Echo & The Bunnymen
Ocean Rain |
Label :
Korova |
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L'album Ocean Rain est le quatrième de ce groupe de Liverpool. Il s'impose comme le pic de leur carrière, non seulement d'un point de vue qualitatif, mais aussi par rapport au succès qu'il a rencontré. Un merveilleux album, à la suite duquel ils n'ont d'ailleurs plus été capables de ressortir grand chose qui en vaille la peine. "Echo & The Bunnymen", sorti peu de temps après, va jusqu'à leur déplaire à eux-mêmes (à cause d'un peu de drogue, parait-il), ce qui entraîne leur séparation. A la suite de cela, leurs trois opus post-séparation sont des albums de pop vue et revue. Certes agréables, mais qui n'égalent leurs réalisations du début des années 80. "Heaven Up Here" était sans aucun doute excellent, il n'atteint cependant pas le niveau d'"Ocean Rain".
On peut lui reprocher ses neuf chansons qui ne réprésentent qu'à peine plus de trente-cinq minutes (seulement, diront certains). Mais ! Ces choses-là n'ont pas d'importance quand la qualité est au rendez-vous. On y trouve à peu près tout dans l'échelle du plaisir. On va des sympathiques et agréables "Thorn Of Crowns", "Ocean Rain", "The Yo Yo Man", "Nocturnal Me" et "My Kingdom", au très entraînant "Silver", pour finir avec, les meilleurs pour la fin, les superbes et parfaits "Crystal Days" et "Seven Seas", ainsi que LA chanson, la merveille de leur carrière toute entière (reprise par exemple pour la B.O. du film Donnie Darko) : "The Killing Moon". Fantastique.
Si Echo & The Bunnymen ne doit être connu que pour un album, ce doit être "Ocean Rain".
On peut lui reprocher ses neuf chansons qui ne réprésentent qu'à peine plus de trente-cinq minutes (seulement, diront certains). Mais ! Ces choses-là n'ont pas d'importance quand la qualité est au rendez-vous. On y trouve à peu près tout dans l'échelle du plaisir. On va des sympathiques et agréables "Thorn Of Crowns", "Ocean Rain", "The Yo Yo Man", "Nocturnal Me" et "My Kingdom", au très entraînant "Silver", pour finir avec, les meilleurs pour la fin, les superbes et parfaits "Crystal Days" et "Seven Seas", ainsi que LA chanson, la merveille de leur carrière toute entière (reprise par exemple pour la B.O. du film Donnie Darko) : "The Killing Moon". Fantastique.
Si Echo & The Bunnymen ne doit être connu que pour un album, ce doit être "Ocean Rain".
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Donnie |
Posté le 07 septembre 2005 à 13 h 54 |
Printemps 1984... Depuis un ou deux ans , je promenais dans les rues de Paris une jolie casquette, tirée en arrière sur mon crâne, du plus bel effet Les Pattinson, version "Porcupine". Sur mon manteau, genre "Heaven Up Here", deux badges de Echo et ses hommes-lapins. Il arrivait que des inconnus me dévisagent dans les wagons du métro, mais aucune importance, je cachais mon regard derrière des lunettes noires que n'aurait pas renié le grand Ian... C'est dire quel impact pouvaient avoir sur mes 19 ans d'alors, "The Cutter" ou l'inoubliable "All My Colours". Non, en ce printemps rien ne pouvait venir remplacer les Bunnymen dans mon coeur. Il s'agissait DU groupe. Les Cure, Joy Division ou Tears For Fears ne pouvaient prétendre rivaliser avec ces nouveaux Fab Four de Liverpool.
Oui mais voilà. Un quator venu de la rivale Manchester commença alors à agiter toute la scène new wave avec son "Charmant Homme". Morrissey et Marr, Jean Marais sur la cover du maxi 45 t, des fleurs maltraitées sur scène, une simplicité cristalline dans les riffs de guitarre et une voix qui remettait les meilleures certitudes en question. Nous étions alors fin avril, et même si Ian Mc Culloch s'essayait à des parodies de Morrissey en dansant avec des algues, le doute s'était installé dans mon esprit: les Smiths pouvaient-ils détrôner mon grand amour musical dans mon coeur ?
Vendredi 4 Mai, dans ce grand magasin de disques de la rue de Rennes. Dans les bacs, une pochette bleue, une grotte mystérieuse et une barque filant dans l'eau... Le nouvel album d'Echo, "Ocean Rain". Passage à la caisse, (de mémoire 47, 50 francs), retour au sweet home... et découverte:
"Silver": de la guitare sèche en intro, des violons pour accompagner le tout... Oui, il s'agit bien d'un morceau du plus vif argent, ça coule de source, c'est limpide, cristallin.
"Crystal Days": puisqu'on a lancé le terme de cristallin, voici encore un thème qui s'impose par son évidence. Que dire sur la façon magistrale dont la voix de Ian accompagne les violons ?...
Ah! Cette voix !... Oui, je sais quand on a écouté les phrases parlées du refrain de "The Cutter", plus rien ne devrait étonner... Mais enfin, ici, c'est comment dire ?... En fait, oui, c'est cela, l'album n'est pas enregistré dans des studios de Paris et Liverpool, mais bel et bien dans cette grotte montrée sur la pochette. Ce que prouve "Yo Yo Man". Ian ne chante pas, non, il déclame des poèmes dont il n'est même pas important de connaître les mots. Des musiciens ont décidé de l'accompagner ? Tant mieux pour nos oreilles. D'ailleurs, si Will Sergeant continue à saccader de cette délicieuse façon ses accords, comme sur "Thorn Of Crowns", où pourra s'arrêter le plaisir ?
Attention ! L'intro, toujours guitare sèche, de "The Killing Moon" arrive... Que dire sur ce morceau ? Nous inspire t-il de la mélancolie, de la tristesse, de la joie ?... Quant à moi, dans ma chambre, le refrain implacable et les "la, la, la," de la fin me firent entrer en transe. Les trois derniers extraits pouvaient alors se dérouler tranquillement, de façon "liquide": "Seven Seas", "My Kingdom" et "Ocean Rain". Chacun d'entre eux est un monde, un univers à découvrir à chaque nouvelle écoute. Cette manière qu'a De Freitas d'effleurer sa caisse claire dans "Ocean Rain", l'art avec lequel Mc Culloch descend dans les basses au refrain de "My Kingdom", n'ont d'équivalent que la perfection d'ensemble atteinte dans les "7 océans", où l'on croit entendre des cloches nous invitant à regagner la barque des hommes-lapins, pour un éternel voyage souterrain...
Rassuré, je continuai encore quelques mois mon adultère avec les Smiths, reléguant mes badges d'Echo dans la doublure de mon manteau. Mais, de temps en temps, à l'abri des regards, je l'entrouvai pour les admirer, comme on retrouve, en cachette, ces photos de notre premier amour, regrettant un temps qui ne reviendra plus.
On ne ressort pas indemme de l'écoute d'"Ocean Rain". En 84, je ne fis qu'effleurer la richesse de ce qu'il faut bien nommer une oeuvre majeure de la musique. Aujourd'hui, recul aidant, je sais qu'il s'agit du meilleur album des années new-wave. On peut toujours chipoter sur la qualité des travaux ultérieurs des Bunnymen, leur préférer tel ou tel groupe, "Ocean Rain" reste une pluie magique.
Oui mais voilà. Un quator venu de la rivale Manchester commença alors à agiter toute la scène new wave avec son "Charmant Homme". Morrissey et Marr, Jean Marais sur la cover du maxi 45 t, des fleurs maltraitées sur scène, une simplicité cristalline dans les riffs de guitarre et une voix qui remettait les meilleures certitudes en question. Nous étions alors fin avril, et même si Ian Mc Culloch s'essayait à des parodies de Morrissey en dansant avec des algues, le doute s'était installé dans mon esprit: les Smiths pouvaient-ils détrôner mon grand amour musical dans mon coeur ?
Vendredi 4 Mai, dans ce grand magasin de disques de la rue de Rennes. Dans les bacs, une pochette bleue, une grotte mystérieuse et une barque filant dans l'eau... Le nouvel album d'Echo, "Ocean Rain". Passage à la caisse, (de mémoire 47, 50 francs), retour au sweet home... et découverte:
"Silver": de la guitare sèche en intro, des violons pour accompagner le tout... Oui, il s'agit bien d'un morceau du plus vif argent, ça coule de source, c'est limpide, cristallin.
"Crystal Days": puisqu'on a lancé le terme de cristallin, voici encore un thème qui s'impose par son évidence. Que dire sur la façon magistrale dont la voix de Ian accompagne les violons ?...
Ah! Cette voix !... Oui, je sais quand on a écouté les phrases parlées du refrain de "The Cutter", plus rien ne devrait étonner... Mais enfin, ici, c'est comment dire ?... En fait, oui, c'est cela, l'album n'est pas enregistré dans des studios de Paris et Liverpool, mais bel et bien dans cette grotte montrée sur la pochette. Ce que prouve "Yo Yo Man". Ian ne chante pas, non, il déclame des poèmes dont il n'est même pas important de connaître les mots. Des musiciens ont décidé de l'accompagner ? Tant mieux pour nos oreilles. D'ailleurs, si Will Sergeant continue à saccader de cette délicieuse façon ses accords, comme sur "Thorn Of Crowns", où pourra s'arrêter le plaisir ?
Attention ! L'intro, toujours guitare sèche, de "The Killing Moon" arrive... Que dire sur ce morceau ? Nous inspire t-il de la mélancolie, de la tristesse, de la joie ?... Quant à moi, dans ma chambre, le refrain implacable et les "la, la, la," de la fin me firent entrer en transe. Les trois derniers extraits pouvaient alors se dérouler tranquillement, de façon "liquide": "Seven Seas", "My Kingdom" et "Ocean Rain". Chacun d'entre eux est un monde, un univers à découvrir à chaque nouvelle écoute. Cette manière qu'a De Freitas d'effleurer sa caisse claire dans "Ocean Rain", l'art avec lequel Mc Culloch descend dans les basses au refrain de "My Kingdom", n'ont d'équivalent que la perfection d'ensemble atteinte dans les "7 océans", où l'on croit entendre des cloches nous invitant à regagner la barque des hommes-lapins, pour un éternel voyage souterrain...
Rassuré, je continuai encore quelques mois mon adultère avec les Smiths, reléguant mes badges d'Echo dans la doublure de mon manteau. Mais, de temps en temps, à l'abri des regards, je l'entrouvai pour les admirer, comme on retrouve, en cachette, ces photos de notre premier amour, regrettant un temps qui ne reviendra plus.
On ne ressort pas indemme de l'écoute d'"Ocean Rain". En 84, je ne fis qu'effleurer la richesse de ce qu'il faut bien nommer une oeuvre majeure de la musique. Aujourd'hui, recul aidant, je sais qu'il s'agit du meilleur album des années new-wave. On peut toujours chipoter sur la qualité des travaux ultérieurs des Bunnymen, leur préférer tel ou tel groupe, "Ocean Rain" reste une pluie magique.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 20 avril 2006 à 22 h 28 |
Il est des disques qui marquent à vie (non, non, je n'exagère pas). Explications: Acquis quelques mois après sa sortie, Ocean Rain a bien failli rejoindre la corbeille dès la première écoute, tout juste sauvé par "The Killing Moon".
Oui ce disque était beaucoup trop nouveau et novateur pour moi à l'époque. Je n'avais jamais rien entendu de pareil et tout ce que j'appréciais chez Echo & The Bunnymen était absent: pas de guitare électrique, pas de cette basse reconnaissable entre mille. A la place: des cordes, des guitares maigrelettes, une production... euh comme dire minimale voire bancale. "The Killing Moon" en sauveur donc... et puis une seconde écoute puis une troisième et à chaque fois quelque chose de fort à découvrir. Au bout du compte l'un des disques les plus élégants de ma discothèque.
Un album que j'écoute régulièrement depuis plus de vingt ans, un album toujours aussi puissant, un album que beaucoup de groupes d'aujourd'hui voudraient pouvoir réaliser...
Oui ce disque était beaucoup trop nouveau et novateur pour moi à l'époque. Je n'avais jamais rien entendu de pareil et tout ce que j'appréciais chez Echo & The Bunnymen était absent: pas de guitare électrique, pas de cette basse reconnaissable entre mille. A la place: des cordes, des guitares maigrelettes, une production... euh comme dire minimale voire bancale. "The Killing Moon" en sauveur donc... et puis une seconde écoute puis une troisième et à chaque fois quelque chose de fort à découvrir. Au bout du compte l'un des disques les plus élégants de ma discothèque.
Un album que j'écoute régulièrement depuis plus de vingt ans, un album toujours aussi puissant, un album que beaucoup de groupes d'aujourd'hui voudraient pouvoir réaliser...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 04 juillet 2007 à 22 h 34 |
Echo And The Bunnymen signe avec Ocean Rain un véritable chef d'oeuvre intemporel.
Aux influences déjà présentes précédemment, c'est-à-dire, de manière assez évidente, le Bowie du début des années 70, le Velvet, Television et les Doors, s'ajoutent celles de Leonard Cohen et de Jacques Brel. L'album a d'ailleurs été renregistré à Paris. Quels arrangements de cordes somptueux !
Cristallin, aquatique, mélancolique mais lumineux en même temps, tout a été dit sur cet album majestueux aux mélodies brillantes, aux guitares finement ciselées.
On y trouve un grand classique, "The Killing Moon", sublime de romantisme et de mélancolie, sans jamais tomber dans la mièvrerie ou la facilité, exercice difficile s'il en est.
Ocean Rain est le dernier volet d'une tétralogie magique, et son apogée. La suite sera moins brillante, et le groupe ne retrouvera jamais le génie qui l'animait à son heure de gloire...
Aux influences déjà présentes précédemment, c'est-à-dire, de manière assez évidente, le Bowie du début des années 70, le Velvet, Television et les Doors, s'ajoutent celles de Leonard Cohen et de Jacques Brel. L'album a d'ailleurs été renregistré à Paris. Quels arrangements de cordes somptueux !
Cristallin, aquatique, mélancolique mais lumineux en même temps, tout a été dit sur cet album majestueux aux mélodies brillantes, aux guitares finement ciselées.
On y trouve un grand classique, "The Killing Moon", sublime de romantisme et de mélancolie, sans jamais tomber dans la mièvrerie ou la facilité, exercice difficile s'il en est.
Ocean Rain est le dernier volet d'une tétralogie magique, et son apogée. La suite sera moins brillante, et le groupe ne retrouvera jamais le génie qui l'animait à son heure de gloire...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 09 avril 2009 à 20 h 10 |
C'est le seul album que je connaisse de ce groupe. Et encore, je ne dois sa connaissance - puis son achat - qu'à l'excellent film Donnie Darko.
J'avoue que cet album est une suite de bijoux, que ce soit bien entendu "The Killing Moon", "The Yo-Yo Man", ou encore "Nocturnal Me". Bien que le titre le plus commercial fut "Seven Seas", ce n'en est pas pour autant le moins bon.
J'ai acheté l'édition spéciale "25th Anniversary" et les bonus sont excellents : spécialement la version "echo"-esque d'"All You Need Is Love" des Beatles.
C'est selon moi, l'album à écouter pour découvrir les hommes lapins. Une source de bonheur dans un monde musical de plus en plus formaté et sans saveur.
J'avoue que cet album est une suite de bijoux, que ce soit bien entendu "The Killing Moon", "The Yo-Yo Man", ou encore "Nocturnal Me". Bien que le titre le plus commercial fut "Seven Seas", ce n'en est pas pour autant le moins bon.
J'ai acheté l'édition spéciale "25th Anniversary" et les bonus sont excellents : spécialement la version "echo"-esque d'"All You Need Is Love" des Beatles.
C'est selon moi, l'album à écouter pour découvrir les hommes lapins. Une source de bonheur dans un monde musical de plus en plus formaté et sans saveur.
Excellent ! 18/20
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