The Flaming Lips
Embryonic |
Label :
Warner |
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Il y a longtemps. Il y a longtemps que je ne me suis pas retrouvé face à un album que je n'arrive, non pas à cerner ou encore à capter quelques éléments me faisant un tant soit peu vibrer, mais bel et bien à écouter. Je suis d'autant plus surpris que cela ne se passe pas devant un disque de la trempe du Olatunji Concert de Coltrane mais face à un disque des Flaming Lips, apparemment décidés à jongler entre leur savoir-faire pop et une distorsion venue d'ailleurs, entre les influences trop encombrantes d'un Pink Floyd pré-77 et celles du krautrock et de la musique électronique.
Dire que la pop n'est plus présente dans Embryonic me paraît faux. Simplement les Flaming Lips essayent, peut-être en vain, de dépouiller leur musique. Ici, il ne reste plus grand-chose. Plus grand-chose ne brille hormis quelques zones dévastées, arides. Apparemment, Les Flaming Lips sont libres de tout effort de production. Tant mieux, si l'on se souvient (avec douleur bien sûr) d'At War With The Mystics.
Le fait que l'album soit long nous engage aussi entre deux positions. Sur les nombreuses chroniques faites sur cet album, nous avons droit à la classique formule "album épique" ou à l'éternelle phrase : "amputé de quelques titres et interludes, le groupe aurait pondu son chef-d'œuvre".
Mais si les Flaming Lips avaient simplement réalisé un album mauvais? Non pas difficile d'accès ou je ne sais quoi, mais simplement un album trippé/non-trippant, un royaume désespéré de la distorsion à 3 sous pour prouver qu'ils sont encore capable d'acte de création après le semi-plantage du vomitif At War With The Mystics ?
Hormis l'évidente beauté du troisième titre, "Evil" (à moins que ce ne soit qu'un bon titre : parmi ce champ dévasté de mauvais goût, nos repères s'effondrent), nous avons la singulière impression d'assister à un délire auquel nous n'aurions pas été invité. Pas particulièrement paranoïaque, je dois avouer qu'il est tout de même assez rare que j'éprouve une sensation comme celle-ci. Comme si les Flaming Lips planaient, mais n'étaient pas du tout attentifs à ce qu'ils étaient en train de créer. La référence, un peu plus haut, du Olatunji Concert de Coltrane, qui est en fait son dernier show, n'est pas anodine. Hormis le statut maintenant culte de disque inécoutable (statut qu'il n'a pas volé, loin de là), nous sommes malgré tout soufflé par tant d'incandescence, pas tant d'urgence, par tant de vie juste avant la mort. Ici, les Flaming Lips deviennent froids et laissent de marbre l'auditeur que je suis face à de tels sons (l'insupportable "Powerless"). Froid et lourd, voire lourdingue (cf : l'indispensable contribution de Karen-O, jeune femme pourtant sympathique). L'impression ne me quitte pas. Je ne peux me défaire de cette désagréable sensation d'écouter un disque que nous pourrions, si nous étions amers, qualifier d'hautain, hormis quand les MGMT apparaissent l'instant d'un titre ("Worm Mountain", non mais à quoi en suis-je réduit?), insufflant un peu de chaleur à cet effort, qui n'aurait pas dû en être un. Les Flaming Lips ont quand même réussit l'incroyable performance de se transformer, le temps d'un album, en un groupe insupportable. 'Fallait pas, vraiment.
Dire que la pop n'est plus présente dans Embryonic me paraît faux. Simplement les Flaming Lips essayent, peut-être en vain, de dépouiller leur musique. Ici, il ne reste plus grand-chose. Plus grand-chose ne brille hormis quelques zones dévastées, arides. Apparemment, Les Flaming Lips sont libres de tout effort de production. Tant mieux, si l'on se souvient (avec douleur bien sûr) d'At War With The Mystics.
Le fait que l'album soit long nous engage aussi entre deux positions. Sur les nombreuses chroniques faites sur cet album, nous avons droit à la classique formule "album épique" ou à l'éternelle phrase : "amputé de quelques titres et interludes, le groupe aurait pondu son chef-d'œuvre".
Mais si les Flaming Lips avaient simplement réalisé un album mauvais? Non pas difficile d'accès ou je ne sais quoi, mais simplement un album trippé/non-trippant, un royaume désespéré de la distorsion à 3 sous pour prouver qu'ils sont encore capable d'acte de création après le semi-plantage du vomitif At War With The Mystics ?
Hormis l'évidente beauté du troisième titre, "Evil" (à moins que ce ne soit qu'un bon titre : parmi ce champ dévasté de mauvais goût, nos repères s'effondrent), nous avons la singulière impression d'assister à un délire auquel nous n'aurions pas été invité. Pas particulièrement paranoïaque, je dois avouer qu'il est tout de même assez rare que j'éprouve une sensation comme celle-ci. Comme si les Flaming Lips planaient, mais n'étaient pas du tout attentifs à ce qu'ils étaient en train de créer. La référence, un peu plus haut, du Olatunji Concert de Coltrane, qui est en fait son dernier show, n'est pas anodine. Hormis le statut maintenant culte de disque inécoutable (statut qu'il n'a pas volé, loin de là), nous sommes malgré tout soufflé par tant d'incandescence, pas tant d'urgence, par tant de vie juste avant la mort. Ici, les Flaming Lips deviennent froids et laissent de marbre l'auditeur que je suis face à de tels sons (l'insupportable "Powerless"). Froid et lourd, voire lourdingue (cf : l'indispensable contribution de Karen-O, jeune femme pourtant sympathique). L'impression ne me quitte pas. Je ne peux me défaire de cette désagréable sensation d'écouter un disque que nous pourrions, si nous étions amers, qualifier d'hautain, hormis quand les MGMT apparaissent l'instant d'un titre ("Worm Mountain", non mais à quoi en suis-je réduit?), insufflant un peu de chaleur à cet effort, qui n'aurait pas dû en être un. Les Flaming Lips ont quand même réussit l'incroyable performance de se transformer, le temps d'un album, en un groupe insupportable. 'Fallait pas, vraiment.
Sans intérêt 8/20 | par Reznor |
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