The Stooges

Rouen [Armada 2008] - dimanche 13 juillet 2008

The Stooges
Iggy Pop à l'Armada de Rouen... Rien que cette expression me fait marrer, un peu comme François Valéry à Woodstock, on se demande bien comment le vieux Iggy a réagi quand on lui a demandé de venir jouer dans la ville qui a vu brûler Jeanne d'Arc, mourir Guillaume le Conquérant et accessoirement naître SonicJulio ???

On peut déjà imaginer qu'il ne connaissait aucun de ces trois personnages emblématiques avant que je lui raconte leur histoire, ainsi m'a-t-il dit : ‘Si j'étais venu avant, il y a quelques siècles donc, Jeanne serait dépucelée et certainement camée aussi, Guillaume le Conquérant ne se serait probablement pas limité à l'invasion de l'Angleterre et SonicJulio... Euh qui c'est déjà ??

Enfin bref, tous ces fantasmes dissipés dans une brume matinale de bord de Seine, Iggy décide de s'aventurer sur les terres Vikings envahies à l'occasion par une armada de voiliers venue du monde entier et d'y apporter une touche Rock'n'roll, une ambiance un peu moins saucisses frites et un peu de provocation bienvenue!

L'espace d'un soir, l'attraction principale ne fut plus le fameux voilier Italien "Amerigo Vespucci" (dont FrancisLalanne, en bon Italien raconte qu'il a sculpté la figure de proue avec un Opinel N°4) mais bel et bien Iggy Pop, curiosité de la nature et garant d'un esprit rock festif aujourd'hui perdu dans les bas fond du business à gogo (le rock pas Iggy !).

Bref, l'arrivée de l'Iguane sur scène n'a pas manqué d'en surprendre plus d'un, comme à son habitude galopant comme un garenne dans un champ de patates, haranguant la foule à demie médusée par ce gros cinglé sexagénaire qui devrait promener ses petits enfants sur le bord des quais à la recherche d'une carte postale de marin au lieu de mimer une partie de boules sur une enceinte!

Non, Iggy n'est pas de ceux-là, à lui seul il arrive à créer l'enthousiasme d'un début de concert poussif comme ma chronique, le spectacle se situant sur scène mais aussi dans le public, pas seulement composé de gamines ghotics en bas résilles ankylosées par trop de burgers et de fans nostalgiques, mais aussi de bons pères de familles, de mamans culs bénies pensant qu'Iggy Pop est en fait le dernier vainqueur de la nouvelle star... putain et si c'était vrai on vivrait dans un monde rock'n'roll !

Evidement, on ne va pas blâmer les bons parents qui ne veulent pas que leurs enfants s'abreuvent d'un peu de folie et constatent que la star du jour est un vieux qui se gratte le cul et les couilles pour ensuite se mettre les doigts dans le tarin, qui se molarde dessus en gueulant "I feel all right" pendant dix minutes; et si en plus le gamin arrive à piger l'anglais et comprendre que "I wanna be your dog" ne signifie pas "je veux un labrador à noël", on n'a plus qu'à emmener le mouflet en pèlerinage à Lourdes à cloche pied !
Si j'avais eu un môme, je l'aurai balancé avec les autres guignols sur la scène, à faire le con sur "real cool time".

Bien que le concert fut desservi par un son moyen et pas assez fort, Iggy et des Stooges en forme ont su mener leur bateau plus loin que la Seine pour nous mettre un bon coup de pied au cul et nous assurer que le Rock'n'roll n'est pas mort, il suffit simplement de le faire vivre à n'importe quel moment, n'importe quelle occasion, même un rassemblement populaire... la preuve !

Priez pour Iggy.

Rock'n'roll !


Très bon   16/20
par Interpolian


  Photos par Sonicjulio


 Moyenne 16.00/20 

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Posté le 17 juillet 2008 à 20 h 48

Si on m'avait dit qu'un jour je verrais l'un des plus grands groupes de l'histoire avec les grues du port de Rouen et les tours de la cité de Canteleu en arrière plan je ne l'aurai probablement pas cru... Et pourtant... La nouvelle avait l'air d'une blague, mais oui, ce sont bien Iggy & The Stooges qui auront l'honneur de clôturer cette cinquiéme édition de l'Armada... Ou peut être est ce plutôt l'Armada qui aura ce soir l'honneur de recevoir un des derniers mythe vivant du rock.
Beaucoup de monde devant la scène, un public de tout âge parmi lequel on trouve certainement des aficionados du groupe, mais surtout un bon nombre de curieux atterris ici parce qu'un bon normand ne crache jamais sur une occasion de faire la bringue surtout quand c'est gratos. Et tout ce petit monde ne sera par déçu, car pour ceux qui ont écouté au moins une fois un disque de rock dans leur vie et même pour les fans de Johnny ; voir Iggy sur scène est un moyen assuré d'en prendre plein la gueule.
L'entrée en scène est des plus rapides et c'est avec 'Loose' que le concert démarre en trombe. Comme on le pressentait la qualité du son n'est pas terrible et manque surtout de puissance, mais l'énergie déployée par Iggy qui comme à son habitude tente de s'accoupler avec un ampli au bout de 3 minutes de show nous fera vite oublier ce petit désagrément. Et l'ambiance ne retombera pas de sitôt car viennent par la suite '1969', 'I Wanna Be Your Dog ', 'Dirt', 'TV Eye'; une set list de fou qui laisserait craindre un concert vite torché qui ne durera pas plus de trois quarts d'heure, mais heureusement cela ne sera pas le cas. L'euphorie se poursuit quand Iggy invite quelques personnes du public à monter sur la scène pour chanter 'No Fun', ce qui peut sembler ridicule mais est fort efficace pour exciter l‘audience. Tandis que l'iguane se roule par terre ou descend dans la foule, Mike Watt se déchaîne à la basse, et le quatuor est bientôt rejoint par Steve MacKay au saxo pour quelques titres du cultissime 'Funhouse'. On aura aussi droit à quelques titres plus récents dont 'My Idea of Fun' et 'Little Electric Chair'. Puis 'Search & Destroy', à ma connaissance le seul morceau tiré de Raw Power joué sur scène depuis la reformation, et qui a d'ailleurs fait son apparition sur les set lists depuis quelques mois seulement, il aura probablement fallu un peu de temps pour que Ron Asheton (qui était relégué au statut de bassiste lors de l'enregistrement de cet album) maîtrise la partie de guitare. Et en guise de final on reprendra une deuxième tournée de 'I Wanna Be Your Dog' agrémentée d'un zeste de saxo.

Les conditions n'étaient ce soir pas excellentes mais l'on a eu le spectacle que l'on attendait, avec un bon moment de rigolade en prime.

Spéciale dédicace à Ron Asheton qui fête ses 60 piges le jour ou je poste cette chronique.
Très bon   16/20





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