The Stooges
Raw Power |
Label :
Columbia |
||||
Troisieme et ultime opus de ce groupe rageur, quasi-inventeur du punk-rock, qui fait sentir dès sa couverture que son Iguane de leader envisage franchement de tailler la route tout seul. Il est seul sur la jaquette et le groupe est devenu Iggy AND The Stooges...
Le groupe ayant décider de ne trouver que des producteurs médiocres ( John Cale ), c'est David Bowie qui s'y colle cette fois. Et l'oeuvre est à la hauteur des concepteurs...
Apres la mort de Dave Alexander, Ron Asheton met son orgueil au placard et prend la basse pour céder la place à James Williamson, Scott est toujours là et Iggy plus que jamais en forme.
A peine dans la platine, la poudre prend et vous électrise avec LE 'tube' "Search And Destroy", hymne indéniable de tout bon punk-rocker. De là sont engendrés de titanesques coups de massue avec des morceaux hurlants de frénésie "Your Pretty Face Is Going To Hell", "Raw Power" ou le désinhibiteur "Shake Appeal" qui dégivrerait un banquier sous exomyl.
Cet album s'enchaîne avec brutalité, donne des envies d'implosion, c'est un album sensiblement sexuel dont on ne ressort pas indemne...
Le groupe ayant décider de ne trouver que des producteurs médiocres ( John Cale ), c'est David Bowie qui s'y colle cette fois. Et l'oeuvre est à la hauteur des concepteurs...
Apres la mort de Dave Alexander, Ron Asheton met son orgueil au placard et prend la basse pour céder la place à James Williamson, Scott est toujours là et Iggy plus que jamais en forme.
A peine dans la platine, la poudre prend et vous électrise avec LE 'tube' "Search And Destroy", hymne indéniable de tout bon punk-rocker. De là sont engendrés de titanesques coups de massue avec des morceaux hurlants de frénésie "Your Pretty Face Is Going To Hell", "Raw Power" ou le désinhibiteur "Shake Appeal" qui dégivrerait un banquier sous exomyl.
Cet album s'enchaîne avec brutalité, donne des envies d'implosion, c'est un album sensiblement sexuel dont on ne ressort pas indemne...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Charlie |
Posté le 09 mars 2005 à 17 h 27 |
Lorsque David Bowie propose aux Stooges de produire leur prochain album, ceux-ci refusent de peur que le roi du glam ne s'approprie leur création: Raw Power. Deux mots signifiant à eux seuls l'essence du rock'nroll. La première chanson, "Search And Destroy" (dont le titre est explicite) annonce dès les premiers accords la couleur. Un son pur, brut, libérateur. Iggy Pop, avec sa voix de fou furieux, usée par la clope déchire d'un seul hurlement tous les emcombrements mélodiques de groupes sucrés qui se veulent rock. Allié aux riffs imparables("Penetration") de Williamson, un guitariste/tueur de Detroit, l'Iguane détruit tout sur son passage, faisant oublier les querelles créées par les protestations des autres membres du groupe(Ron Asheton ayant été rétrogradé au rang de bassiste). Tel un animal enragé passant d' une voix plaintive à un déchirement primitif, il ira jusqu'à chanter nu en studio, poussant de petits gemissements quand le coeur lui en dit. Plus de trente ans après, rien n'atteint le blues lourd et basique de"I Need Somebody"ou la ballade déchirante "Gimme Danger".
Finalement, Bowie produira l'album en prenant le risque d'employer une nouvelle technologie pour enregistrer les sons, ce qui donne au disque une sonorité mauvaise d'album téléchargé (un risque qu'il n'aurait sans doute pas pris pour un de ses disques). Iggy sortira d'ailleurs une nouvelle version de cet album anthologique en 1997.
Quoi qu'il en soit rien n'égalera la rage, la puissance de Raw Power, le plus grand disque de tous les temps.
Finalement, Bowie produira l'album en prenant le risque d'employer une nouvelle technologie pour enregistrer les sons, ce qui donne au disque une sonorité mauvaise d'album téléchargé (un risque qu'il n'aurait sans doute pas pris pour un de ses disques). Iggy sortira d'ailleurs une nouvelle version de cet album anthologique en 1997.
Quoi qu'il en soit rien n'égalera la rage, la puissance de Raw Power, le plus grand disque de tous les temps.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 09 février 2008 à 08 h 05 |
Raw Power me semble être le meilleur album de The Stooges, avant Fun House (qui est tout de même un putain de chef-d'œuvre) qui jouit pourtant d'une meilleure réputation. Il est certes moins homogène, mais aussi beaucoup plus riche et varié.
Peut-être est-ce dû à un changement majeur : James Williamson, nouveau venu, remplace Ron Asheton, qui rétrograde à la place de bassiste (remplaçant lui-même le cadavre encore fumant de Dave Alexander). Cette arrivée apporte du sang neuf au groupe, c'est un guitariste beaucoup plus doué que son prédécesseur (qui d'ailleurs, lors des concerts de la reformation récente, est incapable de jouer les parties de Williamson, c'est pour cela qu'il n'y a aucun morceau de Raw Power dans les setlists récentes), au son tout aussi abrasif, sauvage et puissant, mais au jeu plus complexe – ses solos sont virtuoses et rapides mais jamais démonstratifs ou ennuyeux, toujours spontanés et passionnants.
De plus, le chant d'Iggy Pop est plus diversifié qu'auparavant.
The Stooges, avant d'être les vieillards pathétiques (à l'exception d'Iggy Pop) que l'on connaît aujourd'hui, furent un groupe majeur et révolutionnaire – et éminemment subversif, voire malsain et provocateur, on se souvient par exemple de la fascination obsessionnelle de Ron Asheton pour l'imagerie nazie SS, ou du premier concert du groupe où l'Iguane se roulait par terre, torse nu, sur du verre pilé –, héritier du blues et du garage rock, qui inspirera voire générera le punk, mais aussi le rock gothique, le metal, le grunge, etc.
"Search And Destroy" (allusion à la Guerre du Vietnam) porte bien son nom. C'est un morceau furieux, violent, vicieux.
"Gimme Danger" s'en distingue par ses subtils arpèges de guitare acoustique (qui influenceront des formations comme The Sisters Of Mercy) et ses notes minimalistes de piano qui ne sont pas sans évoquer le célèbre "I Wanna Be Your Dog", ainsi que par une basse que des groupes comme Joy Division n'oublieront pas de sitôt.
"Your Pretty Face Is Going To Hell" (dont le titre original était "Hard To Beat") est encore un titre brutal et rageur, où les guitares hurlantes de Williamson font des ravages, ne ménageant pas l'auditeur.
"Penetration" est un peu plus calme, on peut y entendre quelques brèves notes d'orgue (Farfisa ?). Iggy Pop, plus impérial et sensuel que jamais, y parle bien entendu de sexe.
"Raw Power", où la guitare abrasive est doublée par une note unique et répétitive de piano, et est introduit par son fameux "Dance to the beat/Of the living dead", est très représentatif de l'album, et son titre nous indique bien à quoi on a affaire : énergie brute.
"I Need Somebody" est une magnifique ballade bluesy, où les power chords saturés sont accompagnés des arpèges cristallins de guitare acoustique. L'Iguane a rarement aussi bien chanté.
"Shake Appeal" (vous avez dit sex appeal ?), introduit par un "One, two, three, four" qui marquera des groupes comme The Ramones, se différencie par ses hand claps doublant la batterie.
"Death Trip", qui clôt cet album, n'a rien de mortuaire ou macabre mais révèle plutôt la créativité si particulière d'Iggy ("My voodoo-master my machine, baby, will not stand in line/A sick boy, sick boy goin' 'round, baby, the illusion is real"), avec encore deux parties parallèles de guitares, l'une abrasive et l'autre hurlante.
Intemporel ? Sans aucun doute. L'un des meilleurs albums de tous les temps...
Raw Power a été remasterisé en 1997. Il s'agit en réalité d'une version très différente de celle de 1973. Les outrages du mix de Bowie, qui avait fait n'importe quoi, sont réparés. A tel point que la première fois que j'en ai entendu un morceau, dans un magasin de disques, j'avais l'impression qu'il s'agissait d'une reprise de The Stooges par un groupe actuel, tant le son est moderne. Par raport à la version originelle de l'album, il s'agit d'une 'nouvelle' œuvre, très différente, beaucoup plus puissante.
Peut-être est-ce dû à un changement majeur : James Williamson, nouveau venu, remplace Ron Asheton, qui rétrograde à la place de bassiste (remplaçant lui-même le cadavre encore fumant de Dave Alexander). Cette arrivée apporte du sang neuf au groupe, c'est un guitariste beaucoup plus doué que son prédécesseur (qui d'ailleurs, lors des concerts de la reformation récente, est incapable de jouer les parties de Williamson, c'est pour cela qu'il n'y a aucun morceau de Raw Power dans les setlists récentes), au son tout aussi abrasif, sauvage et puissant, mais au jeu plus complexe – ses solos sont virtuoses et rapides mais jamais démonstratifs ou ennuyeux, toujours spontanés et passionnants.
De plus, le chant d'Iggy Pop est plus diversifié qu'auparavant.
The Stooges, avant d'être les vieillards pathétiques (à l'exception d'Iggy Pop) que l'on connaît aujourd'hui, furent un groupe majeur et révolutionnaire – et éminemment subversif, voire malsain et provocateur, on se souvient par exemple de la fascination obsessionnelle de Ron Asheton pour l'imagerie nazie SS, ou du premier concert du groupe où l'Iguane se roulait par terre, torse nu, sur du verre pilé –, héritier du blues et du garage rock, qui inspirera voire générera le punk, mais aussi le rock gothique, le metal, le grunge, etc.
"Search And Destroy" (allusion à la Guerre du Vietnam) porte bien son nom. C'est un morceau furieux, violent, vicieux.
"Gimme Danger" s'en distingue par ses subtils arpèges de guitare acoustique (qui influenceront des formations comme The Sisters Of Mercy) et ses notes minimalistes de piano qui ne sont pas sans évoquer le célèbre "I Wanna Be Your Dog", ainsi que par une basse que des groupes comme Joy Division n'oublieront pas de sitôt.
"Your Pretty Face Is Going To Hell" (dont le titre original était "Hard To Beat") est encore un titre brutal et rageur, où les guitares hurlantes de Williamson font des ravages, ne ménageant pas l'auditeur.
"Penetration" est un peu plus calme, on peut y entendre quelques brèves notes d'orgue (Farfisa ?). Iggy Pop, plus impérial et sensuel que jamais, y parle bien entendu de sexe.
"Raw Power", où la guitare abrasive est doublée par une note unique et répétitive de piano, et est introduit par son fameux "Dance to the beat/Of the living dead", est très représentatif de l'album, et son titre nous indique bien à quoi on a affaire : énergie brute.
"I Need Somebody" est une magnifique ballade bluesy, où les power chords saturés sont accompagnés des arpèges cristallins de guitare acoustique. L'Iguane a rarement aussi bien chanté.
"Shake Appeal" (vous avez dit sex appeal ?), introduit par un "One, two, three, four" qui marquera des groupes comme The Ramones, se différencie par ses hand claps doublant la batterie.
"Death Trip", qui clôt cet album, n'a rien de mortuaire ou macabre mais révèle plutôt la créativité si particulière d'Iggy ("My voodoo-master my machine, baby, will not stand in line/A sick boy, sick boy goin' 'round, baby, the illusion is real"), avec encore deux parties parallèles de guitares, l'une abrasive et l'autre hurlante.
Intemporel ? Sans aucun doute. L'un des meilleurs albums de tous les temps...
Raw Power a été remasterisé en 1997. Il s'agit en réalité d'une version très différente de celle de 1973. Les outrages du mix de Bowie, qui avait fait n'importe quoi, sont réparés. A tel point que la première fois que j'en ai entendu un morceau, dans un magasin de disques, j'avais l'impression qu'il s'agissait d'une reprise de The Stooges par un groupe actuel, tant le son est moderne. Par raport à la version originelle de l'album, il s'agit d'une 'nouvelle' œuvre, très différente, beaucoup plus puissante.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 05 septembre 2011 à 23 h 41 |
Hum, cas difficile que cet album d'un groupe perdu dans la poudre et l'anonymat suite au non succès de leurs précédents opus...
Après avoir viré les frangins Asheton sans scrupules et s'être acoquiné avec le guitariste qui rêve d'être une star, Iggy, poussé par Williamson, retourne en studio à Londres pour pondre un "nouveau classique" qui vendrait enfin.
Seulement, à par pour la pop, ben les anglais sont plutôt malingres côté grosses guitares et après plus de 150 auditions de section rythmique, Iggy, toujours sous l'influence de Williamson, décide de ré-embaucher ses ex compagnons, toujours sans scrupules.
Les frangins acceptent (ils sont complétement largués aux US) et Ron, le bassiste au style si particulier glisse à la basse... sur laquelle il joue comme sur une guitare, le slapping en plus !
La-dessus, Bowie, fan de la première heure des Stooges décide de produire l'album (avec Iggy) afin d'apaiser la maison de disque. Les compos sont principalement de Williamson/iggy et la sauce prend plutôt bien. Des titres évocateurs, fini l'ambiance free-jazz, les monstres sont lâchés...
La basse vrombit, la batterie explose... RAW POWER !
Iggy cherchant lui aussi la vedette, le groupe se rebaptisera "Iggy and the Stooges"
Si le jeu de guitare de Williamson est plus posé que celui de Ron, la guitare claque ! Et en 1973, ce nouvel opus viendra confirmer le statut sauvage du groupe et il fera son entrée dans l'histoire du destroy définitif !
Il est important de préciser que le mix de Bowie tient beaucoup mieux la route que celui d'Iggy ressorti en 1997. Si Iggy préfère tout mettre dans le rouge, la production plus fine de Bowie rend bien mieux hommage à cet album !
Williamson créera ensuite "Kill City"en 1975 avec Iggy, entre deux cures de désintox, plus ou moins à l'insu de son plein gré... Un album préfigurant la carrière solo d'Iggy sous la houlette de Bowie en 77.
Et, il est important de préciser que cet album ne s'écoute qu'en vinyle, le cd ne lui rendant pas du tout hommage...
Petite précision importante : Si "Raw Power" n'a jamais été joué lors de la re-formation dans les 00's des Stooges, c'est parce que Ron Asheton refusait catégoriquement de jouer cet album qui l'avait vu relégué au rang de bassiste, pas parce qu'il en était incapable...
Après avoir viré les frangins Asheton sans scrupules et s'être acoquiné avec le guitariste qui rêve d'être une star, Iggy, poussé par Williamson, retourne en studio à Londres pour pondre un "nouveau classique" qui vendrait enfin.
Seulement, à par pour la pop, ben les anglais sont plutôt malingres côté grosses guitares et après plus de 150 auditions de section rythmique, Iggy, toujours sous l'influence de Williamson, décide de ré-embaucher ses ex compagnons, toujours sans scrupules.
Les frangins acceptent (ils sont complétement largués aux US) et Ron, le bassiste au style si particulier glisse à la basse... sur laquelle il joue comme sur une guitare, le slapping en plus !
La-dessus, Bowie, fan de la première heure des Stooges décide de produire l'album (avec Iggy) afin d'apaiser la maison de disque. Les compos sont principalement de Williamson/iggy et la sauce prend plutôt bien. Des titres évocateurs, fini l'ambiance free-jazz, les monstres sont lâchés...
La basse vrombit, la batterie explose... RAW POWER !
Iggy cherchant lui aussi la vedette, le groupe se rebaptisera "Iggy and the Stooges"
Si le jeu de guitare de Williamson est plus posé que celui de Ron, la guitare claque ! Et en 1973, ce nouvel opus viendra confirmer le statut sauvage du groupe et il fera son entrée dans l'histoire du destroy définitif !
Il est important de préciser que le mix de Bowie tient beaucoup mieux la route que celui d'Iggy ressorti en 1997. Si Iggy préfère tout mettre dans le rouge, la production plus fine de Bowie rend bien mieux hommage à cet album !
Williamson créera ensuite "Kill City"en 1975 avec Iggy, entre deux cures de désintox, plus ou moins à l'insu de son plein gré... Un album préfigurant la carrière solo d'Iggy sous la houlette de Bowie en 77.
Et, il est important de préciser que cet album ne s'écoute qu'en vinyle, le cd ne lui rendant pas du tout hommage...
Petite précision importante : Si "Raw Power" n'a jamais été joué lors de la re-formation dans les 00's des Stooges, c'est parce que Ron Asheton refusait catégoriquement de jouer cet album qui l'avait vu relégué au rang de bassiste, pas parce qu'il en était incapable...
Intemporel ! ! ! 20/20
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