Soundgarden

King Animal

King Animal

 Label :     Republic 
 Sortie :    mardi 13 novembre 2012 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Si on a pu apprendre quelque chose en 2012, c'est de se méfier inexorablement des grands retours attendus au bout de longues périodes d'hibernations. Le teaser du nouvel album de la bête 'grunge' annonçait une joie certaine de retrouver un groupe après tant d'années de silence, de retrouver un son, une atmosphère et le jeu de guitare de Kim Thayil. Une joie un peu identique à l'humeur impatiente d'avoir su que Ridley Scott renouait avec la science fiction horrifique avant de faire rabougrir le chestbuster pénien avec son déplorable "Prometheus".

Soundgarden s'est donc réveillé depuis deux ans tel un ours émergé de son sommeil hivernal et fait péter son bouchon fécal avec le dynamique "Been Away Too Long". C'est après que des regrets d'avoir King Animal risquent de s'installer, jusqu'à ne pas accorder au skeud plus de valeur que le plus mauvais disque de Van Halen. C'est une exagération de soupe au lait, certes. Pourtant l'ensemble peine à convaincre et impressionner, comme le cri aseptisé de Chris Cornell dans "Worse Dreams". La surprise pourrait venir de "Halfway There" et déconcerter par son penchant pop. Dix huit ans après Superunknown et seize ans après Down On The Upside, ce nouvel album ne dépasse pas un chaton en termes de poids et d'agressivité mais attention, si ce King Animal est loin d'être égal ou meilleur que les deux albums précédents, on pourrait s'en vouloir d'un jugement détracteur hâtif si on s'attarde sur des morceaux comme "Blood On The Valley Floor", "Bones Of Birds" ou "Black Saturday" et ses cuivres.

Un retour sans éclat qui ravit par quelques titres à défaut de transporter là où on aurait espéré aller.


Sympa   14/20
par Pascha


 Moyenne 14.00/20 

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Posté le 17 janvier 2013 à 12 h 52

Alors en pleine tournée solo, Chris Cornell livrait il y a quelques années encore qu'il ne se voyait pas reformer Soundgarden. Tout juste pouvait-il envisager quelques concerts évènements, mais sûrement pas une vraie tournée et encore moins un album. Il faut dire que la fin du groupe en 1997 avait été précédée d'une lente agonie.
Il aura fallu quinze ans aux différents membres du groupe pour se retrouver et apprécier de nouveau d'être ensemble, à tel point d'offrir aux fans une tournée et plus étonnant encore, un véritable album. King Animal est donc le fruit de ces retrouvailles.

Si l'artwork de l'album risque d'en faire frissonner d'effroi plus d'un, le titre d'ouverture et premier single, symboliquement appelé "Been Away Too Long" rassurera vite l'auditeur. Avec son riff imparable, c'est un Soundgarden en forme que l'on retrouve.
Les six morceaux suivants confirment cette première impression. Seize ans après Down On The Upside (critiqué à sa sortie mais dont le temps a œuvré en sa faveur), on a l'impression de retrouver Soundgarden là où on l'avait laissé et on se dit que King Animal aurait pu sortir en 1998.
Les premiers morceaux du disque sont plutôt solides et interprétés par des musiciens qui n'ont, semble t-il, par perdu leur talent quelque part durant les années 2000, Matt Cameron en tête, toujours impeccable derrière les fûts (il faut dire qu'il a largement pu s'entretenir avec Pearl Jam).
Si la seconde moitié du disque est plus inégale, mais aussi un peu plus variée et originale, on garde tout de même le sentiment que cet album de reformation rempli son contrat.

King Animal est un disque atypique dans le paysage musical actuel. Il est l'héritage d'une époque révolue produit par un groupe qui n'a pas cherché à faire de compromis pour entrer dans les standards du rock des années 2010. Il en ressort de ce fait un album que certains trouveront peut-être désuet (il est vrai que "Attrition" par exemple, sonne un peu 'rock à papa') alors que d'autres apprécieront justement qu'il soit dans la lignée des anciens albums et son côté sans fioritures.
King Animal n'est pas Superunknown, et l'impact de sa sortie sera forcément limité. Mais dans la jungle des reformations actuelles, celle de Soundgarden est à ranger dans la case des "crédibles" car dictée par une volonté de créer de nouveau, et non de remplir des stades pour assurer la retraite des uns et des autres.
Un bon disque, avant tout pour les fans, les nostalgiques des années 90 ou simplement pour ceux qui veulent écouter un disque rock brut et sans concession.
Sympa   14/20







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