leader Bradford Cox, et plutôt se régaler avec sa musique !
Première écoute : formidable, l'attitude délivrée par le groupe était irrésistible, la structure du morceau énorme, la production parfaite, j'avais ce final ("Mono, Monomania" répété en boucle, avec une montée sonique derrière allant jusqu'au brouhaha complet) dans la tête.
L'album dont ce titre était extrait est alors devenu une de mes attentes du mois de mai, maintenant qu'il est sorti, je peux dire que c'est une claque à laquelle je ne m'attendais pas.
Deerhunter tient encore un excellent disque avec Monomania. En simplifiant à l'extrême ses chansons (il n'y a plus aucune trace des longues plages de Halcyon Digest), pour se centrer sur l'émotion et le son (faire du rock'n'roll garage pur et dur), le groupe de Brandon Cox a réussit son coup et prouve bien qu'ils sont une vraie troupe américaine.
Mais les chansons dans tout ça, comment sonnent-elles ? Ce sont pour la plupart de vraies perles, et on trouve ici une variété d'ambiances bienvenue : de la noise-pop mélancolique de "Neon Junkyard", rappelant un peu le Mercury Rev de "Yerself Is Steam", jusqu'au mal-nommé car plutôt détendu "Punk (La Vie Intérieure)", on a le droit à de l'indie pop rêveuse ("The Missing", "Blue Agent"), des complaintes agressives ("Leather Jacket II", et "Pensacola", d'inspiration country), et des mélodies enchanteresses (le magnifique "Sleepwalking", "Back To The Middle").
Le tout est véritablement cohérent bien qu'un peu moins qu'Halcyon Digest, ou même Cryptograms, et surprend souvent (comme dans l'atypique ballade "Nitebike" qui suit "Monomania"). En tout cas, il faut écouter ce disque barré, mais formellement génial, qu'on aime le garage ou non, qu'on connaisse Deerhunter ou pas. Il ne faut pas se fier à la personnalité délurée du leader Bradford Cox, et plutôt se régaler avec sa musique !
Parfait 17/20
Posté le 29 juin 2013 à 01 h 18 |
C'est l'histoire d'un petit bonhomme... Enfin non d'un grand bonhomme maigre, Bradford Cox, qui avec son groupe Deerhunter défrichait les territoires d'un style appelé "Ambient-Punk" faute de mieux. Tout se passait très bien pour les chasseurs de biche, qui progressaient de Cryptograms en Microcastle en passant par le bel EP Fluorescent Grey. Puis vint Atlas Sound, le projet solo du grand bonhomme (plus pop que l'autre) qui ne tarda pas à contaminer Deerhunter. Et ce n'est pas là dire qu'Atlas Sound est mauvais, bien au contraire. Il s'agit juste de suggérer que dans ce cas là le mieux est encore que chacun reste chez-soi, pour le salut des deux groupes. Pour leur cohérence surtout...
Car le petit nouveau de Deerhunter, Monomania le mal-nommé, souffre justement de cela : son manque de cohérence. Entre bluettes pop, délires garages et essais expérimentaux, on ne sait pas trop où donner de la tête. Et puisque l'album n'aura décidément pas de son à lui nous permettant de l'envisager comme un tout cohérent, on le considérera simplement comme une collection de chansons. Et à ce titre il suffit de compter tout bêtement combien de chansons sont bonnes, et combien le sont moins... Et là mauvaise pioche pour Deerhunter, car près de la moitié de l'album est ratée. "Neon Junkyard" n'est pas désagréable mais peu intéressante. Cox a dû bien s'éclater à enregistrer "Leather Jacket II", qui semble avoir été faite pour être insupportable... Mission accomplie ! "The Missing" se laisse écouter mais sans que le morceau ne décolle jamais vraiment ; au bout d'une minute on a compris le topo et on veut passer à la suite. "Pensacola", avec son titre ressemblant à une sous-marque de Coca-Cola n'est rien de plus que ça ; du sous Deerhunter allié à un ton pop de sous Atlas Sound. Le titre éponyme commence plutôt bien avec un son cradingue bien senti mais qui vire vite au bruit inutile et au crachotement d'un Bradford Cox qui décidément n'est pas fait pour s'arracher la voix ainsi. Cette même voix, réverbérée au maximum, ne suffit pas à rendre intéressante un "Nitebike" plus monotone que vraiment minimaliste. "Punk (La Vie Antérieure)" n'est pas mauvais mais répétitif parvient à rendre ses trois minutes et demie bien plus longues qu'elles ne le sont en réalité.
Heureusement, si l'ouveture et la fermeture de Monomania laissent à désirer, le groupe sauve les meubles avec le ventre de son album, qui contient des perles bienvenues. "T.H.M.", bien sûr, merveille pop inespérée qui fait le consensus. Rien à redire là-dessus. Avant cela, on trouve "Dream Captain" -qui, après l'hécatombe des quatre première piste nous fait tendre l'oreille ; ça se motive enfin chez Deerhunter ! "Blue Agent" confirme cette impression : avec ses airs de ne pas y toucher, le morceau crée une ambiance mi-figue mi-raison, détendue mais pas trop, qui nous tient aux aguets. Le groupe a attiré notre attention pour de bon. Après "T.H.M." ça reste très bon ; "Sleepwalking" nous offre un très bon moment de pop surf et une coda à nous faire grimper au ciel... Jusqu'à ce qu'arrive le rythme entraînant de la guitare de "Back to the Middle", dernière bonne chanson de l'album.
Ainsi, après les comptes, on arrive à une chanson exceptionnelle, quatre très bonnes chansons, quatre chansons moyennes, deux chansons barbantes et une chanson inaudible. La moyenne, en gros. Sauf que merde, un disque dont l'intro et la conclusion sont mauvaise ne peut pas laisser de bonne impression... Un point de moins à cause de ce choix de tracklist. A dire vrai, Deerhunter aurait été plus inspiré de sortir un EP de 5 morceaux. Mais L'ultime couac, pour le groupe, c'est que le meilleur de Monomania est la partie qui ressemble le plus... à Atlas Sound. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, ça sent le sapin pour cette formation.
Car le petit nouveau de Deerhunter, Monomania le mal-nommé, souffre justement de cela : son manque de cohérence. Entre bluettes pop, délires garages et essais expérimentaux, on ne sait pas trop où donner de la tête. Et puisque l'album n'aura décidément pas de son à lui nous permettant de l'envisager comme un tout cohérent, on le considérera simplement comme une collection de chansons. Et à ce titre il suffit de compter tout bêtement combien de chansons sont bonnes, et combien le sont moins... Et là mauvaise pioche pour Deerhunter, car près de la moitié de l'album est ratée. "Neon Junkyard" n'est pas désagréable mais peu intéressante. Cox a dû bien s'éclater à enregistrer "Leather Jacket II", qui semble avoir été faite pour être insupportable... Mission accomplie ! "The Missing" se laisse écouter mais sans que le morceau ne décolle jamais vraiment ; au bout d'une minute on a compris le topo et on veut passer à la suite. "Pensacola", avec son titre ressemblant à une sous-marque de Coca-Cola n'est rien de plus que ça ; du sous Deerhunter allié à un ton pop de sous Atlas Sound. Le titre éponyme commence plutôt bien avec un son cradingue bien senti mais qui vire vite au bruit inutile et au crachotement d'un Bradford Cox qui décidément n'est pas fait pour s'arracher la voix ainsi. Cette même voix, réverbérée au maximum, ne suffit pas à rendre intéressante un "Nitebike" plus monotone que vraiment minimaliste. "Punk (La Vie Antérieure)" n'est pas mauvais mais répétitif parvient à rendre ses trois minutes et demie bien plus longues qu'elles ne le sont en réalité.
Heureusement, si l'ouveture et la fermeture de Monomania laissent à désirer, le groupe sauve les meubles avec le ventre de son album, qui contient des perles bienvenues. "T.H.M.", bien sûr, merveille pop inespérée qui fait le consensus. Rien à redire là-dessus. Avant cela, on trouve "Dream Captain" -qui, après l'hécatombe des quatre première piste nous fait tendre l'oreille ; ça se motive enfin chez Deerhunter ! "Blue Agent" confirme cette impression : avec ses airs de ne pas y toucher, le morceau crée une ambiance mi-figue mi-raison, détendue mais pas trop, qui nous tient aux aguets. Le groupe a attiré notre attention pour de bon. Après "T.H.M." ça reste très bon ; "Sleepwalking" nous offre un très bon moment de pop surf et une coda à nous faire grimper au ciel... Jusqu'à ce qu'arrive le rythme entraînant de la guitare de "Back to the Middle", dernière bonne chanson de l'album.
Ainsi, après les comptes, on arrive à une chanson exceptionnelle, quatre très bonnes chansons, quatre chansons moyennes, deux chansons barbantes et une chanson inaudible. La moyenne, en gros. Sauf que merde, un disque dont l'intro et la conclusion sont mauvaise ne peut pas laisser de bonne impression... Un point de moins à cause de ce choix de tracklist. A dire vrai, Deerhunter aurait été plus inspiré de sortir un EP de 5 morceaux. Mais L'ultime couac, pour le groupe, c'est que le meilleur de Monomania est la partie qui ressemble le plus... à Atlas Sound. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, ça sent le sapin pour cette formation.
Pas terrible 9/20
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