Yak

Alas Salvation

Alas Salvation

 Label :     Octopus Electrical 
 Sortie :    vendredi 13 mai 2016 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Voilà un premier album remarquable - et remarqué : les trois londoniens de Yak s'étant distingués ces derniers mois par leurs performances scéniques musclées, tous ceux qui avaient assisté à au moins l'une d'entre elles se demandaient si l'album saurait transcrire cette énergie. La réponse est clairement oui, parfois un peu trop, même : le son crépite dans les enceintes de la première à la dernière piste, même sur les morceaux les plus calmes, au point qu'on se demande périodiquement si les membranes sont encore en un seul morceau. Il est loin, le temps où les rockers - disons, les britanniques et les américains, ça existe encore en France - se heurtaient à des techniciens cramponnés à la pureté du son...
Pour autant, difficile de décrire cet album en quelques mots, tant nos trois lascars ont brouillé les pistes - au propre comme au figuré : des brûlots garage-punk-stoner de deux minutes façon Ty Segall ("Victorious", "Curtain Twitcher"), des singles très BRMCiens ("Use Somebody", "Harbour the Feeling", "Doo Wah"), un morceau-titre d'un peu plus d'une minute entre White Stripes et McLusky, un "Smile" tarantinesque, un "Take it" aux faux airs de Radiohead, une ballade post-nucléaire rappelant les ambiances du Berlin de Lou Reed ("Roll Another"), deux interludes bizarrement foutus... et puis cette dernière piste ("Please don't wait for me") qui commence par un pont assez rapide, bascule sur un slow sirupeux dont la rythmique semble pourtant assurée par les Melvins, puis se termine par une ballade folk au yukulélé.
Le phénomène Yak me ramène à la douce nostalgie du retour du rock, au début des années 2000 : débarquant de ma province où j'étais resté bloqué à Grandaddy et tentant de m'y retrouver dans la frénésie des sorties, je jette mon dévolu sur un groupe qui fait le buzz et son premier album qui alterne blues-rock graisseux et couillu et slows dépressifs : les 22-20s. Le premier album des londoniens de Yak m'apparaît comme une version punk de cet album, et leur ascension s'effectue jusqu'ici à peu près à la même vitesse. Espérons juste que la surexposition médiatique ne leur sera pas aussi préjudiciable...


Très bon   16/20
par Myfriendgoo


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