Soundgarden
Screaming Life/Fopp |
Label :
Sub Pop |
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Ceux qui considèrent encore aujourd'hui, que Soundgarden n'est qu'un groupe de suiveurs, qui se seraient engoufrés dans la brêche ouverte par Nirvana, n'ont rien compris. Pire, ce sont des idiots.
Car Soundgarden c'est tout simplement LE grunge. C'est bien simple, on estime que ce mouvement musical de Seattle est né et mort avec lui. C'est dire l'importance énorme qu'il eut sur le rock des années 90.
Formé sur les cendres de Shemps, le combo rassemble les guitaristes Thayil et Yanamoto, le batteur Cameron et le chanteur Chris Cornell, tout juste âgé de 20 ans. Après avoir partagé la scène avec The Melvins et Hüsker Dü, Soundgarden signe trois titres pour la compilation Deep Six. Ce vinyl est fondamental pour la naissance de ce qui allait être l'un des plus grands courants rock des Etats Unis. En effet, quelques journalistes, épatés de la performance de certains groupes, tous issus de la ville industrielle de Seattle, eurent l'idée de les regrouper sur un même album. Ils s'appelaient The Melvins, Skin Yard (le groupe de Mister Jack Endino), U-Men, Malfunkshun (le premier groupe de Andy Wood, le chanteur de Mother Love Bone), Green River (qui splitera en deux entités : Mother Love Bone, puis Pearl Jam avec Ament et Gossard, et Mudhoney avec Arm et Turner).
On retrouve donc ici tous les acteurs de cette histoire passionnante. Car le grunge est avant tout un mouvement ; il comprenait une poignée de gens proches, qui se connaissaient tous et qui avaient la même vision de la musique. Et tous étaient déjà là, en 1985. Ajourd'hui, l'album, très rare, est un objet de dévotion pour nombres de fans. Figure bien sûr Soundgarden, qui propose deux titres, déjà excellents. C'est ce qu'on appele un album fondateur.
Cette scène bouillonnante, menés par des jeunes gavés de bière, aux cheveux longs et au look débraillé, intéressa une foule d'amateurs, qui exultaient à se lancer dans des pogos sauvages en écoutant un rock sale, pourri, direct et agressif. D'ailleurs, souvent, les groupes venaient voir les autres jouer. L'ambiance était bon enfant. A l'époque, Seattle restait le trou pouilleux du monde.
Parmis ceux qui pogotaient, figuraient Bruce Pavitt, directeur d'un fanzine, et Jonathan Poneman. Impressionés par cette débauche d'énergie et de talent, et conscients d'être témoin d'une fulgurance importante, ils décidèrent de casser leur tirelire pour monter le label Sub Pop. Une nouvelle page de l'histoire du grunge venait de s'écrire. On était en 1986. Dans le monde entier, personne ne se doutait encore de ce qui allait se préparer.
Le problème c'est que le label Sub Pop n'avait pas d'argent. On fit donc appel à une équipe très, très réduite. C'est là qu'entre en scène des personnages, devenus légendaires, car présents tout le temps et qui ont contribués à donner un cachet inimitable au grunge. Restait à faire signer le premier groupe. Ce groupe ce fut Soundgarden.
Et le premier maxi pressé et sorti par Sub Pop fut Sceaming Life, paru en 1987. Ce dernier est marquant à plusieurs titres. Tout d'abord, sur la pochette, on y découvre une photo en noir et blanc de Chris Cornell, torse nu et en sueur, ses cheveux longs balancés par la rage qui l'habite. Cette image, signé Charles Peterson, restera célèbre car elle illustre la marque de fabrique de ce photographe local, qui réalisera toutes les pochettes des albums du label, faute de moyens (Mudhoney, Nirvana, Green River).
Ensuite, parce qu'il est produit par Jack Endino, un ami de Poneman, le producteur attitré ... faute de moyens là aussi. C'est lui qui contribua à donner ce son crade et brut à tous les groupes grunge.
Enfin et surtout, parce que les premières chansons sont géniales. Noirs, violents, énergiques, ces titres à la guitares lourdes sont impressionants. Chris Cornell chante comme un possedé. Entre cris phénoménaux et groove insidieux, ce type savait déjà tout faire.
Ce maxi, en quelques titres, jetait à la face d'un monde incrédule les bases du grunge : une alliance profane entre le hardcore et le heavy, savamment mélodique. Le son est pourri et c'est tant mieux ! On ressent d'autant plus l'authenticité et l'urgence de ce groupe mythique. Ces jeunes énervés revendiquaient leur malaise avec une envie pressée, révolutionnaire et confondante.
Un an plus tard, une autre bombe était lachée : Fopp EP. Il contient notamment le célèbre "Swallow My Pride", également joué par Green River et devenu l'hymne fondateur de toute une génération. En 1990, Sub Pop rassembla les deux enregistrements.
Par la suite, les choses ne furent plus les mêmes. Mudhoney signa le premier album sur Sub Pop, The Melvins connut quelques succés avec Ozma et pendant ce temps là, un jeune lycéen d'Aberdeen écouta Screaming Life et prit une décision : il allait monter un groupe et signer sur Sub Pop. L'adolescent qu'était Kurt Cobain, avait alors une seule idôle : Chris Cornell, et tenait absolument à lui ressembler. Il fit même plus ...
Bien que brouillons, et encore instables, ces premiers maxis ne peuvent être ignorés. Ils délivraient une musique nouvelle, brûlante et vindicative. Et surtout incroyablement prenante.
Pour une génération entière (la fameuse génération X du début des années 90), ils ne peuvent être regardés, à rebours, qu'avec respect et admiration. C'est là que quelques groupes de rebelles indépendants, attachants et motivés, allaient avoir rendez-vous avec l'Histoire ...
Car Soundgarden c'est tout simplement LE grunge. C'est bien simple, on estime que ce mouvement musical de Seattle est né et mort avec lui. C'est dire l'importance énorme qu'il eut sur le rock des années 90.
Formé sur les cendres de Shemps, le combo rassemble les guitaristes Thayil et Yanamoto, le batteur Cameron et le chanteur Chris Cornell, tout juste âgé de 20 ans. Après avoir partagé la scène avec The Melvins et Hüsker Dü, Soundgarden signe trois titres pour la compilation Deep Six. Ce vinyl est fondamental pour la naissance de ce qui allait être l'un des plus grands courants rock des Etats Unis. En effet, quelques journalistes, épatés de la performance de certains groupes, tous issus de la ville industrielle de Seattle, eurent l'idée de les regrouper sur un même album. Ils s'appelaient The Melvins, Skin Yard (le groupe de Mister Jack Endino), U-Men, Malfunkshun (le premier groupe de Andy Wood, le chanteur de Mother Love Bone), Green River (qui splitera en deux entités : Mother Love Bone, puis Pearl Jam avec Ament et Gossard, et Mudhoney avec Arm et Turner).
On retrouve donc ici tous les acteurs de cette histoire passionnante. Car le grunge est avant tout un mouvement ; il comprenait une poignée de gens proches, qui se connaissaient tous et qui avaient la même vision de la musique. Et tous étaient déjà là, en 1985. Ajourd'hui, l'album, très rare, est un objet de dévotion pour nombres de fans. Figure bien sûr Soundgarden, qui propose deux titres, déjà excellents. C'est ce qu'on appele un album fondateur.
Cette scène bouillonnante, menés par des jeunes gavés de bière, aux cheveux longs et au look débraillé, intéressa une foule d'amateurs, qui exultaient à se lancer dans des pogos sauvages en écoutant un rock sale, pourri, direct et agressif. D'ailleurs, souvent, les groupes venaient voir les autres jouer. L'ambiance était bon enfant. A l'époque, Seattle restait le trou pouilleux du monde.
Parmis ceux qui pogotaient, figuraient Bruce Pavitt, directeur d'un fanzine, et Jonathan Poneman. Impressionés par cette débauche d'énergie et de talent, et conscients d'être témoin d'une fulgurance importante, ils décidèrent de casser leur tirelire pour monter le label Sub Pop. Une nouvelle page de l'histoire du grunge venait de s'écrire. On était en 1986. Dans le monde entier, personne ne se doutait encore de ce qui allait se préparer.
Le problème c'est que le label Sub Pop n'avait pas d'argent. On fit donc appel à une équipe très, très réduite. C'est là qu'entre en scène des personnages, devenus légendaires, car présents tout le temps et qui ont contribués à donner un cachet inimitable au grunge. Restait à faire signer le premier groupe. Ce groupe ce fut Soundgarden.
Et le premier maxi pressé et sorti par Sub Pop fut Sceaming Life, paru en 1987. Ce dernier est marquant à plusieurs titres. Tout d'abord, sur la pochette, on y découvre une photo en noir et blanc de Chris Cornell, torse nu et en sueur, ses cheveux longs balancés par la rage qui l'habite. Cette image, signé Charles Peterson, restera célèbre car elle illustre la marque de fabrique de ce photographe local, qui réalisera toutes les pochettes des albums du label, faute de moyens (Mudhoney, Nirvana, Green River).
Ensuite, parce qu'il est produit par Jack Endino, un ami de Poneman, le producteur attitré ... faute de moyens là aussi. C'est lui qui contribua à donner ce son crade et brut à tous les groupes grunge.
Enfin et surtout, parce que les premières chansons sont géniales. Noirs, violents, énergiques, ces titres à la guitares lourdes sont impressionants. Chris Cornell chante comme un possedé. Entre cris phénoménaux et groove insidieux, ce type savait déjà tout faire.
Ce maxi, en quelques titres, jetait à la face d'un monde incrédule les bases du grunge : une alliance profane entre le hardcore et le heavy, savamment mélodique. Le son est pourri et c'est tant mieux ! On ressent d'autant plus l'authenticité et l'urgence de ce groupe mythique. Ces jeunes énervés revendiquaient leur malaise avec une envie pressée, révolutionnaire et confondante.
Un an plus tard, une autre bombe était lachée : Fopp EP. Il contient notamment le célèbre "Swallow My Pride", également joué par Green River et devenu l'hymne fondateur de toute une génération. En 1990, Sub Pop rassembla les deux enregistrements.
Par la suite, les choses ne furent plus les mêmes. Mudhoney signa le premier album sur Sub Pop, The Melvins connut quelques succés avec Ozma et pendant ce temps là, un jeune lycéen d'Aberdeen écouta Screaming Life et prit une décision : il allait monter un groupe et signer sur Sub Pop. L'adolescent qu'était Kurt Cobain, avait alors une seule idôle : Chris Cornell, et tenait absolument à lui ressembler. Il fit même plus ...
Bien que brouillons, et encore instables, ces premiers maxis ne peuvent être ignorés. Ils délivraient une musique nouvelle, brûlante et vindicative. Et surtout incroyablement prenante.
Pour une génération entière (la fameuse génération X du début des années 90), ils ne peuvent être regardés, à rebours, qu'avec respect et admiration. C'est là que quelques groupes de rebelles indépendants, attachants et motivés, allaient avoir rendez-vous avec l'Histoire ...
Sympa 14/20 | par Vic |
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