Opeth
Still Life |
Label :
Peaceville |
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À l'époque, on devait attendre Opeth au tournant. Parce que lorsque l'on balance un album de la classe et de l'ambition de My Arms Your Hearse, qui humilie quasiment toute la scène metal de l'époque, il faut avoir les reins ben solides et ne pas se déchirer dans le virage.
Still Life, c'est cinq compositions frôlant ou dépassant toutes les dix minutes, et un interlude acoustique: "Benighted." D'emblée, "The Moor" pose les bases : plus mélodique, y compris dans la voix, des harmonies de guitares plus heavy, toujours cette technique ahurissante au service de l'émotion, les accalmies acoustiques si caractéristiques du groupe... Si l'effet de surprise n'est plus là, ce n'est pas le cas du talent. À ce niveau, il ne s'agit plus de domination mais de suprématie, d'hégémonie totale d'une formation qui assoit définitivement son statut de géant intouchable. Ce premier titre, très nettement moins orienté death metal que l'album passé, centralise toutes les attentions de l'auditeur parfois volage et ne laisse de place à aucune autre activité. "Godhead's Lament" poursuit sur le même rythme, toujours avec ces riffs reniant le binaire et ces rythmiques aériennes, envolées, tellement loin des accords barrés basiques et monolithiques auxquels nous sommes trop souvent habitués... Voilà, Opeth, c'est le foie gras offert à un palais saturé de pâté bon marché. Et une fois que l'on y a goûté, on s'en goinfre, on s'en empiffre, goulûment.
Cela est désormais devenu un gimmick que de placer un intermède acoustique et neo 70's dans leur album. C'est donc à "Benighted" qu'incombe cette tâche reposante, d'où sa durée moindre et son positionnement central. Sans doute le morceau le moins réussi de l'album, bien que cela soit très subjectif, mais il ne rompt en aucune façon l'harmonie de l'ensemble. Disons plutôt qu'il se mêle au tout sans faire de vagues... Agréable, sans plus.
La suite de ce Still Life développe un niveau qualitatif égal et immuable, le pire étant que les musiciens ne donnent pas même l'impression de forcer leur talent. De plus, discrétion et humilité ne sont pas de vains mots pour eux, qualité rare dans un milieu où la vantardise et si répandue.
Peut-être y a-t-il quelques purs et durs qui trouveront à contester cette moindre violence et qui catalogueront désormais Opeth comme pratiquant du metal "de gonzesses", ceux-là peuvent croupir dans leur ignorance. Car pour peu que l'on soit pour deux sous mélomane (et amateur de grosses guitares évidemment), je ne vois pas comment on pourrait trouver matière à critiquer cette nouvelle splendeur, gorgée de solos inventifs (celui de "Moonlapse Vertigo" me fait même penser à du Coroner de l'époque Mental Vortex) et classieux. On nage de la première à la dernière note dans la plus jouissive des perfections auditives.
Le feeling black que je pouvais percevoir dans My Arms Your Hearse a disparu, la facette progressive et psychédélique du groupe étant en revanche grandement renforcée. Cela est particulièrement évident sur "Face of Melinda", ballade allant crescendo dans l'intensité mais, fait inédit alors, entièrement chantée en voix claire. Et quelle voix... Ne se masquant derrière aucun effet, elle s'offre à nous dans sa pureté, sa simplicité, sa grâce, sa fragilité également.
Encore une fois, Opeth propose à son public ce qu'il y a de mieux, la moindre des choses et de le remercier chaleureusement.
Still Life, c'est cinq compositions frôlant ou dépassant toutes les dix minutes, et un interlude acoustique: "Benighted." D'emblée, "The Moor" pose les bases : plus mélodique, y compris dans la voix, des harmonies de guitares plus heavy, toujours cette technique ahurissante au service de l'émotion, les accalmies acoustiques si caractéristiques du groupe... Si l'effet de surprise n'est plus là, ce n'est pas le cas du talent. À ce niveau, il ne s'agit plus de domination mais de suprématie, d'hégémonie totale d'une formation qui assoit définitivement son statut de géant intouchable. Ce premier titre, très nettement moins orienté death metal que l'album passé, centralise toutes les attentions de l'auditeur parfois volage et ne laisse de place à aucune autre activité. "Godhead's Lament" poursuit sur le même rythme, toujours avec ces riffs reniant le binaire et ces rythmiques aériennes, envolées, tellement loin des accords barrés basiques et monolithiques auxquels nous sommes trop souvent habitués... Voilà, Opeth, c'est le foie gras offert à un palais saturé de pâté bon marché. Et une fois que l'on y a goûté, on s'en goinfre, on s'en empiffre, goulûment.
Cela est désormais devenu un gimmick que de placer un intermède acoustique et neo 70's dans leur album. C'est donc à "Benighted" qu'incombe cette tâche reposante, d'où sa durée moindre et son positionnement central. Sans doute le morceau le moins réussi de l'album, bien que cela soit très subjectif, mais il ne rompt en aucune façon l'harmonie de l'ensemble. Disons plutôt qu'il se mêle au tout sans faire de vagues... Agréable, sans plus.
La suite de ce Still Life développe un niveau qualitatif égal et immuable, le pire étant que les musiciens ne donnent pas même l'impression de forcer leur talent. De plus, discrétion et humilité ne sont pas de vains mots pour eux, qualité rare dans un milieu où la vantardise et si répandue.
Peut-être y a-t-il quelques purs et durs qui trouveront à contester cette moindre violence et qui catalogueront désormais Opeth comme pratiquant du metal "de gonzesses", ceux-là peuvent croupir dans leur ignorance. Car pour peu que l'on soit pour deux sous mélomane (et amateur de grosses guitares évidemment), je ne vois pas comment on pourrait trouver matière à critiquer cette nouvelle splendeur, gorgée de solos inventifs (celui de "Moonlapse Vertigo" me fait même penser à du Coroner de l'époque Mental Vortex) et classieux. On nage de la première à la dernière note dans la plus jouissive des perfections auditives.
Le feeling black que je pouvais percevoir dans My Arms Your Hearse a disparu, la facette progressive et psychédélique du groupe étant en revanche grandement renforcée. Cela est particulièrement évident sur "Face of Melinda", ballade allant crescendo dans l'intensité mais, fait inédit alors, entièrement chantée en voix claire. Et quelle voix... Ne se masquant derrière aucun effet, elle s'offre à nous dans sa pureté, sa simplicité, sa grâce, sa fragilité également.
Encore une fois, Opeth propose à son public ce qu'il y a de mieux, la moindre des choses et de le remercier chaleureusement.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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