Opeth

Blackwater Park

Blackwater Park

 Label :     Koch 
 Sortie :    mardi 27 février 2001 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Encensé et porté sur le devant de la scène grâce à son opus précédent Still Life, Opeth confirme avec ce Blackwater Park tous les espoirs que le monde metal a mis en lui.
Chantre d'un death progressif où la sentimentalité des musiciens prédomine sur leur technique, pourtant irréprochable et difficilement égalable, ce déjà cinquième album paru à l'aube des années 2000 hisse Opeth sur un piédestal qu'il ne quittera plus.
Oscillant entre six et douze minutes, les compositions sont autant d'univers fantasmagoriques où la violence intrinsèque de riffs puissants et mélodiques jumelée à une des plus belles voix que le death ait connu (Mike Akerfeldt) se délite langoureusement dans les vapeurs d'un metal progressif et atmosphérique aux fortes réminiscences 70's, ispiré par les dieux et forgé dans les mélodies les plus pures que puissent engendrer piano et guitare acoustique.
Certes, les titres d'ouverture que sont "The Leper Affinity" et "Bleak" ont de quoi refroidir les amateurs de prog les plus ouverts d'esprit : ça joue dur, sur la longueur, et le chant, sublime aux oreilles d'un connaisseur, peut s'avérer être un répulsif de premier ordre. Néanmoins, si l'on fait l'effort, l'on découvre alors peu à peu des mélodies enchanteresses, porteuses de mélancolie mais tout en évitant les clichés du metal gothique actuel où l'avalanche de sons faussement orchestraux et de voix féminines emphatiques ne font qu'effleurer l'expression d'un sentiment pur et sincère.
Lorsque Mike chante en voix claire au milieu de "Bleak", il le fait avec la justesse et l'on se prend alors à plaindre les responsables des jérémiades habituelles, emplies d'affect lénifiant, et que l'on se plait à nous présenter comme des modèles de sensibilité.
Là où Opeth force le respect de l'auditeur, c'est dans sa capacité à proposer des titres majoritairement construits sur des structures non metal ("Harvest", "Dirge for November", "Patterns in the Ivy") car principalement acoustiques, tout en ne sombrant jamais dans la mièvrerie de ballades pour adolescentes en mal de flirts et dont les hardos ont toujours eu le secret, depuis la nuit des temps. C'est donc bien au cœur de ce Blackwater Park que celui qui recherche douceur et plénitude trouvera son compte, mais de manière encore très dépouillée si l'on établit une comparaison avec les albums qui suivront.
Tout dans ce groupe respire le génie, encore à l'état brut certes, de l'écriture fouillée des titres à leur interprétation avec un doigté d'expert, plein de feeling et de sensualité.
Alors s'il y a bien un groupe que les détracteurs de musiques dures sont bien susceptibles d'apprécier, c'est bien Opeth, peut-être pas en s'envoyant d'entrée de jeu cet opus mais en allant lorgner davantage du côté des productions les plus récentes.
Pour ma part, une de mes références dans le style...


Très bon   16/20
par Arno Vice


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