The Stooges
Lille [Zenith Arena - Festival Les Paradis Artificiels] - samedi 17 avril 2010 |
En dépit de leur âge, on pouvait surtout avoir des doutes sur l'avenir des Stooges après la mort de Ron Ashton début 2009. Malgré tout, et parallèlement à la réédition de Raw Power (initialement sorti en 1973), Iggy Pop et sa bande ont décidé de remettre le couvert. Selon l'Iguane, la formation pourrait même enregistrer un nouvel album à l'issue de la tournée, 3 ans après l'assez anecdotique The Weirdness.
Toujours est-il que les organisateurs des Paradis Artificiels ont profité du passage de la joyeuse troupe dans l'hexagone pour lui offrir la tête d'affiche du festival.
Et bien qu'on pouvait en douter, Iggy et ses Stooges auront presque réussi à remplir l'arène lilloise, ce qui n'était pas gagné, sachant que des groupes bien plus hype s'y sont cassés les dents. Ce bon vieux Iggy fait donc toujours recette.
Auparavant, il aura fallu tout de même se coltiner deux groupes qui joueront chacun une heure.
Triggerfinger d'abord, trio en provenance de Bolton à l'allure papysante (notamment le chanteur qui devait bien avoir le même âge qu'Iggy Pop, les cheveux blonds en moins). Après un début calme, le groupe embraye vite sur un rock assez puissant. Et malgré l'éprouvante séance de vocalise qui nous sera infligé en fin de set, le groupe s'en est plutôt bien sorti. On soulignera au passage la belle prestation du batteur.
Le duo bruxellois Black Box Revelation prend ensuite le relais. Le groupe se compose d'un surfeur/batteur et d'un chanteur guitariste. La formule en duo est souvent casse gueule et peu de groupes de cette configuration savent se montrer réellement intéressants. Et malheureusement, les belges n'échapperont pas à ce constat puisque leur set nous semblera bien long, et malgré quelques passages sympas, leur performance ne décollera jamais. Elle sera même franchement ennuyeuse sur la fin.
Le temps de quelques réglages et Iggy et les siens peuvent enfin investir la scène. Pas le temps de dire ouf que "Raw Power" ouvre directement les hostilités. Iggy coure déjà dans tout les sens (il sera d'ailleurs à deux doigts de se vautrer après s'être pris les pieds dans le tapis) et balancera bien vite sa veste en cuir sans manches. Le son de la guitare est tranchant et la fosse réagit de suite à ce premier titre énergisant. "Kill City" et le fameux "Search & Destroy" sont du même acabit, rendant le début de concert assez jouissif. Du côté de la fosse, tout le monde y va de bon cœur, y compris ceux qui paraissent "trop vieux pour ces conneries" : ça saute, ça danse, ça slam, le tout dans un mélange des générations qui fait plaisir à voir !
Iggy n'a rien perdu de sa fougue et agit comme un gamin incontrôlable : il bondit d'un endroit à un autre, stage-dive, shoote dans son pied de micro, il ira même jusqu'à faire monter quelques spectateurs sur scène pendant "Skake Appeal", tout cela au grand dam des roadies. Sa meilleure idée, au-delà de nous montrer ses fesses, fut de lancer le micro dans la fosse, ce qui provoquera des crépitements dont nos oreilles se seraient bien passées !
Si le début du set est une vraie réussite, force est de reconnaitre qu'il aura tendance à s'essouffler progressivement. Il reste bien quelques moments sympas comme sur "I Need Somebody" mais l'impression est tout de même persistante. Les titres où le saxophone est mis en avant paraissent également un peu poussif comparés au punk rock du début de set. Et puis, ce bon vieux Iggy a beau ne pas se ménager, le reste du groupe semble parfois un peu à la ramasse, la remarque est notamment valable pour Scott Ashton dont le jeu de batterie n'est plus très fluide.
Après un "I Got A Right" vite torché, les premières notes de l'intemporel "I Wanna Be Your Dog" se font entendre et font littéralement exulter la foule. Le titre est impeccablement exécuté et le public se fait un plaisir de reprendre le refrain à l'unisson. On en oublierait presque le passage à vide qui l'a précédé.
En rappel, deux nouveaux titres de Raw Power sont interprétés, si bien que le disque aura été joué – comme on s'y attendait- en intégralité, avant qu' "Open Up & Bleed", annoncé comme "maybe the last song" ne vienne clôturer tranquillement le premier rappel.
On s'en doutait, mais les américains reviennent en remettre une couche avec un nouveau rappel qui semble cette fois improvisé. Iggy lance un "Are you ready for "Fun House" ?" qui parait davantage destiné à ses bandmates qu'au public. Le groupe joue en roue libre et conclut finalement par un ultime "Johanna" qu'on n'attendait pas, et encore moins en final. Juste après, les musiciens s'en vont apparemment crevés (il est temps d'aller se coucher !) mais Iggy traine sur scène, son pantalon de cuir moulant toujours prêt à tomber, il descend dans le public puis revient et maltraite une dernière fois son pied de micro avant de s'éclipser définitivement, après 1h30 de show.
Si l'on met de côté le fait qu'assurer des concerts aussi énergiques à plus de 60 ans est déjà un petit exploit en soi, on peut cependant affirmer que la prestation aura un peu joué aux montagnes russes, avec de vrais moments d'euphorie et d'autres où seules les pitreries d'Iggy Pop permettaient de ne pas s'endormir. Et en dehors de l'intégral de Raw Power, on aurait aimé entendre des titres comme "1969", "Loose", "No Fun", "Down On The Street", etc. plutôt que des morceaux dont on se demande même parfois s'ils sont du répertoire des Stooges ou d'Iggy Pop en solo. On ne pourra certes pas leur reprocher d'avoir joué la facilité mais le set a du coup perdu en efficacité.
Cependant, et au-delà de ces considérations, un concert des Stooges reste une expérience hors du commun au sens premier du terme, un show rock'n'roll comme on en fait plus. "Well it's 1969 okay !"
Toujours est-il que les organisateurs des Paradis Artificiels ont profité du passage de la joyeuse troupe dans l'hexagone pour lui offrir la tête d'affiche du festival.
Et bien qu'on pouvait en douter, Iggy et ses Stooges auront presque réussi à remplir l'arène lilloise, ce qui n'était pas gagné, sachant que des groupes bien plus hype s'y sont cassés les dents. Ce bon vieux Iggy fait donc toujours recette.
Auparavant, il aura fallu tout de même se coltiner deux groupes qui joueront chacun une heure.
Triggerfinger d'abord, trio en provenance de Bolton à l'allure papysante (notamment le chanteur qui devait bien avoir le même âge qu'Iggy Pop, les cheveux blonds en moins). Après un début calme, le groupe embraye vite sur un rock assez puissant. Et malgré l'éprouvante séance de vocalise qui nous sera infligé en fin de set, le groupe s'en est plutôt bien sorti. On soulignera au passage la belle prestation du batteur.
Le duo bruxellois Black Box Revelation prend ensuite le relais. Le groupe se compose d'un surfeur/batteur et d'un chanteur guitariste. La formule en duo est souvent casse gueule et peu de groupes de cette configuration savent se montrer réellement intéressants. Et malheureusement, les belges n'échapperont pas à ce constat puisque leur set nous semblera bien long, et malgré quelques passages sympas, leur performance ne décollera jamais. Elle sera même franchement ennuyeuse sur la fin.
Le temps de quelques réglages et Iggy et les siens peuvent enfin investir la scène. Pas le temps de dire ouf que "Raw Power" ouvre directement les hostilités. Iggy coure déjà dans tout les sens (il sera d'ailleurs à deux doigts de se vautrer après s'être pris les pieds dans le tapis) et balancera bien vite sa veste en cuir sans manches. Le son de la guitare est tranchant et la fosse réagit de suite à ce premier titre énergisant. "Kill City" et le fameux "Search & Destroy" sont du même acabit, rendant le début de concert assez jouissif. Du côté de la fosse, tout le monde y va de bon cœur, y compris ceux qui paraissent "trop vieux pour ces conneries" : ça saute, ça danse, ça slam, le tout dans un mélange des générations qui fait plaisir à voir !
Iggy n'a rien perdu de sa fougue et agit comme un gamin incontrôlable : il bondit d'un endroit à un autre, stage-dive, shoote dans son pied de micro, il ira même jusqu'à faire monter quelques spectateurs sur scène pendant "Skake Appeal", tout cela au grand dam des roadies. Sa meilleure idée, au-delà de nous montrer ses fesses, fut de lancer le micro dans la fosse, ce qui provoquera des crépitements dont nos oreilles se seraient bien passées !
Si le début du set est une vraie réussite, force est de reconnaitre qu'il aura tendance à s'essouffler progressivement. Il reste bien quelques moments sympas comme sur "I Need Somebody" mais l'impression est tout de même persistante. Les titres où le saxophone est mis en avant paraissent également un peu poussif comparés au punk rock du début de set. Et puis, ce bon vieux Iggy a beau ne pas se ménager, le reste du groupe semble parfois un peu à la ramasse, la remarque est notamment valable pour Scott Ashton dont le jeu de batterie n'est plus très fluide.
Après un "I Got A Right" vite torché, les premières notes de l'intemporel "I Wanna Be Your Dog" se font entendre et font littéralement exulter la foule. Le titre est impeccablement exécuté et le public se fait un plaisir de reprendre le refrain à l'unisson. On en oublierait presque le passage à vide qui l'a précédé.
En rappel, deux nouveaux titres de Raw Power sont interprétés, si bien que le disque aura été joué – comme on s'y attendait- en intégralité, avant qu' "Open Up & Bleed", annoncé comme "maybe the last song" ne vienne clôturer tranquillement le premier rappel.
On s'en doutait, mais les américains reviennent en remettre une couche avec un nouveau rappel qui semble cette fois improvisé. Iggy lance un "Are you ready for "Fun House" ?" qui parait davantage destiné à ses bandmates qu'au public. Le groupe joue en roue libre et conclut finalement par un ultime "Johanna" qu'on n'attendait pas, et encore moins en final. Juste après, les musiciens s'en vont apparemment crevés (il est temps d'aller se coucher !) mais Iggy traine sur scène, son pantalon de cuir moulant toujours prêt à tomber, il descend dans le public puis revient et maltraite une dernière fois son pied de micro avant de s'éclipser définitivement, après 1h30 de show.
Si l'on met de côté le fait qu'assurer des concerts aussi énergiques à plus de 60 ans est déjà un petit exploit en soi, on peut cependant affirmer que la prestation aura un peu joué aux montagnes russes, avec de vrais moments d'euphorie et d'autres où seules les pitreries d'Iggy Pop permettaient de ne pas s'endormir. Et en dehors de l'intégral de Raw Power, on aurait aimé entendre des titres comme "1969", "Loose", "No Fun", "Down On The Street", etc. plutôt que des morceaux dont on se demande même parfois s'ils sont du répertoire des Stooges ou d'Iggy Pop en solo. On ne pourra certes pas leur reprocher d'avoir joué la facilité mais le set a du coup perdu en efficacité.
Cependant, et au-delà de ces considérations, un concert des Stooges reste une expérience hors du commun au sens premier du terme, un show rock'n'roll comme on en fait plus. "Well it's 1969 okay !"
Bon 15/20 | par Billyjoe |
Setlist:
Raw Power
Kill City
Search & Destroy
Gimme Danger
Cock In My Pocket
Shake Appeal
1970
Night Theme
Beyond The Law
I Need Somebody
Penetration
I Got A Right
I Wanna Be Your Dog
>>>
Your Pretty Face Is Going To Hell
Death Trip
Open Up & Bleed
>>>
Fun House
Johanna
Raw Power
Kill City
Search & Destroy
Gimme Danger
Cock In My Pocket
Shake Appeal
1970
Night Theme
Beyond The Law
I Need Somebody
Penetration
I Got A Right
I Wanna Be Your Dog
>>>
Your Pretty Face Is Going To Hell
Death Trip
Open Up & Bleed
>>>
Fun House
Johanna
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