Helmet
Aftertaste |
Label :
Interscope |
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Jorge Luis Borges a écrit dans son enquête "La pudeur de l'histoire" que les événements les plus influents de l'Histoire ne sont pas forcément les plus spectaculaires. Cela, qui est vrai pour l'histoire politique et sociale, l'est peut-être plus encore pour l'histoire artistique. Ainsi, pour tout le monde, le grand disque à être sorti en 1997 s'intitule OK Computer. Je suis d'accord. Mais ce n'était pas le seul.
L'autre, c'est Aftertaste.
Tout comme Radiohead, Helmet nous offrit alors son meilleur album. Exit les habituelles coupures de rythme et production dans l'urgence, Page Hamilton délaisse tout cela (ainsi que la recherche sonore de l'excellent Betty) pour prendre une direction plus pop, sans pour autant tomber dans le mainstream. Attention, ce n'est quand même pas du Supergrass : c'est de la pop à la Helmet. Ecoutez "Renovation" et vous comprendrez. Certains ont appelé ça du metal alternatif. Pourquoi pas. Bref, toujours ces guitares mémorables au service de riffs qui ne le sont pas moins ("Pure", ou le début d'album idéal, "It's Easy To Get Bored"), des chansons plus lourdes comme "Exactly What You Wanted", des solos géniaux ("Driving Nowhere", "Harmless"), des pépites de hargne ( "(High) Visibility" ou "Diet Aftertaste") et des rythmes plus lents, soutenus par une guitare déchaînée défoncée aux calmants sur "Like I Care". "Insatiable" voit Page Hamilton cracher sa haine des rock stars qui se la pètent (non, on ne pense à personne...). Enfin, cerise sur le gâteau, l'énorme "Crisis King" en dernière piste : du pur délire. Un de rares disques au son lourd à se montrer passionnant de A à Z.
D'accord, Aftertaste est quand même cent fois moins marquant que OK Computer (pour reprendre ma comparaison, et éviter tout malentendu). Mais il a eu son influence : tous les groupes de metal post-1997 ont usé cet album jusqu'à la corde (d'ailleurs, il serait temps que ces crétins de néo-métalleux reconnaissent Helmet comme leur parrain), Bowie a eu recours à Page sur sa tournée de 2002, Trent Reznor l'a invité à jouer sur The Fragile.
Peu ont été verts lorsque le groupe s'est séparé. Peu ont été heureux quand il s'est reformé l'an dernier. Il y en a vraiment qui n'ont pas le succès qu'ils méritent.
L'autre, c'est Aftertaste.
Tout comme Radiohead, Helmet nous offrit alors son meilleur album. Exit les habituelles coupures de rythme et production dans l'urgence, Page Hamilton délaisse tout cela (ainsi que la recherche sonore de l'excellent Betty) pour prendre une direction plus pop, sans pour autant tomber dans le mainstream. Attention, ce n'est quand même pas du Supergrass : c'est de la pop à la Helmet. Ecoutez "Renovation" et vous comprendrez. Certains ont appelé ça du metal alternatif. Pourquoi pas. Bref, toujours ces guitares mémorables au service de riffs qui ne le sont pas moins ("Pure", ou le début d'album idéal, "It's Easy To Get Bored"), des chansons plus lourdes comme "Exactly What You Wanted", des solos géniaux ("Driving Nowhere", "Harmless"), des pépites de hargne ( "(High) Visibility" ou "Diet Aftertaste") et des rythmes plus lents, soutenus par une guitare déchaînée défoncée aux calmants sur "Like I Care". "Insatiable" voit Page Hamilton cracher sa haine des rock stars qui se la pètent (non, on ne pense à personne...). Enfin, cerise sur le gâteau, l'énorme "Crisis King" en dernière piste : du pur délire. Un de rares disques au son lourd à se montrer passionnant de A à Z.
D'accord, Aftertaste est quand même cent fois moins marquant que OK Computer (pour reprendre ma comparaison, et éviter tout malentendu). Mais il a eu son influence : tous les groupes de metal post-1997 ont usé cet album jusqu'à la corde (d'ailleurs, il serait temps que ces crétins de néo-métalleux reconnaissent Helmet comme leur parrain), Bowie a eu recours à Page sur sa tournée de 2002, Trent Reznor l'a invité à jouer sur The Fragile.
Peu ont été verts lorsque le groupe s'est séparé. Peu ont été heureux quand il s'est reformé l'an dernier. Il y en a vraiment qui n'ont pas le succès qu'ils méritent.
Excellent ! 18/20 | par Thinwhitejs |
Posté le 22 octobre 2005 à 16 h 39 |
Après un Betty plutôt bon mais souffrant quelque peu de ses tentatives d'expérimentation, réussies mais nuisant à sa lisibilité et à son unité, le groupe de Page Hamilton revient en grande forme sur ce Aftertaste percutant même si plus 'popisant' que les albums précédents. Du coup, cela rend sa musique un peu plus accéssible sans pour autant la dénaturer.
"Pure" est représentatif de cette légère évolution et introduit l'album de belle façon, suivi par un "Renovation" plus speed mais à la voix plus à ma portée de l'auditeur, tirant moins sur le hardcore que sur les morceaux 'made in Hamilton'.
"Exactly What You Wanted" se situe entre les deux mais confirme le coté accessible mis en exergue ici, tout en restant rock, délibérément rock, parfois aux frontières du hardcore et du métal.
"Like I Care" est plus lourd mais toujours avec cette voix qui allège le tout, puis arrive ce qui est pour moi le meilleur titre de l'album, ce "Driving Nowhere" à la fois puissant et groovy, s'appuyant sur un riff bien senti et une batterie contribuant fortement à rendre ce morceau aussi bon qu'il peut l'être, notamment lorsqu'elle 'ressurgie' après le break survenant à 2 minutes de la fin.
Arrive ensuite un "Birth Defect" hardcore, digne de Meantime et là, on s'aperçoit qu'Helmet à brillamment dressé le tableau de tout ce qu'il sait faire, de toutes les tendances abordées depuis Born Annoying.
Alternent ensuite titres lourd et plus légers, toujours interessants, un cran au dessus de ce que l'on peut entendre ailleurs dans le même style, dont un "Diet Aftertaste" particulièrement accrocheur avec cete basse lourde qui intervient brièvement mais de façon décisive, et ces breaks de baterie signés John Stanier, Page se chargeant du bouquet final avec un solo distordu comme il en a le secret.
Un retour gagnant pour Hamilton, Bogdan et Stanier et un album sans faille, à écouter d'un bloc.
"Pure" est représentatif de cette légère évolution et introduit l'album de belle façon, suivi par un "Renovation" plus speed mais à la voix plus à ma portée de l'auditeur, tirant moins sur le hardcore que sur les morceaux 'made in Hamilton'.
"Exactly What You Wanted" se situe entre les deux mais confirme le coté accessible mis en exergue ici, tout en restant rock, délibérément rock, parfois aux frontières du hardcore et du métal.
"Like I Care" est plus lourd mais toujours avec cette voix qui allège le tout, puis arrive ce qui est pour moi le meilleur titre de l'album, ce "Driving Nowhere" à la fois puissant et groovy, s'appuyant sur un riff bien senti et une batterie contribuant fortement à rendre ce morceau aussi bon qu'il peut l'être, notamment lorsqu'elle 'ressurgie' après le break survenant à 2 minutes de la fin.
Arrive ensuite un "Birth Defect" hardcore, digne de Meantime et là, on s'aperçoit qu'Helmet à brillamment dressé le tableau de tout ce qu'il sait faire, de toutes les tendances abordées depuis Born Annoying.
Alternent ensuite titres lourd et plus légers, toujours interessants, un cran au dessus de ce que l'on peut entendre ailleurs dans le même style, dont un "Diet Aftertaste" particulièrement accrocheur avec cete basse lourde qui intervient brièvement mais de façon décisive, et ces breaks de baterie signés John Stanier, Page se chargeant du bouquet final avec un solo distordu comme il en a le secret.
Un retour gagnant pour Hamilton, Bogdan et Stanier et un album sans faille, à écouter d'un bloc.
Parfait 17/20
Posté le 29 octobre 2005 à 14 h 11 |
A l'époque, on attendait impatiemment l'album d'Helmet après l'étonnant Betty qui semblait ouvrir de nouvelles pistes musicales. Aftertaste ("arrière-goût") fut un peu décevant pour ceux qui attendait de nouvelles expérimentations puisqu'il s'agit d'un album rock coup de poing, franc, sans fioritures (même si on est loin d'un retour aux sources). 13 titres de pure 'metal-core' (?) donc avec des touches de pop pour les 'mélodies' et de noise new-yorkais. Le meilleurs pistes sont celles où Helmet passe à l'assaut, sans détours, toujours aidés par leurs riffs ciselés et de la voix revendicative d'Hamilton ("Pure", "Broadcast Emotion", "Insatiable"). D'autres morceaux qu'on pourrait qualifier d'un peu plus commerciales et mainstream, sont lassants au bout de certaines écoutes ("Driving Nowhere", "Easy to get bored", "High Visibility"). Ca reste tout de même un album indispensable pour tous les fans d'Helmet...
Bon 15/20
Posté le 23 mars 2008 à 13 h 25 |
Helmet est un groupe à part.
Page Hamilton est déjà un homme à part. Formé à la musique contemporaine au conservatoire, rien ne laissait présager cet artiste aux rouages du rock noisy, du punk rock, aux déflagrations sonores uniques en son genre.
Car Helmet a marqué les années 90 par son exceptionnelle intransigeance. Quand on repense aux monstrueux albums d'inventivité féroce In The MeanTime et Betty, on aurait pu croire que Helmet avait tout dit, avait fait son temps.
Et bien non, ce nouvel abum Aftertaste, produit par l'infatiguable Terry Date est tout simplement corrosif à souhait, avec un nouveau son qui donne une nouvelle jeunesse à Helmet.
Les sept premiers titres, de "Pure" à "Broadcast Emotion" sont d'une homogénéité mélodique et rageuse formidables.
Page Hamilton chante de plus en plus juste, sans oublier ses férocements toujours aussi touchants tout au long de ces sept morceaux.
Les guitares sont toujours aussi présentes, la batterie peut-être un peu moins lourde que sur les précedents opus, mais procure à cet album une certaine légéreté qui n'est pas désagréable.
Les six derniers titres sont moins frais, plus classiques et procurent moins d'originalité. Exceptés les deux derniers titres, remarquables, "Insatiable" et "Crisis King" qui semblent figurer en fin d'album pour nous rassurer sur l'authenticité hardcore et colérique du combo new yorkais.
Bravo donc à Hamilton et ses pairs pour cet album doté d'une originalité, d'une efficacité qui confirment la position d'outsider de ce groupe sur le rock alternatif mondial des années 90.
Page Hamilton est déjà un homme à part. Formé à la musique contemporaine au conservatoire, rien ne laissait présager cet artiste aux rouages du rock noisy, du punk rock, aux déflagrations sonores uniques en son genre.
Car Helmet a marqué les années 90 par son exceptionnelle intransigeance. Quand on repense aux monstrueux albums d'inventivité féroce In The MeanTime et Betty, on aurait pu croire que Helmet avait tout dit, avait fait son temps.
Et bien non, ce nouvel abum Aftertaste, produit par l'infatiguable Terry Date est tout simplement corrosif à souhait, avec un nouveau son qui donne une nouvelle jeunesse à Helmet.
Les sept premiers titres, de "Pure" à "Broadcast Emotion" sont d'une homogénéité mélodique et rageuse formidables.
Page Hamilton chante de plus en plus juste, sans oublier ses férocements toujours aussi touchants tout au long de ces sept morceaux.
Les guitares sont toujours aussi présentes, la batterie peut-être un peu moins lourde que sur les précedents opus, mais procure à cet album une certaine légéreté qui n'est pas désagréable.
Les six derniers titres sont moins frais, plus classiques et procurent moins d'originalité. Exceptés les deux derniers titres, remarquables, "Insatiable" et "Crisis King" qui semblent figurer en fin d'album pour nous rassurer sur l'authenticité hardcore et colérique du combo new yorkais.
Bravo donc à Hamilton et ses pairs pour cet album doté d'une originalité, d'une efficacité qui confirment la position d'outsider de ce groupe sur le rock alternatif mondial des années 90.
Très bon 16/20
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