The Flaming Lips

Zaireeka

Zaireeka

 Label :     Warner 
 Sortie :    1997 
 Format :  Album / CD   

Tout d'abord: le concept. "Zaireeka" n'est pas un disque, "Zaireeka" est un album composé de 4 disques.. 4 disques à écouter en même temps. Ce qui nous fait: 8 canaux différents, chacun étant composés de sons uniques...
Sorti en 1997, "Zaireeka" nous offre un panel inconmensurable d'obscure mélancolie et de folie sonore & sonique..
Le caractère unique de ce(s) disque(s) ne réside pas uniquement dans son concept en tant que tel (c'est véritablement une expérience que d'écouter ces disques, que ce soit simultanément ou de manière isolé), mais également dans ses compositions flamboyantes: entre autres, la tristesse de "Thirty-Five Thousand Feet Of Despair", la construction de "Riding To Work In 2025", la mélancolie canine (comprenne qui peut) de "The Big Ol' Bug Is The New Baby Now".


Exceptionnel ! !   19/20
par Julien


 Moyenne 19.50/20 

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Posté le 07 juin 2008 à 14 h 49

On ne va pas y aller par quatre chemins, Zaireeka est LE chef-d'oeuvre des Flaming Lips, et celui de la pop tout court. Mais peut on encore parler de pop dans un cas pareil ? Après l'entrée en matière rock du premier titre, encore à peu près classique, arrive "Riding To Work", et là c'est le monde entier qui s'écroule : un riff titanesque joué par une guitare au son monstrueux, des centaines d'instruments emportés dans un maelström informe et terrifiant au milieu duquel on peut entendre la magnifique voix fragile de Wayne Coyne, jusqu'à une rupture pop sublime s'élevant sur de divines explosions de basses, avant un concert de cris perçants qui vous encerclent jusqu'au retour du maelström pré cité. J'ai oublié de parler du dispositif d'écoute : 4 cd pour 4 chaînes, chacun contenant différentes pistes de chaque chanson. Les Flaming Lips ont parlé à propos de ce procédé du retour de la convivialité dans l'écoute d'un disque, quatre personnes étant nécessaires pour mettre en marche les chaînes en même temps. L'essentiel est qu'avec quatre sources sonores, on s'en prend bien évidemment plein la gueule : les sons passent d'une chaîne à l'autre, virevoltent autour de vous dans un concert de décibels proprement extatique. Sur le troisième morceau, on vit en direct le crash d'un avion, à la place des passagers : aux instruments se mêle le hurlement des réacteurs pour une expérience quasi physique proche de ce que peuvent faire des groupes comme Earth ou Sunn O))). Vient ensuite "Machine In India", très belle ballade folk vite submergée par des sursauts symphoniques, puis c'est le tour de "Trains Runs Over the Camel but is Derailed by the Gnat", peut être le meilleur moment de Zaireeka : des tornades de guitares qui ploient sous une batterie titanesque, un orgue d'église et la voix de Wayne Coyne : inutile de tenter de décrire une seule seconde de cette "chanson" merveilleuse, disons simplement qu'on est à mille lieues de tout ce qu'ont pu faire les Beach Boys ou les Beatles. Ici on est plus dans des territoires voisins du Rock Bottom de Robert Wyatt, dont le "Little Red Riding Hood Hitting the Road" pourrait être comparé au "Train" qui nous intéresse ici. La chanson suivante, "How Will We Know ?", est une légende à elle seule. C'est une chanson plutôt pop en apparence, jusqu'à ce qu'un sifflement suraigu vienne vous transpercer les tympans, son volume augmentant tout au long de la chanson. L'écoute de ce morceau est d'ailleurs interdite aux femmes enceintes et aux animaux de compagnie. On passe ensuite à "March of the Rotten Vegetables", pensé comme une bande son pour cartoon, en réalité c'est surtout un concert de batteries très bourrin, qui vire à la transe lorsque des beats techno viennent se mêler au bordel. Le dernier morceau, "The Big Ol Bug Is The New Baby Now", est une sombre histoire d'animaux en plastique racontée par une voix monocorde sur une bande son féérique rigolote, jusqu'à ce qu'un choeur répétant inlassablement le titre de la chanson viennent se mêler à l'affaire avant d'être brusquement interrompu par un tonnerre d'aboiements de chiens. Et voilà, Zaireeka est terminé. Un fois remis de l'expérience, on a simplement envie de hurler de danser, d'annoncer à la terre entière l'existence de ce disque merveilleux. Bien sûr, personne ne voudra savoir. Laisse moi mon Brian Wilson et retourne t'amuser avec tes trucs inécoutables. Ce n'est pas grave : le monde n'est simplement pas prêt.
Intemporel ! ! !   20/20







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