The Divine Comedy
Bang Goes The Knighthood |
Label :
Divine Comedy |
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Un album de Divine Comedy. Un album en relief, bossu, escarpé, vallonné où la plus terrible montagne de pathos peut succéder à la plaine la plus printanière. Malgré tout, la promenade est des plus aisée, le coq à l'âne curieusement limpide et peut s'inviter, sans que personne ne s'en émeuve, dans la même chanson. Sur un air léger comme la plume, il n'est pas rare qu'à l'aune d'un refrain surgisse en catimini, un chœur sourd d'opéra tel un vombrissement d'outre-tombe. Baroque pop comme ils disent.
Un album de Divine Comedy soit. Pas de révolution mais un Neil Hannon en forme olympique. Son Bang Goes The Knighthood, comme une panoplie fièrement exhibée, déploie des merveilles fondues dans les saillies de son habituel syncrétisme. De celui, si original, qui nous délaisse du sable chaud d'une "Island Life" pour les rues poisseuses d'une Naples pleine de vie ("Neapolitan Girl"). De celui qui nous fait hésiter entre boîte de jazz ("Have You Ever Been In Love ?", ça croone, ça croone) et... "Indie Disco" ! 'Under the poster of Morrissey/We drink and talk about stupid stuff/Then hit the floor for Tainted Love'... Y en a qui se reconnaissent ?... Le verbe juste, la parole amusée. 'Can anyone lend me ten billion quid ? [...] So I cause the second great depression, what can I say [...] If I say I'm sorry will you give me the money ?' ("The Complete Banker").
France 2, le journal de 13h ou celui de 20h, je ne sais plus. Entre les tziganes polygames et les restos qui servent des huîtres avariées assaisonnées dans des cendriers, surprise, un sujet sur Neil Hannon. Costume noir, sourire en coin comme une grimace machinale, l'Irlandais bombarde la caméra d'œillades narquoises, ou saute façon Fred Astaire, dans le hall d'un grand hôtel parisien. Le mot 'dandy' est répété 38 fois. Bon... forcément, sujet un brin clichouillard sur un type aimant en jouer à la folie, mais qui manquait, cela est fort regrettable, l'essentiel : cet Irlandais au faciès passionnant, est actuellement l'un des deux ou trois plus grands songwriters de son illustre royaume.
Un album de Divine Comedy soit. Pas de révolution mais un Neil Hannon en forme olympique. Son Bang Goes The Knighthood, comme une panoplie fièrement exhibée, déploie des merveilles fondues dans les saillies de son habituel syncrétisme. De celui, si original, qui nous délaisse du sable chaud d'une "Island Life" pour les rues poisseuses d'une Naples pleine de vie ("Neapolitan Girl"). De celui qui nous fait hésiter entre boîte de jazz ("Have You Ever Been In Love ?", ça croone, ça croone) et... "Indie Disco" ! 'Under the poster of Morrissey/We drink and talk about stupid stuff/Then hit the floor for Tainted Love'... Y en a qui se reconnaissent ?... Le verbe juste, la parole amusée. 'Can anyone lend me ten billion quid ? [...] So I cause the second great depression, what can I say [...] If I say I'm sorry will you give me the money ?' ("The Complete Banker").
France 2, le journal de 13h ou celui de 20h, je ne sais plus. Entre les tziganes polygames et les restos qui servent des huîtres avariées assaisonnées dans des cendriers, surprise, un sujet sur Neil Hannon. Costume noir, sourire en coin comme une grimace machinale, l'Irlandais bombarde la caméra d'œillades narquoises, ou saute façon Fred Astaire, dans le hall d'un grand hôtel parisien. Le mot 'dandy' est répété 38 fois. Bon... forcément, sujet un brin clichouillard sur un type aimant en jouer à la folie, mais qui manquait, cela est fort regrettable, l'essentiel : cet Irlandais au faciès passionnant, est actuellement l'un des deux ou trois plus grands songwriters de son illustre royaume.
Parfait 17/20 | par Sirius |
Posté le 27 octobre 2010 à 11 h 08 |
Neil Hannon... Le dandy britannique dans toute sa splendeur. Depuis près de vingt ans que l'Irlandais a décidé de nous inonder de musique sous le pseudonyme ultra-classieux de The Divine Comedy, la pop dite symphonique s'est trouvé un étendard on ne peut plus parfait. Que ce soit Régénération ou Victory For The Comic Muse, ses oeuvres sont toutes marquées du sceau de la grande classe. Et que dire alors d' Absent Friends, ce chef-d'-œuvre ultime qui convoque aussi bien Steve Mc Queen, et Oscar Wilde que la figure de la jeune fille gothique ? Hannon y touche même au sublime avec le titre "Our Mutual Friend", petite scène théâtrale de rencontre amoureuse emportée par une mélodie dantesque. Bref, cet homme n'a plus a rien à prouver en ce siècle envahie par la soupe nauséabonde radiophonique.
Ce qui ne l'empêche pas de sortir cette année encore une merveille avec Bang Goes The Knighthood qui réussit la gageure de concentrer tous les meilleurs éléments de ces trois précédents efforts. Et si l'humour est toujours de rigueur (cf la jaquette très fun, où le chanteur prend son bain avec son chien), on est une fois de plus subjugué par la facilité avec laquelle ce dernier "orchestre", c'est le mot, une pop grandiose et irrésistible. Je m'arrêterai à l'examen d'une seule chanson, l'introduction "Down In The Street Below". Sans exagérer, l'une des plus grandes créations du seigneur Hannon. La construction, l'écriture, le chant, tout concourt à cette impression. Tour à tour émouvante et espiègle, quelque part très cinématographique, elle capte l'auditeur pour ne plus le lâcher jusque la fin.
Je pourrais très bien m'étendre sur le reste de la playlist, sur le morceau éponyme, sur "Assume The Perpendicular" ou "The Napolitean Girl". En fait, l'album ne faiblit jamais réellement. Notre homme a réussi son coup en parvenant à se renouveler sans jamais se trahir. Et on se prend à rêver qu'il continuera à nous émerveiller pendant encore vingt ans. "Well it's always a pleasure and never a chore...". Tu l'as dit, Neil...
Ce qui ne l'empêche pas de sortir cette année encore une merveille avec Bang Goes The Knighthood qui réussit la gageure de concentrer tous les meilleurs éléments de ces trois précédents efforts. Et si l'humour est toujours de rigueur (cf la jaquette très fun, où le chanteur prend son bain avec son chien), on est une fois de plus subjugué par la facilité avec laquelle ce dernier "orchestre", c'est le mot, une pop grandiose et irrésistible. Je m'arrêterai à l'examen d'une seule chanson, l'introduction "Down In The Street Below". Sans exagérer, l'une des plus grandes créations du seigneur Hannon. La construction, l'écriture, le chant, tout concourt à cette impression. Tour à tour émouvante et espiègle, quelque part très cinématographique, elle capte l'auditeur pour ne plus le lâcher jusque la fin.
Je pourrais très bien m'étendre sur le reste de la playlist, sur le morceau éponyme, sur "Assume The Perpendicular" ou "The Napolitean Girl". En fait, l'album ne faiblit jamais réellement. Notre homme a réussi son coup en parvenant à se renouveler sans jamais se trahir. Et on se prend à rêver qu'il continuera à nous émerveiller pendant encore vingt ans. "Well it's always a pleasure and never a chore...". Tu l'as dit, Neil...
Excellent ! 18/20
Posté le 07 juillet 2011 à 10 h 22 |
L'album en lui-même ayant déjà été très bien chroniqué ici, je me pencherai uniquement sur le CD bonus, suffisamment intéressant et particulier pour mériter que l'on en parle.
Neil Hannon, ce délicieux dandy british qui se cache derrière son dantesque pseudonyme, n'a jamais nié – pour être exact, il l'a toujours clamé haut et fort – son attirance et son goût prononcé pour le grand cru musical français. Francophile avéré, le voilà qui nous offre en cadeau une prestation scénique où il fait corps avec son péché mignon ; il reprend une dizaine de grands classiques français dans un concert enregistré. Les notes du livret voient l'irrésistible blondinet nous raconter avec humour son projet, et brièvement son déroulement. Un sourire amusé sur les lèvres, on y apprend entre autres les difficultés d'Hannon à apprendre à prononcer correctement les mots et les subtilités de la langue de Molière – de son propre aveu, son palais n'a pas la forme nécessaire à la prononciation de certaines consonnes et certains sons inusités chez son éducation Shakespearienne. Ainsi, malgré tous ses efforts et la meilleure volonté du monde de sa french-coach, Neil Hannon gardera certains tics vocaux, qui au demeurant ne feront que rajouter au charme de son interprétation.
En avant la musique ! Au gré du bref concert, on dérive de Dutronc à Brassens, de la "Poupée qui fait non" au "Piège à filles" de Dutronc, on passe par chez Christophe, on note une unique ballade british (créditée de Neil Hannon et Jarvis Cocker) tout en passant prendre une moule-frite dans le port d'Amsterdam. Si l'on est sceptique au début, on accroche vite à la joie teintée de maladresse du dandy qui s'amuse comme un petit fou hors de son registre habituel. On sourit en l'entendant accentuer exagérément les "r" à la façon de Brel, on dandine rêveusement la tête sur le refrain de la poupée "qui fait non non non non non non", on s'esclaffe en l'écoutant imiter Dutronc sur son "Crac boum Uuuuuh !", on compatit joyeusement en le voyant se battre et s'empêtrer avec les paroles des "Copains d'abord" et s'en amuser publiquement, comme s'il savait déjà qu'il n'en serait que plus adorable ! Et il a raison, le bougre. Comment ne pas être charmé par le personnage, par sa voix distinguée, par sa grâce involontaire, par sa modestie et aussi son amour des français ?
Le petit irlandais nous offre là une chose rare ; un CD bonus digne d'intérêt et justifié et un concert charmant et sincère, à l'image de son délicieux auteur.
Neil Hannon, ce délicieux dandy british qui se cache derrière son dantesque pseudonyme, n'a jamais nié – pour être exact, il l'a toujours clamé haut et fort – son attirance et son goût prononcé pour le grand cru musical français. Francophile avéré, le voilà qui nous offre en cadeau une prestation scénique où il fait corps avec son péché mignon ; il reprend une dizaine de grands classiques français dans un concert enregistré. Les notes du livret voient l'irrésistible blondinet nous raconter avec humour son projet, et brièvement son déroulement. Un sourire amusé sur les lèvres, on y apprend entre autres les difficultés d'Hannon à apprendre à prononcer correctement les mots et les subtilités de la langue de Molière – de son propre aveu, son palais n'a pas la forme nécessaire à la prononciation de certaines consonnes et certains sons inusités chez son éducation Shakespearienne. Ainsi, malgré tous ses efforts et la meilleure volonté du monde de sa french-coach, Neil Hannon gardera certains tics vocaux, qui au demeurant ne feront que rajouter au charme de son interprétation.
En avant la musique ! Au gré du bref concert, on dérive de Dutronc à Brassens, de la "Poupée qui fait non" au "Piège à filles" de Dutronc, on passe par chez Christophe, on note une unique ballade british (créditée de Neil Hannon et Jarvis Cocker) tout en passant prendre une moule-frite dans le port d'Amsterdam. Si l'on est sceptique au début, on accroche vite à la joie teintée de maladresse du dandy qui s'amuse comme un petit fou hors de son registre habituel. On sourit en l'entendant accentuer exagérément les "r" à la façon de Brel, on dandine rêveusement la tête sur le refrain de la poupée "qui fait non non non non non non", on s'esclaffe en l'écoutant imiter Dutronc sur son "Crac boum Uuuuuh !", on compatit joyeusement en le voyant se battre et s'empêtrer avec les paroles des "Copains d'abord" et s'en amuser publiquement, comme s'il savait déjà qu'il n'en serait que plus adorable ! Et il a raison, le bougre. Comment ne pas être charmé par le personnage, par sa voix distinguée, par sa grâce involontaire, par sa modestie et aussi son amour des français ?
Le petit irlandais nous offre là une chose rare ; un CD bonus digne d'intérêt et justifié et un concert charmant et sincère, à l'image de son délicieux auteur.
Très bon 16/20
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