Ani DiFranco
Dilate |
Label :
Righteous Babe |
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On pourrait dire que Dilate poursuit là où Not A Pretty Girl nous avait laissé tout en ajoutant la formule d'usage "qui se suit mais..." Le folk de la chanteuse évolue toujours et ne sera définitivement plus le même à partir de maintenant, Ani a trouvé le reste du peu d'assurance qui lui manquait pour s'assumer songwriteuse en marge.
Descriptif: septième autoproduction en sept ans; onze titres, onze bombes. Un album pourvu d'une homogénéité paradoxale à la richesse des différents morceaux qui le compose.
"Untouchable Face": en guise de longue introduction, une ballade amère à la pointe d'humour et de nostalgie bien sentie.
"Outta Me, Onto You": gratte sèche crunchy pour une bizarrerie presque hip-hop énervée débutant par un sample crétin. Voix nonchalante et hurlements en gimmick, On croit presque halluciner quand un petit passage aux harmonies vocales de bon ton nous raccroche. Différent mais sublime.
"Superhero": on est définitivement plongé dans l'univers du disque, entre autre grâce à la maîtrise de l'harmonique, du crescendo de la musicienne. On a envie de bouger comme sur un morceau de rock nerveux, beauté et mysticisme en plus.
"Dilate": on s'y abandonne si facilement, puissant par la lenteur du rythme ternaire qu'il imprime. On valse de droite à gauche sans s'en rendre compte et jamais guitare n'a si bien frisée.
La chanteuse s'autorise ensuite de remanier le traditionnel "Amazing Grace" avec beat maison, samples et slide qu'on croirait piquée à Ben Harper. Le culot d'une telle reprise nous enfonce d'avantage dans le mystique tant l'exercice est original.
"Napoleon": le faux tube du disque. Les 6 minutes et demi du morceau ne sont pas taillées pour la radio et ses propos se penchent justement sur l'industrie du disque (comprendre "tout l'monde est un p*tain d'napoléon" pour le refrain). Le folk de la chanteuse est tellement cradingue qu'on trouve une irrévérence grunge dans cet hommage aux artistes d'apparences inoffensives.
"Shameless": le riff de guitare tordu tout aussi bien que le groove de batterie simpliste incite au bond épileptique de l'habitué du concert rock. Du folk-funk mélodique dans son plus simple appareil.
"Done Wrong": la slide donne des impressions de country du nouveau millénaire, lourde sous un soleil pesant.
"Going Down": nouveau bidouillage cracra entretenant l'atmosphère de l'oeuvre plutôt que véritable folksong. Curiosité trip-hop avant l'heure.
"Adam And Eve": contre-pied parfait au morceau précédent, la ballade de toute beauté de songwriter. Jamais gratuite, faussement calme et douloureuse.
"Joyful Girl": la plus belle manière d'achever un tel album (et l'auditeur par la même occasion) du bout des ongles (on croirait d'ailleurs les entendre sur les cordes de la guitare...).
Un album lent, majestueux, parfois incongru, métisse et souvent juste. Comparable à un PJ Harvey de bonne humeur ou un Cat Power plus réveillé. La musique folk de l'an 2000. Laissez la magie opérer et vous vous y perdrez vous aussi.
Descriptif: septième autoproduction en sept ans; onze titres, onze bombes. Un album pourvu d'une homogénéité paradoxale à la richesse des différents morceaux qui le compose.
"Untouchable Face": en guise de longue introduction, une ballade amère à la pointe d'humour et de nostalgie bien sentie.
"Outta Me, Onto You": gratte sèche crunchy pour une bizarrerie presque hip-hop énervée débutant par un sample crétin. Voix nonchalante et hurlements en gimmick, On croit presque halluciner quand un petit passage aux harmonies vocales de bon ton nous raccroche. Différent mais sublime.
"Superhero": on est définitivement plongé dans l'univers du disque, entre autre grâce à la maîtrise de l'harmonique, du crescendo de la musicienne. On a envie de bouger comme sur un morceau de rock nerveux, beauté et mysticisme en plus.
"Dilate": on s'y abandonne si facilement, puissant par la lenteur du rythme ternaire qu'il imprime. On valse de droite à gauche sans s'en rendre compte et jamais guitare n'a si bien frisée.
La chanteuse s'autorise ensuite de remanier le traditionnel "Amazing Grace" avec beat maison, samples et slide qu'on croirait piquée à Ben Harper. Le culot d'une telle reprise nous enfonce d'avantage dans le mystique tant l'exercice est original.
"Napoleon": le faux tube du disque. Les 6 minutes et demi du morceau ne sont pas taillées pour la radio et ses propos se penchent justement sur l'industrie du disque (comprendre "tout l'monde est un p*tain d'napoléon" pour le refrain). Le folk de la chanteuse est tellement cradingue qu'on trouve une irrévérence grunge dans cet hommage aux artistes d'apparences inoffensives.
"Shameless": le riff de guitare tordu tout aussi bien que le groove de batterie simpliste incite au bond épileptique de l'habitué du concert rock. Du folk-funk mélodique dans son plus simple appareil.
"Done Wrong": la slide donne des impressions de country du nouveau millénaire, lourde sous un soleil pesant.
"Going Down": nouveau bidouillage cracra entretenant l'atmosphère de l'oeuvre plutôt que véritable folksong. Curiosité trip-hop avant l'heure.
"Adam And Eve": contre-pied parfait au morceau précédent, la ballade de toute beauté de songwriter. Jamais gratuite, faussement calme et douloureuse.
"Joyful Girl": la plus belle manière d'achever un tel album (et l'auditeur par la même occasion) du bout des ongles (on croirait d'ailleurs les entendre sur les cordes de la guitare...).
Un album lent, majestueux, parfois incongru, métisse et souvent juste. Comparable à un PJ Harvey de bonne humeur ou un Cat Power plus réveillé. La musique folk de l'an 2000. Laissez la magie opérer et vous vous y perdrez vous aussi.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par X_YoB |
En écoute : https://anidifranco.bandcamp.com/album/dilate
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