Ani DiFranco
Red Letter Year |
Label :
Righteous Babe |
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Voilà plus de 20 ans que la jeune punkette s'est lancé dans une carrière aujourd'hui gargantuesque, où une combinaison rare de qualités se sont donné rendez-vous : progression délicate, éclectisme réussi, rythme de production incessant... Et rien à jeter, ou si peu. Alors que reste t-il à Ani DiFranco pour nous surprendre ? Red Letter Year nous donne une réponse claire et nette.
C'est son premier album maternel, et la voici qui voit le monde en grand. Elle commence même par nous faire une bonne blague : les craquements d'un vieux gramophone se fondant à l'approche de la douce entremise ternaire éponyme, dans une production plus impressionnante que jamais. Exploitant pour la première fois et à merveille la consistance d'une mise en scène sonore à la frontière du mainstream, d'une envergure qu'on n'attendait pas, on est immédiatement pris à revers. Le blockbuster "Alla This" est un coup dans la gueule ahurissant. Son atmosphère pop aérienne, son rythme ternaire entraînant, ses syncopes rock solennelles... La prod' en amoureux (elle et son compagnon) s'est décuplée depuis leur premier rencontre (Knuckle Down), et sait également utiliser la crasse, autant que de subtiles inventivités sonores. Beaucoup d'effets auxquels ne nous avait pas habitué la musicienne. La guitare légèrement en retrait, en colonne vertébrale tout au plus, il n'y aura guère qu'avec le swing-folk délicieux "Way Tight", ou la simple efficacité jazzy de "Star Matter", qu'on renoue vraiment avec le folk et la guitare. Ce qu'on pourrait désormais appeler "la tradition DiFranco". Même l'envolée folk psyché-hippie "The Atom" sabote sa guitare d'effet flanger. Presque symphonique, il s'élève au-delà des plus belles perles minimalistes de Revelling/Reckoning, tel que les magiques "Grey" ou "Your Next Bold Move". L'ensemble de l'oeuvre baigne alors dans un environnement métisse de folk et de trip-hop d'une grande finesse. Qu'il s'agisse de muscler une ballade sensible ("Smiling Underneath"), de s'aventurer sur les terres brûlées de Sandy Dillon ("Round A Pole"), voire de tâter gentiment de l'expérimental ("Good Luck"), le coq à l'âne est raffiné. Et lorsque la convivialité s'invite, c'est une véritable célébration. Les deux grands moments de l'album se font en famille. Le funk inventif transcendé de cordes "Emancipated Mino", cassant le rythme à plusieurs reprises, pour finir sur des rythmes cubains... Et la sortie instrumentale festive "Red Letter Year Reprise", où les cuivres s'en donnent à cœur-joie, dans une énergie live dont on nous laisse les conversations bon enfant de fin de prise...
L'adage de la new-yorkaise doit probablement être "La vie est trop belle, on s'reposera quand on s'ra mort les copains !". Infatigable cette nana ! On n'arrive plus à suivre ! Avec une joie de vivre, une puissance d'écriture intacte et un enthousiasme pareil, on a comme l'impression qu'elle ne s'arrêtera pas de si tôt...
C'est son premier album maternel, et la voici qui voit le monde en grand. Elle commence même par nous faire une bonne blague : les craquements d'un vieux gramophone se fondant à l'approche de la douce entremise ternaire éponyme, dans une production plus impressionnante que jamais. Exploitant pour la première fois et à merveille la consistance d'une mise en scène sonore à la frontière du mainstream, d'une envergure qu'on n'attendait pas, on est immédiatement pris à revers. Le blockbuster "Alla This" est un coup dans la gueule ahurissant. Son atmosphère pop aérienne, son rythme ternaire entraînant, ses syncopes rock solennelles... La prod' en amoureux (elle et son compagnon) s'est décuplée depuis leur premier rencontre (Knuckle Down), et sait également utiliser la crasse, autant que de subtiles inventivités sonores. Beaucoup d'effets auxquels ne nous avait pas habitué la musicienne. La guitare légèrement en retrait, en colonne vertébrale tout au plus, il n'y aura guère qu'avec le swing-folk délicieux "Way Tight", ou la simple efficacité jazzy de "Star Matter", qu'on renoue vraiment avec le folk et la guitare. Ce qu'on pourrait désormais appeler "la tradition DiFranco". Même l'envolée folk psyché-hippie "The Atom" sabote sa guitare d'effet flanger. Presque symphonique, il s'élève au-delà des plus belles perles minimalistes de Revelling/Reckoning, tel que les magiques "Grey" ou "Your Next Bold Move". L'ensemble de l'oeuvre baigne alors dans un environnement métisse de folk et de trip-hop d'une grande finesse. Qu'il s'agisse de muscler une ballade sensible ("Smiling Underneath"), de s'aventurer sur les terres brûlées de Sandy Dillon ("Round A Pole"), voire de tâter gentiment de l'expérimental ("Good Luck"), le coq à l'âne est raffiné. Et lorsque la convivialité s'invite, c'est une véritable célébration. Les deux grands moments de l'album se font en famille. Le funk inventif transcendé de cordes "Emancipated Mino", cassant le rythme à plusieurs reprises, pour finir sur des rythmes cubains... Et la sortie instrumentale festive "Red Letter Year Reprise", où les cuivres s'en donnent à cœur-joie, dans une énergie live dont on nous laisse les conversations bon enfant de fin de prise...
L'adage de la new-yorkaise doit probablement être "La vie est trop belle, on s'reposera quand on s'ra mort les copains !". Infatigable cette nana ! On n'arrive plus à suivre ! Avec une joie de vivre, une puissance d'écriture intacte et un enthousiasme pareil, on a comme l'impression qu'elle ne s'arrêtera pas de si tôt...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_YoB |
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