Echo & The Bunnymen
Heaven Up Here |
Label :
Korova |
||||
Quand on écoute le deuxième album d'Echo & The Bunnymen, on ne reconnaît pas grand chose du groupe. Où sont les balades qui rendent Ocean Rain excellent ? Pas là. Où sont les morceaux de pop en tout point pareils qui font de What Are You Going To Do With Your Life un album sans intérêt ? Pas là non plus. Des fois, on se demande si le groupe n'a pas changé de style à chaque album. Mais au fond, si c'est réussi, pourquoi pas ?
Alors, demandons-le nous : est-ce que c'est réussi ? On écoute cet album, et on entend parfois Joy Division. L'album fait beaucoup penser au Substance de ces derniers. Tout ça vient peut-être de la voix de Ian MacCulloch, ou de ce sentiment étrange que transmet la musique. On pense aussi un peu à Meat Is Murder des Smiths, pour ses chansons agréables. Ici, les morceaux sont effectivement bien agréables. La palme revient quand même au superbe "All My Colours", qui se place nettement au dessus des autres morceaux, eux-mêmes déjà bien sympathiques, et qui nous envoûtent.
Si on aime le style, il faut écouter Heaven Up Here, et non pas si l'on a aimé les autres albums du groupe.
Alors, demandons-le nous : est-ce que c'est réussi ? On écoute cet album, et on entend parfois Joy Division. L'album fait beaucoup penser au Substance de ces derniers. Tout ça vient peut-être de la voix de Ian MacCulloch, ou de ce sentiment étrange que transmet la musique. On pense aussi un peu à Meat Is Murder des Smiths, pour ses chansons agréables. Ici, les morceaux sont effectivement bien agréables. La palme revient quand même au superbe "All My Colours", qui se place nettement au dessus des autres morceaux, eux-mêmes déjà bien sympathiques, et qui nous envoûtent.
Si on aime le style, il faut écouter Heaven Up Here, et non pas si l'on a aimé les autres albums du groupe.
Sympa 14/20 | par Donnie |
L'album a été réédité en 2003 chez WEA - Warner.
Posté le 29 octobre 2005 à 17 h 36 |
A l'occasion des rééditions de tous les albums en CD relatives aux 25 ans du groupe, retour sur un opus rock cold wave magistral.
Je n'aime pas le rock. Pas tant que ça on va dire. Les riffs de guitares saturées, calibrées voire habillées moi ça me gave à la longue ; pas vous ?! Aïe, l'ennui c'est que ce second LP des Bunnymen me plait toujours autant. 1981 : la new-wave atteint son apogée en termes d'affranchissement musical et de richesse stylistique. Le synthétiseur est dorénavant incontournable pour qui veut être in. Et faut dire que la boîtes à rythmes : 'c'est freak, c'est chic !' Plus d'un an auparavant, Joy Division, grâce à l'impulsion de Martin Hannet, injecta du synthé glacial à un rock qui l'était tout autant. Or ici, ne vous attendez pas à entendre de l'ARP Odyssey à gogo pendant 40 minutes (!), car ce sont bien 2 guitares, une basse et la batterie qui sont au travail.
Que dire devant cette œuvre alliant rythmique rock et arrières pensées dépressives ? Oh yeah ! Mais encore ? ... Il faut comprendre l'intérêt créatif de cet album. Nous sommes bien à Liverpool et pas à Manchester. Cependant, cette année-là précisément, le groupe rejoint -en esprit- la liste cold-wave 'puriste' tant convoitée et consultable chez l'huissier Maître Factory sur simple demande à l'Ambassade. Ceci prend musicalement forme dans l'utilisation assez décalée des guitares. A la différence d'un Vini Reilly 'ultra supra technique', Will Sergeant malmène ses cordes de façon 'artisanale', jouant davantage sur la panoplie de crissements et autres bruitages électriques. Placés judicieusement dans l'espace sonore stéréo (ex. une guitare positionnée tout à gauche pour la séparer du reste des instruments), on bascule dès lors d'un simple rock entêtant à une conviction ténébreuse.
"Show Of Strenght" reste ainsi une réelle démonstration de force. C'est un titre d'ouverture parfaitement choisi et dont on se lasse jamais tant l'accroche et la glace sont liées. "With A Hip", tout comme "It Was A Pleasure" ou "No Dark Things" auraient tout du tube européen, si seulement une atmosphère angoissante ne venait 'plomber' l'affaire ... et heureusement d'ailleurs.
L'introduction quasi sidérale de "Over the wall" sur une boîte à rythmes sourde apparaît comme un clin d'œil à leur propre echo, tandis que "All My Colours" infiltre la brèche humaine du groupe avec ces toms roulants et sa flûte de pan très ... dark blue ! Ce climat pesant, malgré une belle frénésie, se creuse avec "The Disease", titre sinistre à souhait. Des vocalises lointaines rajoutent une contenance aérienne à une guitare rythmique 'marbrée' (son chorus à la Cure) et les arrangements en reverb se chargent du reste. "Heaven Up Here" est paradoxalement le moins bon titre ... le titre de trop ?! Car, malgré un chant tout aussi constant dans le genre grave, mâle, dépressif et puissant, il n'atteint pas la magie escomptée. Pour preuve, "Turquoise Days" n'a pas besoin d'une telle dépense d'énergie pour convaincre. D'un tempo lent et sans ligne de 'basse qui tue', c'est une chanson de grande ampleur. Deux accords dissonants sèchement lâchés suffisent à remporter l'adhésion cold !
L'album se termine ensuite sur l'immense "All I Want : introduit en fade in, la rythmique haletante et rageuse va en crescendo pour s'éclipser en fade out ... Mais ce n'est pas fini !!! La réédition CD, en plus de proposer un artwork amélioré et une remasterisation des morceaux (faisant davantage ressortir les instruments), inclus des titres supplémentaires : versions alternatives, démos, faces b ou encore des lives selon le cas. L'édition de Heaven up here n'est certes pas la plus conséquente (5 supplémentaires contre 10 pour Crocodiles), elle est juste de taille.
Quatre titres issus d'un concert australien, mais surtout la face-b "Broke My Neck" en version longue (7 minutes). Arrêtons-nous sur ce dernier. De la part d'Echo And The Bunnymen, je ne m'attendais pas à un morceau laissant place à l'improvisation et/ou à la seule astuce sonore. Si la mélodie peut faire penser à "Denial" de New Order pour les coupeurs de cheveux en quatre , l'écriture se rapproche d'un Section XXV. Autoproduit par le groupe et enregistré dans un studio perdu de Scandinavie, "Broke My Neck" est à part dans leur discographie je trouve.
Le concept ? Le voici :
- 4 notes lancinantes à la basse e-bow passée à l'envers et en boucle.
- 2 guitares qui se répondent l'une à droite et l'une à gauche, l'une en solo et l'autre en accord...) rappelant l'épique "Why Can't I Touch It ?" des Buzzcocks.
- La batterie mimant une boîte à rythmes, à raison d'un charley surexcité. Le final est, de mon point de vue, jouissif : alors que les guitares s'éloignent, le module inversé perpétue son cycle seul pour entamer un duo avec un solo batterie de 2 minutes ... ça cogne !!!
Malgré une réédition à un prix défiant toute concurrence, Heaven up here n'a rien d'un album au rabais. Sans mauvaise foi aucune, cet album reste le plus froid, le plus entier, le plus rock et pourtant le plus lointain des Bunnymen !
Je n'aime pas le rock. Pas tant que ça on va dire. Les riffs de guitares saturées, calibrées voire habillées moi ça me gave à la longue ; pas vous ?! Aïe, l'ennui c'est que ce second LP des Bunnymen me plait toujours autant. 1981 : la new-wave atteint son apogée en termes d'affranchissement musical et de richesse stylistique. Le synthétiseur est dorénavant incontournable pour qui veut être in. Et faut dire que la boîtes à rythmes : 'c'est freak, c'est chic !' Plus d'un an auparavant, Joy Division, grâce à l'impulsion de Martin Hannet, injecta du synthé glacial à un rock qui l'était tout autant. Or ici, ne vous attendez pas à entendre de l'ARP Odyssey à gogo pendant 40 minutes (!), car ce sont bien 2 guitares, une basse et la batterie qui sont au travail.
Que dire devant cette œuvre alliant rythmique rock et arrières pensées dépressives ? Oh yeah ! Mais encore ? ... Il faut comprendre l'intérêt créatif de cet album. Nous sommes bien à Liverpool et pas à Manchester. Cependant, cette année-là précisément, le groupe rejoint -en esprit- la liste cold-wave 'puriste' tant convoitée et consultable chez l'huissier Maître Factory sur simple demande à l'Ambassade. Ceci prend musicalement forme dans l'utilisation assez décalée des guitares. A la différence d'un Vini Reilly 'ultra supra technique', Will Sergeant malmène ses cordes de façon 'artisanale', jouant davantage sur la panoplie de crissements et autres bruitages électriques. Placés judicieusement dans l'espace sonore stéréo (ex. une guitare positionnée tout à gauche pour la séparer du reste des instruments), on bascule dès lors d'un simple rock entêtant à une conviction ténébreuse.
"Show Of Strenght" reste ainsi une réelle démonstration de force. C'est un titre d'ouverture parfaitement choisi et dont on se lasse jamais tant l'accroche et la glace sont liées. "With A Hip", tout comme "It Was A Pleasure" ou "No Dark Things" auraient tout du tube européen, si seulement une atmosphère angoissante ne venait 'plomber' l'affaire ... et heureusement d'ailleurs.
L'introduction quasi sidérale de "Over the wall" sur une boîte à rythmes sourde apparaît comme un clin d'œil à leur propre echo, tandis que "All My Colours" infiltre la brèche humaine du groupe avec ces toms roulants et sa flûte de pan très ... dark blue ! Ce climat pesant, malgré une belle frénésie, se creuse avec "The Disease", titre sinistre à souhait. Des vocalises lointaines rajoutent une contenance aérienne à une guitare rythmique 'marbrée' (son chorus à la Cure) et les arrangements en reverb se chargent du reste. "Heaven Up Here" est paradoxalement le moins bon titre ... le titre de trop ?! Car, malgré un chant tout aussi constant dans le genre grave, mâle, dépressif et puissant, il n'atteint pas la magie escomptée. Pour preuve, "Turquoise Days" n'a pas besoin d'une telle dépense d'énergie pour convaincre. D'un tempo lent et sans ligne de 'basse qui tue', c'est une chanson de grande ampleur. Deux accords dissonants sèchement lâchés suffisent à remporter l'adhésion cold !
L'album se termine ensuite sur l'immense "All I Want : introduit en fade in, la rythmique haletante et rageuse va en crescendo pour s'éclipser en fade out ... Mais ce n'est pas fini !!! La réédition CD, en plus de proposer un artwork amélioré et une remasterisation des morceaux (faisant davantage ressortir les instruments), inclus des titres supplémentaires : versions alternatives, démos, faces b ou encore des lives selon le cas. L'édition de Heaven up here n'est certes pas la plus conséquente (5 supplémentaires contre 10 pour Crocodiles), elle est juste de taille.
Quatre titres issus d'un concert australien, mais surtout la face-b "Broke My Neck" en version longue (7 minutes). Arrêtons-nous sur ce dernier. De la part d'Echo And The Bunnymen, je ne m'attendais pas à un morceau laissant place à l'improvisation et/ou à la seule astuce sonore. Si la mélodie peut faire penser à "Denial" de New Order pour les coupeurs de cheveux en quatre , l'écriture se rapproche d'un Section XXV. Autoproduit par le groupe et enregistré dans un studio perdu de Scandinavie, "Broke My Neck" est à part dans leur discographie je trouve.
Le concept ? Le voici :
- 4 notes lancinantes à la basse e-bow passée à l'envers et en boucle.
- 2 guitares qui se répondent l'une à droite et l'une à gauche, l'une en solo et l'autre en accord...) rappelant l'épique "Why Can't I Touch It ?" des Buzzcocks.
- La batterie mimant une boîte à rythmes, à raison d'un charley surexcité. Le final est, de mon point de vue, jouissif : alors que les guitares s'éloignent, le module inversé perpétue son cycle seul pour entamer un duo avec un solo batterie de 2 minutes ... ça cogne !!!
Malgré une réédition à un prix défiant toute concurrence, Heaven up here n'a rien d'un album au rabais. Sans mauvaise foi aucune, cet album reste le plus froid, le plus entier, le plus rock et pourtant le plus lointain des Bunnymen !
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